13 août ; &BERLIOZ

Autant être lucide: a Rollington, plus particulièrement dans la villa gigantesque, il y avait tout et rien à faire à la fois. La production avait tellement mis les petits plats dans les grands afin que tous les candidats se sentent comme un paradis sur terre que chaque foulée dans la maison était un dilemme cornélien. Après s'être fait un sandwich dont il avait l'étrange recette puis l'avoir englouti en quelques bouchées, Clarence avait enfilé un short de bain rouge, couleur qu'on devinait sa préférée dès qu'on faisait un peu attention à ce qu'il portait tous les jours. C'était avec un énorme verre de jus de fruits qu'il s'était dirigé jusqu'à la piscine. Il posa sa serviette éponge sur un transat puis son verre sur une des nombreuses tables basses en plastique mis à disposition autour de la piscine. Il allait piquer un plongeon quand il remarqua à quelques mètres de lui, une jeune fille en maillot de bain qui tentait désespérément de grimper sur l'un de ses gros sièges flottants, très tentants à l'oeil mais qui assurait toujours une chute dès qu'on essayait de le chevaucher. Ses bras fins agrippés au machin rose, les pattes écartés encore sur le sol en train de trouver l'impulsion, la demoiselle offrait un spectacle des plus savoureux et des plus comiques aux téléspectateurs. Amusé, Clay s'avança un peu pour manifester sa présence tout en attendant la glissade dans l'eau. « Hey Berlioz, tu veux pas carrément sauter dessus ? T'aurais peut-être plus de chance qu'en te faisant écarteler comme ça ! » Il ne put contenir un rictus moqueur mais non mauvais. Elle était dans sa chambre de la gourmandise (ça lui allait comme un gant lui énorme mangeur), et s'il n'avait jamais eu l'occasion de lui parler, elle semblait bien dégourdie cette petite. Oui, petite, il la dominait de près de deux têtes environ, détail non négligeable.

Je n'étais pas une grande nageuse, certes, mais j'adorais me baigner. C'est pourquoi aujourd'hui avec le temps idéale qu'il faisait, je n'hésitais pas après avec dévoré un bon gros gâteau au chocolat, à me mettre en maillot de bain, même si ce n'était pas les vêtements que je préférais, car je trouvais ça trop moulant et trop coloré à mon goût, je pris tout de même la direction de la piscine, accompagné par des tongs en plastique que j’abandonnai prêt d'un transat. Sur les lieux, mes yeux se posèrent instantanément sur les sièges flottants. J'avais toujours voulu monter sur l'un de ces trucs gonflés et j'allais pouvoir enfin le faire. Je me précipita donc vers eux, mais je me rendis très vite compte que ce n'était pas aussi facile à grimper que je ne pensais. J'adoptais une position assez cocasse pour tout les téléspectateurs, j'en étais sûr, mais je m'en fichais. Je dompterais la bête coûte que coûte. Et alors que j'étais à deux doigt de faire le grand saut, une voix venant de derrière moi me surpris, si bien que je lâcha le siège et n'ayant pas pris appui sur mes jambes, je tomba dans la piscine, en faisant un bruit monstrueux. Je sortis la tête de l'eau, la bouche grande ouverte encore surprise par ma chute, je vis un Clarence, hilare. « Oh putain Clarence, t'es trop con, tu m'as foutu les chocottes. » lui dis-je alors, pour finalement par me mettre à rire aussi. J'avais dû ressembler à une dinde en tombant dans l'eau. « Allez aide-moi à sortir de là, please. » lui demandais-je alors en tendant mon bras pour qu'il s'en empare, puis lorsqu'il agrippa, je tira de toute mes forces dessus et le fit tomber à mes côtés. Je fus alors pris d'un fou rire.

