En me réveillant ce matin, j'avais décidé sortir afin de découvrir les rues de Suède, mais c'était également une occasion pour moi d'aller m'amuser et de lâcher un peu cette image de candidat de télé-réalité. Le prime se déroulera ce soir, je n'eus pas l'occasion d'aller me promener un peu et puis c'était aussi un moyen de ne pas penser à ce second prime. Bref. Je ne pris pas tellement de temps afin de me préparer, bon d'accord, peut-être pour mes cheveux, je l'avoue. Je décidais de faire simple pour cette sortie, je n'allais pas en boîte de nuit à la recherche d'un coup, quoi de mieux que cette tenue ? Je sais, j'suis un beau gosse, vous ne trouvez pas ? Avouez que vous êtes jaloux. Bon d'accord, j'arrête. Je me rendis dans le salon puisqu'il fallait passer par là afin de quitter les lieux, je souhaitais faire cette action, mais je fus arrêté par une voix féminine, je me retournai et vis Satine. « J'vais patiner un peu avant l'prime. T'veux venir ? » Oui, elle m'avait gentiment demandé ma destination, je répondis donc à cette dernière avec gentillesse et avec le sourire, bien évidemment. La jolie blonde avait accepté mon invitation, c'était une occasion pour moi d'enfin connaître la mystérieuse jeune femme avec qui je fis mon entrée dans ce jeu. Je finis par me poser sur le canapé au bout de plusieurs minutes d'attentes, les femmes étaient vraiment très compliquées et Satine n'était pas une exception, ce qui n'était pas totalement une surprise pour moi. La jolie blonde était prête après vingt minutes de préparation, mais le résultat en valait la peine. Nous partîmes donc bras dessus, bras dessous, c'était un peu plus amicale que de se tenir la main. [...] Arrivés à la patinoire, nous ne perdîmes pas le temps afin d'enfiler nos patins et d'aller sur la piste. « Tu as déjà patinée ? » Demandai-je à la jeune femme avant de lui tenir la main pour ma propre sécurité, en effet, j'ai arrêté le patinage à l'âge de neuf ans suite à une blessure, pourtant je ne faisais pas partie d'un club, c'était à l'école. J'attendis une réponse de la part de cette dernière.

C'était avec plaisir que j'avais accepté l'invitation à la patinoire de la part du jeune homme qui avait fait son entrée dans le chalet en même temps que moi. Bizarrement, j'avais l'impression d'être plutôt proche de lui et je ne me montrais pas aussi timide avec lui qu'avec les autres, même si ma nature de demoiselle plutôt réservée prenait à nouveau le dessus par moment. C'était comme si le fait d'avoir eu l'occasion de vivre un moment de stress intense à ses côtés nous avait rapproché sans le vouloir vraiment, mais je devais avouer que ce n'était pas pour me déplaire et n'allait pas voir dans mes propos une quelconque tentative de séduction car j'étais simplement contente de réussir à, plus ou moins, m'ouvrir à quelqu'un sans forcément ressembler à une tomate. Je le faisais patiente quelques instants afin de me préparer pour rejoindre la patinoire et c'était une bonne vingtaine de minutes de plus tard que je faisais à nouveau mon apparition. Pour l'occasion et surtout pour ne pas attraper froid, j'avais sortie l'une de mes écharpes et l'un de mes bonnets sous lequel je laissais mes longs cheveux blonds ondulés tomber en cascade sur mes épaules. Une paire de gant et hop nous voilà sur le chemin de la patinoire. [...] Sans prendre le temps d'admirer les danseurs qui virevoltaient sur la glace, le jeune homme me tirait déjà en direction de la caisse pour que nous puissions prendre nos patins le plus rapidement possible et les enfiler. Une fois la chose faite, nous voici sur la glace. Je n'étais pas vraiment très stable. J'essayais de me dire qu'il ne s'agissait que de ballerines mais avec une lame en plus sur le dessous et que je n'avais aucun soucis à me faire, que je ne risquais pas de me casser un bras, une jambe ou une côte. Il me posait une question à laquelle je répondais par un bref signe de la tête avec d'ajouter d'une voix toujours aussi douce qu'à l'ordinaire: « Une fois ou deux fois lorsque j'étais plus jeune, mais je ne suis pas sûre de me rappeler de la façon dont il faut procéder. » Un mince sourire s'emparait de mes lèvres alors que lui faisait l'une de mes mains prisonnière dans l'une des siennes. Je ne savais pas vraiment comment réagir, d'autant plus que, tout à coup, la glace me rendait encore moins à l'aise qu'en temps normal ou alors il s'agissait du contact de la main du garçon avec la mienne. Autant vous le dire tout de suite, je n'étais pas habitué à ce genre de situation. « Et toi ? Tu sais patiner ? » demandais-je au bout de quelques secondes de silence.

