La semaine était déjà bien avancée et nous étions tous plus ou moins calmes, il ne devait pas y avoir eu de fortes engueulades, j’en aurais entendu parler sinon. Oui, rappelons que dans cette émission tout allait très vite, il suffisait d’un petit mot prononcé et mal interprété pour que l’ensemble de la maison soit mis au courant dans l’heure qui suivait. Cette semaine je profitais de chaque petit moment comme il se devait, j’étais déjà nominé d’office et je ne désirais pas partir mais il était probable qu’après trois SAS je me retrouve exclu du jeu, qui était suffisamment fou pour exploser son forfait chaque semaine afin de soutenir un candidat qui ne lui rendrait même pas la pareille ? Je n’étais pas une personne qui votait énormément dans de telles émissions, depuis que j’étais à la rue encore moins c’est vrai puisque je n’avais même plus suffisamment d’argent pour avoir une ligne de téléphone. Je me préparais donc psychologiquement depuis dimanche à faire mes valises correctement, je n’en perdais pas ma folie et c’est peut-être justement pour ça que je m’étais retrouvé à faire une petite blague avec Carolyn dans les toilettes, nous avions mis un ballon d’eau bien rempli sur la porte, le premier qui entrerait après notre passage aurait droit à une petite bombe. Hélas je n’avais pas prévu que ce soit Graham même si le voir trempé allait être jouissif, je souriais me retenant de rire alors qu’il ouvrait la porte. SPLASH, en plein dans le mille, j’avais réussi mon coup et je ne pouvais m’empêcher de glousser tout en passant devant lui. « Oh… On dirait qu’un éléphant vient d’uriner sur ton horrible t-shirt… Ah non, c’est peut-être toi puisque tu sors des toilettes. »

Cette semaine avait bien commencé pour moi. Je m'étais réconcilié avec Lennon même après lui avoir pris de l'argent et de façon assez .. chaude disons nous. J'avais aussi bien parlé avec Carolyn qui devenait vraiment une bonne amie et à qui je tenais beaucoup. Un peu trop peut-être, mais je n'aimais pas y penser. Cela serait injuste par rapport à Lennon qui était censé être la seule à me plaire, et cela voudrait dire que j'aurais menti en disant qu'il n'y avait qu'elle qui m'intéressait. Je préférais ignorer mes désirs, mes pensées. Mais en cet instant, un seul désir était dans mon esprit : aller me soulager la vessie. Je me dirigeais donc aux toilettes et alors que je tirais la porte, je sentis de l'eau m'asperger. Littéralement. Comme si on avait versé un seau d'eau au dessus de ma tête. J'étais choqué, surpris, énervé. Ma bouche était entrouverte, mes sourcils se froncèrent facilement. Je vis Caleb passer just'à côté et me faire une sorte de petite blague, ce qui me fit comprendre très vite : il était l'auteur de cet arrosage. « Eh ben, on voit le niveau ! Rien d'autre à faire que voler des blagues aux enfants de 4 ans qui je suis sûr sont tes meilleurs amis à l'extérieur ! » Je me dirigeais vers lui et l'obligeais à se retourner en l'attrapant par l'épaule. « C'est quoi ton problème ? Tu dois être sacrément jaloux pour t'en prendre à moi comme ça. On est envieux de mes abdos ? De ma popularité ? Tu ne tiendrais jamais contre moi dans le SAS. »

Je profitais de cette semaine comme si elle était la dernière, nominé d’office face à Nancy je me demandais bien qui étaient ceux qui viendraient s’asseoir avec nous sur le banc des nominés. A ce stade de l’aventure il y avait de toute manière fort à parier que tout le monde avait des chances d’aller encore plus loin et même de se rendre au final, ceux qui n’étaient pas vraiment adulés par le public avaient logiquement pris la porte depuis le début de l’aventure, oui parce que nous n’étions plus que dix-sept et avouons que les chances d’être finaliste se réduisaient au fur et à mesure, nous en approchions mais la concurrence faisait rage, nos amitiés se mettaient en travers de nos chemins et c’est en soit ce qui me faisait le plus peur. Graham n’avait rien qui m’aurait fait peur cependant, il