C'est pas qu'on s'emm*rdait mais bon, ça manquait d'animation et puisque tout le monde semblait trop égoïste pour penser au bien-être du groupe, j'estimais qu'il était de mon devoir que de m'auto-proclamer organisateur de ouf'. Alors ni une ni deux, j'attrapai une casserole dans la cuisine, une spatule en bois et frappai l'un contre l'autre en me dirigeant tout droit vers le salon. Ouais, j'adore emm*rder l'peuple et m'éclater à faire chi*r les gens. Et puisqu'il fallait aller au bout de la démarche, j'usai de mon humour décalé pour monter sur la table du salon et hurler à l'attention de mes camarades. « ALLEZ L'PEUPLE ! QUE TOUS CEUX QUI ONT DES COUILLES ME REJOIGNENT. » riant doucement, je m'sentais presque obligé de rajouter. « ... même ceux qu'on n'ont pas, ça f'ra des pions à couillonner plus facilement. » Alors que doucement la pièce se remplissait de mes camarades, je les regardais avec un air bon-enfant, presque amusé et taquin. « Rien d'mieux pour apprendre à s'connaître qu'une bonne vieille partie d'action et vérité. » Restait plus qu'à savoir qui était partant et qui serait prêt à s'amuser un peu.

Dans un soucis de sociabilité, je me forçais à rester dans le salon avec d'autres personnes, à essayer d'entendre par-ci par-là des prénoms, que je ne retiendrais pas bien longtemps, certes, mais c'est déjà ça de fait. C'est quand même déjà beaucoup pour moi que de me mêler à la populace comme ça. Le calme régnait quand un gamin monta sur la table du salon. Genre, j'suis trop un rebel et je veux me faire voir. Sauf que là il ressemblait plus à un rebel de la forêt qu'à autre chose. Je levais les yeux, bien décidée à ne pas rester ici tant les péquenauds allaient venir s'entasser ici, mais il continua bien rapidement, attirant malgré moi mon attention. « Rien d'mieux pour apprendre à s'connaître qu'une bonne vieille partie d'action et vérité. » Je regardais autour de moi, dans le style : eeeeuh, y'a que moi que ça choque ? Action ou vérité. Action ou vérité ? « Action ou vérité, sérieusement ? Parce que pour toi faut avoir des couilles pour jouer à ça ? » Je laissais échapper un rire : il ne fallait pas être bien valeureux pour jouer à ça. J'ajoutais : « Tu peux pas nous sortir un jeu encore plus ringard, non ? » Non parce que le niveau gamin là oui, il l'atteignait.

Comme beaucoup je glandais sur l'un des nombreux canapés du salon. Quelques personnes papotaient alors que de mon côté je me contentais de jouer avec une balle, laissant mes oreilles trainer. Quelques sourires m’apparaissaient parfois lorsque des paroles fémininement ridicules me parvenaient. Lançant la boule en mousse dans les airs, je ne pus la rattraper puisqu'un idiot me fit sursauter. Encore un mec qui se prenait pour supérieur aux autres. Un action vérité hein ? La blonde partageant mon lit se prononça. Cette fille était d'une mauvaise foie extrême, ça me faisait rire. Plus frigide tu meurs. Sortant mon paquet de clopes d'une de mes poches, je sortais un cylindre que je m'empressais d'allumer. En gros ça voulait dire que j'en étais.

Même si j'étais plutôt du genre discrète depuis le début de l'aventure j'avais des oreilles et j'entendais la totalité des choses qui se disait sur les uns, sur les autres ou encore les activités que mes camarades pouvaient lancer. De ce fait je me rendais dans le salon pour les rejoindre. Il n'y avait pas grand monde. Je gratifiais Nathaniel, Beau et une jolie blonde que je ne connaissais que de vue, d'un mince sourire. Je me dépêchais de venir pincer l'un des lobes de mes oreilles pour éviter de rougir en sentant leurs regards sur moi. Venant m'installer aux côtés de Nathaniel, je restais plus ou moins droite comme un i alors que je croisais mes jambes l'une par dessus l'autre, mais je ne manquais pas de m'enfoncer dans le canapé en cuir pour me faire toute petite, pour ne pas me faire remarquer. Je voulais bien faire un effort pour vaincre ma timidité, mais je ne comptais faire qu'un seul pas après l'autre.

