Journée riche en émotion est égale à bonne nuit garantie. Apparemment on m’avait collée dans la chambre de l’envie, je ne comprends même pas pourquoi. Quand j’envie les choses, genre des chaussures ou le dernier trench Burberry qui coûte la peau des couilles je sais comment m’en procurer afin de me l’offrir. Certaines choses sont incompréhensibles pour une beauté comme moi, mais soit. C’est la dure loi de la vie. Oh mais suis-je bête c’est parce qu’en fait tout le monde m’envie nan ? Ahaha ! Dans ce cas je comprends mieux. Trainant le sac qu’ils nous avaient refourgué à l’effigie du jeu de mauvaise grâce, je pensais déjà à mes nombreuses valises qui devraient bientôt arriver. Sincèrement, je sais que la villa est grande mais j’espère que les autres n’auront pas trop de bordel. Il manquerait plus qu’ils envahissent le dressing et qu’il me soit impossible de caser mes cinq valises ! La porte de la chambre étant ouverte, à peine avais-je planté mes stilettos dans la moquette que j’eu une vue directe sur la déco. J’avais la pure impression d’avoir mis les pieds dans un pot de moutarde à l’ancienne au vu des couleurs. Je serrais les dents. Non, je ne critiquerais pas, de toute façon on dort dans le noir … et c’est pas plus mal. Un type était déjà là, son prénom m’était inconnu ou alors il avait déjà décidé de se faire la male de mon cerveau, étrangement il avait une face de bitchy. Je lui souriais, histoire de rien, et m’aperçu vite fait que tous les lits étaient défaits. What ze fuck, pas de place pour la sublime moi ? Je plissais les yeux et pignais. « J’me mets où moiiiii ? Si quelqu’un a déjà baisé dans tous les lits ça va pas le faiiiiire !» Air de grognasse activé.

C'était avec peu de précipitation que j'avais rejoins les chambres. Et à la même vitesse que moi arrivait, en direction des chambres, un jeune homme blond avec qui j'entamai une brève discussion avant d'arriver au dortoir. L'envie ? Et puis quoi encore. Mais soit, je ne prêtais pas réellement attention. Du moment que je pouvais poser mes fesses et roupiller, cela m'importait peu. Il y avait un homme dont j'ignorais le nom, et une jeune femme, l'asiatique avec qui mon frère avait fait la visite. Salut, Seban. Tiens, toi tu as fait la visite avec mon frère, Sileas. Inutile mais au moins, elle n'allait pas me demander si j'étais Sileas ou l'autre. Je regardai les lits de la même manière que Nancy. Je confirme, il s'est passé quoi ? demandai-je gentiment et poliment. J'étais curieux néanmoins. C'était déjà le bazar.

Il était peut-être temps que je m’inquiète concernant la chambre dans laquelle j’avais été ajouté. Je ne savais pas de laquelle nous parlions mais sur chacune d’entre elles se trouvait une feuille avec le nom des candidats en question. Après avoir fait un bref tour par quelques portes sur lesquelles mon nom n’était jamais inscrit j’avais finalement trouvé celle qui m’appartenait, entrant dans la pièce je me retrouvais rapidement face à trois autres candidats, nous étions donc au complet et un problème de taille était déjà percevable, qui allait dormir avec qui ? Deux lits pour quatre... Je laissais tomber ma valise contre le sol regardant un à un les autres candidats, nous étions tous plus ou moins canons à ce que je voyais, cette chambre allait finir en baisodrôme avec un peu d’alcool dans les veines. La seule fille de notre chambre parlait d’éventuels parties de jambes en l’air dans les deux lits, aucune chance, nous n’étions pas là depuis suffisamment de temps et personne ne devait être en chien au point de niquer après quelques minutes non ? On ne sait jamais... « Je sais pas et j’en ai rien à foutre perso... Choisis juste ton lit, le mec avec qui tu te sens le moins chaude histoire d’éviter un viol pendant la nuit et la question du jour sera reglée. » Sec dans mes paroles ? Peut-être mais j’étais habitué à avoir un tel ton à mon adresse... La rue !

« T’inquiète pas mon amour, c’est pas celui que j’aurais choisi. » Je lui lançais un sourire superficiel accompagné d’un regard dédaigneux, coupée par l’arrivée de nouveaux arrivants. « Aaah oui le fameux jumeau, enchantée. » Je lui esquissais un sourire, si c’était le twin de Sileas il était forcément sympa et les probabilités pour qu’il se rapproche caractériellement parlant de l’autre mégère assise sur le lit et occupée à hausser les épaules comme un benêt étaient très faibles. L’affaire des lits n’intéressait pas que ma personne apparemment, mais une chose est sûre c’est que Caleb n’en avait rien à foutre. Lui, je me souvenais de son prénom, parce qu’une petite tête et de la gonflette pareille ça se retient sans mal. J’haussais les sourcils, il doit confondre dortoir militaire et future porcherie là. J’ouvrais la bouche pour lui répondre lorsque Tanner prit les devants. Alors ça, on ne me le fait pas, le coup du mega Colgate blancheur et tout ce qui va avec ça fait bien longtemps qu’on ne me berne plus avec ça. Malicieusement, le sourire en coin, je coupais finalement Tangay dans son élan. « Ok, je vais me mettre là alors ! » Balançant mon sac auprès de celui du premier arrivant, je faisais mine de rien. Pas question de lui faire plaisir, il m’a pris en grippe c’était son soucis mais maintenant il fallait assumer. Pas de dodo en compagnie de Calebichon, c’est comme ça, s’il avait été sympa je lui aurais facilité tâche dans sa conquête du mâle. Je regardais le blondinet convoité et déclara en tant que femme forte. « Tu fais ton baraque, mais là c’est moi qui t’évite un viol. »