Il était l'heure d'aller dormir. Je commençais à sommeiller dans le canapé à parler avec les quelques candidats qui se trouvait encore dans la maison principale. Je les écoutais parler, mais je m'endormais à moitié, c'est pourquoi j’abandonnai poliment tout le monde et me rendit dans ma chambre. Et là je n'arrivais plus à dormir. En effet, il y a deux minutes j'étais épuisée et puis là, plouff, plus rien. Je tournais en rond comme une idiote dans mon lit, mais le fait que je sois seule ne m'aidait pas. J'avais besoin de compagnie pour m'endormir, mais dans la chambre il ne restait plus que Arizona qui était parti dormir dans une autre chambre et Clarence qui n'était juste pas là. Je fouilla donc dans l'un de mes sacs et en sorti une sucette. En fait j'allais profiter du fait d'être seule un petit peu pour fouiller dans les affaires de chacun. Tout en mangeant ma sucette, je fouillais légèrement dans les affaires de chacun et j'en sortis une photo d'un bébé. Je le regardais, les joues toute gonflées. Qu'est ce qu'il était mignon. « Il est trooooop chou. » criais-je toute seule lorsque j'entendis quelqu'un rentrer dans la pièce. Et merde, pris sur le fait.

05 septembre, &BERLIOZ

C'était une soirée plutôt calme. Forcément quand l'effectif était réduit de moitié en l'espace de quelques heures, personne n'avait eu le temps de s'y habituer. Ca faisait déjà quelques jours et pour tout le monde le manque se faisait ressentir. Ils avaient évidemment fait exprès de séparer les binômes, ça faisait toujours plus d'audience, les larmes, les déceptions et les tensions... Clarence s'était forgé une espèce de masque infaillible depuis la veille, ne montrant plus combien quelques absences étaient de plus en plus rudes. Il avait fait acte de présence auprès des autres toute la soirée puis peu avant minuit s'était décidé à regagner sa chambre. Après avoir pris sa douche et tout le tintouin, il se dirigea vers sa dépendance qui ne comptait plus que 3 personnes désormais. C'était des plus étranges car la pièce était toujours animée, de jour par les bavardages comme de nuit par les ronflements. Aujourd'hui, il n'y avait plus que lui-même pour offrir ses ronflements aux autres. Vêtu d'un seul jogging gris qui faisait office de pyjama ces derniers temps malgré la chaleur, il ouvrit la porte de la dépendance de la gourmandise. Puis il tomba nez à nez ou plutôt nez à dos avec celui de Berlioz. Elle venait de s'extasier sur une photo semble-t-il et Clay dut s'approcher pour remarquer que c'était sur une photo oubliée dans son sac. Depuis quand était-elle là celle-là ? Voyant que Berlioz l'avait aperçu, il mis ses poings sur ses hanches comme un parent qui prenait son gamin la main dans le sac. Ses yeux clairs s'agrandirent brutalement alors qu'il se dirigeait à grandes enjambées vers elle avant de lui arracher la photo des mains, sur un ton surpris: « Nan mais où tu l'as eu ? Tu veux ruiner mes chances de gagner c'est ça ? » Malgré ses questions impatientes, il plaisantait bien sûr. Et libre à Berlioz de rentrer dans son jeu ou de s'excuser. Après tout il était un peu le papa de la chambre, il lui avait appris à nager quand même !

Je pensais sérieusement être seule dans la chambre, en fait je faisais tellement de bruit que je m'étais pas rendu compte que quelqu'un arrivé. Ce qui me m'avait fait sentir une présence, c'était bien la porte qui grinçait un petit peu dès qu'on la poussait avec un peu plus de force et je me retourna, pris sur le fait par le détenteur de la photo en plus. Un sourire crispé se dessina sur mes lèvres, mais je n'osa rien dire, attendant qu'il parle pour savoir s'il était vexé ou non que j'ai fouillé dans ses affaires. Il posa ses mains sur ses hanches et je haussais un sourcil, ne comprenant pas trop sa réaction. Est-ce que ça voulait dire qu'il m'en voulait ou pas ? Puis il se dirigea vers moi avec une rapidité impressionnante et m'arracha la photo des mains. Il me demanda alors où je l'avais eu et si je voulais lui ruiner ses chances de gagner. Alors un sourire amusé se dessina sur mes lèvres, ça va, il plaisantait. Je me mis donc debout sur le lit et j'étais enfin à la hauteur de de Clarence et avec la même vitesse que lui, lui pris à mon tour des mains la photo. Sauf que cette fois-ci je levais le bras en l'air pour pas qu'il réussi à l'attraper de nouveau. « Alors premièrement je les trouvais. Deuxièmement, comment veux-tu que je ruine tes chances de gagner avec des fesses aussi blanches et une bouille d'ange. » Oh oui il était terriblement craquant étant petit, je ne pouvais vraiment pas dire le contraire. « Allez grand frère, viens récupérer ta petite photo. » lui dis-je, le narguant comme je pouvais. Oui, moi je ne voyais pas Clarence comme un papy ou comme un papa, mais plutôt comme un grand frère dans cette aventure.

