Je savais que la situation était déjà tendue mais je ne pensais pas que Candice, cette pétasse de Candice qui foutait la merde chaque semaine irait jusqu’à mettre le pied dans la fourmilière en diffusant un extrait de notre après-midi à Graham, je n’en avais pas honte mais je ne savais pas encore ce que j’avais à dire là-dessus, c’était bien trop frais et incompréhensible parce qu’il y avait eu de l’attirance entre nous même si tout partait d’une mauvaise intention. « Je crois que tu me dois une petite explication. » Je ne baissais pas la tête assumant pleinement mes actes. « Je ne te dois pas une petite explication… Mais une grosse et je suis prêt à assumer les conséquences ! » Je baissais la tête un instant alors que Laura Wilcox coupait tout le monde. Nous avions rendez-vous dans le SAS avec pour mission avant de désigner le détenteur du buzz noir qui pouvait en éliminer un ce soir, quelqu’un qui n’était bien sûr pas nous-mêmes. Je réfléchissais un instant. « Je donne ma voix à Lennon ! » La seule qui ne chercherait peut-être pas à m’éliminer avec Nancy et Sahara.

Les confrontations s'enchainaient et peu à peu Clarence comprenait à qui il aurait affaire. De toute évidence, la production réunissait quelques binômes célèbres pour opposer stratégie et sentiments comme toujours. De toute évidence, on allait le mettre avec Sarah et déjà il savait quelle réponse il donnerait mais toutefois il préférait attendre de voir ce qu'on lui proposait. Puis comme d'habitude la chronique de Candice provoqua de violents remous: ainsi Graham avait exploré le côté homosexuel de sa personnalité et sans l'obligation d'une mission comme lui. Mais bien vite, tout dégénéra et les deux garçons manquèrent de se battre en plein direct. Voilà qui devait faire monter les audiences. Mais pourtant il ne bougea pas pour les séparer: ça ne le regardait pas et puis ils avaient plus l'air de se jauger comme deux coqs plutôt que de sortir les poings. Lui préférait encore taper dans les miroirs, c'était plus amusant mais s'il fallait un jour rentrer dans le tas parce que l'un se prenait un peu trop au sérieux, il n'hésiterait pas. Le moment tant attendu des votes du buzz noir arriva enfin et Clarence n'attendit pas pour divulguer son vote: « Je vote pour Sahara. » C'était la personne la plus intelligente de l'aventure et peut-être celle sur laquelle il avait le moins de doute concernant l'identité de sa carte.

Je ne savais plus où j'en étais et la réflexion de Nancy me donnait envie de lui offrir une gifle cuisante, mais je ne le faisais pas me contentant de mordre l'intérieur de ma joue pour empêcher les quelques larmes qui se trouvaient au bord de mes yeux de couler sur mes joues. Je ne me laissais pas pour autant marcher sur les pieds: « T'es mignonne, mais tu t'occupes de continuer de jouer les salopes dans ton casino et à ne pas te mêler de ma vie. » J'étais obligé de la suivre et je me levais tout comme elle alors Caleb m'avouait qu'il me devait une grosse explication. Je fronçais les sourcils encore plus sous le choc avant dé déclarer: « Je donne ma voix à Ivy. » Pourquoi elle ? Je n'en avais pas la moindre idée.

Je rentrais dans la maison. J'étais hors de danger. Je me rendais jusqu'au jardin tout seul, en lançant un coup d'oeil à Caleb que j'avais frappé plus tôt. Il ne semblait pas avoir de marque, tant mieux. Il ne fallait pas abîmer son joli visage. Cette pensée m'arracha un rictus de dégoût, pourquoi je pensais à ça ? Je me trouvais de plus en plus bizarre depuis l'épisode de l'ascenseur. Bizarrement, j'en voulais beaucoup à Lennon, mais plus du tout à Caleb. Après tout, il n'avait fait que profiter de la situation .. C'était Lennon qui avait menti.

Clarence rentrait ce soir. Il était grandement soulagé même si les personnes les plus importantes pour lui demeuraient encore dans le SAS. Sans un mot pour ceux qui le raccompagnaient jusqu'à la maison sinon une main brève sur l'épaule de Sahara, il alla se rassoir sur son canapé. Pourvu que ses deux voisines reviennent à ses côtés. Il n'avait jamais été aussi angoissé de voir d'autres habitants partir. Les demi-finales approchaient à grands pas et c'était la pire des places que de partir juste avant la dernière ligne droite. Lui aurait une semaine de répit et était décidé à rester lui-même en toutes circonstances, il fallait croire que ça marchait auprès du public pour l'instant. Passant une main dans ses cheveux, geste qui traduisait son anxiété, il attendit le dernier verdict, le genou agité.