15 août ; w/ scampi

Ce soir, j'avais envie d'être seul. Non, ce n'était pas, parce que je n'avais pas le moral. Que j'avais un coup de blues, tout ça. J'avais juste besoin d'un peu de solitude. C'était comme ça. J'avais emprunté un ascenseur et je mettais retrouver là. Je n'avais pas choisi de me mettre sur un matelas - car il y en avait, non. J'avais plutôt opté pour les tuiles en elle-même. Je me retrouvais donc, allongé, les bras croisés au dessous de ma tête. Ce n'était pas franchement confortable mais je ne ressentais plus vraiment la douleur. Elle était si infime également. Alors bon, soit. J'avais entendu parlé que cette nuit, c'était le soir d'une pluie d'étoiles filantes. Et ce n'était pas faux ! J'en avais déjà vu trois. Je pensais - totalement ailleurs, déconnecté de la réalité. Ce que j’appréciais en plus du calme, c'était qu'il n'y avait pas de lumières parasite. Le ciel était totalement dégagé, c'était avec plaisir que je voyais une quatrième étoile filante. Je pris mon paquet de clopes et m'en grilla une.

Ca y est. J’ai trouvé le saint graal. Ma raison de vivre. A partir d’aujourd’hui, de maintenant, de là, tout de suite. La raison de tenir dans ce jeu. Après maintes recherches difficiles, pendant des jours et des jours (ouais, bon, à peine une semaine, mais dans ma tête, ça fait trois ans, comprenez) j’ai finalement mis la main sur … la crème glacé. Parfum pamplemousse, s’il-vous-plait. Le saint graal, je vous dis. Limite, je courrais dans toute la villa, le pot en main, la cuillère dans l’autre, en hurlant « je l’aaaaaaaaaaaaai ! » mais bon. J’ai peur des réactions des autres, dans ce cas-là, vous comprenez. Donc. Je me la joue perso, et je garde mon précieux (oui, mon précieux) pour moi-même. Grosse égoïste en chef. Oui. J’hésite à faire partager ce savoir avec quelqu’un, vous voyez, mais les gens que j’aime bien pour l’instant, ils sont pas là. Genre, ils ont disparu de la villa, tsais, et puis, il vaut mieux pas que j’aille les chercher dehors, comprenez, déjà, ils risquent de ne pas comprendre l’importance de ma trouvaille, et ensuite, je risque de me perdre dans la ville comme une quiche. Comprenez. Alors. Après quelques questions posées aux habitants que je kiffe pas (enfin, je les connais pas, c’est différent) j’apprends que Caesar, il est sur le toit. Vous pensez bien, je prends l’ascenseur, du coup. Et puis, quand j’arrive sur le toit et que je vois une silhouette par terre, je cours. « CAESAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAR ! » imaginez que c’est pas lui. « J’AI TROUVE DE LA GLACE AU PAMPLEMOUSSE ! » sauf que j’ai qu’une seule cuillère, parce que, faut pas pousser, lui faire part de ma découverte, oui, mais partager le pot, y’a pas écrit « sœur-je-ne-sais-pas-quoi-mais-je-suis-hyper-gentille » sur mon front, comprenez.

15 août ; w/ scampi

C'était calme, reposant. J'entendais les bruits de la nature. J'étais vraiment bien, là, tout seul. Si je pensais, j'essayais de ne pas trop tourner mes songes vers des sujets fâcheux. Du moins, perturbants.. Et d'un seul coup, une voix venait briser cet instant précieux. Je relevais la tête, reconnaissant Scampi. Je ne distinguais pas encore sa silhouette, ainsi allongé mais je finissais par le redresser enfin. Et je pouvais l’apercevoir en train de progresser jusqu'à moi. Je souriais en coin. Pour sa présence mais aussi pour ce qu'elle venait de me dire, concernant la glace trouvée. Une remarque simple mais qui me faisait rire, dans son attitude. Sur son visage, la gourmandise se lisait et je distinguais mieux son visage quand quelques pas nous séparer alors. Je parie qu'elle est bonne, je me trompe ? demandais-je en constatant la façon que le pot avait été déjà bien entamé. Et puis sa cuillère dans la bouche. Ce serait presque un crime de lui en demander. Je ne connaissais pas le goût pamplemousse mais bon sang qu'elle avait l'air bonne... Je fixais le pot un moment avant de relever mon regard sur Scampi. Je tirais une nouvelle taffe sur ma clope. J'ai le droit de goûter ? demandais-je enfin, malicieux.

