Ulysse & Satine.
19.12.2012 à 03h34.


Alors que la plupart des candidats étaient en train de se laisser bercer par de nombreux rêves tous plus beaux les uns que les autres, je n'arrivais pas m'endormir et de ce fait voilà que je partais à l'aventure dans un chalet totalement plongé dans l'obscurité. Je quittais la chambre avant d'avancer lentement, tout doucement, en prenant soin de tâtonner les murs, les meubles que je croisais afin de ne pas buter dans l'un d'eux et de perdre un orteil ici même. J'étais pieds nus comme à mon habitude et le froid qui caressait mes plantes de pieds me faisait frissonner. Il n'y avait aucun bruit dans la résidence et seul le vent qui soufflait à l'extérieur venait pénétrer dans mes oreilles. Je prenais la direction de la cuisine afin de me préparer une bonne tasse de chocolat chaud que je venais accompagner de quelques marshmallows, de cacao en poudre et d'une légère chantilly blanche comme neige. En parlant de neige, je pouvais clairement distinguer les flocons qui s'écraser sur la terrasse en bois. Je souriais telle une gamine. J'étais dans un petit état d'euphorie comme à chaque fois que je vois le paysage se couvrir d'un manteau blanc. C'était avec des étoiles pleins les yeux que je venais m'installer sur le petit rebord de pierre qui entourait la cheminée. Quelques bouts de bois brûlaient encore et dégager une chaleur agréable que venait se coller sur mes cuisses nus. Mon dos s'appuyait contre une paroi de la cheminée et je ramenais mes jambes contre mon buste. Ma tasse chaude et fumante entre les mains, j'observais les flocons où moment où un bruit me faisait sursauter. Le liquide chocolaté d'échappait de son récipient pour venir couvrir le débardeur, ainsi que le shorty, que je portais. J'étouffais un petit cri à l'aide de l'une de mes mains avant de demander d'une petite voix: « Il y a quelqu'un ? » Je tremblais comme une feuille et je m'imaginais déjà le pire des scénarios.

Une femme, seule, à trois heures du matin, dans le noir avec pour seul lumière un feu de cheminé, dans un chalet hanté... Certes, le hanté est inventé mais la situation reste tout de même effrayante. Surtout quand cette jeune femme entend un premier bruit non reconnaissable. Qu'est-ce que ça peut-être ? La réponse la plus logique serait tout simplement un candidat, rien de bien effrayant. Quoiqu'on peut se poser la question pour certains... Mais la jeune femme est beaucoup trop imprégnait de l'ambiance inquiétante que sa logique a disparut. « Il y a quelqu'un ? » qu'elle chuchote, la voix tremblante. « Aaaaaah ! » Un nouveau bruit se fait soudainement entendre, beaucoup plus fort, plus soudain, à juste quelques mètres d'elle. Un bruit semblable à un cri de bête féroce si bien qu'elle n'a d'autres choix que de crier aussi fort que le rugissement. Une silouette se dégage de l'encadrement de la porte alors que la candidate est encore sous le choc « Non mais ça va oui ! Aaah..tchoum. » Ulysse se montre enfin, un mouchoir dans la main. Le jeune homme est malade et n'arrivait plus à dormir. Il s'était donc levé, avait marché jusqu'ici en voyant de la lumière. Naturellement, il se posa sur le canapé voisin de Satyne, sans se soucier qu'il venait de lui provoquer une trouille monstre. « Je le savais toute façon ! J'étais sur que j'allais m'enrhumer ! A quoi ça sert de prendre des précautions quand on a une défense aussi pourrie que la mienne ? » fit-il, parlant un peu du nez. Il se moucha et soupira. « Ouaaais du chocolat chaud ! » fit-il en s'emparant de la tasse sans aucune gène tandis qu'il remarqua les tâches marrons sur son pyjama. Un léger sourire s'installa. « Bah alors ? On sait plus manger ma cochonne ? »

