Ft. Nancy


Ce soir je n'avais envie de rien mise à part, peut-être, de profiter de l'air frais qui s'engouffrait dans le jardin de la petite maison. Je me sentais tellement bien que je n'avais même pas envie de bouger mes fesses d'ici. D'abord assise dans l'herbe, je laissais le vent me poussait en arrière avant de finir allongée dans l'herbe et les mains sur le ventre. Mes pupilles se perdaient vaguement sur les étoiles alors que je pensais vaguement à tout un tas de choses qui se bousculaient dans ma tête en même temps que j'avais vaguement l'air d'une chanson connue en tête. Rien de bien important. Un verre d'alcool à moitié plein, ou à moitié vide allez savoir, se trouvait à mes côtés alors qu'une bouteille de whisky gisait sur le sol non loin du récipient. Je ne savais pas vraiment si la soirée était en train de s'achever ou bien si la nuit ne faisait que commencer, mais je n'avais pas envie d'aller me glisser bien sagement sous mes draps pour rêver au prince charmant et puis de toute façon je n'avais pas spécialement envie de partager ma chambre avec une ou deux personnes que je n'appréciais pas des masses même si par principe je devais les apprécier alors qu'en réalité c'était tout juste si je pouvais les supporter. Un soupir s'échappait d'entre mes lèvres alors qu'un peu de buée sortait de ma bouche. Tiens et si je me fumais une petite clope. L'une de mes mains glissait dans la poche du jeans que je portait pour en sortir un paquet de cigarette presque vide dans lequel un briquet avait trouvé sa place. Quelques secondes plus tard je laissais le cancer s'installer en moi, les yeux toujours fixaient en direction du ciel noir. Je fermais les yeux un court instant tout en respirant cette fumée toxique.

Être exilés dans une petite maison annexe, bien que spacieuse, c’est un peu déprimant lorsqu’on sait que les autres ont un palace à disposition. Ok j’exagère, une villa. L’avantage qu’on avait c’est que note nouveau domicile était propre, comparé à la maisonnée principale qui commençait à se dégueulasser sérieusement. Assise sur mon lit, j’observais minutieusement un de mes pulls défraîchit, réfléchissant à la façon dont je pourrais lui donner une seconde jeunesse. L’agacement m’emportait, je soupirais lourdement, empoignant mes cheveux sur le dessus de mon crâne. Il fallait que je prenne l’air, réfléchir plus de trente minutes est pour moi insurmontable. A peine j’eu entrouvert la porte que la fraicheur s’affaira brutalement sur mon visage. Coupant mon souffle afin de plonger tout mon corps dans cet atmosphère des plus frais, je remarquais une personne allongée sur le sol un peu plus loin. A la crinière je reconnus de qui il s’agissait, ce n’était pas bien sorcier. M’approchant d’elle, je me penchais juste au-dessus de sa tête.« Alerte baleine échouée ! » A vrai dire je n’avais même pas envie de lui parler. Elle était tellement vexée de ne pas avoir eu le prix de la garce de la semaine qu’elle en était aigrie et mauvaise. Tout ce qu’elle est en général quoi, du coup elle allait me bombarder de phrases qu’elle travaille depuis le soir du prime pour être sûre d’avoir le spotlight dimanche prochain. Croisant les bras pour m’emmitoufler dans mon gilet, je relevais la tête pour finalement admirer les étoiles, bien plus plaisantes que la tête de linotte de Lennon.

J'étais tellement bien que rien ni même personne ne pouvait venir troubler ce moment si magique. En tête à tête avec ma bouteille d'alcool ainsi que mon paquet de cigarette j'étais en train de vivre le plus beau moment de ma journée. Et pourtant ce moment ne durait pas bien longtemps. Au bout de quelques minutes une voix que je connaissais bien s’élevait juste au dessus de moi. J'ouvrais les yeux, un sourire narquois sur les lèvres avant de lâcher d'une voix toujours aussi calme :  « En parlant de baleine tu devrais peut-être penser à regarder tes hanches de temps en temps parce que là tu commences sérieusement à ressembler à un monstre marin qu'à une déesse si tu vois ce que je veux dire. » Ce n'était un secret pour personne, Nancy et moi même ne pouvions pas nous voir en peinture et pourtant j'avais comme l'impression que quelque chose nous liait, mais je n'osais pas le dire à voix haute tout simplement car je ne voulais pas reconnaître que je pouvais avoir rien qu'un point en commun avec cette nana là. Je pouvais remarquer que ses yeux se perdaient sur le ciel, sur les étoiles et comme pour l'imiter je reprenais mon activité qui consistait à fumer tout en admirant le ciel noir. Je poussais un soupir de satisfaction avant de pointer une constellation du bout du doigt.  « Tu sais reconnaître les constellations ? » Oui, ce soir je me sentais d'humeur rêveuse. L'effet de l'alcool peut-être.