Ulysse entendit l'appel de Beau -qui ne l'avait pas entendu en même temps ?- et se dirigea donc vers le salon, les bras croisés en attendant qu'il passe son annonce. Un action et vérité ? Il était carrément pour ! Il s'installa donc sur un canapé, entendant Rita faire ses réflexions. Il sourit à Beau, levant les yeux au ciel. « Mais quelle est mal baiséééée ! Fais pas attention Beau. Je t'ai dis que tu pouvais baiser dans le lit des autres enfin ! » fit-il en se tournant vers elle pour la dernière remarque avec un large sourire. Puis soudain, il se leva, s'empara de la cigarette de Nathaniel et l'écrasa contre le cendrier. Une cigarette de gâchée, une. « Non mais on fume pas à l'intérieur Nate ! 'Qu'il est chiaant' je sais. » Il adressa un sourire à l'asiatique, lui montrant toutes ses belles dents blanches. Ulysse avait déjà montré qu'il pouvait être borné sur certaines règles, ça ne devait pas l'étonner. « On se touche ou on commence ? »

Maalik se trouvait dans la cuisine avec d'autres gens lorsqu'il entendit du grabuge venant du salon. Haussant les sourcils, il regarda les autres, mais personne ne semblait comprendre ce qui se passait. Est-ce que ça avait un lien avec Beau ? Car celui-ci était passé quelques instants plus tôt, casserole et spatule en bois à la main. Nul doute que ça venait de lui en fait. A cette pensée, Maalik laissa échapper un sourire intrigué, avant de vider son verre de coca d'une traite. Il aurait volontiers laisser échapper un rot, mais il se doutait que les filles apprécient ce geste. Haussant les épaules, il marcha jusqu'au salon. Beau y était debout sur la table, donc oui, le bruit venait de lui. A peine arrivé, le new-yorkais n'avait pas tout capté, sauf que Rita prenait Beau pour un gamin, et qu'Ulysse lui avait répondu tout en écrasant une clope à Nathaniel. Wow les choses allaient vite devenir amusantes, Maalik le sentait. Et le plus important dans tout ça ? Action ou vérité à l'horizon mothafocka, pensa le jeune homme ! « Ça va être marrant, j'le sens. » S'intégrant parmi les présents, il prit place sur un des rares canapés libres, attendant que Beau balance la suite. Après tout c'était qui organisait nan ?

Rien à faire dans cette baraque, c'est bien pour cela que je fis une petite sieste, pour une fois que je pouvais dormir seul sur ce putain de lit à quatre, je n'allais pas laisser passer cette occasion. Dès mon réveil, j'entendis Beau crier, je reconnaissais sa voix étant donné que je devais me le coltiner tous les soirs. Qu'est-ce que ce dernier préparait encore ? J'enfilais mon débardeur, mit mon pantalon et pris ma casquette, pour finir. Je partis rejoindre les rares candidats déjà présent. Il y avait déjà Beau, l'organisateur, à première vue. Oui, j'avais enfin compris que c'était une action ou vérité, ouais pourquoi pas. Une jolie blonde dont je ne me rappelais plus de prénom faisait également parti groupe, le chnaw, lui on ne pouvait pas le rater, en plus de cela, il fumait dans le salon. C'était une blague ? Je fus surpris sur le coup, mais pas contre, puisque j'aimais l'odeur de la cigarette, j'avais mon paquet dans ma poche, ce dernier me donna envie d'en fumer une. « T'as un briquet ? S'il te plaît. » Demandai-je tranquillement au jeune homme avant de m'installer au bout d'un canapé.