En règle générale je ne m'accordais le droit de sortir de ma chambre en pleine nuit que lorsque j'avais envie de me rentre aux toilettes. J'étais bien trop trouillarde pour traverser toute une maison dans le noir, mais ce soir les ronflements de mes camarades étaient bien trop intenses pour que je puisse rester une seconde de plus dans le même endroit qu'eux. Histoire de me réconforter dans mon escapade nocturne j'avais eu la bonne idée de me rendre dans la cuisine afin de me préparer un bon petit chocolat chaud que j'accompagnais de sucreries en tout genre avant de venir m'installer tout près de la cheminée pour observer avec des yeux d'enfants les flocons de neige qui tombaient du ciel. Un premier bruit se faisait entendre et mon inquiétude prenait à nouveau le dessus me faisant renverser ma tasse de cacao. Mon haut blanc se retrouvait plein de chocolat. J'en avais honte. Quelques secondes passaient avant qu'un nouveau bruit bien plus effrayant que le premier ne se fasse entendre. Prise de panique je poussais un cri perçant qui devait réveiller toute la maison avant de voir apparaître la silhouette de l'un de mes colocataires. Gênée, mes deux mains venaient étouffer mon hurlement alors que je continuais d'observer le jeune homme qui se présentait à moi. Et voilà qu'il s'installait face à moi en me parlant de son rhume. Je ne savais quoi dire. Je ne savais quoi faire. Je me sentais stupide. Sans même me demander mon autorisation voilà qu'il s’emparait de la tasse que j'avais entre les mains avant de la porter à ses lèvres et de me faire une remarque sur ma façon de boire suite à la tâche sur mon haut. J'étais certaine qu'il pouvait voir mes joue devenir rosées à ses mots. Mes pupilles se baissaient vers le sol avant que je ne demande d'une petite voix timide: « Tu peux me rendre ma tasse s'il te plait. » Oui je n'avais pas de répondant et alors ?

Même si Ulysse n'était pas un fin observateur -puisqu'il se préoccupait plus de sa propre image que de celles des autres-, il constata tout de même l'embarras de la jeune femme. « Tu peux me rendre ma tasse s'il te plait. » qu'elle lui demanda ensuite sans commenter sa remarque précédente, d'une petite voix. Il voyait déjà le genre de femmes qu'elle était. Le genre assez timide, gentille, qui évite les conflits. Il en faut bien aussi. Le jeune homme ne se priverait pas pour abuser de sa gentillesse, ou le fait qu'elle n'ose pas vraiment s'opposer. Mais dans ce cas là, il n'allait pas s'opposer à elle. Elle avait été polie, et était complètement dans ses droits après tout. Lui par contre, avait fait preuve d'impolitesse en s'emparant de sa tasse et en buvant le contenu. Il en avait conscience mais ce n'était pas pour autant qu'il changerait. « Oh bien sur, tiens... » Il tendit la tasse avec un sourire bienveillant mais la reprit au dernier moment. « Attends ! Tu comptes boire ? Tu vas être malade toi aussi. Enfin, à toi de voir ce que tu veux. » Il attendit la décision de la belle pour lui tendre ou pas la tasse. « Tu faisais quoi ? Tu réfléchissais ? A quoi ? Un truc flippant non ? Faut que tu m'expliques comment tu fais pour penser à un truc joyeux dans le noir toute seule à trois heures du mat' ! » qu'il demande en faisant lui-même les questions réponses. Mais comme les questions n'étaient pas centrées sur lui, il fallait qu'il rajoute quelque chose. « Moi je pourrais pas... »

