Mis à part tourner en rond, on ne peut pas faire grand-chose dans cette maison, dont la petitesse est égale à la beauté. Pour m’occuper rien de mieux que de préparer un repas de roi. J’allais aussi en profiter pour apprendre à cuisiner correctement, ce qui allait rajouter quelques minutes au compteur. En gros : l’activité idéale. Ca fait très femme au foyer vu comme ça, mais soit. Tomates cerise, œufs, huile et tout un tas d’ingrédients étaient là, j’en déduisais donc que je pouvais en faire quelque chose de pas mal. Trouvé. J’allais faire une salade de chef. Une poignée de minutes plus tard je disposais les ingrédients dans une assiette afin d’en faire une salade décomposée, chaque ingrédient étant posé seul dans un coin de l’assiette. Souriante je m’installais à tablée.

Cette maison aurait pu être la cause d’un quelconque abandon de ma part, je ne savais pas encore comment j’allais faire pour finir la semaine sans avoir pris le premier couteau qui me tombait sous la main pour m’allonger dessus. C’était terrible d’être enfermé dans une aussi petite maison avec huit autres personnes. Je me demandais tout à coup comment pouvaient faire les candidats des émissions comme Big Brother puisqu’on ne pouvait pas dire qu’ils bénéficiaient d’une plus grande surface. Bien décidé à me faire quelque chose à grignoter après avoir pris ma douche je débarquais donc dans la cuisine, Nancy préparait vraisemblablement une salade, je l’observais pendant quelques secondes lui demandant avec un petit sourire. « Besoin d’aide ? Je peux te faire une sauce salade pendant que tu t’occupes de la salade si tu veux ? »

J’étais à fond dans ma préparation, cette maison était tellement dénuée d’activités que j’en venais à me mettre âme et corps dans la préparation d’un plat culinaire. Les yeux fixes et déterminés on ne pouvait que deviner ma motivation. « Besoin d’aide ? Je peux te faire une sauce salade pendant que tu t’occupes de la salade si tu veux ? » Tournant furtivement la tête pour apercevoir une grande carrure blonde, je posais uen seconde fois mon regard sur Caleb, plus longtemps cette fois. « Une sauce salade ? Non merci, c’est un plat gastronomique que je suis en train de faire là. » Je lui glissais un sourire puis un regard plein de sous-entendus. Caleb était un homme on fire, autant en profiter à bon escient. « Mais si tu veux installer la table pour un diner en tête à tête je ne suis pas contre. »

Spoiler:

Je commençais sérieusement à avoir faim, il n’était pas dans mes habitudes de prendre un gros petit-déjeuner, il était même très rare que j’en prenne un tout simplement, lorsque je me levais je n’étais pas vraiment affamé, au contraire je frôlais limite l’envie de gerber, une petite heure le temps de bien être réveillé était donc nécessaire pour que je puisse avaler quelque chose sans dégoût et à présent je me sentais prêt. Nancy faisait justement à manger, bon peut-être pas pour toute la maison et surement même uniquement pour elle mais puisque j’étais là j’allais saisir l’opportunité pour lui faire prendre l’initiative de faire à manger pour deux. « Une sauce salade ? Non merci, c’est un plat gastronomique que je suis en train de faire là. » Je souriais, ma mère avant de me mettre à la porte me disait toujours la même chose, un mauvais souvenir à présent mais venant de Nancy c’était vraiment marrant. Et oui, j’avais eu de l’argent moi aussi à une époque. « Je ne suis pas fan des plats gastronomiques, il faut chercher loin les saveurs… J’aime les plats relevés ! » Je lui adressais le même regard qu’elle m’avait adressé approchant d’elle me retrouvant avec son parfum partout dans les narines, normal, elle sentait très bon et fort. « Mais si tu veux installer la table pour un diner en tête à tête je ne suis pas contre. » Je souriais une nouvelle fois sortant de l’une des portes du meuble face à nous deux assiettes et deux verres. « Un tête à tête hmm ? » Je lui adressais un petit regard coquin ne pouvant me retenir de glousser plus de quelques secondes, je m’appliquais néanmoins sur cette table y allant de ma touche personnelle en ajoutant des serviettes, deux autres verres en plus des normaux pour la bouteille de rosé qui était au frais.

Spoiler:

Monsieur aimait les plats relevés, hein. Caleb était bien gentil, même s'il fallait vraiment le cerner pour l'apprécier, mais il me semblait sérieusement manquer de délicatesse. Dans le genre dès la première rencontre il agresse la personne pour lui dire de pas faire chier et de se mettre seule pour éviter les viols, hm. Vous voyez le genre. Soit, son manque de goût pour la gastronomie résultait de ce problème de finesse; tout comme sa carrure était des plus massives. Cette carrure qui était si proche de la mienne. J'aurais pu me sentir vulnérable face à cette armoire à glace mais le petit est toujours plus malin. Et là, je me sentais plus maline. Maîtresse de la situation. Il m'obéissait et allait disposer la table; c'était assez pour que je sois fière de mon moi. « Tout à fait mon cher, un tête à tête. » Je lui glissais un sourire tandis qu'il gloussait comme une poule. Alors qu'il se dirigeait vers la table, je me tournais plus déterminée que jamais vers l'espace de travail. Il fallait que je lui sorte les épices les plus crame-gueule qui résidaient dans les placards! Je vais lui apprendre que la gastronomie ça peut avoir du goût, moi. J'ouvrais un placard au hasard; bonne pioche. Piquant au feeling l'un des bocaux je versais abondamment le tout sur la salade, et fit la même chose avec une autre épice sur les dés salakis que je versais dans le plat. Jusqu'à maintenant je n'avais jamais pensé à remixer mon plat préféré. Les dés avaient étrangement verdis... grimaçant, j'empoignais une pincée d'épice rougeâtre pour décorer l'assiette un peu plus la salade. Là, c'était parfait. Grave stylé. Fièrement je me retournais, le plat entre les mains. « Tu vas a-do-rer. » Sourire Colgate jusqu'au oreilles, je jouais de mes sourcils, comme si cette sorte d'hypnose pouvait le convaincre. Posant le plat sur le côté, je prenais place sur la chaise, face à lui. Empoignant les couverts à salade, je tendais le bras afin de caresser, de l'énorme fourchette en plastique arrondie, la joue poupine de mon rendez-vous. « Tu as très fin j'espère. » Ouais parce que là ça allait être graaaaave dément. En attendant mon visage ne résultait pas de ma pensée, j'étais plus en mode séduction power. Au risque que ce soit dégueulasse, quoi.