Une montagne, des températures extrêmes, bref idéal pour faire un peu de ski et perdre mon nez au passage ! Pour être honnête j'en avais jamais fait, je m'étais contenté de baver devant la chaine sport chaque hiver lorsque j'habitai encore chez mes parents. Pauvre type que je suis, je n'avais même pas les moyens de me payer une télé avec mon petit salaire de merde. Tout ça allait changer avec mon idée révolutionnaire, pour sûr. Fallait-il encore que quelqu'un m'écoute, mais soit. Vêtue de MA petite doudoune fushia -c'était décidé, depuis le temps elle était mienne- j'entrais dans le magasin de ski, la petite clochette au dessus de la porte me pétant les tympans au passage. Tiens une blondinette se tenait là, elle ne me disait rien du tout mais àa m'étonnerait que la prod' ait mis à ma disposition une monitrice de ski aussi canon. Donc, c'était une candidate. Je me posais devant les étalages... j'y comprenais rien bordel, c'était le fouillis dans ma tête. « Tu sais comment on se choisit une paire sur-mesure ? » Oui je l'accostais sans prendre de précautions, était-ce nécessaire ? Moi tout ce que je voulais c'était comprendre les chiffres qui étaient affichés au dessus des skis et tout le baratin.« Dans l'idéal j'aimerais bien du jaune, un truc fashion. Le jaune et le rose ça va bien ensemble non ? » Bah ouais toi, je voulais un truc assorti à ma doudoune chérie. Mon bébé, mon amante.

Je n'étais pas une grande fan de sports extrêmes, mais il fallait bien avouer que je ne pouvais pas résister bien longtemps à l'envie d'aller voir les professionnels faire des dizaines de pirouettes dans les airs sur des skis ou encore des snowboards. Ils avaient l'air impressionnants à la télévision et j'avais envie de pouvoir les admirer de mes propres yeux. Après avoir pris le temps de m’emmitoufler à l'intérieur d'une doudoune de couleur rouge vif et d'enfiler une paire de bottes plates en cuir de couleur noire par dessus mon slim en jeans, voilà que je me retrouvais aux pieds des pistes avec des étoiles pleins les yeux. Ils me donnaient envie de faire pareil, où du moins de descendre une piste et de sentir le froid s'écraser encore un petit peu plus contre mon visage. Je n'avais plus envie de rester là une minute de plus. J'avais envie de me défouler. Sans attendre une seconde de plus, je revenais sur mes pas avant d'entrer dans un magasin qui vendait l'attirail nécessaire pour jouer les champions olympiques de ski. Il n'y avait pas grand monde, mais je préférais faire mon choix toute seule, même si je n'y connaissais pas grand chose et puis je n'aurais jamais osé m'adresser à l'un des vendeurs. Alors que j'étais en train de m'extasier devant des chaussures de ski aux couleurs neutres, la clochette de l'entrée retentissait dans la boutique. Un jeune homme ne tardait pas à venir s'installer non loin de moi et à ma poser une question. Timide, je secouais la tête de droite à gauche en lui adressant une petite moue désolé. Il avait l'air tout fou avec sa grosse doudoune fushia et je ne savais pourquoi, mais j'avais envie de le connaître un petit plus, d'autant plus que j'avais déjà eu l'occasion de l'apercevoir dans le chalet. Il me faisait part de son envie de jaune et un un mince sourire venait prendre place sur mes lèvres. « Il y en a juste là. » Je pointais du doigt une pair de ski couleur jaune fluo avant d'ajouter. « Même si je pense que qu'un vert haricot serait encore plus flashy avec du rose. » Je me rendais compte de ma bêtise et j'en étais plutôt fière. Sans m'en rendre compte, je venais de faire un premier pas vers mon objectif même si je ne pouvais m'empêcher de rajouter: « Enfin je n'y connais rien, mais je pense que ça pourrait être pas mal. »

