Le prime avait été une soirée riche en rebondissement, c'était le cas de le dire et tout ne s'était pas passée comme chacun des candidats ne l'avaient espérer. Mais le plus marrant, c'est que tout le monde s'y attendait. Tout le monde savaient que Laura allait nous jouer des tours, des tours qui allaient se retourner contre nous très rapidement. Durant cette soirée, j'avais perdue la plupart de mes amis pour une durée indéterminée, cela me perturbait un peu c'est vrai mais il en fallait bien plus pour que je le montre. Après tout c'était un jeu en solitaire, non ? Enfin pas tant que ça au fond. Bref, personne n'avait été éliminée par ma faute et c'était déjà bien, enfin Caleb se retrouve prisonnier mais il est juste derrière la vitre au fond. Quoi qu'il en soit, j'avais envie de prendre l'air à la fin du prime, de réfléchir à tout cela calmement. Et soyons réaliste, ce n'est pas au milieu du salon que le calme règne. J'ai donc choisi le toit, une vue sur la ville, de l'air frais et du calme, chose rare quand on partage sa maison avec une vingtaine d'inconnus. En arrivant en haut, je reconnu rapidement une silhouette, il faut dire que de tels épaules ne peuvent pas appartenir à n'importe qui. « Je vois que je suis pas la seule à trouver refuge ici. » Un léger sourire sur le visage, je m'approchais de lui.

03 septembre, &CAROLYN

On avait beau les prévenir, beau les préparer psychologiquement à de tels rebondissements, ça avait été le prime anti-Clarence ce soir. Déjà échafaudé d'avoir manqué l'indice sur une des personnes de la maison parce qu'il manquait de rapidité, il avait appri ensuite le rapproche plus qu'équivoque entre Sarah et Justin qui l'un comme l'autre s'étaient bien gardés de lui en parler. Au moins il en était fini de ce triangle amoureux inutile, il ne voulait plus entendre parler des deux. Finalement, ça l'avait un peu aidé dans sa tâche puisque les habitants venaient d'être séparés en deux groupes et ce pour toute la semaine. On avait bien évidemment séparé Sarah des deux garçons qu'on avait gardé dans la maison principale. Clarence avait littéralement pété un câble et était parti s'isoler d'abord dans la salle de bains, non sans avoir donné un coup au miroir. Il ne savait même pas si d'autres annonces avaient été faites et il se moquait de savoir si des enfants assistaient à cette fureur en direct. C'était un homme qui avait beaucoup de patience, qui avait appris à prendre sur lui mais il ne s'était pas attendu à ce que tout lui tombe sur le coin de la figure en une soirée. Après avoir empoigné veste et bonnet, Clay s'était finalement retrouvé sur le toit, là où un peu d'air et de solitude ne lui ferait pas de mal. Pas grand-monde de ses plus proches camarades n'étaient restés avec lui, du coup il ignorait vers qui allait et se demandait même s'il avait besoin de réconfort. Il entendit le moteur de l'ascenseur ronronner faiblement, signe que quelqu'un montait ici. Il ne se retourna ni pour l'accueillir, ni pour simplement savoir de qui il s'agissait. Si on l'oubliait, c'était pas plus mal mais une voix féminine brisa le silence. C'était Carolyn qui s'approchait de lui mais il ne prit même pas la peine de détourner son regard clair de l'horizon. Oh qu'il avait encore envie de tout péter. « C'est pas d'un refuge donc j'ai besoin mais d'un bon défouloir bien résistant. » Il parlait sans réfléchir comme à chaque fois sous le coup de la colère mais ne voulant pas paraitre pour un mec violent et lunatique, il accorda un coup d'oeil à la blonde. « Je suis désolé mais je m'attendais pas à ce qu'on se joue de moi comme ça ! Pas à ce jeu-là ! »