Satine vint s'asseoir à côté de moi. Semblant un instant stressée mais pourtant imposante par sa position, elle finit vite par s'enfoncer dans son siège tandis que pendant ce temps Ulysse faisait son entrée. Ce mec parlait trop. BEAUCOUP trop. On avait eu le temps de le comprendre à force de se le coltiner tous les soirs dans le lit. Rita fut la première à payer les frais de ce bouffon et moi, le deuxième. Il me retira ma clope des mains et l'écrasa. J'hallucinais tellement que je ne réagis pas. Contrairement à beaucoup ici je n'étais pas du genre à m'énerver à la moindre offense, même si là il venait de commettre une faute grave, alors... je restais calé. Oui, même face à mec qui se prenait pour m mère je restai zeen. « Tu m'emmerdes le psychorigide .» Lui et ses manières à la con, franchement. Il était prévu que nous parsemions prochainement notre lit de miettes, rien que pour le frustrer. Un mec se pointa juste après, me réclamant un briquet. Il était con ou bien ? Même moi j'avais compris que, pour ne pas que mon fric parte en fumée -ahah-, je n'avais pas intérêt à en rallumer une. A sa réclamation, je lui glissais mon briquet.

Non seulement le jeu était d'un ringard, mais en plus il mettait quarante ans à se décider. Heureusement qu'Ulysse et sa langue de pute arrivait pour me distraire, parce que j'étais à deux doigts de m'en aller. « Mais quelle est mal baiséééée ! Fais pas attention Beau. Je t'ai dis que tu pouvais baiser dans le lit des autres enfin ! » Je lui adressais un sourire forcé tout en lâchant un sourire, tout aussi forcé. « Vraiment merci de me l'autoriser... » Je fis une petite grimace en dodelinant de la tête. « … Mais je préfère notre lit pour baiser, tu l'sais bien ! » Finissais-je par lui dire, avec un large sourire. Ouai et même qu'avec Nate on allait inviter tout le monde pour faire un pique-nique dans notre lit. Je m'enfonçais dans le canapé, croisant les bras et regardant la deuxième blonde ici présente, ainsi que les autres arrivant au compte gouttes. Mais mon regard finalement restait sur la blondinette. Je fronçais les sourcils. « Hé ! » Lui adressais-je, en lui secouant un peu l'épaule. « Déstresse ! On va pas te bouffer !... Tu t'appelles comment ? » Lui demandais-je, en appuyant de nouveau mon dos sur le fauteuil, tout en prêtant une oreille attentive à ce qui se disait à côté. « On se touche ou on commence ? » Je levais les yeux au ciel. « Ouai non Ulysse, te branle pas, épargne nous ce spectacle ! » Disais-je dans un premier temps avec une grimace, avant de reprendre. « Allez, action ou vérité ? » Que je lui demandais, à Ulysse, non parce que si personne ne se décidait, on allait tous mourir sur place là !

Mais où étais-je tombé ? Les uns étaient en train de fumer au beau milieu d'un salon, les autres montaient sur les tables avec des casseroles alors que le reste de groupe ne parlait que de sexe depuis le début. Je commençais sérieusement à prendre peur et à vouloir m'enfuir, mais je faisais comme si tout cela était normal chez moi aussi. Je ne disais rien. Je me contentais de regarder chacun de mes camarades à chaque fois que l'un d'eux prenait la parole. Je pensais me faire assez discrète pour me faire oublier, mais apparemment non, j'étais encore bien trop imposante puisqu'une jeune femme blonde ne tardait à m'interpeller avant de me secouer l'épaule très légèrement pour au final me dire que non il n'allait pas me manger et pour connaître mon prénom. Mes lèvres s’étiraient en un mince sourire gêné alors que je venais lui répondre d'une petite voix tremblotante: « Je ... Satine et toi ? » Idiote, j'étais une idiote incapable de répondre quelque chose de convenable de correct. Une toute nouvelle fois j'avais envie de m'enfuir, mais je n'en faisais rien. La blonde qui n'avait adressé la parole prenait l'initiative de commencer le jeu en posant à Ulysse - dont j'avais fais la connaissance quelques temps plus tôt - l'ultime question. Action ou vérité ?

