Depuis combien de temps on m'a enfermé là-dedans, vous pouvez me le dire? Sérieusement ça commençait à royalement me faire chier. Mais genre vraiment. Du coup je préférais rester terré dans ma piaule, à fumer comme un porc et à commander du whisky en faisant des collages de femmes parfaites grâce aux revues qui me tombaient sous la main. Pas de Playboy évidemment. A croire qu'ils nous prenaient pour des prudes. Bref, conclusion? Je m'emmerde, et je pue. Solution? Aller se laver. Pas question de retourner dans le carré étroit qu'ils nous accordaient dans ladite salle de bain, hier ça m'avait carrément donné le tournis. Le pire c'est que je suis intimement persuadé que d'avoir hérité de la chambre la plus pourrie. Gel douche à la main, en fut' de bain version zinzins de l'espace j'étais prêt à me faire un petit bain salé; parait que ça décrasse bien. Bon visiblement ce ne serait pas possible, vu la sirène qui s'y trempait la queue. Tin elle choisissait bien son moment celle-là. Encore une putain de chieuse.« Ok, super. » lâchais-je dans un soupir des plus nonchalant. J'allais pas attendre quarante ans pour prendre ma douche, que ce soit clair. Je jetais donc un œil à ma montre inexistante. « A vingt t'as intérêt à être sortie, autrement dit dans cinq minutes. » Après un regard complètement blasé, je m'éloignais; m'asseyant sur un banc dos à elle. Qu'elle grouille.

J'attends... patiemment. J'pense que là ça doit faire deux bonnes minutes. Normalement ça devrait lui suffire pour qu'elle se décide à dégager son cul de là. Remarquez, en général tout dépendait de la grosseur. N'ayant pas pu y jeter un œil j'aurais peut-être dû attendre plus longtemps. Mh ouais c'est bien ce que je pensais elle était encore là. Bon je veux bien rester comme un con sur le banc une minute de plus mais c'est tout. One minute later... elle s'est endormie?! Je rêve, elle est à cataloguer dans le registre des grosses chieuses celle-là. Bref, tant pis pour elle je n'allais pas gênait pour me laver. Après tout n'avais fait penser qu'à son bien en lui conseillant de dégager de là. Me levant péniblement du banc, je vins me glisser dans le bain sans tenter d'être discret. Tiens, la voilà qui se décidait à ouvrir un œil. « Mais arrêeeeeeeete » J'ai du lui percer les tympans avec ma voix forcée de fille faussement pudique mais, franchement, tant pis pour elle. Enroulé dans mes bras façon "ne me regarde paaaaas", je reprends finalement tout mon calme et me défroque; mon magnifique caleçon de bain venant flotter dans le bain hyper spacieux. On aurait pu tenir à vingt, sincèrement. « Je t'avais dis de dégager, hein. » lui dis-je en commençant à me mousser tranquilos.

A la base je venais ici pour me laver tranquillement, pas pour être dérangé par une demoiselle pensant que le sel serait un bienfait pour sa peau. Je lui dit que ça allait la lui assécher ou pas? Oh après tout autant garder mon savoir pour moi. « Elle est minus. Tu devrais peut-être la cacher.» Concentré sur mon activité, à savoir me laver tout simplement, je relevais la tête en direction de notre miss "j'ai un balais dans le cul". « Si tu ne sais pas estimer les tailles de ce genre de chose, tu devrais peut-être regarder ailleurs.» dis-je en l'imitant avec le plus grand des blasement possible. Non mais sérieusement, elle y voyait quoi sous l'eau? Je n'étais pas non plus exhibi, ce pourquoi je l'avais gentiment priée de sortir du bassin il y a quelques minutes de cela. Elle referma ses yeux, et je retournais à mon activité avant que... merde! « Mes bébés!» Mes mains tâtaient l'eau le plus loin possible mais rien n'y faisait, mon caleçon était partit vagabonder au loin. Mes cigarettes bordel!!! Mais où avais-je l'esprit?! Une poignée d'argent de foutue en l'air, encooore.« Si tu pouvais juste être sympa et me renvoyer mon fut' tu serais... la plus jolie de toutes? » En général ça marchait avec les filles vénales, ma spécialité, mais elle en était-elle? D'où l'hésitation, quoi qu'il en soti elle avait compris l'idée et elle n'avait plus qu'à salir ses petites mimines pour me renvoyer mon précieux qui s'était mouvé plus proche d'elle que de moi.

Visiblement avec elle la flatterie de bas étage ne fonctionnait pas. Pas du tout même, puisqu'elle sortit du bassin avec mon bien en sa possession. Et après elle osait me reprocher de la prendre pour une connasse, c'en était pourtant visiblement une. Elle aurait pu se contenter de balancer mon caleçon de bain au loin, mais non, il fallut qu'elle le lâche dans le bain de boue qui se situait un peu plus loin. Le bras tendu, ma main accompagna les derniers instants de mes petits cylindres de tabac enfouis dans l'une des poches du vêtement. Mes cigarettes étaient maintenant irrécupérables. Il était évident que la boue laminerait le carton de l'emballage; un peu comme Grotadmorv engloutissait tout sur son passage.«Oups! Je l’ai échappé en changeant de bain, puisque la compagnie dans le bain de sel était exécrable!» Ce n'est pas comme si je ne l'avais pas prévenue. Quel toupet. Là techniquement ma douche n'était pas terminée, pourtant il me faudrait me salir de nouveau pour aller récupérer mon caleçon. D'une logique extrême, je décidai donc d'aller le chercher maintenant. Sortant du bain en cachant la partie intime à l'aide mes mains, je franchissais la première marche du bain, la boue m'arrivant jusqu'aux chevilles; cela suffisait à la récupération de mon précieux. Il était dégueulasse. Le secouant sèchement, des bribes de boue vinrent se loger sur le visage de la belle prétentieuse. "Oups", comme elle dit. « Ca te sera facturé pour sept euros. » Je veillerais à ce qu'elle reçoive une note de ce montant, la seule qu'elle possédera sans doute puisque j'imagine que nous étions ici dans le même "espoir".