Satine était déjà montée sur des patins, une fois ou deux lorsque cette dernière était encore une gamine, c'était à peu près la même chose que moi, je découvris le patin grâce à l'école. Ms. Hurburry adorait le patinage, donc il était donc impossible pour elle de passer une année sans monter sur des patins, mais malheureusement, ce fit un échec pour ma petite personne. Après plusieurs séances de patinage, il se trouvait que j'étais le meilleur de ma classe, ce n'était pas une surprise, puisque j'étais le meilleur dans tous les domaines. - les chevilles vont très bien, merci. - Je fis un accident plus ou moins grave lors d'une séance et c'est depuis que j'ai arrêté le patinage, j'ai retenté à plusieurs reprises, mais toujours avec échec. « Ça fait des années que je ne me suis pas rendu à la patinoire. » J'allais lui épargner tout le bla bla de ma scolarité et de ma blessure, cela allait faire un peu trop, vous ne trouvez pas ? Bref. Je tenais la main à la jolie blonde qui ne semblait pas dans son assiette, elle n'était pas malade, mais plutôt mal à l'aise. Je venais donc de comprendre que j'avais affaire à une femme plutôt réservée. C'était plutôt surprenant, une blonde bien foutue timide ? Je ne savais pas que cela existait, j'avais encore plus hâte de la connaître, cela me changera de toutes ces garces de mon entourage qui se mettent en avant pour un rien. J'avançais donc petit à petit en essayant de patiner tout en étant accompagné par ma partenaire du jour, je ne comptais pas la lâcher afin de ne pas tomber, oui j'avais bien peur de tomber, ce qui paraît tout à fait normal pour moi qui fit une chute grave, mais les autres candidats n'étaient pas au courant et cela pourrait peut-être nuire à mon image de bad boy et puis merde, j'étais comme j'étais, non ? De tout de façon, Satine n'était pas tellement du genre à être une commère, donc tout va bien. « Tu n'es pas du genre à avoir peur, toi ? » Demandai-je à la jeune femme tout en continuant d'avancer à ses côtés.

Ainsi cela faisait des années qu'il n'avait pas eu l'occasion de mettre les pieds dans une patinoire. Mes lèvres s'étiraient en un maigre sourire timide alors que deux petites fossettes venaient se creuser juste sous mes pommettes. « Donc nous sommes aussi nul l'un que l'autre en patinage ? » demandais-je sur un ton un brin amusé avant de serrer un petit peu plus la main du garçon alors qu'il commençait à avancer tout doucement, m'entraînant avec lui. J'avais peur de me casser la figure et que tous les gens présents ici et devant leurs écrans se mettent à rire en me voyant les quatre fers en l'air sur la glace et puis je n'avais spécialement envie de finir aux urgences à cause d'une mauvaise chute. Mes bras, tout comme mes jambes et le reste de mon corps, pouvaient encore servir et je comptais bien continuer à les bouger sur scène lors d'un ballet ou bien dans une salle de danse comme je savais si bien le faire. Bizarrement, je me voyais déjà en train d'expliquer à mes parents ainsi qu'à ma compagnie que je devais arrêter la danse classique à cause de l'une de mes nombreuses folies dans cet émission. Remarquez, je n'avais, pour l'instant, rien fait de bien fou donc parler de folie était un petit peu poussé. La voix de Steven s’élevait une nouvelle fois et me sortait de mes rêveries. Si j'étais du genre à avoir peur ? Totalement, mais je me voyais pas lui avouer que je me trouvais dans le cercle très fermé des demoiselles qui avaient peur de tout, même des mignons petits écureuil. Ne sachant quoi répondre sur le moment, je laissais un blanc s'installer avant de prendre la parole presque à voix basse: « Un ... tout petit peu. » Je levais mes pupilles bleues vers lui, toujours ce sourire timide sur mes lèvres. Je venais d'oublier un détail, la glace et bien ça glisse et je ne tardais pas à m'en rappeler lorsque je manquais de tomber. Pour éviter de ne me ramasser sur la piste, je serrais encore plus fort la main de mon camarade tout en me rattrapant de ma main libre à son bras. Ne voulant pas l'importuner je me dépêchais de m'excuser alors que mes joues devenaient roses: « Pardon ... Je ... Enfin ça glisse donc je ... »