13 août ; &BERLIOZ

Berlioz faisait partie des nanas à la fois sans gêne et attendrissantes qu'il avait pu remarquer lors de la soirée du prime d'ouverture. Clarence ne voulait pas juger les gens aussi hâtivement mais la simplicité de la jeune fille lui avait fait impression pour l'instant. Et le fait de l'avoir comme voisine de lit permettrait rapidement de confirmer ses dires ou non. Il y avait un fossé entre les soirées regardées par des millions de gens et le quotidien où la véritable nature des personnes se révélait parfois pour le plus grand malheur de ses camarades. Les autres remarqueraient bien assez vite combien Clay était d'une nature sauvage et parfois en décalage avec le reste. D'ailleurs quand il l'interpela, il ne manqua pas d'effrayer Berlioz qui perdit l'équilibre pour atterrir tout droit dans la piscine. Le gros plouf grotesque en plus de la tête de la jeune fille qui émergeait, c'en fut trop pour Clarence qui ne put retenir un ricanement hilare. Finalement il avait trouvé peut-être plus tête-en-l'air que lui... « Je suis désolé mais c'est trop drôle. Tu as déjà ta place dans le zapping, te plains pas tu vas être une star ! » Berlioz lui demanda de l'aider à sortir de là et Clay ne vit pas tout de suite la supercherie. Il souhaitait surtout se faire un peu pardonner de s'être foutu d'elle sans scrupule. Il lui tendit la main quand elle tira de toutes ses forces pour l'emporter avec elle dans la piscine. Il fallait dire qu'elle n'était pas des plus musclées surtout pour un gros gamin comme lui c'est pourquoi il l'aida discrètement et se laissa tomber dans l'eau à sa suite. N'était-il pas descendu pour se baigner au final ? Tandis qu'il entendait Berlioz rire, fière de sa blague, Clay revint à la surface tout en rabattant ses cheveux blonds en arrière. Il ne manquait plus qu'il ait l'air d'une algue égarée et c'en était fini du fou rire de sa colocataire. « Tu ne paies rien pour attendre, petite. »

Après tout ce n'était qu'une vengeance, il m'avait fait tomber stupidement à l'eau. Bon bien sûr je ne lui en voulais pas, au contraire ça me faisait drôlement rire. Alors qu'il tomba à mes côtés, je pris un temps pour regarder la caméra et lui tirer la langue. C'était surtout que je repensais à ce que venait de dire Clarence en disant que j'allais passer au zapping, ce que je ne voulais absolument pas. On allait me prendre pour une nunuche après. Alors que la tête de Clarence ressortait de l'eau, je continuais à sourire, malgré tout contente d'avoir des colocataires de jeux aussi sympathique que tout ceux avec qui j'avais déjà parlé. Je me mis en face de Clarence et même dans l'eau, il était bien plus imposant que moi, mais ce n'est pas pour autant que j'allais me laisser faire. « Et qu'est ce que tu comptes faire géant vert ? » lui demandais-je alors avec mon air le plus provoquant possible. Bah oui, il venait de m'insulter de petite, je ne faisais que lui rendre la monnaie de sa pièce. Je continuais de sourire et de le regarder droit dans les yeux, signe qui montrait que je n'avais pas peur de sa menace. Je pris même le risque de lui tirer la langue à lui aussi.

13 août ; &BERLIOZ

Clarence avait besoin de se détendre. Si toutefois l'aventure avait les apparences idylliques d'un lieu de vacances, il n'oubliait pas que c'était un jeu retransmis à la télévision et qu'il en allait donc de la réputation de chacun. La première semaine était la plus cool de toutes et pourtant déjà le garde-forestier ressentait par-ci par-là des tensions dues à la pression du jeu. Aucune dispute n'avait éclaté pour l'heure mais Clay était persuadé qu'elles ne tarderaient pas à venir. C'était toujours la même chose dans une si grande communauté: les premiers jours ensoleillés s'assombriront bien vite dès que les petits défauts des autres deviendrait de grands inconvénients. C'est pourquoi la simplicité de Berlioz apportait un peu de fraicheur. Jusqu'alors, elle ne se montait pas le bourrichon pour rien et n'avait pas crié à la mauvaise blague parce qu'il avait indirectement provoqué sa chute grotesque dans l'eau. Elle en réclamait même plus, la fougueuse. « Tu crois que j'ai peur de toi, la naine ? J'ai la tête d'un pousseur de maïs moi ? » Provocation récoltait provocation. Il tournait autour d'elle dans la piscine, comme un prédateur tournait autour de sa proie. Elle ne le craignait pas mais c'était bien d'insouciance de sa part. Quand elle lui tira la langue pour attiser sa colère, le visage de Clay se fondit en une mine outrée plutôt bien feinte. Ses yeux clairs s'agrandirent et ses traits se fermèrent, comme sous le coup de la vexation. Après avoir pris une profonde inspiration, il se laissa couler dans l'eau. Berlioz pouvait facilement l'apercevoir à travers l'eau trouble mais il s'en moquait. Évoluant lentement dans l'eau, à la manière d'un cosmonaute, il finit par foncer sur elle. Agrippant les fines jambes de la jeune filles de ses deux mains, il s'installa entre les deux et immergea brutalement. Berlioz se retrouvait sur ses épaules, manquant de perdre l'équilibre si elle ne se retint pas par la première chose qu'elle trouva à portée de main... Ses cheveux. D'en bas, il s'écria: « Heu mais c'est pas des rênes !! »