Sans exagérer, je pense que face à lui je pourrais tenir une fraction de seconde alors pour le défouloir résistant, il faudra quelqu'un d'autres que ma petite tête blonde. Surtout que je n'ai jamais été un putching-ball et ce n'est pas un rôle qui me tente en toute sincérité. C'est vrai, j'aurai pu choisir de redescendre de l’ascenseur et de retourner dans le salon sans que personne ne devienne jamais que c'était moi qui était montée sur le toit. J'aurai pu également choisir de faire ma vie et de partir m'installé dans un autre coin du toit, vu la taille de la villa, je ne serait pas surprise que plusieurs personnes puissent monter ici se réfugier et se sentir seul alors qu'il y a quelqu'un d'autre de l'autre côté du toit. Mais non, ce n'était pas dans ma nature, un défaut ? Une qualité ? Je n'en rien, mais je n'aime pas voir les gens seuls et un peu triste, pour lui j'ignorais tout des raisons, enfin en c'est ce que je croyais mais je compris rapidement que tout était liée à Sarah et qu'au final, j'en savais peut-être plus sur le sujet que ce que je voudrais croire, enfin je connaissais l'avis de Sarah sur la situation. Mais j'ignorais si c'était vraiment une aide. Ma phrase d'accroche était bidon, je le savais mais je ne me voyais pas lui demander si tout allait bien, peut-être un pré-sentiment concernant la réponse je l'ignore. « Peut-être des deux .. » Je repris ensuite une autre phrase répondant à la sienne. « Pour le défouloir, je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée.. » A mon tour, je regardais en face de moi simplement, les lumières dans la ville, une ville surement endormie pour la plupart. Le défouloir, cela me fit remarquer qu'il n'y avait pas de salle de sport et de sacs de boxe dans la maison ce qui était assez étrange. Frapper un candidat, des objets ? C'était surement idéale pour se défouler mais quoi de mieux pour montrer ses points faibles et indiquer à Laura où appuyer pour faire mal ? Et croyez-moi, elle ne vas pas se gêner quand il s'agit de s'amuser, enfin qu'elle s'amuse surtout. « Je crois que le jeu n'a pas de limite et qu'il se fiche des conséquences. Je sais que cela ne rend pas les choses plus facile et que ce n'est pas une chose facile à faire, mais montre leur que tu vaut mieux que cela, mieux que les secrets. »

03 septembre, &CAROLYN

Clarence avait déjà traversé bien des épreuves difficiles qui n'avaient rien à voir avec ce que la production était en train de lui faire subir à lui et aux autres. Loin d'être blessé, il était plutôt éprouvé psychologiquement d'une façon à laquelle il ne s'était pas attendu. Tant pis si les gens disaient qu'il s'énervait un peu trop facilement son impulsivité faisait partie de sa personnalité et tant pis pour les insatisfaits. Les autres habitants ne l'avaient jamais vu dans un tel état et s'il entendait déjà certains chuchoter qu'il révélait enfin sa vraie nature, lui savait qu'il avait toujours été comme ça. Et la seule personne qui pouvait en témoigner était de l'autre côté d'une vitre en train de se languir de quelqu'un d'autre probablement. Carolyn, conciliante, se permit quand même de douter du bien-fondé du défouloir. Il y avait bien une salle de musculation mais vraiment rien pour taper dedans sinon Clay y aurait passé sa nuit. Elle s'était installée non loin de lui et observait aussi la ville encore illuminée mais bien calme à cette heure-là. En dehors d'un tel moment de crise, il appréciait Carolyn parce qu'elle était toujours d'une humeur fraiche et bavarde. Il ignorait si son calme était du aux duretés du prime ou bien si elle craignait qu'il n'élève le ton de sa voix sur elle juste parce qu'il était sur les nerfs. C'est pourquoi quand elle lui conseilla de ne pas être aussi expressif, le visage de Clarence se radoucit quelque peu. Elle n'avait pas tort après tout. La production devait se donner un plaisir immense en voyant que ses manigances avaient marché. Parce qu'après tout son objectif principale était d'utiliser les images des candidats pour faire de l'audimat. « Comment peuvent-ils réussir à manipuler les images comme ça, tout ce qu'on pense rien que pour leur bon plaisir ? » Oui Clay était d'une naïveté affligeante puisqu'il avait oublié combien le monde urbain et moderne était comme ça à présent. Dans son parc, on ne pouvait pas surjouer puisque tous les instincts se confrontaient, il n'y avait pas de faux-semblants. « Au moins un loup-garou est parti mais à quel prix ? Tu paries combien que les tensions vont empirer avec cette séparation ? »