Tant mieux, mon petit coup d'gueule faisait son effet, les candidats venaient les uns après les autres pour participer aux jeux. La seule qui semblait ne pas être d'humeur à s'amuser fut une blonde dont j'ignorais tout, jusqu'à son prénom. De mauvaise foi, seulement ! Je la regardai en haussant un sourcil. « C'est justement c'genre de discours que tiennent les gens qu'on pas les couilles de jouer ! » Je pouffai de rire alors en descendant de la table. S'en suivit alors Nathaniel, puis Satine que je saluai d'un regard, Ulysse et finalement Steven ! Tant mieux, plus on s'rait de fou plus on s'amuserait. Prenant place sur l'un des sofas, j'étais sur le point de lancer le jeu lorsque Rita revint à la charge. Tiens donc ! Je rigolai en l'observant. « Pour quelqu'un qui trouvait ce jeu minable, tu changes vite d'avis... » C'était à présent un fait avéré, cette fille n'avait aucune crédibilité ni logique. Sûr, ça allait pas être une amie. Osef, elle lançait les hostilités en questionnant Ulysse, mon regard se posa sur lui... Je croisai les bras sur ma poitrine lorsque Steven prit la parole pour demander du feu à Nat' ! Fumer dedans ? EXCELLENTE idée, qu'elle était bonne. Et puisqu'ils étaient deux à s'en griller une, j'allais aussi m'y mettre ! Après tout, il était loin le temps où on pouvait fumer à l'intérieur, autant en profiter un peu. « Trop bonne idée les gars... » Autant s'mettre à l'aise non ? J'attrapai mon paquet de clopes dans la poche de mon jean en souriant... La partie commençait.

Ulysse était un emmerdeur sur les côtés, mais son sourire rattrapait tout non ? Peut-être pas vu les réactions successives de ses deux colocataires de lits. Mais si, au fond il était persuadé qu'ils étaient tout deux masochistes et qu'ils commençaient à bien l'apprécier. Et si ce n'était pas déjà fait, ça viendra ! Le groupe se constitua doucement et le jeu commença. Rita lui posa la question fatidique, action ou vérité. Il réfléchit quelques secondes intensément et se marra. « Non mais t'as vraiment cru que j'allais dire action ? Allez, vérité. » Il se méfiait et il avait surement raison. Rita aurait essayé de se venger à coup sur. Et vu que c'était un jeu, il n'aurait pas pu refuser. Un sourire victorieux sur le visage, comme s'il venait de déjouer un plan maléfique, il attendit sa question, entendant alors d'une oreille distraite les gars parler. « Pas dans la maison les gars » Et s'il devait une nouvelle fois éteindre les cigarettes de ses propres mains, inutile de dire qu'il ne se gênerait pas.

Le salon se remplissait de plus en plus, et les choses devenaient plus ... animées. Entre Nathaniel qui se faisait éteindre sa clope par Beau, qui continuait à s'embrouiller avec Rita. Le joli bordel quoi. Lawrence arriva également, avec une bouteille de vin et un verre aux mains, ce qui arracha un sourire à Maalik lorsqu'il repensa aux bouteilles bues ensemble deux jours plus tôt. Celle-ci s'avança finalement pour se poser à côté de Maalik, à qui elle tendit le verre. D'un hochement de tête, le new-yorkais refusa avec un sourire : il n'avait pas tellement envie de vin, là, tout de suite. Et puis il se devait d'avoir les idées claires s'il souhaitait ne pas dire, ou faire, de trop grosses conneries, alors que l'action ou vérité n'allait sans doute pas tarder à débuter. Puis Luna débarqua, avec un sexy mini-short en jeans et un débardeur jaune flashy. Au moins elle était sûr d'être vue de tous ! Après s'être installée, elle lança une pique à Rita (décidément, elle n'était pas très aimée), et changea de place : les genoux de Maalik ! Ce dernier fut surprit l'espace d'une seconde, mais il se ravisa de le montrer : après tout, il s'était passé des choses entre Luna et lui. Les autres les regardèrent genre "ouah, ils sont en couple", mais Maalik ignora les regards, tout en gratifiant la demoiselle d'un grand sourire. Le jeu commençait.