Clarence, bien qu'il aurait pu être plus aigri à cause de son âge, du fait qu'il soit l'un des plus vieux de la maison, mais pourtant non, il était très marrant. Après l'avoir provoqué, il me rendit la monnaie de ma pièce en m'insultant de naine ce qui me fit rire d'autant plus. Et lorsque je lui tira la langue, il fit une tête toute vexé. Je ne savais pas s'il faisait exprès ou non, mais j'eus ma réponse lorsqu'il se laissa couler sous l'eau. Qu'est ce qu'il comptait faire. Et alors que je le suivais du regard sous l'eau, je fus soulever sans m'en rendre compte, manquant de tomber, je me rattrapa grâce à ses cheveux. D'ailleurs il dû le sentir, car il me fit part du fait que ses cheveux n'étaient pas des rênes. Je ne pus que rire de plus belle. « Tu vas pas me jeter en arrière. Tu sais que je ne sais pas nager. » lui dis-je, alors commençant un petit peu quand même à paniquer. C'est vrai que j'avais joué la maligne, mais c'était parce que j'étais pas loin du bord du bassin, mais là, lui grand comme il était, au milieu de la piscine, il avait pied, pas moi. « Allez je fais ce que tu veux si tu me jettes pas. Je te fais des castagnettes, je te fais un massage, j'accepte même de t'épouser, mais me jette pas, s'il te plaît. » lui dis-je, alors prenant un ton un plus suppliant. Une fois que j'étais bien mis sur ses épaules, j'enroulais mes bras autour de sa tête, amusé malgré tout de la situation. C'est vrai qu'on s'éclatait bien avec les autres candidats ici.

13 août ; &BERLIOZ

C'était plutôt rassurant qu'une jeune fille comme Berlioz ne prenne pas Clarence pour un vieux trentenaire peu amusant. S'il avait bien gardé un point positif d'être indépendant à Yellowstone, c'est qu'il avait conservé cette âme d'enfant qui aimai partager avec les autres. Il refusait de s'imposer comme un leader ou comme une forte tête - bien qu'il fut la dernière personne qu'il faille emmerder, mais il avait besoin de bien s'entendre avec tous ces colocataires. C'était mieux pour la communauté et pour le jeu. Ne connaissait-on pas le mieux les personnes avec qui on partageait notre chambre ? Désireux de répondre aux provocations de Berlioz, il plongea sous l'eau pour ensuite refaire surface, elle sur ses épaules. Elle n'avait pas manqué de répondant en s'agrippant à sa tignasse pour ne pas basculer en arrière. Malgré les protestations, elle le supplia de ne pas la couler. Elle ne savait pas nager ? Elle bluffait ou quoi ? Interloqué, il leva légèrement la tête: « C'est une blague ? » Il faisait le tour de la piscine tout en lui parlant et effectivement, il pouvait remarquer qu'elle faisait moins la maline dès qu'il approchait des zones les plus profondes. « M'épouser vraiment ? C'est dommage je ne suis pas fan des castagnettes... » Il commençait à se laisser pencher en arrière, déséquilibrant Berlioz. Cependant il prenait bien garde de la retenir d'une chute, tenant ses genoux fermement. Elle allait fait travailler ses abdos, si elle en avait un tant soit peu. Elle résistait plutôt bien mais Clay était bien déterminé à la faire tourner en bourrique. « Oh mais que se passe-t-il, mon dieu, je glisse ! » Il s'agitait maintenant d'avant en arrière, de droite à gauche, se baissant puis se redressant, envoyant un peu valser le haut du corps de Berlioz de tous les côtés. Même si c'était plutôt amusant de la voir paniquer ainsi, il ne tenait pas à être responsable d'une noyade. Il avait un sourire à la fois gamin et protecteur scotché sur le visage tandis qu'il épiait vaguement sa camarade.