J'étais nul question mode, encore plus que pour servir des hamburgers; c'est pour dire. Les filles s'y connaissaient beaucoup mieux que moi, du coup à chaque fois je me débrouillais pour leur demander conseil, que ce soit une vendeuse ou une pure inconnue. Là, aujourd'hui, ça tombait sur une candidate beaucoup plus perspicace que moi. Blaireau jusqu'au bout je n'avais pas vu que les skis dont je rêvais étaient... juste à côté de moi. « Il y en a juste là. » Mon regard suivant son doigt, mes yeux s'illuminèrent. Parfait ! « Ils sont dingues ! » Pire que ça, ils étaient jaunes citron. Grosse classe. « Même si je pense que qu'un vert haricot serait encore plus flashy avec du rose. » Mon regard revint sur elle. Du vert haricot, vraiment ? « Ah bon, tu crois ? - Enfin je n'y connais rien, mais je pense que ça pourrait être pas mal. » Même en y connaissant rien elle était déjà au dessus de mon niveau modesque qu'on m'avait souvent reproché comme catastrophique. "Ton armoire est cool mais tu t'habilles comme une merde", c'est ce que j'entendais souvent de la part de mes prétendues petites copines. Pour leur faire plaisir je jouais les Ken mais franchement je crois que pour porter cette doudoune rose actuellement j'étais vraiment au dessus de tout ça. « Mais genre vert haricot pour toi c'est celui-là ou celui-là ? » Pour moi là, visuellement, il y avait un vert martien et un vert de merde d'oie. Mais bon, si le langage marketing insinuait un "vert haricot" il devait bien y avoir une de mes deux appellations qui était fausse. « Ou alors on parle pas des mêmes haricots ? » Y a péteux et haricots verts, attention.

Le jeune homme qui venait de m'adresser la parole semblait avoir un petit grain de folie qui me plaisait bien. Il avait l'air d'être tout le contraire de moi, de ne pas avoir peur des inconnus et bizarrement en une simple phrase il avait réussi à me mettre plus à l'aise que ce que je ne l'étais en général en présence de personne dont je ne connaissais rien. Il s'extasier devant une paire de ski jaune fluo que je venais de lui désigner - et qu'il cherchait - avant de me poser la question sur l'hypothèse que je m'étais permise de lui émettre. Il venait d'ailleurs me demander si j'était sûre et certaine de mon idée. J'hochais les épaules telle une petite fille avant de secouer la tête de droite à gauche. « En réalité, je n'en ai aucune idée, mais je pense que le vert et le rose pourrait créer une association plutôt sympathique et totalement à ton image. » Autant ne pas se mentir, le jeune homme avait l'air d'apprécier les choses plutôt excentriques alors autant l'encourager à aller dans son sens, à porter ce qu'il aime non ? Enfin je n'en était pas sûre et j'étais plutôt mal placé pour donner des conseils en matière de confiance en soi alors que moi même je n'étais pas capable de croire en mes rêves, en mes capacités. Il reprenait en me posant une question à laquelle je m'empressais de répondre: « Ceux-là. » Et une nouvelle fois mon petit doigt venait se pointer sur une paire de ski qui était de couleur vert martien. « Mais ce n'ai pas encore le vert que je trouve idéal pour aller avec le rose de ta doudoune. » Ma bouche se tordait un bref instant avant que la voix du garçon ne vienne à nouveau retentir près de mes oreilles. « Pour tu ne parles pas des haricots verts basique toi ? Tu sais les longs et bien vert qui ne sont ni trop dur, ni trop mou et plutôt fins d'ailleurs. » Au bout de quelques instants mes yeux se tournaient vers le jeune homme. Ce que je venais de dire était complètement stupide, voire pervers et je venais seulement de m'en rendre compte. « Pardon. »