« Ah ah. Que tu es tordante. » Je riais. Un rire exagéré, pour lui faire comprendre que sa phrase était bidon. Moi, une baleine ? Il ne manquait plus que ça. J’étais l’une des seules à ne pas me goinfrer comme une huître affamée au sein de cette villa. Je n’ai jamais aimé mangé, j’ai toujours eu cette peur de prendre des formes que je n’assumerais pas. Je suis une fada de mode, être mince est la meilleure façon de mettre les vêtements en valeur. Assez contradictoire lorsqu’on se prétend amoureuse de soi-même et super sexy mais tout ça ne regardait que moi. Ce n’est pas comme si ça allait intéresser quelqu’un dans cette maison de toute façon. Je ne m’intéresse à personne, alors forcément lorsqu’on ne gonfle pas l’égo de l’autre, il ne cherche pas à apprendre à vous connaître pour gonfler le vôtre. Peu m’importe je sais l’enfler seule. « Tu sais reconnaître les constellations ? » Je baissais la tête en sa direction. Elle me faisait de la peine avec sa bouteille alcoolisée à côté d’elle. L’image de la première soirée où elle buvait grossièrement au goulot me revint soudainement. Cette fille paraissait être dans la détresse, l’alcool lui semblait être une occupation tout en étant un baume pour son cœur. Être coincé avec des inconnus amène à creuser un peu trop leurs actions. Je me montais peut-être le ciboulot toute seule mais j’étais persuadée que c’était la raison pour laquelle nous arrivions au dialogue malgré nos différents. Son mal-être était pour moi flagrant, bien que son fond méchant soit réel, je crois que c’était la seule chose qui lui donnait un côté humain. A ses côtés, je m’assis en tailleurs sur l’herbe fraîche. « Non. Je me demande si elles racontent de belles histoires. » J’ai toujours aimé m’imaginer des choses plus irréelles les unes que les autres. « Comme celle d'une alcoolique qui trouve l'amour dans un jeu télévisé par exemple.» Mon ton était neutre, un peu rêveur, comme celui d'une personne qui compte une vraie histoire. Allait-elle me cracher sa fumée à la gueule ou bien choisir l'option plus radicale à savoir m'écraser son mégo sur le nez? Je ne m’apprêtais même pas à me défendre, elle était peut-être tellement apaisée par les vapeurs de l'alcool qu'elle ne réagirait même pas.

