Le prime s’était avéré tordu, au final personne n’avait vraiment compris la raison pour laquelle il était arrivé dans telle ou telle maison. Enfin surtout mo. J’étais littéralement paumée, tout ce que j’avais retenu c’est que Sileas était parti. Mon compagnon du premier jour. Ca me foutait un petit coup au moral, il était drôle et bien sympa puis lorsqu’on a pas d’attache dans la maison… la moindre personne avec qui on s’entend bien devient importante. Dans cette aventure je n’ai pas d’attaches, pas d’homme envers qui je suis attirée et vise-versa, pas de super-amie avec qui délirer toute la journée. Non, rien de tout ça. En contre-parti le jumeau m’avait réellement amusée le premier soir, bien qu’il se soit fait plus discret par la suite. Assise au bord du bassin, les pieds dans l’eau, je me laissais aller à mes pensées au reflet de l’eau sur mon visage ; emplie d’un petit cafard.

Je suis dans la petite maison après je ne sais pas trop quoi. Au début j’ai cru que j’avais été virée du jeu, ce qui m’a mis un sacré coup au moral, puis Laura m’a annoncé que j’intégrais la petite maison. Le pire dans tout ça, c’est que je me sens seule dans cette maison, je ne sais pas à qui je vais parler cette semaine sachant que les personnes auxquels je suis le plus attachée ne sont pas avec moi. Finalement je décide d’aller d’isoler vers la piscine, mais apparemment, je ne suis pas la seule à avoir eu cette idée puisque Nancy, à qui je n’ai quasiment pas parlé de tout le jeu, est là, elle aussi, les pieds en train de faire trempettes dans la piscine et elle n’a pas l’air d’être au mieux, enfin disons que d’habitude elle taille tout le monde donc la je suppose qu’elle ne va pas fort. « je crois qu’on va créer un atelier couture pour pas finir dessécher cette semaine » phrase débile du soir te voilà !

Une voix fluette en approche se fit entendre. Relevant la tête pour identifier mon interlocuteur, je constatais qu’il s’agissait de Rosaline ; raison pour laquelle je n’ai pas reconnu le timbre de voix qui s’adressait à moi. Nous ne sommes pas les meilleures amies, à vrai dire nous ne sommes même pas amies, ni quand bien même ennemies puisque nous nous sommes jamais réellement parlées. Nous sommes ainsi de simples connaissances. Ce qui est bien triste, les connaissances ça ne signifie rien, c’est des gens qu’on ne prend pas la peine d’exploiter. Je ne suis pas du genre à m’intéresser à tous les passants mais elle, elle était avec moi dans cette aventure depuis quatre semaines ; ça changeait la donne. Ce jeu m’apprend à m’intéresser à des personnes auxquelles je n’aurais jamais fait attention, ou que j’aurais de suite détestées sans raisons. Je lui adressais un fin sourire « Ou alors un club aquagym, pour inciter même les larves à plonger à l’eau. » Pour pas se dessécher, qu’on se comprenne. Mon regard se redirigea vers mes pieds que je faisais bouger dans l’eau tels de petits poissons. Étonnant comme l’ambiance était reposante, calme. Ca faisait… du bien. D’un coup je me rendais compte à quel point je n’avais pas pris le temps de connaître tous les éliminés. Etais-je si égoïste que ça ? Je crois que je viens de trouver la raison de ma solitude… et pour la première fois depuis longtemps je m’en sens triste ; je regrette. « C’est marrant comme on a jamais pris le temps de se parler. Tu es gymnaste c'est ça? C'est marrant comme tu n'as pas le physique crapu du métier. C'est tout à ton honneur. » On aurait plus dit une petite anorexique, en fait. Mais je n'allais pas lui dire, c'était trop... vexant. Depuis quand je me préoccupe de ça moi?

De l’aquagym excellente idée, j’adore le sport, alors de la gym, enfin même si l’aquagym ne ressemble pas du tout à la gymnastique artistique qui est celle que je pratique. L’eau n’est pas un domaine dans lequel j’excelle, je ne suis pas si mauvaise que ça, mais à l’intérieur je ne suis pas trop dans mon élément, disons que je préfère nager seule pour ne pas avoir l’air bête à nager à deux kilomètres. Oui, je ne vais pas très vite, je préfère prendre mon temps et tenir sur la distance, je suis plus forte pour courir un marathon qu’un cent mètres, enfin bref, là n’est pas le sujet. Nancy me dit ensuite que je n’avais pas le physique d’une gymnaste. Il est vrai que je n’ai pas les abdos et les muscles de Gaby douglas ou Jordyn Wieber, je les avais avant, je ressemblais à une vraie gymnaste, puisque j’en étais une, mais maintenant que je fais ça à un niveau amateur et que les seules compétitions que je fais sont pour représenter mon université, Cambridge ; j’ai perdu une bonne masse de muscles, bien que cela ne m’empêche pas d’être assez bonne, disons d’avoir un niveau acceptable. « ouai c’est sur, mais je ne suis pas une pro’ donc je n’ai pas le physique des pros. Tu fais quoi toi comme métier ? » dis-je en m’asseyant au bord de l’eau et mettant mes pieds dans l’eau comme l’avait fait Nancy.