Ma collègue, donc, s'improvisait styliste. Un truc avec mon image et tout ça, bref méga prise de tête alors qu'à la base il ne s'agissait que de couleurs. Pourtant là j'étais à fond. Je voulais être accordé et stylish pour dévaler les pistes; c'est le cas de le dire, en fait il était très probable que je sois contraint de quitter l'émission pour blessure. Donc selon elle mon image était plutôt sympathique. C'était bien la première ici à me le dire, pourtant Dieu savait que je l'étais; oui oui oui. Seulement ici je laissais un peu plus de place à mon côté, hm... blasé. Elle me montra ensuite ce qu'elle jugeait comme "vert haricot". Euh... « Je sais pas ce que t'achètes comme haricots mais songe à changer de marque. » Elle allait s'empoisonner à manger des légumes couleurs de l'espace, pour sûr.« Mais ce n'ai pas encore le vert que je trouve idéal pour aller avec le rose de ta doudoune. » Ah, bon. Ok, ok j'attendais de voir le nouveau truc qu'elle allait pointer du doigt sur l'étalage. Elle était toute mignonne, elle paraissait inoffensive avec son air enfantin. En fait elle dégageait un truc de ... pureté. Vraiment, vraiment bizarre, et tout simplement impossible. Pas ici, pas dans ce genre d'émission. Regardant toutes ces lignées de skis qui s'offraient à nous, je me tournais finalement vers elle. On ne devait pas être sur la même longueur d'onde niveau haricots. Lui demandant ce qu'elle entendait par là, elle commença à me décrire un haricot vert, ou plutôt une bite martienne. Un fin sourire se dessina sur mes lèvres, je la regardais amusé par cette insinuation qu'elle ne semblait même pas relever. Enfin, c'était tout à son honneur de se montrer aussi passionnée dans la description d'un simple haricot vert. Honteuse, sûrement, elle s'excusa. Je lâchais un petit rire. « Au moins on est sur les mêmes haricots. » Ca avait un avantage de se montrer aussi précise dans ses descriptions. Je n'allais pas la blâmer comme de nombreux lourds l'auraient fait ici avec de lourdes insinuations. Qu'ils étaient pathétiques. « Mais je crois que je vais vraiment prendre les jaunes, ça a un côté rider des pistes. Tu as trouvé les tiens ? » A moins qu'elle ne soit ici que pour regarder, ce qui serait fort étonnant. Ou pas d'ailleurs, ça faisait du bien de s'isoler un peu pour partir loiiin de ce chalet légèrement pesant. « Je peux te trouver LA paire parfaite si tu veux. » La pauvre. Si elle acceptait elle signait direct l'obtention de skis ridicules à souhaits.

Je ne pouvais m'empêcher de laisser un rire s'échapper d'entre mes lèvres. Il n'avait pas tort si j'avalais des haricots de cette couleur j'allais très certainement finir dans un cercueil dans les prochains jours, mais heureusement que les légumes que j'ingurgitais n'avait strictement rien à voir avec cette couleur plutôt étrange que je venais de lui désigner. Néanmoins, je ne relevais pas ses propos et je me contentais de partir dans une explication quelque peu douteuse quand à la nature de mes pensées et pourtant seuls les haricots verts se trouvaient dans mon esprit à ce moment là. De toute façon, contrairement à la plupart des autres candidates présentes dans l'émission, je n'étais pas du genre à ne penser qu'à me faire sauter dans un coin du chalet ou bien à montrer mon corps uniquement pour créer une jalousie au sein du groupe de jeunes femmes et j'avais encore moins envie de me faire passer pour l'allumeuse de service. Non moi j'étais plutôt du genre toute douce, innocente et presque vierge si je pouvais me permettre ces mots. Pour ne pas blâmer mes camarades je dirais que j'ai eu la chance de recevoir une éducation bien plus pieuse que les autres. Le garçon lâchais un petit rire avant de me dire qu'il était sûr et certains que maintenant nous étions en train de parler du même haricot. Mes joues s’empourpraient encore un petit peu plus. J'avais envie de me cacher, de disparaître comme une petite souris, ou une mouche, mais je ne le pouvais pas. Il reprenait en m'indiquant qu'il allait prendre les jaunes et un mince sourire venait prendre position sur mon visage. « Très bon choix car finalement je ne sais pas si le vert haricot serait vraiment un si bon choix que ça et non je n'ai pas trouvé mes skis. » Je marquais une courte pause durant laquelle il en profitait pour me proposer son aide. Un sourire amusé venait bercer mes lèvres. « Je ne suis pas une experte de la glisse, mais si tu m'aides à choisir une paire de skis alors j'aurais au moins le mérite d'avoir plus ou moins du style sur la neige et puis suivant la couleur, je risque de ne pas passer inaperçue. » Alors que mon regard se portait une nouvelle fois sur les bandes en plastiques multicolores, je reprenais d'une voix douce: « Au fait, moi c'est Satine. »