05 septembre, &BERLIOZ

Clarence ne faisait pas partie de ces gens qui avaient un certain ego-trip dès qu'ils voyaient des photos d'eux. Il avait déjà posé autrefois durant quelques mois l'été histoire de se mettre de l'argent de côté mais il ne s'aimait pas suffisamment pour s'observer sous toutes les coutures, dès qu'une photographie de lui apparaissait. Surtout quand il était nu et bébé ! Berlioz tenait vraiment à le ridiculiser ou quoi ? Abasourdi, il observait cette photo qui avait toujours gît au fond de sa valise, des décennies durant sans même qu'il ne s'en aperçoive. Avait-il été capable d'être aussi joufflu pendant un moment de sa vie ? Et si blanc ? Même si Clay ne prônait pas le bronzage permanent, travailler dehors toute l'année avait fini par lui donner une peau assez hâlée contre son gré. Quoiqu'il en soit, Berlioz semblait apprécier la différence flagrant entre le bébé dodu et le grand gaillard tout en muscles qu'elle avait en face de lui. S'étant perchée pour pouvoir l'atteindre, elle lui reprit l'objet du délit avant de se moquer de lui, le visage malicieux. Clay arborait une mine boudeuse, elle était en train de ruiner le mythe ! « J'ai même pas réussi à la trouver moi-même pendant 10 ans, tu te moques de moi ? » Dit-il dubitatif. C'est vrai elle avait forcément du fouiller un peu car sans elle, la photo serait restée des siècles de plus au même endroit. Elle levait maintenant le bras en l'air comme pour le défier de la reprendre. Elle voulait jouer très bien ! Mais elle n'allait pas gagner aussi facilement. Quand elle l'appela grand frère, il manqua de lui sauter dessus mais pas pour reprendre son du, juste pour lui faire un gros câlin parce qu'il appréciait vraiment cette appellation. Sans crier gare, il grimpa sur le lit puis sauta dessus un grand coup. Berlioz n'avait pas eu le temps de s'y préparer et rebondit sur les fesses. Clarence en profita pour lui saisir les jambes avant de la tirer et de la hisser par-dessus son épaule. Là il tourna sur lui-même, la faisant tournoyer également la tête en bas. Combien de temps allait-elle tenir ? « Alors la petite sœur elle arrête ses bêtises ? »

Il y avait beaucoup de gens qui ne supportaient pas de se voir en photo. Moi, je m'en fichais un peu lorsqu'on voyait une photo de moi, car je n'avais jamais eu aucune photo compromettante. Les seules photos qui pouvaient me ridiculiser été celle que ma mère possédait dans l'armoire se situant dans sa chambre. Donc, pas de quoi m’inquiéter en soit. Dans tout les cas, bien que je disais tout ceci principalement pour narguer Clarence, j'étais aussi très sincère. Il avait été un très beau bébé avant de devenir un homme aussi bien bâti qu'il était gentil. J'adorais Clarence et le voyait comme mon grand frère. C'est bien vrai que mes grands frères ressemblaient un peu moins à une armoire que lui, mais lorsque j'étais avec lui, je me sentais aussi bien qu'avec eux. Il avait de l'humour et il était tellement sécurisant, je pense que Clarence était un type bien, l'un des meilleurs que j'avais rencontré dans ma vie. Et puis, je n'appelais pas aussi facilement grand frère les personnes que je ne connaissais pas tant que ça, pour avec lui, ça avait été une évidence dès la première minute. Il me certifia qu'il n'avait pas vu cette photo depuis une dizaine d'années et que donc, je me moquais de lui. Je prie un air d'une gamine fière de sa bêtise. « Bon d'accord, c'est vrai que j'ai un peu fouillé ici et là. » lui dis-je, maintenant mon bras en l'air pour pas qu'il n'attrape la photo une nouvelle fois. Alors que je pensais que Clarence me ferait un placage digne des plus grands rugbyman pour rattraper son dû, il sauta sur le lit, me faisant décoller de quelques centimètres pour me faire terminer les fesses sur le lit, envoyant malgré moi ma sucette à l'autre bout de la pièce. Je n'eus même pas le temps de le réprimander qu'il me choppait par les jambes pour m'envoyer sur ses épaules. Il me fit tourner et je ne mis pas longtemps à avoir le tournis. « Arrête arrête, je me rends ! » lui criais-je alors en lâchant la photo qui se posa délicatement sur le lit. Dès qu'il me posa sur le sol, je fis à peine deux pas en avant que je termina les fesses sur le sol. « Et dire que j'ai même pas bu une seule goutte, je tiens plus debout. »