Étais-je nul en patinage ? Je réfléchissais à cette question. J'étais le meilleur il y a douze ans, mais étais-ce la même chose aujourd'hui ? Je ne pensais pas. Mon niveau avait chuté, du moins c'est ce que je pensais. J'haussais les épaules quelques instants après la question de la jolie blonde avant de pouvoir lui répondre. « Nous allons dire ça. » Répondis-je en riant légèrement à cette dernière. Je ne sais pas pourquoi, ni comment, mais Satine me mettait plutôt à l'aise, j'avais l'impression d'être vrai et non de toujours faire le bad boy afin de ne pas me laisser faire par les autres candidats et de prouver à tous que j'avais également un fort caractère, oui c'était sûrement le but de tout le monde dans ce chalet. Heureusement que certaines personnes étaient sages comme des images dans ce monde, je pensais à Satine, bien évidemment. Mais je ne me faisais pas tellement de films à propos de cette dernière, cela fait moins d'une semaine que je la connaissais, je ne pouvais pas affirmer à cent pour cent qu'elle était le bon dieu sans confession. Nous continuions à patiner, j'avais demandé à la jeune femme si cette dernière était une peureuse, la jeune femme répondit positivement. J'eus l'impression qu'elle eut honte à faire cet aveu, je fus surpris sur le coup, il n'y avait pas de honte à avouer que nous avions peur. Étant gamin, je criais sur tous les toits que j'avais la phobie des clowns, oui des clowns et non des serpents ou araignées comme tout le monde. Sachez que cette phobie était toujours en cours, - celui ou celle qui me ramène un clown, je lui casse sa gueule, c'est prévenu. - Bref. J'étais dans mes pensées lorsque je fis coupé par les agissements de la jeune femme, cette dernière était sur le point de tomber, mais heureusement pour elle qu'elle eut le réflexe de me serrer encore plus fort la main avant de s'excuser, ce qui me fit légèrement rire, d'ailleurs. Ces joues devinrent roses, c'était encore une petite preuve de sa timidité. « T'sais que t'es mignonne, comme ça. » Un sourire se dessinait sur mes lèvres, elle était bien mignonne à s'excuser de cette manière, ce ne sont pas toutes les femmes qui font cela.

La fraîcheur des lieux venait se poser sur mon visage afin de caresser chacune des parcelles de ma peau. Mes pommettes étaient légèrement rosées et j'étais tout bonnement incapable de dire si ces rougeurs provenaient de ma timidité naturelle ou bien si elles étaient dû à la température. Alors que je venais de lui poser une question à laquelle il répondait après quelques secondes de silence voilà que je me mettais à penser à la toute dernière fois où j'avais eu l'occasion d'enfiler des patins à glace. C'était en compagnie de ma famille que j'avais passé une bonne grosse heure accrocher à la rambarde de peur de tomber et de me casser le moindre petit os. La situation était comique et le fait de penser à ce moment-là me faisait sourire. J'avais l'air idiote, mais après tout je n'en avais presque rien à faire à ce moment même. J'avais l'impression que le jeune homme qui me tenait compagnie n'était du genre à me parler uniquement par pitié. Bizarrement je me sentais bien moins mal à l'aise qu'à l'ordinaire. Et badaboum. Voilà à force de trop penser, je me faisais un croche-patte à moi même - oui c'est possible - et je manquais de me ramasser au beau milieu de la piste. Pour éviter ce drame je me rattrapais au bras de Steven, serrant encore un petit peu sa main dans la mienne avant de m'excuser tout en baissant les yeux vers la glace. Les mots qu'il venait de prononcer me rendait encore plus mal à l'aise. « Comment çà ? » demandais-je d'une voix toujours aussi douce, mais sans pour autant lever les yeux vers lui de peur de croiser son regard qui, au final, ne pourrait qu'être moqueur à mon égard.