J'ai passé la semaine malade comme une chienne. La pire chose qui pouvait m'arriver, pour passer le plus inaperçue. Nan, sérieusement, passer une semaine sans faire parler de moi, c'est horrible. J'étais certaines que tout les autres candidats en avaient été affecté. Mais qu'on se le dise : je suis remise et je compte bien reprendre la compétition comme il se doit. J'enfilais une robe noire, sobre, tout comme mes chaussures à talons. Mes cheveux blonds tombant en cascade sur mes épaules. Mes lèvres rouges pétantes. En arrivant sur les lieux, la voix de Pacôme traversa la pièce. « Calme tes ardeurs, on arrive. » Que je disais calmement, en posant mes fesses non loin. Je comptais être polie cette soirée. Ouai. Pourquoi ? Peut-être pour redorer un peu mon blason, ou pour commencer à être un peu plus stratégique qu'au début.

Enfin j'étais libre. La présence de Steven ne me gênait pas du coup, j'étais même plutôt contente d'avoir eu la chance de passer la semaine à ses côtés, mais j'avais tout de même hâte de retrouver une certaine intimité que je n'avais pas eu durant cette semaine. J'avais un petit peu de partager ma semaine entière avec un homme, mais finalement j'étais tombée sur un garçon respectueux qui avait très bien comprit que je n'étais pas toujours à l'aise avec les autres, comme avec moi même d'ailleurs. Une fois que j'étais à nouveau seule et libre, je filais me préparer pour le prime. C'était ainsi que j'optais pour une jolie petite robe de couleur beige et que je me coiffais d'une couronne de tresse qui finissait par se joindre en un chignon bien serré. Je m'amusais un petit peu plus sur le maquillage et laissais mes yeux se cerner de noir alors que mes lèvres s'habillaient d'un rouge qui me rendait bien plus femme tout d'un coup. J'avais l'impression d'être bien plus mature que d'habitude en me regardant dans le miroir. J'enfilais une paire d'escarpins noirs avant de descendre au salon où seul Pacôme se trouvait là. Je lui adressais un sourire alors que je prenais place à ses côtés, croisant mes jambes l'une par dessus l'autre, posant mes mains jointes sur l'un de mes genoux. Une soirée vérité ? Les résultats de l'élection ? « On risque de ne pas s'ennuyer avec une telle soirée. » Pourquoi je pense à voix haute moi maintenant ?

Je regardais Pacôme qui me regardait également. Rince toi l'oeil l'ami, je ne te dirais absolument rien... Puis mes yeux alla sur la blonde. Pourtant, c'est sur une grognasse que mes yeux se posent. «Ta gueule Rita, tu nous emmerdes.» J'avais décidé d'être calme et ma réponse envers Pacôme n'avait rien d'une horrible pique. Comme j'aurai pu être capable de le faire. Sauf que la débile de Lawrencre veut tout de suite se mêler. Pour parler pour les autres en plus. Bon je ne comptais pas faire mieux, mais ce n'était que sous la colère. Habituellement, je ne pense qu'à moi. « Je t'emmerde ! » Ouai, bon c'est ce qu'elle venait un peu de dire. Je lui offrais un doigt majestueux, avant de me caler dans mon fauteuil. Si je n'avais pas besoin d'amis pour pouvoir gagner, elle, elle devrait songer à s'en acheter parce qu'elle est vraiment à la ramasse. Oh et puis sérieux, ça me fait chier. « Mais en fait t'as toujours pas compris que c'est toi la grognasse insignifiante qui fait chier tout le monde ! »

Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. Pourtant il y avait bien certaines petits rituels qui s'installaient au fur et à mesure que les primes passaient. Par exemple, l'élection du maire de la prochaine semaine. En effet tout comme la semaine précédente il était temps pour nous de mettre trois noms dans l'urne pour au final s'entendre dire que l'un d'entre nous allait remporte 5000$ à ne rien faire. Moué, j'étais plutôt septique sur ce coup là, mais après tout pourquoi pas. J'haussais les épaules sans savoir pourquoi avant de me diriger vers l'urne et de reprendre ma place aux côtés de Pacôme que je gratifiais d'un sourire alors que lui même m'adressait un rictus. Il semblait gentil et j'avais envie de faire des efforts avec tout le monde, de ce fait voilà que je lui demandais: « Tu as passé une bonne semaine ? » Et là quelques mots bien sympathiques sortaient de la bouche d'une brunette. Je levais les yeux au ciel avant de me pencher vers mon camarade pour lui dire: « Je ne comprendrais jamais cet excès de violence gratuite.» Bon d'accord, j'étais fans des bisounours et alors.