 « Je préfère largement passer pour une ivrogne plutôt que de te ressembler. » Mon regard vacillait du ciel en sa direction et je posais mes pupilles sur elle pour l'observer un très court instant avant de rajouter d'une voix calme et paisible :  « Par moment je me demande si tu n'es pas jalouse de moi et la minute d'après j'en viens à la conclusion que si tu es aussi garce avec moi c'est que tu es une lesbienne qui ne s'assume pas et que tu es très attirée par moi. Je suis même certaine que je te fais de l'effet. » Un sourire mesquin, hypocrite s'emparait de mes lèvres alors que je donnais un tout petit coup dans le verre qui se trouvait à mes côtés, laissant l'alcool ambré se déverser dans l'herbe et entrer dans la terre pour nourrir l'herbe sur la quelle nous étions. Le pire dans cette histoire c'était que j'étais certaine d'avoir raison. Après tout il y avait une explication à tout phénomène et même à celui de la méchanceté. De mon côté, je ne faisais que rendre la monnaie de sa pièce à la demoiselle, mais de toute façon elle ne m'inspirait pas confiance. J'avais le sentiment que cette nana était fausse de la tête aux pieds. Après un bref instant de silence je reprenais pour rajouter :  « Je ne veux pas te briser le cœur, mais les filles dans ton genre ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Je pense sincèrement que tu devrais passer bien moins de temps devant un miroir ou encore dans les boutiques pour te cultiver. A défaut d'avoir du style, tu auras au moins un brin de jugeote en plus. » Je n'avais pas spécialement envie d'entendre ce qu'elle avait à me dire, mais je restais là sans bouger d'un pouce à fixer le ciel. Je n'étais pas tout à fait la même depuis mon entré dans le jeu et j'étais certaine que ma rencontre avec Graham y était pour beaucoup de chose, mais je n'osais pas l'avouer et puis de toute façon dès que je voulais montrer ma véritable nature, même à Nancy, les gens ne trouvaient rien de mieux que de continuer à me voir comme la salope de service qui ne pense qu'à enfoncer les gens pour mieux émerger. Un soupir sortait d'entre mes lèvres et je fermais les yeux une toute nouvelle fois. Et dire que j'aurais pu être amie avec elle, c'était à vomir.

Un fin sourire se dessina sur mes lèvres. Lennon m’agaçait, je rêvais qu’elle vire du jeu ou qu’elle se prenne un râteau monumental par Graham. Bref, tout ce qui pourrait la faire croupir au fond du trou. « A ce point ? Alors dis-moi à quoi je ressemble. Genre à une crétine sur des stilettos ? Tu es puérile. » De nous deux je crois que la plus superficielle c’était elle. Se baser sur des telles apparences, c’est ridicule. Je crois que ce jeu me fait tourner la tête au point de reprocher l’un de mes premiers défauts à cette fille ; sauf que les gens qui n’assument pas m’agacent. Lennon se croit parfaite, mais ce qui nous différencie clairement elle et moi c’est que je ne suis pas aussi frustrée et agressive qu’elle. Mes sourcils se froncèrent d’incompréhension lorsqu’elle évoqua un potentiel amour pour elle ; que dis-je, une évidence. Je fus tellement surprise que j’hésitais entre le rire ou l’énervement. Je doute que l’alcool ne l’ait fait dire une chose pareille, elle le pensait clairement. Je l’écoutais finir sa parade, sur le cul. Puis, d’une voix calme je me fis entendre à mon tour. « Tu sais Lennon, je crois que tu devrais te remettre en cause à un moment donné. Je ne sais pas si tu as été élevée comme une princesse ou quoi mais tu devrais cesser de croire que tout le monde te regarde avec des yeux de merlan frit même quand ces gens te détestent parce que tu es loin d’être la perfection que tu penses incarner. » Voilà que je m’improvisais nonne. Je me découvrais une toute autre facette. Marquant une pause, je levais les yeux vers ce ciel qui me semblait si paisible, bien loin de l'ambiance pesante qui planait sans cesse lorsqu'une discussion avec Lennon s'improvisait. Sa façon de prendre les choses me dégoutait, à côté d'elle je me sentais comme une fille bien et respectable.« Tu m'énerves avec ta façon de me prendre de haut. Qu’est-ce que tu penses avoir de plus que les autres n’ont pas pour te prendre tant au sérieux ? Tu es aigrie contre tout le monde et fais comme si ça te rendait spéciale, heureuse d’être conasse à plein temps. Sauf que là t’as clairement dérivé le sujet sur moi, en tentant de me ridiculiser devant tout un pays entier, tout ça pour esquiver ton amour pour l’alcool ou tous ces trucs qui te détruisent, comme cette cigarette. Alors au lieu de faire la forte et de te défouler sur tout ce qui t'entoure tu ferais mieux d'admettre que tu peux être aussi faible que les autres. Et pour info, pas besoin d'un brin de jugeote en plus, pour le coup je pense que c'est toi qui en aura le plus besoin.» je crois que jamais je n'aurais autant parlé avec elle sans que ça finisse avec une petite phrase piquante. Je lui fais confiance pour la balancer d'elle-même. Elle me saoul avec ses manières de miss je-sais-tout, pour le coup j'avais parlé assez intelligemment -pour une fois-, j'espère que ça la fera réfléchir. Le but ultime étant qu'elle arrête de me faire chier à tenter de me rendre la moins crédible possible.