provoquait juste le rire, comme un teletubbies qui dirait à un Pokémon qu’il est plus fort que lui. J’étais retombé en enfance et il avait été la malheureuse victime de ma bombe à eau, le pauvre, je n’avais pas prévu que ça tombe sur lui mais je m’en fichais complètement, il méritait d’avoir un peu d’eau pour le réveiller, qu’il sorte de ses rêves de gloire parce qu’ici il ne trouverait peut-être qu’un plan cul. « Eh ben, on voit le niveau ! Rien d'autre à faire que voler des blagues aux enfants de 4 ans qui je suis sûr sont tes meilleurs amis à l'extérieur ! » Je le regardais un instant n’étant pas prêt de me laisser faire sans rien dire. « Je te permets pas… C’est une blague des six ans et plus ne leur manque pas de respect, ils sont très imaginatifs… La prochaine élite ! » Sarcasme quand tu nous tiens, je souriais reprenant la route pour m’éloigner de lui. Il m’attrapait l’épaule, je me retournais légèrement indisposé par son geste, la faute à ma vie dans la rue, il fallait se battre en permanence. « C'est quoi ton problème ? Tu dois être sacrément jaloux pour t'en prendre à moi comme ça. On est envieux de mes abdos ? De ma popularité ? Tu ne tiendrais jamais contre moi dans le SAS. » J’explosais de rire, il était vraiment pitoyable, empoignant sa main d’un coup avec ma force habituel je la lançais sur le côté, je ne supportais pas qu’un mec comme lui me touche. « Alors je commence par quoi ? Le problème c’est que tu n’as aucun humour… Je pense qu’au niveau de la musculature si on s’aventure sur cette pente je suis plus imposant musculairement parlant mais je ne suis pas du genre à être prétentieux… Tout le contraire de toi en bref… Mais soyons prétentieux un moment, tu penses être populaire ? Tu fais juste pitié et quand tu veux on se donne rendez-vous dans le SAS, j’y serais personnellement dimanche parce que j’ai eu les couilles de me mettre dans la merde pour ne pas faire un coup de pute à Sahara… Ce que tu ne sais de toute évidence pas faire avec Lennon ! »

J'étais persuadé de n'avoir aucuns problèmes. Après tout, j'étais parfait. Mon caractère, mon physique, mon attitude, rien n'était laissé sur le côté. J'avais été façonné d'une main de maître et je ne pouvais que remercier moi même et mes parents pour la perfection que j'étais devenu. Alors, si quelqu'un ne m'aimait pas, c'était forcément qu'il était jaloux. Logique, non ? Et je voyais bien que Caleb était frustré. Il ne devait pas avoir tiré un coup depuis le début de l'aventure, n'avait pas vraiment d'amis ou en tout cas moins que moi, bref, je le trouvais pitoyable. « Je te permets pas… C’est une blague des six ans et plus ne leur manque pas de respect, ils sont très imaginatifs… La prochaine élite ! » Je levais les yeux au ciel. Il ne prenait rien au sérieux et cela me tapait sur les nerfs. En fait, il avait une sorte de télécommande avec un bouton qui pouvait me mettre en colère à la minute. Très pratique pour lui, moins pour moi. Il suffisait qu'il me regarde de travers pour que je me fasse des idées .. Mais dans ce cas là, pas besoin d'être imaginatif, il ne m'aimait pas et le faisait montrer. Tant mieux, c'était réciproque. Il explosa de rire lorsque je lui appris la vérité, avant d'écarter ma main avec plus de force qu'il n'en fallait. Il était vraiment bizarre, ce mec. C'était moi le prétentieux, ne voyait-il pas comment il se comportait ? Si vraiment il n'avait pas un ego surdimensionné, il ne prendrait pas le temps de se défendre et m'ignorerait, comme une personne intelligente. Il ne ferait pas non plus des blagues aussi puériles. « Alors je commence par quoi ? Le problème c’est que tu n’as aucun humour… Je pense qu’au niveau de la musculature si on s’aventure sur cette pente je suis plus imposant musculairement parlant mais je ne suis pas du genre à être prétentieux… Tout le contraire de toi en bref… Mais soyons prétentieux un moment, tu penses être populaire ? Tu fais juste pitié et quand tu veux on se donne rendez-vous