Je voulais bien avouer que j'étais le genre de nana à être timide et qui n'osait pas aller de l'avant, ni même contredire les autres, mais il ne fallait pas pousser le bouchon un petit peu trop loin et là le beau brun venait de me piquer à vif même si, soyons d'accord, cela ne se voyait pas du tout. De ce fait je venais lui réclamer ma tasse de chocolat chaud tout en restant extrêmement polie et le gratifiant d'un maigre sourire des plus timides. Étrangement, voilà qu'il me tendait la tasse et j'étais plutôt fière de moi. Après tout peut-être que j'avais un très fort pouvoir d'autorité. Ou pas. Rien qu'en y pensant j'avais envie de rire, ou de pleurer. Oui de pleurer. J'était stupide, complètement idiote de penser que le garçon pouvait m’obéir et d'ailleurs il ne se gênait pas pour récupérer la tasse en prétextant que je risquais de tomber malade par la suite si je buvais dans le même récipient que lui. Alors non, je n'avais aucune autorité, même pour une tasse de cacao. Mes jambes se rapprochais encore un petit peu plus de mon buste, comme si je voulais me protéger du monde extérieur, alors que mes bras venaient encercler mes genoux et que mon menton venait s'enfouir dans ce cocon. « Garde là. » Je n'avais pas peur d'attraper son vilain rhume, quoi qu'un petit peu tout de même, mais je n'avais pas envie de jouer les rebelles alors que je n'en étais pas une. La voix masculine de mon camarade s’élevait à nouveau pour me questionner sur ma présence ici même à une heure aussi avancée de la nuit. J'haussais les épaules, ouvrait la bouche, mais déjà il me devançait pour rajouter quelque chose le concernant. Je faisais mine de ne pas avoir entendu et me contentais de répondre à ce qu'il venait de me demander d'une voix nonchalante en même temps que j'étouffais un bâillement: « Je ne pensais à rien du tout. J'étais juste en train de regarder la neige tomber tout en buvant une bonne tasse de chocolat. » Je marquais une courte pause avant de reprendre: « J'essayais surtout d'éviter les ronflements de mes colocataires de lit. »

« Je ne pensais à rien du tout. J'étais juste en train de regarder la neige tomber tout en buvant une bonne tasse de chocolat. » Ah ça, c'est vrai qu'elle était bonne, la tasse. Ulysse en dévorait même la fin pendant qu'elle lui parlait. Il se lécha les babines et posa la tasse sur le mobilié à côté. Il vint alors en même temps tapoter le genoux de la candidate avec un sourire. « Satine, Satine, Satine... On me la fait pas à moi ! Le coup du 'Je ne pense à rien, j'admire juste les flocons de neige tomber ' je l'ai fait un millier de fois pour emballer les étrangères à Paris ! Avoue que t'as essayé de m'emballer ! » Il rit de bon coeur. Impossible de savoir s'il pensait ses paroles ou si c'était simplement une blague. En tout cas, il avait la forme malgré son rhume et l'heure tardive. « J'essayais surtout d'échapper aux ronflements de mes colocataires de lit. » Il se redressa un petit peu, piqué dans sa curiosité. -Il lui en fallait peu- « Ah oui ? C'est qui ? Tu peux me dire leur prénom, j'ai mémorisé c'est bon ! Dans ma chambre, ça va pour le moment. Par contre... » Ses lèvres s'étirèrent, une lueur brilla dans ses yeux. Vous savez, chaque homme possédait sa part de féminité. Eh bien chez Ulysse, c'était le commérage. Il adorait parler des derniers potins et compagnie et aimait tout connaitre. « Y a du frotti-frotta sous les draps ! Devine qui.. Non tu vas jamais trouvé ! C'est Spark ! T'sais le tatoué maigrichon ! Et devine avec qui ! Tu vas JA-MAIS me croire ! Avec Maalik-maigrichonbis ! Je te jure ! J'étais dans mon lit et je les ai entendu se chercher ! J'te raconte pas ! Spark cache bien son jeu, une vrai allumeuse en puissance, je te jure ! Genre il lui a dit "Vas-y Bébé, je vais te réchauffer" et l'autre soit disant hétéro lui a fait "J'suis soit disant hétéro mais j'ai bien envie qu'on me chauffe" Deux chauds du kiki j'te juuuure. » Hm, à quelques interprétations près, c'est comme ça que s'est déroulé la scène. Enfin, le fond était là quoi.