Beau parlait, mais en vous passant ce pauvre jeu de mot, ce n'était pas un beau parleur. C'est clair que je n'avais pas de couille, mais s'il fallait en avoir pour jouer à ça, je pouvais affirmer sans crainte que j'étais la plus couillue d'eux tous. Finalement je portais mon attention sur quelqu'un d'autre, une blonde, comme moi. « Je ... Satine et toi ? » Elle satine ? Ca veut dire quoi ça ?... Ah mais c'est son prénom ! OMG, après Beau et Satine, on va avoir droit à quoi encore ? Je reprenais place dans le fauteuil, tout en lui jetant toujours un petit coup d'oeil. « Rita. » Lui répondais-je, avec un léger sourire. Elle est choupie la blondie, j'étais prête à l'apprécier, même, pour toute cette naïveté suintant de son corps. Mais la voix de beau se faisait entendre de nouveau et finalement, il pouvait me dire n'importe quoi que j'en étais bien heureuse : j'avais l'impression d'être le centre de l'attention, quoi de plus plaisant ? « Oh mais tu casses les couilles, toi, hein ? » Je relevais la remarque, un sourcil en l'air : qu'est-ce qu'il lui arrive, à Bob l'éponge là ? M'enfin, nous étions là pour jouer et le jeu tardait à venir : alors je relevais mes manches et m'y collait, interrogeant Ulysse ici présent. « Non mais t'as vraiment cru que j'allais dire action ? Allez, vérité. » Raaaaah mais il est pourri lui ! « T'aurai pu prendre action, on se serait moins fait chier ! » Ouai j'avoue, j'ai cru qu'il irait me dire ça parce que c'était bien plus intéressant de voir quelqu'un faire quelque chose que de répondre à une question dont tout le monde se tape, mais bon. Alors qu'il sermonait les autres sur leur cigarettes, je réfléchissait, avant de lui demander : « Quelle est la pire chose que tu ai faite à quelqu'un ? »

Je n'avais pas entendu tout de suite qu'un jeu se préparait dans la pièce d'à côté. C'est surtout les nombreuses voix des candidats tous aussi bruyant les uns des autres qui me ramena dans le salon. Je regardais chacun des individus avant de comprendre qu'il s'agissait d'un jeu. Maintenant fallait-il savoir lequel étais-ce vu que j'arrivais en pleins milieux de la partie, même si tout les candidats ne s'y trouvaient pas. Puis la voix d'une blonde disant à l'un des candidats qu'il aurait pu prendre action me mit la puce à l'oreille. Action ou vérité. N'était-il pas trop vieux pour jouer à ça ? C'était un jeu assez enfantin, mais avec les énergumènes qui se trouvaient dans cette pièce, j'étais sûr que la partie allait prendre une tournure un peu plus amusante. M'installant silencieusement dans une place laissait vacante dans le sofa, j'essayais de voir à qui la blondinette s'adressait parmi toutes les personnes présentes et son regard semblait se poser sur un jeune brun qui ne semblait pas supporter l'odeur de nicotine, mais il est vrai que je ne trouvais pas ça très respectueux de fumer dans les locaux même, mais je n'étais pas là pour faire la police, mais pour passer un bon moment.