Se défouler, je crois qu'on arrive tous à un moment où l'on a envie de détruire tout ce qui nous tombe sous la main. C'est parfaitement normal, c'est parce qu'on à mal mais quand on est dans un jeu comme celui-ci tout est différent, chacune de nos faiblesses et un cadeau qu'on fait à la production, d'ailleurs, je ne serai surpris qu'elle joue encore avec les nerfs du jeune homme en lui faisant croire des choses qui se passerait dans l'autre maison. Comme elle risque de jouer avec la séparation entre Graham et Lennon, c'est le but du jeu, faire de l'audience et pour cela, rien de mieux que les déprimes, les disputes et surtout de la manipulation. Les téléspectateurs sont cruels et nous voir être manipuler comme des pantins les amusent, j'en suis certaine. Il était mal, je le voyais et j'aimerais l'aider à aller un peu mieux mais je doute avoir les mots pour cela, et surtout je ne le connais pas au point de savoir quoi faire pour lui soutirer un sourire. Alors comme à mon habitude, j'étais moi-même en un peu moins joueuse et beaucoup plus sérieuse et réfléchie, ça change mais cela ne fait pas de mal, non ? « Question de stratégie, je vais paraître pour une garce mais tout est facile à manipuler, les gens les premiers, il suffit de sortir une phrase de son contexte et pour la vidéo, il suffit d'en additionner plusieurs sorties de leur contexte. Et tout le monde y croit. » La manipulation, il n'y a rien de plus simple et autant le dire, la prod nous regardent de près alors elle sait parfaitement ce qui nous fera mal et ne trouve aucune difficultés à nous faire dire ce qu'elle veut. « Et soyons réaliste, la prod se fiche pas mal de faire du mal, au contraire, les coups de gueule augmente les audiences. » Je réalisais ensuite que ma phrase était peut-être un peu trop directe et qu'elle manquait cruellement de délicatesse, pour autant tout était vrai mais c'était pas délicat de le dire ainsi. « Désolé, c'était un peu direct. » Je lachais ensuite un petit rire entre deux soupirs. « Ca va finir en guerre, avec les missions qui vont s'en mêler et tout. »

03 septembre, &CAROLYN

Clarence s'étonnait encore que la production se serve des images pour monter les habitants les uns contre les autres. Il aurait voulu pouvoir assister à tous ces moments dans la maison que les chroniqueuses s'étaient fait un plaisir de commenter avec leurs propres mots, parfois déplacés. Carolyn faisait preuve d'une réelle lucidité sur les événements et expliquait la vérité à l'homme sans détour. Pour le coup c'était elle la plus intelligente des deux. Si toutefois quelque chose l'avait troublé lors de ce prime, elle n'avait rien laissé paraitre. Elle devait être proche de Sarah aux dernières nouvelles, ainsi si elles se parlaient en tête-à-tête rien de tout ce qu'elle avait entendu ne l'avait étonné. En d'autres circonstances, il aurait pu lui poser des questions sur toute cette histoire mais les caméras s'étaient déjà bien assez repus de tout ce tapage. Il voulait juste se faire oublier désormais. La blonde s'excusait de sa franchise et Clay lui adressa un faible sourire pour la rassurer. « Non mais tu as entièrement raison, ça ne sert à rien de déguiser la vérité. » C'était décidément une fille qui n'avait pas la langue dans sa poche mais qui n'avait pas pour autant le but de blesser tout ceux à qui elle s'adressait. Elle tentait de dédramatiser la situation et si ça n'empêcherait pas la production de faire des siennes, c'eut le bon côté de dérider légèrement Clay qui avait déjà moins envie de casser tout ce qui était à portée de main. Repensant à sa propre mission de la semaine passée, il eut un rictus qui agita brièvement ses épaules. « C'est vrai qu'il en demande pas mal niveau missions. J'ai cru que je serai incapable de le faire ! » Il parlait bien entendu de sa prétendue idylle naissante entre Justin et lui. Il guetta la réaction de Carolyn qui devait être amusée. C'était pas pathétique en y repensant après tout ? Heureusement que tout ça avait été bien payé... Décrochant ses yeux clairs de l'horizon, il prit enfin le temps d'observer sa main. Suite à son coup de sang, ses phalanges étaient légèrement rougies et endolories et il n'avait même pas pris la peine de se la passer sous l'eau froide après. Faisant marcher ses articulations, il dit, tout penaud: « Je crois que j'ai fait le con, Carolyn... »