« Un vilain rhume ? » lui demandais-je presque sur un ton de véritable maman poule qui pourtant ne me ressemblait pas du tout. Il ne relevait pas ma remarque sur les méchancetés que nos deux camarades, Rita et Lawrence, se balançaient en pleine figure et tant bien car je n'avais pas envie de parler d'acte gratuit et violent. J'étais pour la paix dans le monde et les petites licornes roses à paillettes moi. Il me faisait part de son envie de connaître la surprise de la jolie Lennon et son voeux ne tardait pas à être exaucé. Un mince sourire s'emparait de mes lèvres. « Et bien voilà, tu es fixé. J'espère seulement que tout cela sera à la hauteur de son personnage car elle n'a pas sa langue dans sa poche celle là. » C'était avec beaucoup d’intérêt que j'avais eu l'occasion de suivre la première saison et d'entendre les phrases devenues mythique de la belle brune ainsi que ses parties de jambes en l'air, elles aussi devenues célèbres d'ailleurs.

Nouveau prime, nouvelle fin de semaine. Depuis mon entrée dans le jeu je me sentais un peu comme chez moi. Les premiers jours n’avaient pas forcément été très simples mais je m’en sortais plutôt bien à présent. Depuis ce midi nous n’étions plus menottés, nous voilà tous libérés de nos chaines même si, je devais l’avouer avoir Loxias n’était pas quelque chose de désagréable au fond. Mon indépendance en avait pris un coup et je me disais qu’il n’était pas plus mal que je sois enfin seule pour mener ma barque. Simplement vêtue d’une petite robe noire toute en sobriété je faisais mon entrée auprès des autres. Le prime avait déjà débuté je me faisais donc très discrète me contentant de rejoindre Pacôme à côté de qui je m’asseyais, je lui adressais un petit sourire. Nous ne nous connaissions que depuis trois semaines maintenant mais il m’avait terriblement manqué. « Salut toi ! J’ai raté quoi ? » Rita faisait le show comme à son habitude, je ne prêtais même pas attention à ce qu’elle pouvait dire, je m’en contrefichais complètement c’est pour vous dire si je l’ignorais. Bien entendu si elle me provoquait je n’hésiterais pas à lui rentrer-dedans, résister aux provocations ce n’était pas mon style.

Je remarquais bien vite que l'attention de Pacôme se portait à présent sur Amanda et cela me faisait sourire. Après tout j'étais une grande sentimentale friande d'histoire d'amour et observer les relations de mes petits camarades me rendait toute chose, à la limite de l'émerveillement. J'avais envie de prendre des pop-corn et de les observer toute la journée, mais ce ne serait pas correct. Et puis la première question arrivait. Pacôme devait répondre et Lennon ne se gênait pas pour y aller de son petit commentaire avant de poser une question des plus cash à Amanda. Je manquais d'ailleurs de m'étouffer. En tout cas si toute les questions portaient sur le sexe c'était certains que moi j'en aurais pas.

C'est qu'on se fait chier ici. Je bayais, de manière ostentatoire, faisant bien du bruit malgré ma main devant ma bouche. On nous avait promis des révélations, mais que dalle. Lawrence qui ne m'aime pas, c'est pas une grande nouvelle. Et, autant sa question fut emprunte de totale vérité, sa réponse était sacrément à chier. Parce que je fais une bonne méchante ? J'en serais presque vexée, oui, j'aurai pu l'être, si elle n'avait pas ajouté « parfaite » dans sa phrase, car parfaite, je le suis oui. À mon tour d'avoir une question, qui me fit grimacer. « Beaucoup de vent pour pas grand chose, c'est ainsi que je qualifierai Rita. Tu nous avais vendu du rêve au début du jeu en annonçant ton caractère mais finalement, tu n'as pas trop fait bouger le chalet et parler de toi. Qu'as-tu à dire pour ta défense ? » Non, elle me fait bondir, puis sourire. Je m'éclaircissais la voix, pour faire mon monologue devant le pupitre. « Quelle que soit la personne qui a écrit cette question, j'ai fais parler de moi bien plus que toi. La preuve, je t'ai tellement impressionnée dès le début que t'as dû suivre mes moindres faits et gestes. Enfin, depuis le début du jeu, j'ai été quasiment tout le temps malade. Ouai, un trop grand excès de mièvrerie, de nunucherie, guimauve autour de moi, de débilos aussi et de fêtes vraiment trop choupinou. Ca m'a été fatale. » Je levais les yeux au ciel. « J'suis dégueulasse, mais pas au point de refiler la crève à tout le monde ! » Non, un vrai scoop. « Mais ne t'inquiète pas cher petit fan, je vais mieux maintenant, et putain ! Je vais en faire parler de moi !  Préparez-vous... » Comme au début. Oui, réponse toute aussi décevante, mais j'avais dit que ce soir, je souhaitais redorer mon blason.