Je n'appréciais pas les paroles de Nancy à mon égard. Mes sourcils se fronçaient un petit peu plus à chaque fois qu'elle prononçait un nouveau mot. Si j'avais eu une enfance modeste j'étais tout de même loin d'être une princesse capricieuse qui ne faisait que pleurer pour avoir ce qu'elle désirait le plus au monde. Si j'avais eu la chance de faire partie de la jeunesse dorée de Liverpool à l'époque où je me trouvais encore en Angleterre, j'avais eu bien plus de mal à me faire accepter en arrivant à New York et c'était depuis ce jour que je me montrais méchante envers la plupart des gens qui s'approchaient de moi. Cette émission avait eu du bon comme du mauvais. Elle avait fait ressortir mon côté petite fille modèle et acceptable tout en en montrant mon côté noir, mon penchant pour les soirées alcoolisées et la cigarette. Je n'en étais pas fière, mais je ne pensais pas que quelqu'un oserait m'envoyer ce genre de vérité en pleine face et je pensais encore moins réagir de la sorte devant ce bilan catastrophique de la véritable petite pétasse de club que j'étais devenu en seulement deux ans. Un tout nouveau soupir s'échappait d'entre mes lèvres alors que je me redressais légèrement tout en fixant l'horizon, le village et son clocher.  « Je n'ai jamais réussi à faire accepter la gamine pleine de vie que j'étais lorsque j'ai mis les pieds aux États-Unis et je me suis transformé en un véritable monstre uniquement pour avoir des amis et pour ne pas me retrouver toute seule et ça a marché. J'ai pensé qu'en décrivant l'adolescente que j'ai été durant des années lors de mon casting j'avais des chances de redevenir cette nana souriante, aimante et prête à faire tout et n'importe quoi pour mettre un petit peu de fun dans sa vie sauf que je me suis trompé. Ici aussi j'avais peur de ne pas m’intégrer et je n'ai rien trouvé de mieux à faire que de continuer à être cette demoiselle capricieuse qui donne le sentiment de ne pas se respecter elle même. » Je marquais un courte pause, baissant les yeux. Je ne savais pas si j'avais fait le meilleur choix en me confiant à Nancy, j'avais peur de sa réaction et qu'elle vienne me rire au nez tout en continuant à me jeter des horreurs à la figure et pourtant je ne pouvais m'empêcher de continuer :  « Par moment j'ai le sentiment que la petite Lenny toute douce est de retour et puis la minute d'après je serais prête à sauter sur quelqu'un pour le bouffer juste parce qu'on vient de me faire une remarque plus ou moins désobligeante. » Et voilà à présent tout le monde en savait plus sur la personne que j'étais réellement. Je n'aimais pas me dévoiler et ouvrir mon cœur car je ne voulais pas rendre des comptes par la suite, mais le contexte était tout autre ce soir. Les larmes au bord des yeux, je me tournais légèrement la tête vers elle pour ajouter :  « Oh et puis au point où j'en suis tu peux aller crier sur tous les toits ce que je viens de te dire, histoire de me rendre la monnaie de ma pièce si cela te fais plaisir. » Je ramenais mes jambes vers moi avant de les entourer de mes bras comme pour me protèger des propos qu'elle pourrait avoir par la suite.