J'adore le jeu, j'ai toujours été joueuse dans l'âme et même si je me découvre comme étant une calamité dans les jeux de quizz, je m'amuse sincèrement durant ceux-ci. Quoiqu'il en soit, je ne suis pas stupide et je sais parfaitement que le but de tout cela est de créer des tensions, des petits remous mais le soucis quand on partage le toit de son ennemi, c'est qu'on n'a pas le temps de laisser couler les choses et de se calmer, parce qu'on a le visage de la personne qui nous énerve toujours en face de soi et si ce n'est pas le cas, on peut toujours compter sur les autres candidats pour jouer les curieux et pour en parler. Ce qui est assez normal. On vit tous ensemble et on se découvre tous un peu plus chaque jour et puis sans télévision ou internet, il faut bien s'occuper. Cependant la prod exagérait, il est clair qu'on s'attendait à être manipuler, voir victime de jeu, comme avec le coup de la maison caché mais jouer avec les sentiments restaient un jeu cruel et blessant, même en sachant que tout cela était des montages ou sortis de leur contexte. Après tout les sentiments sont les points faibles des hommes, enfin c'est ce que mon père m'a toujours dit et étonnamment, il a raison, étonnamment et malheureusement. « Ca l'a rend moins effrayante. » J'eue un léger sourire amusé par ma propre bêtise, mais elle m'avait échapper. Il me demandait ensuite mon avis sur les tensions maintenant que nous étions séparés des autres candidats et je dois avouer que je craignais le pire sur ce point. Tous les couples se retrouvaient séparés, Sarah d'un côté, Justin et Clarence de l'autre, pareil pour Graham et Lennon ou encore Ari et Esteban et pour moi cela cache quelques choses. « Moi j'ai pas eu à me plaindre, jouer les vipères avec Sarah c'était marrant mais j'avoue que toi et Justin m'avez tués, c'était fort comme idée. » Faire naitre une "histoire d'amour" entre les deux garçons qui sont justement en confit amoureux, il n'y avait que Laura pour avoir une telle idée. En n'entendant sa phrase, je tournais le visage vers lui avant de remarquer son regard rivé sur sa main. Regardant celle-ci, je ne pu que voir les marques qu'elle possédait. « Mon dieu, mais qu'est-ce que tu as fait ? » Suite à cela, je pris sa main pour regarder de plus prêt. « Tu as soignés ça au moins ? »

03 septembre, &CAROLYN

La principale raison qui avait poussé Clarence à s'inscrire à The Werewolf Game était l'amour du jeu et du défi. Il avait toujours eu besoin de ces challenges réguliers qu'il s'imposait dans sa vie et qui la rendait un peu moins routinière. Avant ses trente ans, il s'était promis de participer à une émission quelconque et le casting s'était naturellement présenté à lui. Gamin, il avait toujours été minable à ce jeu, c'était une petite revanche personnelle et pour l'instant il survivait plutôt bien aux plus jeunes que lui qui était déjà parti. D'autant plus qu'il était le doyen désormais ! Mais lui qui croyait avoir traversé les plus gros obstacles qu'on pouvait rencontrer dans une vie était en train de faiblir face à la ruse sournoise des productions télévisuelles. Il était tout simplement en train de se ronger lui-même pour des images qui ça se trouve comme le disait si bien Carolyn n'était que manipulées pour le faire un peu plus enrager. Avec cette histoire de retrouvailles, ils avaient bien cerné le personnage de Clay et surtout ce que celles-ci avaient chamboulé dans sa tête. Ils en jouaient et Carolyn avait raison: il devait se ressaisir et marcher sur ces bêtises malsaines comme il l'avait fait pour de plus importantes raisons. Il évoqua alors sa propre mission et la difficulté avec laquelle il l'avait remplie. C'était tout simplement inimaginable qu'on puisse lui demander une telle chose et pourtant il l'avait exécuté haut la main ! Carolyn parla de la sienne qui était plus détendue, plus naturelle. « J'ai même trouvé vos propos quand même édulcorés comparés à certains d'autres de la maison. » Il mentionnait bien entendu les dites grandes gueules de Rollington qui étaient incarnées en la personne de Lennon ou même Nancy. Elles n'avaient pas peur de dire ce qu'elles pensaient mais Clay préférait les filles avec un peu plus de délicatesse comme les deux amies. Distraitement, il examina l'état de sa main après son acte stupide puis il ne put retenir une remarque désolée. Comme si elle pouvait lui pardonner de ce qu'il venait de faire. Après tout la production lui demanderait peut-être de payer pour les réparations et il ne s'y opposerait pas. Mais Carolyn semblait plus inquiète de sa main. Haussant les épaules, il répondit, bougon: « Je me suis un peu énervé à la sortie du prime... » Personne n'était venu le réconforter quand il s'était éclipsé dans la salle de bains et fort heureusement, celle-ci se serait pris un royal vent. A sa seconde question, la même indifférence. « Non. »