Heureusement que je n'étais pas en train de boire un verre d'eau ou en train de grignoter quelque chose car je serais très certainement en train de m'étouffer après avoir eu l'occasion d'entendre les propos de mon interlocuteur. Tout en me renfermant encore un petit peu plus sur moi même en serrant plus fort mes jambes contre mon buste voilà que je venais lui répondre en balbutiant légèrement: « Je ... Non, pas du tout et puis ce n'est pas mon genre de faire ce genre de chose. Je n'y avais même pas pensé d'ailleurs si tu veux tout savoir et même si j'avais voulu le faire et bien je ... j'aurais fais autrement. Comment ? Je n'en sais rien, mais j'aurais trouvé une idée bien moins stupide que de dire que je suis là uniquement admirer le paysage. » Et puis après tout pourquoi j'étais en train de me justifier ? Je n'avais pas de compte à lui rendre alors autant que je me taise et le plus vite possible pour éviter de n'entrer dans un état de déprime totale suite aux bêtises que je venais de dire. Encore et toujours, je pouvais sentir mes pommettes me brûler un tout petit peu, signe que ma gêne était en train de reprendre le dessus. Notre conservation dérapait sur les personnes qui partagent ma chambre et étrangement j'étais totalement incapable de lui dire qui se trouvait dans la même pièce que moi à part peut-être: « Pacôme. Pour les autres, j'ai une mémoire de poisson rouge et j'ai bien du mal à me souvenir de tous les prénoms. » Je lui adressais une petite moue désolé avant qu'il n'en vienne à me parler des horreurs qui pouvaient bien se passer la nuit dans sa chambre. Maalik avec un autre homme. Une grimace ne pouvait s'empêcher de prendre place sur mon visage. J'avais bien du mal à imaginer le jeune homme en train de copuler avec un autre garçon et je trouvais cela plutôt ... étrange, d'autant plus que nous nous trouvions dans le jeu depuis peu de temps. « J'ai presque envie de dire que s'il sont ici uniquement pour coucher à droite, à gauche ils n'ont qu'à aller faire un tour sur les trottoirs en bas de chez eux. » Je haussais les épaules avant de relever la tête d'un coup et de lui demander: « Tu n'es pas comme ça au moins ? »

Ulysse observa la candidate se dépétrer tant bien que mal du quipocro qu'il avait lui-même lancé. L'image de Satine se faisait de moins en moins flous. Comme quoi, il n'est pas nécessaire de poser des questions bateaux pour apprendre à connaitre une personne. « D'accord je te crois ! Et j'espère bien que tu trouveras autre chose pour m'avoir, j'suis pas un garçon facil tu sais ! » Qui a dit qu'elle voulait le draguer ? Mais enfin, il était parfait. La vraie question était plutôt "Qui ne voudrait pas ?". Bref. Emporté dans ses ragots, Ulysse ne remarqua pas forcément la déception sur le visage de la belle. « J'ai presque envie de dire que s'ils sont ici uniquement pour coucher à droite, à gauche ils n'ont qu'à aller faire un tour sur les trottoires en bas de chez eux. » Ah ben là, il l'avait bien perçu par contre ! Le sex semblait un sujet sérieux pour la candidate. Il se demandait où elle habitait pour trouver des putes en bas de chez elle. Vivrait-elle dans un milieu défavorisé ? « Tu n'es pas comme ça au moins ? » Cette question ne fit aucun effet à Ulysse. Il continua de regarder le feu de cheminé, les yeux brillants. « Oh non... Je suis plus du genre à le faire avec quelqu'un que je connais et que j'apprécie. En fait... je pense pas que j'y arriverais avec une inconnue. Et... et toi ? » qu'il demande en se grattant la tête nerveusement... Il n'était pas dans l'art du spectacle et de la scène pour rien le petit.