Un bref rire plus tard, la blondinette se mit à rougir encore un peu plus. Je ne disais rien de mal pourtant, et en plus je ne l'avais même pas touchée. Ou alors c'était mon rire qui sonnait faux ? Il est vrai qu'il ne s'était pas beaucoup fait entendre depuis notre entrée mais tout de même... n'abusons rien. Ignorant la situation, puisque de toute façon j'allais pas la prendre dans mes bras comme une gamine pour lui demander ce qui n'allait pas, je lui fis part de mon avis définitif. Ce sera les skis jaunes, point. Elle approuvait mon choix, soit elle ne voulait pas me contredire soit j'avais pour une fois des bons goûts. Soit, elle avait quitté ses joues rosies pour un sourire, ce qui était beaucoup plus agréable; d'ailleurs je lui proposais même de me dévouer pour lui trouver une paire de skis. Trop aimable. A l'entendre j'étais capable de lui donner du style sur la piste... oui, disons ça comme ça. « Au fait, moi c'est Satine. » Satine, hein. Très jolie prénom, très doux aussi; à son image. « Nate. » Je lui répondais simplement, mon regard pivotant vers l'étalage. Ok, active tes yeux lasers mec il est temps de trouver la perle rare. Je longeais l'exposition, paraissant très concentré sur ma tâche. En réalité j'attendais juste qu'un truc me saute subitement aux yeux. Ah, ça, j'aime. « Ils sont cools eux. T'aimes ? » Je m'approchais d'une paire orangée fluo, le genre de truc qui pourrait faire office de signalisation sur le bord d'une route. J'aurais bien aimé la voir avec ça aux pieds en fait, premièrement parce que ce serait la première fois qu'une fille porterait quelque chose que j'ai choisi, et deuxièmement parce qu'elle aurait l'air d'une aventurière avec. Ca tranchait avec son côté discret. « Ca irait bien avec tes joues rosées. » Le rouge et le orange, ça allait bien ensemble non ? Elle semblait rougir au quart de tour. En fait avec ce compliment j'espérais que ça l'inciterait à porter la petite merveille dénichée par mes soins.

« Tu t'appelles comme le jeune homme qui est super canon là, tu sais, celui de Gossip Girl. » C'était plutôt étrange, mais j'avais l'impression que le caractère du garçon arrivait à me rendre bien moins timide qu'à l'ordinaire. En effet, je n'avais pas pour habitude de faire de telles remarques à mes interlocuteurs et encore moins lorsque je ne connaissais la personne ni d'Adam, ni d’Ève, mais chasser le naturel il revient au galop. Je me sentais tout d'un coup complètement stupide de parler de la sorte, d'être si familière comme si je le connaissais depuis quelques temps déjà. J'étais certaine que mes parents devaient être en train de s'arracher les cheveux devant leur écran de télévision et je n'avais spécialement envie de les décevoir encore plus alors que j'avais déjà entendu l'une de leurs nombreuses conversations à mon sujet et surtout au sujet de mon choix de participer à ce télé-crochet. Je faisais un pas en arrière, puis un deuxième. J'en profitais que Nate était en train de scruter les skis pour tenter de m'enfuir, mais trop tard, déjà le garçon se précipitais vers une paire à la couleur carotte fluorescente. Prise au piège, je n'osais plus bouger et je me contentais de lui adresser un sourire crispé tout en approuvant d'un signe de la tête son choix. « J'aurais préféré quelque chose de moins voyant. » Ils n'étaient pas vraiment à mon goût, mais je n'osais pas le lui dire clairement de peur de le vexer, de le contrarier. Finalement il venait parler de mes joues roses, qui d'ailleurs s'empourpraient encore plus lorsqu'il venait en parler. Ne voulant pas le décevoir, je finissais par pousser un petit soupir avant de dire d'une petite voix toute douce: « Mais je veux bien les essayer car après tout tu as peut-être raison ils iront à merveille avec mon teint blafard et mes joues écarlates, autrement dit avec ma tête de zombie.»

Oui, oui, merci, je connaissais mon point commun avec la célèbre série pour fifilles; et à chaque fois qu'on me faisait la réflexion, j'optais pour le même regard. Regard qui mélangeait plusieurs questionnements, par exemple si elles pensaient vraiment que j'en avais quelque chose à foutre, si j'avais une tête à mater ce genre de truc à gerber et si ça semblait vraiment m'indifférer. Grosso modo: rien à foutre. Je mimais un simple "Ah" de surprise, avant de partir à la recherche des fameux skis hype pour demoiselle. Elle ne semblait pas enchantée par ma trouvaille; le contraire m'aurait fortement étonné.Si elle cherchait quelque chose de discret il était clair que ces skis ne lui convenaient pas du tout, mais pourtant elle se prêtait volontaire pour les essayer. Tant de bonne foi me réchauffait le cœur ! Cela dit, même si elle décrivait à merveille de simples haricots verts, elle semblait avoir beaucoup plus de mal avec elle-même. Sa description était à peine exagérée. « T'y vas un peu fort là quand même. Mais je suis sûr que le résultat t’étonnerait. Essaie !» J'insistais, ouais. C'était quoi ce manque de confiance en soi total ? Je l'observais, si elle se trouvait aussi pâle c'était probablement par rapport aux conditions de sommeil pour l'instant assez inconfortables dont nous bénéficions. Les lits étaient assez grands pour quatre mais dormir avec autant de personnes était tout sauf agréable. « Y a toujours les canapés si tu n'arrives pas à dormir dans les lits réservés aux partouzes, tu sais. » Au cas où, je lui signalais, hein.