J'avais honte de ne pas savoir nager. Pourtant, comme tout le monde j'avais dû apprendre au collège, mais comme toute les filles à cette époque j'étais assez pudique. Et contrairement à toute mes camarades, je n'avais pas de prof particulier pour apprendre à nager. Et mes frères, ces salops, sachant que je ne savais pas nager, ils n'hésitaient pas à me jeter dans l'eau pour me faire croire que je me noyais et ensuite ils me récupéraient. C'est pourquoi j'aimais bien me baigner, mais je n'allais jamais là où je n'avais plus pied, tout simplement parce que je ne savais pas nager. Cette confession surpris Clarence qui leva la tête vers moi me demandant si c'était une blague. « Non, c'est pas une blague. » lui dis-je, en secouant la tête histoire qu'il me croit. « Oui oui, je t'épouses. Par contre compte pas sur une dote que pourrait t'envoyer ma maman, pas assez de sous pour ça » lui dis-je, continuant malgré tout d'avoir peur. Puis histoire de de me faire peur, il me secouait dans tout les sens. Je tenais bien, accroché à ses cheveux et son visage, je commençais à pousser des petits cris. « Arrête, laisse-moi descendre. » lui criais-je alors, puis aussi vite que je l'avais demandé, je tomba dans l'eau, mais je n'eus pas le temps de me noyer, je fis un bond pour me retrouver dans les bras de Clarence. Je me serra contre lui. « Pitié me lâche plus, allez, ta gagné. » lui dis-je, alors rigolant après avoir imaginé ma tête complètement paniqué.

13 août ; &BERLIOZ

Berlioz semblait si sincère que le doute n'était plus permis: elle ne savait réellement pas nager. Clarence n'avait jamais pu concevoir ce genre de réalité puisque tout petit on l'initiait déjà au bassin. N'était-ce pas une question de survie que de savoir nager ? Il eut envie de lui demander la raison de ce manque, bien que ce ne fusse pas une tare mais il pouvait creuser des sujets qui ne lui étaient peut-être pas agréables c'est pourquoi il se tut. « Même pas un petit chèque, je suis peut-être le prochain à partir, j'aurais besoin d'une compensation pour le poids que tu pèses sur mes épaules. »Il préféra la faire un peu paniquer en se balançant dans tous les sens, menaçant de plonger à l'eau d'une minute à l'autre. Il n'y avait aucun risque pour Berlioz mais l'adrénaline allait la chambouler un peu. Clay n'était pas toujours un ange dévoué aux autres. Malgré ses supplications, il n'arrêta pas et ne s'attendit pas à ce qu'elle prenne les choses en main. Quand elle sauta à l'eau, il ne put l'en empêcher mais tendit les bras pour la rattraper. Elle n'allait pas couler si vite mais mieux valait prévenir que guérir. Mais Berlioz avait des ressources. Elle lui sauta au cou et Clay eut vite fait de l'entourer de ses bras pour qu'elle ne risque rien. « Qu'est-ce que j'ai gagné ? Un petit paquet qui m'empêche de faire mes longueurs. » Un sourire restait indélébile sur son visage. Il aimait cette petite même s'ils n'avaient fondamentalement rien en commun. Se laissant glisser en arrière dans l'eau, il faisait la planche de telle sorte que Berlioz gardait l'air frais. Soudain, il eut une idée: « On se la joue comme dans les films mélodramatiques à morale à la fin ? Tu veux que je t'apprenne ? Tu éviteras aux autres bien des surprises comme la mienne. »