L'idée de faire naitre une histoire en eux deux étaient surement l'une des missions les plus difficiles à faire croire au reste de la maison et pourtant, tout le monde avait mis les deux pieds dans la plat. Enfin pas au point d'organiser leur mariage mais au point de faire jazzer les plus septiques, c'est certain. Ils avaient été doués, extrêmement doués pour jouer avec ceci et au fond, il avait indirectement jouer avec leurs propres sentiments, enfin façon de parler bien sur.Quant à moi, je ne suis une commère qui passe son temps à regarder tout ce qui se passe dans la maison pour ensuite en discuter et critiquer tout le monde mais je dois avouer que ma mission m'avait amusée. En partie parce qu'elle était avec Sarah, c'est vrai, j'ai depuis notre rencontre à l'hôtel toujours été assez proche d'elle et puis soyons réaliste avec tout ce qui se passait dans la maison, on avait de quoi critiquer. Si on y avait été un peu fort ? Surement par moment oui, mais au fond on savaient toutes les deux que c'étaient le jeu et pour certains ce n'était pas totalement faux non plus. Enfin après je ne suis pas dans leurs draps non plus pour savoir tout ce qui s'y passe, ce ne sont que des suppositions, des petites remarques. « Moi qui pensait que tout le monde se fichait de ce qu'on racontait. » Je souriais légèrement avant de remarquer cette histoire de main. Je dois avouer que j'étais surprise mais cela il avait dû le voir à ma réaction, aussi bien physique que verbal, je ne comprenais rien du tout. Bleue, enfin pas une couleur normal pour une main mais il faut dire qu'avec la nuit qui est tombé, les lumières sur le toit reste vague alors je vois mal, mais j'imagine la douleur qu'il doit ressentir. « Un peu ? » Je n'étais pas convaincu par sa réponse, ou alors il fallait craindre le jour où sa colère serait une grosse colère sous peine de voir la maison se faire démonter. Quoiqu'il en soit, je réalisais que je n'avais même pas remarquée tout ce qui se passait dans la maison alors que je n'étais qu'à deux pas. J'en déduisais également que Sarah ne lui avait pas parlé de l'histoire avec Justin, ce qui expliquait la taille de la bombe qu'il avait dû recevoir ce soir. Sans même lui demander son avis, j'avais pris sa main pour y jeter un oeil, elle n'était pas vraiment belle a voir et je me demandais si il l'avait soigné avant de monter ici. A son "non", je le regardais en soupirant légèrement, un petit sourire en coin, je crois qu'il comprendra tout seul que c'était une idée encore plus mauvaise que d'avoir fracassé un morceau de la maison. « Bref, faut la soigner, tu ne peux pas rester comme ça. Ca doit faire mal en plus, non ? »