« Ouai c’est sur, mais je ne suis pas une pro’ donc je n’ai pas le physique des pros. Tu fais quoi toi comme métier ? » A vrai dire ça me paraissait carrément louche qu'elle ait un physique d'anorexique. Vu comment les gymnastes payaient cher de leur colone vertébrale, je ne l'imaginais même pas retomber d'un salto; ni avoir la force de pousser sur ses bras. J’acquiesçais d'un "hmhm" avant de répondre à sa question. Elle était bien la première à me le demander. « Je suis hôtesse dans un casino. Tu sais les filles qui font des allés retours avec le sourire toute la journée. » Et sur des stilettos en plus. Mais vu que j'étais amoureuse de ces chaussures, ça ne me gênais pas plus que ça. Ma vraie vocation n'était pas du tout là, mais plutôt dans la mode. Je me demandais où était celle de Rosaline. En fait je venais de capter que si elle n'était pas professionnelle c'est qu'elle n'était pas gymnaste de profession. Fille à papa alors? « Mais tu fais quoi alors dans la vie si t'es pas gymnaste? Tu comptes travailler à la télé après le jeu? » J'aime savoir la vie des gens, si je ne me retenais pas la pauvre Rosaline aurait été assaillie de questions. Heureusement que je suis sympa et compatissante.

Hôtesse dans un casino ? Ici il y a plein de gens qui ont des métiers un peu hors du commun ou un passé un peu spécial, un peu comme moi. On ne croise pas tous les jours des anciennes gymnastes de profession reconvertit en étudiante en astronomie, je suis peut être là seule, ce qui ne m’étonnerais pas, j’ai un talent indéniable pour rater ma vie ! Quand on me dit casino, je pense Las Vegas et Very Bad Trip, pour moi c’est ça les casinos, mais sûrement que Nancy ne travaille pas à Las Vegas, c’est dommage, ça aurait été sympa de discuter de ça avec elle. Las Vegas est une ville fascinante, beaucoup plus la nuit que le jour d’ailleurs, y étant aller je peux le confirmer. Lorsque j’ai visité les grandes villes des États-Unis lors d’un voyage, je suis passée par là, et c’est vraiment une expérience inoubliable et incroyablement drôle. Je me suis amusée comme une petite folle, enfin autant que me permettait la loi, n’ayant pas la majorité, je ne pouvais pas faire bon nombre de choses que font les touristes venus en ville pour un enterrement de vie de garçon ou pour flamber de l’argent dans les casinos, mais c’était quand même super bien ! Nancy me demande si je comptais travailler à la télé une fois sortie d’ici. Je n’y avais pas encore réfléchit, en fait je pensais plus reprendre mes études, travailler dans la télé je ne pense pas que ce serait mon truc, mais bon, on verra bien. « oh non, enfin je ne pense pas. Je suis étudiante en astronomie à Cambridge et j’aimerais bien reprendre là où je m’étais arrêtée parce que j’aime vraiment ça ! »

Mon regard vint se fixer sur elle. Rosaline était donc intelligente, en fait. Cambridge c'est pas rien, et pour y être entrée elle doit avoir un sacré niveau intellectuel. Pour ma part si je devais m'imaginer dans ce genre d'établissement ce serais plus en m'identifiant à l'héroïne du film La revanche d'une blonde qu'autre chose. « Ah ok, t'es riche pour te payer ce genre d'études alors? Je comprends pas... pourquoi ton jean est sous-marque? Ca se voit comme le gros nez de Graham au milieu de sa face que tu l'as acheté en supermarché. » Elle était pote avec Grammy elle nan? Of, peu importe de toute façon, je ne pense pas que Rosaline soit le genre de personne avec qui je peux discuter sans que ça parte en cacahuètes. Soit, j'avais remarqué un petit rapprochement entre le vieux Clarence et elle; sujet beaucoup plus intéressant que ses études sur les astres. Inutile. « Il y a un candidat sur qui tu as flashé toi? » Ma question paraissait innocente mais je scrutais son visage, cherchant le moindre signe de trahison si jamais elle tentait de me rouler en me racontant n'importe quoi.