Les confessions de Lennon. Qui l'aurait cru? Certainement pas moi; surtout lorsqu'elles se trouvent être à mon égard. Je l'écoutais attentivement, buvant ses paroles. A chacune des nouvelles syllabes qu'elle prononçait je m'étonnais qu'elle ne s'arrête pas; qu'elle me fasse.... confiance. Sûrement était-ce simplement de l'inconscience de sa part, je ne sais quoi choisir; cette fille était beaucoup trop mystérieuse et compliquée pour moi bien que ses explications m'éclairaient largement sur certains de ses comportements. Notamment sa manie à être mauvaise, méchante même. Je n'arrivais pas à comprendre. Je ne comprenais pas pourquoi elle se cachait, pourquoi elle n'assumait pas sa personnalité, mais surtout pourquoi elle considérait des gens qui ne la connaissaient même pas sous son vrai jour, et qui surtout nécessitaient un tel changement de personnalité chez elle pour s'intéresser à sa personne. Je ne comprends pas sa réflexion car j'ai toujours été moi-même. Peu sont ceux qui m'apprécient mais au moins je vis avec ce que je suis. Lennon devait se sentir oppressée; ça fait beaucoup à porter sur ses épaules. Surtout si elle n'en parle à personne. Je restais silencieuse. A chaque fin de phrase il semblait y avoir une suite; elle en avait vraiment lourd sur le coeur. Je me demandais depuis combien de temps elle gardait ça au fond d'elle. « Oh et puis au point où j'en suis tu peux aller crier sur tous les toits ce que je viens de te dire, histoire de me rendre la monnaie de ma pièce si cela te fais plaisir. » Sans doute pensait-elle que j'étais l'incarnation de ce pour qui elle tente de se faire passer: une connasse sans bornes. Sauf que j'ai mes principes, là pour le coup je n'avais pas envie de le dire à quelqu'un, j'étais à la fois touchée par ses paroles et par le fait qu'elle se soit enfin libérée. Je ne dis pas que j'arriverais à tenir le secret jusqu'à la fin du jeu, mais bon. Elle prenait encore cette position, celle d'une petite fille apeurée. Au fond, c'était encore une enfant qui ne grandissait pas car en se faisant passer pour quelqu'un d'autre elle ne se laissait pas d'espace pour évoluer. Maladroitement je positionnais ma main près de son épaule afin de la soutenir; ses yeux humides brillaient dans le noir. « Tu sais, je pense que tu ne fais confiance à personne parce que les gens que tu fréquentes, tes amis, et donc les gens en qui tu devrais avoir confiance, tu ne peux pas compter sur eux parce qu'ils ne te correspondent pas. Ce n'est pas en travestissant ton caractère que tu trouveras des gens avec qui tu es réellement compatible.. d'ailleurs je trouve ça illogique de tenter de te faire passer pour quelqu'un d'autre afin que certaines personnes t’apprécient. Si ces gens ne t'acceptent pas telle que tu es c'est qu'au final ils seront toujours près à te poignarder dans le dos dès que tu feras une action de travers. » Je m'étonnais moi-même avec ma gentillesse, et je dirais même ma poésie. Glissait sur mes lèvres un sourire de compassion, j'exerçais une légère pression avec ma main afin de lui montrer mon soutien puis mon regard revint se poster droit devant moi, face à la beauté de la nuit. On me croit souvent simplette mais ce n'est pas réellement le cas; pour une fois que je pouvais aider quelqu'un avec mes conseils de vie, je n'allais pas m'en priver, bien que je m'attendais à ce que la Lennon peste revienne d'un moment à l'autre. « Les vrais amis ça prend du temps à venir, ceux qui s'en font vite sont tous faux et se basent sur des critères débiles genre "elle a des beaux cheveux, je vais devenir proche avec elle pour pouvoir profiter de son astuce" tu vois... je marquais une pause. Là, c'étaient des paroles de travers. Je fais partis de ces gens qui profitent des autres de la sorte. alors que c'est dans la solitude qu'on trouve la force de devenir quelqu'un; le chemin avant de se faire des amis qui nous correspondent, quoi. Et c'est comme ça qu'on devient capable d'envoyer chier les gens lorsqu'on en a envie, sans se retenir, ou sans exagérer pour se donner un genre de fille hautaine qui en jette. » Tout à coup je réalisais qu'elle allait me prendre pour une conseillère d'éducation, genre la fille qui se permet de donner des conseils à tout va. Mais bien que tout ça soit assez contradictoire, ce n'était pas tant des paroles en l'air, et puis allez savoir pourquoi je me sentais dans l'envie de la réconforter; bien qu'elle n'allait pas me rendre la pareille, c'était certain. « Bref, soit toi-même, quoi. Y a forcément des gens qui apprécient les gentilles filles. Et en plus t'auras plus de chances de gagner. » Mains derrière la tête, je m'allongeais dans l'herbe artificielle afin de mieux mater les étoiles pudiques.