03 septembre, &CAROLYN

Personne ne se fichait de ce que les autres racontaient, c'était bien ce qu'avait appris Clarence lors de ce séjour ici. Il se doutait même que l'essence du jeu revenait à la parole: les doutes, les confrontations, les critiques et les déclarations. C'était bien tout ça qui faisait évoluer le jeu et qui permettait à la production de bouleverser les candidats et les relations qu'ils avaient entre eux. Désormais, il comptait bien faire attention à ce que lui-même pouvait dire. Il ne tenait pas à être responsable de la déception de quelqu'un d'autre quand bien même deux autres personnes avaient réussi haut-la-main à le blesser. Carolyn et Sarah avaient toujours été très proches. Il fallait dire qu'elles se ressemblaient assez même si Carolyn semblait moins farouche. Elle avait sûrement vécu moins d'épreuves que sa camarade et ça faisait d'elle quelqu'un bien dans sa peau et de très agréable en conversation. D'ailleurs cette dernière dévia lentement vers les frasques de Clay. Jamais il n'avait pu prévoir être aussi violent dans l'aventure car si ce trait de caractère avait toujours été présent en lui, il n'avait pas eu l'intention de la dévoiler devant des millions de téléspectateurs. Ca se trouve une prochaine nomination lui serait fatal: personne n'aimait les briseurs de glaces, non ? Alors qu'il tentait de minimiser la situation, Carolyn elle ne se démontait pas. En effet, il n'y était pas allé de main morte et s'attendait déjà à être convoqué dans le confessionnal pour un remontage de bretelles d'ici demain. « C'est pas grave, mon adversaire est plus amoché que moi. » Dit-il pour la rassurer. Bien sûr l'adversaire n'était qu'un bout de verre mais il devait bien avouer qu'il aurait bien voulu avoir un visage en particulier devant lui à ce moment-là. Clarence ne faisait jamais dans la demi-mesure dans ses émotions, c'est bien la raison pour laquelle il s'entêtait à les cacher à tout le monde. La blonde prit sa main et il la laissa faire. En fait, il avait besoin d'être réconforté, qu'on prenne soin de lui mais à présent il ne savait plus à qui se vouer. Il n'avait plus confiance en personne. Espérait-elle qu'elle fasse le gros bébé ? « Non, ça ne fait pas trop mal. » Menteur. Maintenant qu'il y faisait attention, sa main irradiait un peu d'une douleur pas forte mais récurrente. Il fit alors les yeux d'enfant puis marmonna, comme boudeur: « Seulement si tu me la soignes. »

J'étais amusé de savoir que ce que je racontais avec Sarah était écoutés mais également légèrement surprise que soit Clarence, je me demandais quand ils nous avaient entendu. Pour la simple raison que nous ne l'avions fait que quelques chose et parmi ces fois-là, il y en a une où nous avions parlés juste avant de leur triangle amoureux. Je doutais que ce soit cette fois-ci sinon la déclaration sur le baiser entre Sarah et Justin n'aurais pas eu l'effet d'une bombe. En tout cas, je crois que durant cette fameuse mission tout le monde en avait pris pour son grade et vous savez quoi ? Je comprend les langues de vipères, c'était vraiment marrant, méchant mais marrant. Bref, le soucis actuel était sa main, une main blessé qui a mon avis lui faisait mal, bien plus mal qu'il ne le montrait. Et le pire en tout cela, c'est que cela ne l'avait même pas soulagé puisqu'à mon arrivée, il m'avait dit qu'il aimerait frappé quelques choses donc au final, son coup de point n'avait vraiment servi à rien, mais est-ce utile de lui préciser ? Je ne crois pas, surtout que mon soupire lui avait déjà monter que je trouvais que c'était une mauvaise idée de casser des objets. J'eue un léger sourire en coin à sa remarque, sachant que le miroir était surement mort, j’espérais bien qu'il était dans un meilleur état, le pauvre miroir n'avait même pas pu se défendre et il était maintenant mort je crois, je n'en fiche en faite, ce n'est qu'un miroir. Quoi que une minute de silence pour les personnes qui auront les cheveux en pétard le matin parce qu'ils n'ont pas eu l'idée d'utiliser le miroir d'une autre pièces. Je tenais sa main, essayant de regarder la blessure et m'assurant qu'il n'y avait pas un morceau de verre coincé à l'intérieur ou un truc douloureux dans le genre. Une fois est sure, il fallait qu'il soigne cela n'importe comment, avec de la glace ou avec de la crème, peut-être les deux, je n'ai jamais été très doué pour soigner les gens je dois dire. J'eue un sourire en coin et je le regardais. « Tu me choisi comme infirmière ? Tu es courageux, dis-moi. » Je laissais passer un bref instant avant de justifier mes phrases, je n'étais pas non plus une totale calamité dans le domaine mais surement pas la meilleure. « Ne prend pas peur, je joue juste rarement les infirmières, je suppose que tu ne meurs pas d'envie de descendre pour la soigner ? »