Ok, trois trucs dans la gueule en une phrase, niveau vacheries elle dépasse Lennon je crois ! J’adore Lenny, mais on s’envoie tout le temps des piques, ce qui m’amuse assez je dois dire. J’avais déjà entendu parler de Nancy pour son côté bitch, surtout dans les chroniques lors des primes, cette fois faisait l’expérience de ses phrases assassines envoyées en pleine face. D’un autre côté elle n’a pas totalement tord, mon parents ont de l’argent, moi aussi, j’en ai gagné quand j’étais gymnaste, mais nous vivons normalement, mes parents n’utilisent pas leur argent à tout va, même si nous avons une superbe maison avec un terrain splendide qui compte une immense pelouse et un terrain de tennis. Je n’aime pas porter des choses très chères, en plus je suis assez maladroite, donc je risquerais de les déchirer à la moindre occasion. Mon jean, il est normal, celui que tout le monde porte, il n’a rien d’exceptionnel. Elle me demandait ensuite si j’avais flashé sur quelqu’un, soit elle n’était pas là lors du prime, soit c’est de l’ironie. Tout le monde est à présent au courant que j’ai embrassé Clay et que j’ai complètement craqué pour lui. « Qu’est-ce que ça peut te faire ? T’en a rien à foutre de toute façon ! »

I'm a bitch walking down the street. J'aime bien quand les gens commencent à monter sur leurs grands chevaux, ça devient de suite beaucoup plus intéressant. Je pris l'air de me défendre, de me sentir agressée par ses propos. « Nan mais n'importe quoi! Si je te demande c'est que ça m'intéresse, c'était une façon subtile d'avancer la chose... mais je disais ça parce que je trouve que Clay est vraiment un type cool. Enfin je trouve qu'il embrasse super bien, j'pense que tu devrais persister ça doit être une bête de sexe! Enfin tout porte à croire que c'est le cas. » Mon ton devenait suspicieux et était bourré de sous-entendus. Je me mordais la lèvre inférieure, mon regard allant se perdre dans l'eau bleutée de la piscine comme pour me remémorer une scène torride. Comme si j'avais déjà goûté aux lèvres du doyen. Puis je me reprenais, mes yeux retournant se poser sur la longiligne Rosaline. « Je sais ce que tu penses, mais on a trouvé les coins à l'abris des caméras. C'est étonnant qu'il ne t'y ait pas encore emmené d'ailleurs... tu veux que je te livre le secret? » Long sourire de bitchy faussement sympathique sur les lèvres, je m'assurais une place chez les ennemis de la belle; pour mon plus grand plaisir.

Si je comprends bien ce qu’elle est en train de me dire elle sous-entend avoir couché avec Clay ? C’est impossible ! Il ne peut pas faire ça, même si je ne le connais que depuis quelques semaines, je sais comment il est, il ne couchera jamais avec elle ! Bon il faut bien avouer que je ne pensais pas que Caleb coucherait avec quelqu’un pourtant il l’a fait, avec Berlioz, donc à partir de là tout est possible. Mais pas Clay, il est romantique, enfin je pense, peut être que je me trompe complètement sur son compte. Ce que Nancy me dit me rends un peu jalouse je crois, même si je pense qu’elle ment, le doute persiste, je l’aime et me dire qu’il est attiré par Nancy me fait mal. Enfin, je sais qu’il est plus sur Sarah, mais ça bizarrement ça ne me dérange pas. Il la connaît déjà, alors c’est normal qu’il s’accroche à quelqu’un qu’il a aimé et qu’il connaît, alors qu’avec Nancy c’est dérisoire, je suis sure en plus que ce n’est pas son type, c’est une bitch, il n’aime pas les bitchs ! « oui dis-moi tout ! » dis-je faussement intéressé. Je suis naïve mais tout de même, je ne gobe pas non plus n’importe quoi, les semaines précédentes dans le jeu m’ont appris à me méfier des gens et c’est ce que je fais.

« oui dis-moi tout ! » Place à l'improvisation, il fallait que j'ai l'air crédible et qu'en plus les endroits soient pertinents. « Vilaine, mais il faudra attendre la Love Room pour ça hein... je veux pas te désillusionner Bref, tu vois le coin là bas? mon doigt pointait vers l'un des recoins du jardin, il faisait tellement noir à l'heure actuelle qu'il était impossible de voir clairement si caméra il y avait ou non C'est l'endroit idéal pour lui rouler ta première pelle. Parce qu'en plus si t'es nulle il osera pas te le dire, sinon ce sera cramé par vos micros. Ou donc aussi, enlève ton micro. »La regardant, convaincue, j'étais parfaite dans mon rôle. « Tu veux que je t’apprenne peut-être? » Je la prenais clairement pour une pauvre fillette née de la dernière pluie, mais au fond... n'est-ce pas ce qu'elle est?

Je l’écoutais parler sur le coin des embrassades. Franchement je n’avais aucunement besoin de ses conseils, je ne suis pas une ado de dix ans coincée qui n’a jamais embrassé. Je ne sais pas si j’embrasse bien ou mal, personne ne m’a dit que j’embrassais mal tout du moins. Je suis déjà sortie avec pas mal de garçons, ne croyez pas que je suis une traînée qui couche à tout va, en général je n’ai pas de relation vraiment longues, enfin pas plus de six mois, parce que le mec me lâche au bout de pas longtemps. De ce fait j’ai eu plusieurs petits-amis, de quoi m’entraîner dirons-nous, quoique ce soit un peu péjoratif quand même, on pourrait croire que je traite les hommes comme des objets. « non merci, je n’ai pas besoin de tes conseils et puis j’ai déjà embrassé Clay. » c’est vrai à la soirée action ou vérité !