Parce qu'il voulait que j'essaye les skis en plus ? Je l'observais tout en fronçant très légèrement les sourcils avant de dire d'une petite voix qui montrait ma folle envie de réellement mettre ses choses orange fluo à mes pieds: « J'aimerais bien, mais le problème c'est que je n'ai pas de chaussures de ski sous la main.» Mes lèvres s'étiraient en un petit sourire désolé. Notre conversation déviait alors sur les lits du chalet qui, d'après les propos du jeune homme, étaient spécialement fait pour accueillir des parties de jambes en l'air à plusieurs. Je ne pouvais m'empêcher de laisser un sourire amuser se dessiner sur mes lèvres. Je n'était pas habitué à partager mes affaires et encore moins mon lit et le faire ici même me posait problème, mais je n'allais tout de même pas me plaindre alors que j'avais déjà la chance immense de faire partie du programme. « Sincèrement je pense certaines des personnes présentes dans cette maison assez folles pour penser à s’emboîter les uns les autres dans l'un de ses lits géants. » Il me fallait réfléchir avant de parler car là je venais de me rendre compte trop tard de la vulgarité de mes propos. A peine quelques jours dans ce chalet et voilà que j'en venais à parler comme les autres nanas et il était hors de question que je devienne comme la grande majorité, une jeune femme en chaleur qui ne pensait qu'à se faire peloter devant l'oeil des caméras. Rien qu'en y pensant, un frisson de dégoût parcourait mon corps jusqu'à venir s'installer sur mon visage sous forme de grimace. « Sincèrement je ne comprends pas vraiment comment on peut prendre du plaisir à passer à l'acte avec plusieurs personnes à la fois. L'amour est une chose qui se vit et qui ne doit se vivre qu'à deux non ? » Ah oui, j'étais aussi très pieuse désolé.

Pas de chaussures de ski sous la main, hein ? Parce que tous les clients de ce magasin en avaient peut-être ? Bref, le message était passé et je n'insisterais pas, tout simplement parce que ça ne m'apporterait aucune satisfaction. Elle voulait se faire la plus discrète possible, ainsi soit il. La conversation dériva sur un sujet tout autre et... et je fus carrément étonné par les mots de Satine. "S'emboiter" sonnait faux venant de sa bouche mais ça réussit à me décrocher un rire à peine audible. C'était certainement pas volontaire de sa part mais elle m'amusait. « Je pense même que c'est dans les projets de certains. » Je n'avais jamais vu autant de filles avec le feu au cul, qu'on se le dise. Le chalet était pire qu'une maison close. Plus le temps avançait, plus la blondinette semblait être naturelle; elle réfléchissait beaucoup moins à ses paroles, et ça s'entendait. Cette histoire de partie à plusieurs semblait la choquer, à l'entendre le sexe était le fruit de l'amour et le pire c'est qu'elle me demanda mon avis... attention j'allais entrer dans une phase de compassion extrême, sans aucune moquerie à la clé. « Le sexe n'est pas forcément associé à l'amour tu sais. » La BASE. Elle semblait tellement tout juste tombée de son nid que je ne pouvais pas lui en vouloir. Je me sentais presque prof' d'éducation sexuelle là. « Et en contrepartie beaucoup de gens ne croient plus à l'amour, ce qui nous donne une masse de chiens en chaleur. Mais ta vision des choses est très jolie. » De nos jours même les filles romantiques posaient leurs culs n'importe où, pourtant Satine semblait faire exception. Blanche-neige, cette fille était la pureté incarnée. Je la voyais bien élevée telle une princesse, on la croirait sortie tout droit d'un Disney. Étant curieux je lui aurais bien demandé si un jour elle était tombée sur un prince sachant la combler, mais c'était pour sûr inapproprié comme question; donc je me tus, me contentant de fourrer mes mains dans les poches et de chercher du regard le type à qui on devait s'adresser pour une paire de skis.