03 septembre, &CAROLYN

Suite à son coup de gueule dans la salle de bains, Clarence n'était revenu que pour l'annonce finale et non des moindres. Aujourd'hui ils allaient tous vivre séparés par une vitre et pour l'instant il pouvait seulement imaginer quelles autres farces de mauvais goût on allait encore leur concocter. C'était évident que les langues allaient se délier maintenant que les groupuscules étaient éclatés. Peut-être d'autres alliances allaient se former et de toute évidence le jeu venait de connaitre un tournant. D'autant plus qu'un loup avait enfin été éliminé, ce qui devait forcer les loups à revoir leur stratégie. Quoiqu'on puisse dire, tout ça allait devenir très prévenant et Clay ne pouvait pas se permettre de perdre une main dès que l'aventure se retournait contre lui. Carolyn s'inquiétait de le soigner mais ça ne le tentait pas plus que ça. Pour la dissuader, il lui proposa alors qu'elle ne devienne son infirmière. En fait il avait horreur de la vue du sang, quand c'était le sien du moins. Il n'aimait pas ce liquide chaud qui rappelait qu'il n'était qu'un homme pas si fort que ça en fin de compte. Bon et puis il fallait l'avouer, imaginer Carolyn en tenue d'infirmière c'était pas la pire des visions. Mais celle-ci ne semblait pas convaincue: elle n'était pas la meilleure des infirmières semble-t-il. Il haussa les épaules avant de dire sur un ton sérieux. « Je peux supporter que tu rates ma veine quatre cinq fois après je te promet pas que ça reste facile... » En fait il détestait les piqûres bien qu'il les supportait tant bien que mal. Mais heureusement elle n'aurait qu'à désinfecter sa main et à la bander pour la protéger, ça n'était pas la mort quand même ! Il laissait sa main dans la sienne: elle avait les mains froides et pour une fois c'était plutôt agréable pour la sienne qui chauffait sous les petites plaies. « Je descends que si tu ne descends. Je suis bien là en fait avec toi, j'ai pas envie de voir leurs têtes aux autres surtout... » Il lui adressa un sourire en guise de sincérité de ses dires. C'était surtout deux trois têtes qui pour le moment l'irritaient plus que tout mais ça devrait passer. Il le fallait...

Je ne pouvais pas le laisser comme cela avec une main dans un tel état. Déjà que cette histoire lui avait brisé le coeur, il ne fallait pas en plus qu'il souffre à cause de sa main. Une blessure à faire cicatriser, c'est déjà beaucoup de boulot, surtout celle-ci alors autant minimiser la seconde. Et soyons réaliste, pour la première douleur, je suis simplement impuissante, sauf le soutien morale mais je suis presque sur qu'il aurait préféré une personne le connaissant mieux que moi. Bref, il fallait soigner cette main et d'après Clarence j'étais la seule personne à pouvoir le faire, enfin c'était surtout une blague ou un moyen de me décourager mais je ne me démontais pas aussi facilement et puis, sauf si sa main est brisé, la soigner ne doit pas être sorcier, enfin j'espère .. on verra bien. « Je n'ai jamais été douée comme infirmière mais si je t'approche avec une seringue, promet-moi de partir en courant aussi loin que possible, ok ? » Je le regardais en essayant de retenir mon rire derrière un sourire malicieux, tout en essayant de garder mon sérieux. Parce que oui, je vous assure que si j'approche autre chose qu'un pansement, courir est conseiller, au pire, enfermer moi mais c'est cruel ça. Je fis ensuite une supposition alors qu'au fond, je savais parfaitement la réponse mais je voulais m'en assurer. Je n'allais pas le forcer à descendre en bas si il n'était pas prêt à affronter certains regards et surtout ceux de certaines personnes. Il faut dire aussi que pour le soigner, la salle de bain est souvent la meilleur pièce et je me demandais si l'histoire du miroir n'était pas trop fraîche pour retourner sur les lieux du crime. Et puis cela implique de traverser le salon et donc de voir ceux qui sont de l'autre côté. J'eue alors une idée. « Si tu veux, tu peux rester ici, je vais chercher la trousse de secours et je remonte ? » c'était une solution possible quand on y réfléchis, je lui souriais par la suite avant d'ajouter quelques mots. « C'est vrai que l'ambiance du toit est parfaite. »