J'étais bien mieux que sur les épaules de Clarence. Au moins j'étais plus en sécurité dans ses grands bras musclés et mouillés que dans l'eau à me noyer comme une pauvre idiote. Je rigolais malgré tout, car je savais que malgré tout, il ne m'aurait quand même pas laissé me noyer. Enfin j'espère. Lorsqu'il parla de moi comme un poids l'empêchant de faire des longueurs, je pris un faux air offusqué, je lui pinca le bras gentiment. De toute façon c'était pas avec ma force de mouche que j'allais lui faire du mal. « Non mais, je suis pas un paquet. Et je suis même pas si petite que ça. C'est toi qui est trop grand déjà. » lui dis-je avant de lui sourire de toute mes dents. J'étais contente que Clarence faisait parti des candidats. Bien sûr je ne le connaissais pas avant, mais s'il n'aurait pas été là, je ne l'aurais jamais connu et ça aurait été bête, car il était adorable comme type. Il me parla ensuite de sa la jouer comme dans des films dont je n'avais pas saisi le genre, histoire de m'apprendre à nager. Je le regarda, petit air suppliant. « C'est vrai, tu ferais ça pour moi ? Trop cool. » lui dis-je, alors l'embrassant sur la joue comme pour le remercier et pour me la jouer comme un gosse qui venait de recevoir un truc d'un adulte. C'était amusant, même si l'on avait pas tellement de différence d'années à mes yeux.

13 août ; &BERLIOZ

Clarence aimait bien jouer de sa différence d'âge avec les autres. Même si seulement quelques années le séparaient de Berlioz, il fallait avouer que le petit gabarit fin et juvénile de la fille avec la robustesse de Clay contrastait encore plus entre les deux jeunes gens. Pour se défendre, elle n'hésita pas à lui pincer le bras. La victime poussa un faux geignement de douleur tout en lui lançant un regard noir. Il n'avait pas mal mais il avait toujours eu horreur des pincements, jeu de mains, jeu de vilains. Elle se plaignait qu'il soit trop grand et Clarence se laissa lentement couler jusqu'aux épaules. « Je peux me rapetisser tu sais mais on risque vite d'être sous l'eau. » Bien sûr, son interlocutrice réagit bien vite et s'agrippa un peu plus à lui. Ca n'était pas désagréable d'avoir une si jolie jeune femme dans ses bras au milieu d'une piscine mais il sentait qu'un lien plutôt fraternel était plus probable. C'est pourquoi il se risqua alors à lui proposer de lui apprendre à nager. Au vu des propensions des candidats à se jeter à l'eau - avec ou sans compagnie, mieux valait que Berlioz soit parée parce qu'il ne serait pas toujours là à la surveiller. Elle cachait ce secret, il en était convaincu. Par chance, elle accepta et le gratifia d'un bisou sur la joue. Amusé, il lui glissa: « Je vais me reconvertir en maitre-nageur, je crois bien. » Il avança lentement jusqu'aux marches de la piscine jusqu'à ce que Berlioz eut pied. Ensuite, il recueillit de l'eau au creux de sa main et plaqua ses cheveux en arrière. Il tenait à être prêt. « On commence maintenant ? T'as déjà vu comment on fait je suppose. »

De toute manière je n'étais pas sportive. Je ne savais pas nager, j'étais fatigué dès que je commençais à courir, je rate toujours les balles qu'on me lance au tennis et j'étais une très mauvaise joueuse de football américain. Le seul sport que je savais faire c'était la danse. Ce sport, c'était le mien. Je voulais devenir danseuse, alors j'avais intérêt à savoir danser. Le problème, c'est que je ne m'étais jamais intéressé à rien d'autres qu'à la danse. C'est bien pourquoi aujourd'hui, à l'intérieur de ce jeu et dans cette piscine, j'étais obligé de me raccrocher à Clarence pour éviter de me noyer. Bien sûr, je préférais rire de mes lacunes que de me morfondre de mon cas et qu'avec Clarence, on s'amusait bien malgré tout. Lorsque Clarence me proposa de m'apprendre à nager, j’acceptai. Après tout, pourquoi pas ? Je ne comptais pas dire à tout le monde que je n'étais pas une bonne nageuse, voir pas une nageuse du tout. J'avais assez d'amour propre tout de même. Il se moqua de la situation en disant qu'il allait se transformer en maître nageur, ce qui me fit rire une demi-seconde, avant de reprendre mon sérieux. « Tu as le physique pour en tout cas. » puis je pus enfin descendre de ses bras -bien que ce n'était pas désagréable en soit- lorsqu'il se rapprocha du bord, là où j'avais pieds. Il se mouilla les cheveux pour pouvoir les plaquer en arrière avant de me demander si j'étais prête, ce qui était le cas. « Oh oui, des milliers de fois. » lui admis-je, puisque ce n'était pas la première fois qu'on m'apprenait à nager, mais étant entêtée et impatiente, la leçon ne durait pas très longtemps, mais j'allais faire plus d'effort avec Clarence.