Briser les moments de solitudes, tout ça, tout ça ? Done. Enfin, j’imagine que ce n’est pas si important, comprenez, sinon Caesar m’aurait vite renvoyée dans la villa, genre « j’veux être seul casse toi », vous voyez. Enfin, il ne le fait pas. Je suis sûre que la glace au pamplemousse y joue quelque chose. On ne me la fait pas à moi, et oui. Personne ne résiste à la glace, si, si. Surtout pas moi. Bien évidemment. Soit, je m’approche, et puis, je pose mes fesses à côté de lui. Genre, je me tape l’incruste totalement, oui, oui. « Tu n’imagines pas à quel point. » que je réponds, en remettant la cuillère entre mes lèvres. Provocante ? Bien entendu ! On s’amuse comme on peut, n’est-ce pas. Ensuite, la fameuse question que j’attendais, en réalité. S’il a le droit d’y gouter. Hm. Sujet délicat. On parle de ma glace. Parfum pamplemousse. Pas n’importe quoi, je vous le rappelle. Oui, ma glace, je me la suis déjà appropriée. Cruel dilemme, donc. « Mmm. Faudrait réussir à me convaincre, tu vois. » Genre, tu crois quoi, on ne m’a pas aussi facilement mec, je ne partage pas n’importe quoi.

15 août ; w/ scampi

Scampi s'installait près de moi. En attendant qu'elle pose ses petites fesses près de moi, je finissais ma clope. Je les fumais vite, oui. Voilà pourquoi on disait aussi de moi que je fumais comme un pompier. Faudrait sérieusement que je songe à arrêter. J'avais commencé à l'âge de quinze ans, pour faire comme les potes, avoir la classe. On est cons, quand nous sommes jeunes. Mmm. Faudrait réussir à me convaincre, tu vois. Et je tournais la tête pour la regardais. Elle était toute proche. Je souriais en coin puis m'avançais un peu plus, histoire de toucher son épaule avec la mienne. Pas franchement pour la provoquer, ni pour la sentir près de moi...enfin... Oaui pour la provoquer, si, la chercher un petit peu. Je souriais de plus belle et me penchais déjà vers elle pour venir embrasser sa joue doucement. Je me redressais mais ne m'écartais toujours pas. J'ai toujours pas le droit ? Taquin, je l'étais. J'avais envie de rire.

Et puis, lorsque j’ai dit qu’il faudrait me convaincre pour avoir ne serait-ce qu’une bouchée de mon pot, ça le fait sourire. Et il s’approche de moi. Genre, déjà qu’on était assez proche, là, c’est pire, vous voyez. Un sourire se trace sur mes lèvres, un sourire amusé. Je crois que Caesar est ma meilleure rencontre pour l’instant, dans le jeu, et c’est ce genre de personne qui fait que je ne regrette absolument pas mon choix d’avoir passé le casting pour être enfermée ici. Et j’espère qu’il ne partira pas du jeu tôt, Caesar. (moi non plus ceci dit) Et puis, il s’approche, encore, jusqu’à ce que ses lèvres touchent ma joue. Un simple baiser, tout ce qu’il y a de plus innocent. Sur la joue, c’est peu dire, y’a pas plus chaste que ça hein. Enfin. Ca me fait quand même sourire, et même rire. Allez savoir pourquoi. « Hmm. Très bien. En échange d’une taffe. » Ouais, je cède, facilement, en fin de compte. Je suis assez faible là-dessus. Je prends Caesar comme responsable de ma faiblesse. Et puis, en ce qui concerne la cigarette, ça fait longtemps, très longtemps que je n’en ai pas touchée une, et le voir lui, avec la sienne, ça me démangeais de lui demander ça, vous voyez.

15 août ; w/ scampi

J'aurai bien embrassé ses lèvres à la place de sa joue mais je devais me contenir. Mais à avoir risquer cette approche, je sentais que j'avais besoin de plus. Je faisais de mon mieux pour paraître bien, ne pas donner une image de gars totalement hors contrôle. Et puis merde, cela me mettait tellement hors de moi d'être aussi faible. Je m'étais promis de ne pas avoir un coup de cœur - car non, dire que j'étais amoureux, fallait pas pousser non plus... J'aurai bien aimé éviter Scampi pendant toute l'aventure mais je crois que je ne le supporterai sans doute pas ! Bien que sa présence m'était tout aussi désagréable, dans le sens où elle me mettais dans un état que je n'avais pas l'habitude depuis longtemps. L'entendre rire, c'était mal. Putain, je sentais son parfum de là où j'étais. Elle était belle. Le savait-elle ça ? Je m'écarte doucement, histoire de garder mon sang froid. Je m'humecte les lèvres puis lui tendait la fin de la clope. Tu peux la finir. Alors je lui attrape le pot de glace et la cuillère. En manger me changera les idées. Je plonge la cuillère, recueille de ce délice et laisse fondre le tout sur ma langue. Elle avait totalement raison. Bien que je n'avais pas de doute ! Elle est sacrément bonne ! Je reprenais une cuillère puis lui redonnais le pot. Les mains libres je ne savais plus quoi faire du coup. J'en oubliais vite le goût du pamplemousse et j'avais une sérieuse envie de coincer une nouvelle cigarette entre mes lèvres. A défaut de goûter aux lèvres de Scampi. Mais non...