« Quelle est la pire chose que tu ai faite à quelqu'un ? » Oh, Ulysse n'était pas quelqu'un de foncièrement méchant donc la question méritait réflexion. S'il devait vraiment dire la pire chose, fallait qu'il ait plus de temps de réflexion or là, il n'en avait pas. Il donna donc une chose qu'il estimait disons dégueulasse du point de vue extérieur. « J'ai volontairement piqué la copine d'un pote et m'en suis séparé juste après. Booouuuh ça va. Ils s'aimaient pas t'façon... » Il prit un air faussement gêné et coupable. Non, il n'avait aucun regret concernant cette histoire. Faut dire que ça fait quelques années maintenant. Bref, même si la certaine personne pouvait le voir différement, il n'était pas gêné. Il savait d'avance que ces personnes finiraient par l'apprécier en le cotoyant tous les jours. « Dooonc, à toi Lawrence ! Action ou vérité ? » La jeune femme lui répondit action. Il lui donna alors la première qui lui vint à l'esprit. « Je veux que t'ailles embrasser la fille que tu détestes... hm, détester c'est fort quand même non ? Disons celle que apprécies le moins pour l'instant. Et je veux que ça soit cochon hein. »

Lawrence devait donc jouer la cochonne en embrassant Rita. Un large sourire se dessinait déjà sur mes lèvres à l'idée de voir Rita péter un câble. Visiblement entre ces deux là le courant ne passait pas, pas étonnant. Autant l'une était une garce qui l'assumait, l'autre était une frustrée qui s'inventait un caractère bien trempé. Ouais, elle était pathétique. Ulysse était servit, au moins maintenant on savait tous que le lesbian crush le faisait bander. Ouais, son pantalon là, regardez. Bref, le dévolu de Lawrence s'arrêta sur moi. Quel drôle de hasard. « Action. »

J'étais tranquille en train de dormir dans ma chambre et dans mon lit pour une fois vide de colocataires, quand un connard s'est mit à emmerder le monde avec une casserole. Par tous les dieux du monde: Qui fait encore ça de nos jours. Même ma grand mère ne s'y est jamais risqué. Alors c'est pas un nain de jardin dans un jeu de télé réalité qui va changer quoique ce soit à mes habitudes. Oupas. Bon, aucuns moyens de me rendormir avec ce bordel, t'façon, j'avais même plus envie, alors autant aller fumer une clope. Sautant dans mes vêtements, je passais par la cuisine et récupèrais une pomme avant d'aller au fumoir. Lentement, émergeant d'un sommeil court et inutile, je mangeais et fumais avant d'attacher mes cheveux en un rapide chignon et d'avoir qui était l'abruti qui avait fait cet action si déplaisante.

Cependant, à mon arrivée dans la basse-cour, c'était la fin du règne animal: Lawrence roulait une pelle incroyable à Rita. Fixant rapidement leurs relations plus que chaotique depuis le début de l'aventure, j'eu un mouvement de recul. Mais quand l'information "jeu" s'est inscrite dans mon esprit, je me suis installée près de Rita avec un sourire hypocrite et j'ai lancé un clair: « J'en suis! » avant de me préparer au pire.

Lawrence balançait son action. C'était quoi ça ?! De la merde ? Eh mais oui, c'était ça ! En fait elle voulait se faire un auto-keaf. Que je me soumette, même verbalement, à cette fille était hors de question; qu'elle aille se faire foutre. « C'est complètement bidon. Si le but est de te trouver un sextoy va voir ailleurs. » Je la regardais un moment, mon regard étant aussi creux que ma voix. Je n'exprimais rien, elle me blasait, et en plus elle pensait que j'allais lui obéir, oui bien sûr. Je l'aurais pris avec amusement s'il ne s'agissait pas d'elle. Ca passait pas, elle était insupportablement conne. Malgré ça, je n'allais pas entièrement me défiler. Attrapant le briquet que Steven avait posé sur la table basse, je lui balançais à l'aveuglette. Si ça pouvait atterrir en plein dans son visage ça serait parfait. « Démerde-toi, c'est toi qui me dois un paquet de clope. » Qu'elle oublie pas les bonnes manières non plus, hm. Je voulais bien Mon regard se posa sur Satine qui se faisait plus petite à chaque seconde. Non, quand même je n'allais pas lui infliger ça. J'avais une meilleure idée, là, dans l'instant. Une idée qui allait satisfaire tout le monde, en fait. « Rita, action ou vérité ?»