dans le SAS, j’y serais personnellement dimanche parce que j’ai eu les couilles de me mettre dans la merde pour ne pas faire un coup de pute à Sahara… Ce que tu ne sais de toute évidence pas faire avec Lennon ! » Mon poing se serra. J'avais envie de lui balancer des insultes à la gueule mais je me retenais : cela ne ferait pas bon effet devant les caméras. A la place, je faisais tout pour garder mon calme et trouver un moyen de lui répondre. « Parce que moi, je n'ai pas oublié que c'est un jeu. Que nous sommes ici avec un but personnel et qu'il ne faut pas se laisser emporter dans des soi disant sentiments, aussi bien amicals qu'amoureux. Je suis venu ici pour gagner, et si je dois piétiner les autres pour le faire, je le ferai. Et puis pas du genre prétentieux ? Fais moi rire ! Si c'était le cas, tu ne serais pas là à discuter avec moi, tout en montrant à quel point tu m'es supérieur ! De toute façon si je me retrouve nominé, on verra bien lequel des deux est le plus aimé par le public lors du prime. »

J’aurais certainement pu être ami avec Graham, je le pensais sincèrement mais il avait vraiment un gros problème à mes yeux. Je me demandais si ça venait de son éducation ou s’il était comme ça parce qu’on lui avait trop fait croire des choses fausses sur lui. Tout ça pour dire qu’il ne connaissait pas la modestie, être prétentieux n’était pas mon genre même si j’avais l’air d’être toujours sûr de moi. J’avais tellement vécu la misère cette année qu’il m’était impossible d’être prétentieux de toute manière, d’ailleurs même si c’était méchant je souhaitais que Graham connaisse ma situation, se retrouve abandonné de tous pendant ne serait-ce que deux jours parce que je ne souhaitais à personne d’avoir vécu dans la rue pendant sept mois comme j’avais pu le faire jusqu’à ma sélection pour The Werewolf Game. Je me défendais des accusations du petit brun parce que je ne supportais pas qu’on me rentre-dedans inutilement, autant vous dire que j’avais le sang chaud et mon impulsivité n’arrangeait rien à tout ça, je bouillonnais à l’intérieur et s’il n’arrêtait pas très vite de me juger sans rien connaitre de ma vie parce que je n’étais pas le même petit con bourgeois que lui j’allais vraiment devenir agressif, jusqu’à maintenant mon ton était calme, posé mais très ironique ce qui le mettait dans un état fou me rendant plus comblé que ce que l’on pouvait croire. « Parce que moi, je n'ai pas oublié que c'est un jeu. Que nous sommes ici avec un but personnel et qu'il ne faut pas se laisser emporter dans des soi disant sentiments, aussi bien amicals qu'amoureux. Je suis venu ici pour gagner, et si je dois piétiner les autres pour le faire, je le ferai. Et puis pas du genre prétentieux ? Fais moi rire ! Si c'était le cas, tu ne serais pas là à discuter avec moi, tout en montrant à quel point tu m'es supérieur ! De toute façon si je me retrouve nominé, on verra bien lequel des deux est le plus aimé par le public lors du prime. » Je riais fort, tellement fort que l’un des villageois à vingt kilomètres d’ici aurait pu m’entendre, il m’exaspérait si fort que je me demandais si je n’allais pas tout simplement lui faire manger la porte des toilettes pour qu’il arrête de s’enfoncer. « Certes nous sommes dans un jeu mais si tu n’as pas de scrupules à faire un coup de pute à Lennon qui, au passage ne le mérite pas parce qu’elle est géniale c’est que tu n’as rien compris à la dimension humaine qu’il y a ici. Tu veux remporter le jeu ? Tu n’y arriveras pas et tu sais pourquoi ? Le public n’en a rien à foutre des connards prétentieux qui ont des chevilles tellement grosses qu’ils ne rentrent plus dans une paire de converses… Non, le public aime les gens sincères et tu n’en fais clairement pas parti ! » J’étais franc et si je le blessais tant pis pour lui, la vérité était bonne à entendre. « Et pendant que j’y suis, saches que quoi qu’il arrive au conseil, même si un loup garou se cramait lui-même je te nominerais ! »