28 août, &DORA

Clarence s'ennuyait, voilà tout. Il avait passé le repas en compagnie de tous les habitants et autant dire que 5 personnes en moins d'un coup, ça faisait un léger vide. Même si Clarence n'avait pas sympathisé plus que ça avec chacun d'entre eux, l'ambiance s'en retrouvait un peu entamée, quoique toujours enjouée. Les autres fêtaient surtout la joie d'avoir surmonté ce prime riche en couleurs qui avait montré à quel point la production pouvait se montrer sadique. Le départ de Leander ne laissait pas une Lennon effondrée comme on avait pu croire lors de la première semaine, à croire qu'elle avait trouvé le réconfort ailleurs. Celui de Tanner en revanche laissait quelques cœurs masculins esseulés. Clay, lui, s'était rapidement éclipsé de la table pour rejoindre sa chambre. Aujourd'hui il n'était pas d'humeur à faire la fête, il souhaitait seulement être seul. Finalement aux alentours de 22h, il se dirigea vers le hanger qui regorgeait de bien-être malgré ses airs volontairement incongrus. En effet, quand il entra, le complexe était aménagé en un vrai SPA des plus relaxant. Il n'en fallut pas plus à Clay pour revêtir dans un vestiaire un boxer maillot de bain, le strict minimum pour profiter de ces choses-là. Enfin, il opta pour le jacuzzi dans un premier temps. Il avait plusieurs heures devant lui, autant expérimenter chacun des services. Dès qu'il plongea le premier pied dans l'eau délicieusement chaude, il poussa un soupir de délectation. Il s'immergea jusqu'au buste puis posa sa tête contre le rebord du bassin afin d'oublier tout ce qui l'entourait. Il ferma les yeux et soupira à nouveau. Ce moment de solitude était si bon qu'il ne sut combien de minutes il restait là dans l'eau bouillonnante. Il n'entendit même pas la porte légèrement grincer, signalant l'arrivée de quelqu'un.

28 août, &DORA

Les remous du jacuzzi n'avaient jamais été aussi bons. Clay avait un peu l'impression de redécouvrir les joies de la richesse et du bien-être car même si son chalet ne laissait pas à désirer niveau modernité, il n'avait jamais pensé à installer l'un de ces fameux bains paradisiaques à l'intérieur, ou même à l'extérieur dans une espèce de petite serre rien que pour lui. Cette idée farfelue germait dans ses rêves les plus fous car pour ça, faudrait-il déjà qu'il gagne l'émission parce que se baigner dans les bulles ne coûtait pas le prix de quelques bonbons... Ses muscles se détendaient lentement et sous l'effet de la chaleur, son esprit commençait à chasser tous les mauvais souvenirs de ces derniers jours. C'était parfait. C'est vrai que Clarence n'aurait pas refusé une boisson bien fraiche et de quoi grignoter mais il imaginait déjà l'image snob et peu représentative que ça pourrait donner de lui. Il prenait goût à tout ce luxe, toute cette paresse bien loin de son quotidien éreintant. Et il crut sur le coup que ce fut un coup divin quand une voix féminine résonna dans l'énorme pièce. Il ouvrit un œil juste pour reconnaitre l'habitante que le rejoignait. Dora. Il la connaissait peu, il savait d'elle que c'était une bonne amie de Sahara -donc elle ne devait pas être foncièrement mauvaise. Il avait déjà fait équipe avec elle à de nombreuses reprises pour les jeux collectifs de la maison et autant dire qu'ils avaient fait un tabac ! « Tiens la fille la plus chanceuse de toute l'émission. » Clay n'avait pas la prétention de dire qu'elle était chanceuse de se retrouver avec lui mais il faisait plutôt allusion à toutes les immunités qu'elle accumulait pour l'instant et qui l'éloignait de tout danger. Avec Sahara, elles étaient on ne peut plus protégées et le blond ignorait si c'était une stratégie bien dissimulée ou un coup du destin à chaque fois. Quand elle demanda de façon plutôt cavalière de se joindre à lui, il ne put retenir un bref rire. « Non non, le mâle alpha accepte de partager son territoire. » Répondit-il, taquin. Il se décala légèrement pour la laisser entrer dans l'eau, comme s'il n'y avait pas assez de place. « Que me vaut ce plaisir ? »

28 août, &DORA

Quand Clarence eut le malheur de rappeler combien la fille qui se glissait à ses côtés était chanceuse, celle-ci préféra opter pour la modestie et la méfiance. C'est vrai que dans ce jeu, il fallait s'attendre à tout, en témoignait le dernier prime qui avait été riche en départs inattendus. la chance pouvait tourner à tout moment et même si Dora était une nouvelle fois à l'abri des nominations, les épreuves que tout le monde attendait pour cette semaine pourrait très bien la mettre dans le camp si craint des nominés. Il n'insista donc pas sur cette appellation qu'il prenait avec des pincettes. Être dans le collimateur d'une nana riche et souvent immunisée, c'était un peu préparer la corde pour se faire pendre. Bien sûr ça n'est pas la raison pour laquelle il accepta qu'elle ne se joigne à lui dans ce bassin pleins de bulles chaudes, il avait entendu parler d'elle ci et là par le biais de Sahara notamment. Quoi de mieux donc que ce moment pour vérifier ses dires et en profiter pour faire plus ample connaissance. Elle avait de l'argent, elle excellait aux jeux, elle était prometteuse quoi. Clarence la regarda s'immerger dans l'eau lentement pour guetter sa réaction. La température était si bonne qu'elle ne pouvait pas ne rien dire, mais son visage parla pour elle. Il ne put s'empêcher d'être curieux et de lui demander pourquoi elle était là. Peu de gens s'isolaient ces derniers temps par peur d'être nominé: à vrai dire les plus discrets étaient partis en premier et de plus en plus les habitants essayaient de se démarquer des autres pour ne plus passer inaperçu. C'était la grande bataille des égos ces derniers jours et malgré lui, Clay se sentait happé dans ce vieux climat stratégique. Lorsque Dora expliqua qu'elle s'ennuyait dans sa chambre, il comprit immédiatement: « Ah, tu fais partie de la chambre maudite ? C'est une vraie hécatombe, mais n'hésite pas à passer dans les autres chambres si tu veux. On t'accueillera avec plaisir. Ou avec ronflements pour certains... » Il lui fit un clin d'oeil faussement coupable, avouant le petit détail que ses colocataires de chambre n'aimaient pas chez lui. Si ça n'était que ça, il ne s'en sentait pas trop vexé. Dora lui retournait la question et Clay essaya de prendre l'air le plus détendu. « J'en avais toujours entendu parler mais incapable d'y mettre les pieds. Tu partages ma première fois. » Dit-il avec un visage faussement séducteur. Les bras étendus sur le rebord du bassin, il préféra alors les remettre sous l'eau, car le gros gaillard là craignait toujours le froid.