03 septembre, &CAROLYN

Ils plaisantaient sur la calamité qu'était Carolyn en matière de piqûre et au-delà de la vision agréable de l'infirmière, il l'imaginait maintenant en aide-soignante sanglante et morbide. Ca avait beau l'effrayer, il n'en était pas dissuadé. Clarence était une tête dure, il n'avait pas peur de souffrir. Même si ses parents l'avaient gâté plus jeune où il n'avait manqué de rien, ils n'avaient pas oublié de lui inculquer des valeurs plus ou moins fondamentales, dont la résistance mentale. Malgré tout, il était en train de démontrer tout le contraire... Carolyn aussi le trouvait-elle trop faible de se laisser aller à ses émotions ? Elle laissait suggérer qu'il n'avait pas si envie de ça de rejoindre les autres et il ne put s'empêcher d'acquiescer. Elle avait tout compris. Même s'il fallait mieux prévenir que guérir en soignant sa main, il ne souhaitait pas pour autant affronter les regards curieux cette fois-ci. Rester avec elle était une bien meilleure solution. Lisait-elle dans ses pensées ? Carolyn lui proposa de descendre pour aller chercher la trousse de secours. Elle n'était pas obligée d'être aussi attentionnée et sur le coup, il se sentit coupable de faire de tels caprices. Pourtant il finit par lui répondre à mi-voix: « C'est une idée... » Clay n'avait pas envie de quitter ce toit et cette vue apaisante. Les lumières étaient encore des petits points à l'horizon qui laissait penser que jamais le monde ne s'éteignait mais il n'y avait pas de doute que la plupart était plongé dans leurs songes les plus parfaits. Si seulement ses désirs enfouis pouvaient se réaliser, sans même qu'il n'ait besoin de le souhaiter intérieurement. Rien de tout ça ne serait arrivé parce qu'il aurait eu le cran de dire ce qu'il pense. La blonde était d'accord semble-t-il sur l'atmosphère agréable du toit et il ne voulut pas gâcher ce moment pour rien au monde. « Apaise mes blessures et ensuite nous pourrons passer une after digne de ce nom ! » Il lui adressa un clin d'oeil puis remarqua la chair de poule sur les bras dénudés de Carolyn. Comme d'habitude, les femmes se faisaient toujours belles et finissaient toujours frigorifiées. L'avantage d'être un homme c'est que plus on était habillé, plus on apparaissait désirable. Il retira alors la veste de cuir qu'on lui avait affublé pour la soirée puis les posa sur les épaules de Carolyn. « C'est peut-être mieux comme ça. »

Il était certain que je n'étais pas mon père en matière de medecin, quoi que lui est-il vraiment un medecin ? Une chose est sure, il avait plus de base que moi dans ce domaine et il serait exactement quoi faire dans ce genre de situation. Je me surpris donc à avoir une petite pensée pour les parents, c'était étrange, cela faisait des années que je n'avais pas pensé à eux, ni même eux une véritable discussion avec eux d'ailleurs. Bref, on s'en fiche pour le moment, il ne fallait pas penser au medecin mais au blessé et c'était Clarence. Malgré mes quelques défauts dans ce domaine, je voulais vraiment l'aider et le soigner si nécessaire, c'était mon côté douce et empathique, il fait parfois surface. Mais le plus dur, c'est de ne pas ré-ouvrir des blessures, plus profonde. Je lui avais donc proposer d'aller chercher la trousse de secours et ainsi il n'avait alors plus qu'à m'attendre sur le toit pour que je revienne pour le soirée. « Tu découvriras que j'ai parfois des bonnes idées malgré mes cheveux blonds. » Je lui fis un sourire en coin. Le plus dur allait de casser un peu cette ambiance, j'y étais bien. Regarder la ville endormie, discutés de tout et de rien mais il fallait bien le soigner, le laisser dans un tel état était encore bien pire comme idée. En entendant sa phrase, je le regardais en souriant simplement. « Je suis curieuse de savoir qu'est-ce qu'une after digne de ce nom. » Je dois avouer que je commençais à avoir un peu froid c'était vrai mais je pensais que cela passerai inaperçu et que je pourrais simplement prendre un pull en descendant chercher la trousse mais Clarence l'avait vu et il me déposa doucement sa veste sur les épaules. « Merci, c'est gentil. » Je lui souriais puis quelques minutes plus tard, je la retirais de mes épaules. « Si on veut commencer cet after, faut peut-être que je commence par te soigner, non ? Je reviens. » Je lui offrit un clin d'oeil avant de descendre dans le salon puis dans la salle de bain qui en effet avant subi quelques dégâts, je passais alors rapidement un coup de balai, histoire d'enlever les plus gros morceaux surtout. Je m'apprêtais ensuite à remonter quand je vis une bouteille de champagne, autant l'emmener. Entendant le bip de l’ascenseur, j'attendis que les portes s'ouvrent avant de lui montrer la bouteille. « Elle était à côté de la trousse, triste et abandonné, c'était le destin. »