Il ne me manquait pas au point de me pendre, mais il me manquait. Je n'étais pas amoureuse, j'étais juste assez idiote pour sourire lorsqu'il me parlait. Oui oui, je devais avoir l'air idiote quand même, mais Caleb n'était pas là pour rire avec moi et au bout de deux jours et quelques heures, il me manquait un peu. Bon ok, un peu beaucoup. Je passais souvent devant la vitre pour l'apercevoir ne serait-ce que deux minutes, mais je ne le voyais jamais. Finalement j'attrapais le tas de feuille posé à côté de la baie vitrée et écrivit au marqueur "Caleb, 2h du mat' ce soir. Prévois du papier babe." Je fis le tour de la maison pour trouver du scotch et l'accrocha à la baie vitrée. Je ne savais pas si j'avais été assez clair dans mon message, mais il comprendrait, j'en étais sûr. Je voguais par la suite à mes occupations, me demandant tout de même comment tout ceci allait se passer. Puis au soir, devant mon reflet dans le miroir de la salle de bain, je me demandais si je devais porter quelques choses de précis ou non. J'hésitais fortement à mettre une robe, même si ce n'était pas à l'aise, je voulais simplement être jolie et puis ... Oh et puis non ! Je ne vois pas pourquoi je ferais autant d'effort pour lui ... Ok il était mignon, drôle, intelligent et cool, mais bon ... En fait je ne savais plus trop quoi penser, je ne voulais tout simplement pas tomber amoureuse, car ça ne m'était jamais arrivé et j'avais peur de faire n'importe quoi. Et puis, peut être même que Caleb me prenait comme un coup d'un soir. C'était pareil pour moi au début, sauf qu'au lieu de vouloir coucher avec lui qu'une seule fois comme avec tout les autres partenaire que j'ai eu, lui j'avais envie de recommencer encore et encore et surtout de passer plus de temps avec lui. Finalement, à force de trop réfléchir j'étais en retard d'un quart d'heure, j'espérais qu'il avait attendu. Je me rendis dans le salon et un énorme sourire se dessina sur mes lèvres lorsque je l'aperçus. Je tira la feuille accrochée sur la baie vitrée et écrivit sur une autre." C'est chiant cette vitre entre nous, comment on va faire pour se faire l'amour sauvagement". Pour une fois, je trouvais mes blagues lourdes, je n'avais pas du tout envie de plaisanter, j'avais envie d'être un peu moins porté sur le sexe et parler un peu plus de nous.

Depuis la première minute où j’avais mis les pieds dans cette seconde maison isolée et tellement plus petite que celle que nous avions pour le reste de l’aventure je ne me sentais plus très à l’aise dans l’émission, mes amis n’étaient pas avec moi sauf Nancy bien sûr, Carolyn, Sahara étaient des personnes qui faisaient de mon quotidien dans cette aventure une totale réussite, il y avait aussi Berlioz mais c’était tout un autre genre de relation que j’entretenais avec elle, je me rappelais encore tout à fait de chacun des détails de notre matinée dans la douche, le fait de m’imaginer la sensation que j’avais ressenti lorsqu’elle avait posé ses mains sur mon corps me dérobait d’énormes frissons et j’avais envie de faire un peu plus connaissance avec elle maintenant, pas que ce n’était pas le cas jusqu’à maintenant détrompez-vous mais le sexe nous avait rapproché, je désirais qu’elle m’en apprenne plus à son sujet même si j’étais tout à fait conscient que c’était une pente glissante, si elle me demandait de lui en dire plus sur moi j’étais dans la merde, je ne voulais pas lui dire que j’étais un clochard ni plus ni moins, je serais trop mal à l’aise après puisque j’en avais honte. Dans ce jeu je m’étais totalement réinventé ou presque, personne ne me demandait qui j’étais de manière plus approfondie, il y avait seulement Sahara avec qui j’avais été suffisamment à l’aise pour me confier sur mon statut. Ce matin j’étais brièvement passé par la vitre pour rejoindre la salle de bain et je m’étais retrouvé avec un papier qui m’était adressé de la part de Berlioz. Toute la journée j’avais pensé à ce moment-là et après une discussion dans la chambre en sous-vêtements avec les autres candidats je m’étais discrètement échappé, toujours vêtu d’un boxer, comme quoi nous étions toujours en petites tenues au moment de nous rejoindre. Débarquant devant la vitre j’attendais sagement qu’elle débarque, lorsque j’apercevais sa silhouette mon sourire s’illuminait, je prenais une feuille écrivant avec un marqueur. « Non, hélas mais tu vas prendre cher quand je reviendrais dimanche… Promis ! » Je souriais amusé, je ne savais pas vraiment ce qu’il y aurait dimanche en réalité.

J'étais contente de voir que Caleb avait décidé de se rendre devant la baie vitrée comme je lui avais gentiment demandé. Il était en sous-vêtement, se qui me fit sourire. Comme d'habitude, il était toujours vêtu le moins possible. Je ne me rappelais pas l'avoir vu un jour avec ses vêtements. Je lui parla de sexe encore une fois comme d'habitude et il me répondit que ce n'était pas grave, on se retrouverait dimanche pour ça. Cette fois-ci on pouvait lire sur mon visage que j'étais plus préoccupé qu'amusé. Je pris la peine de baisser la tête pour pouvoir reprendre une feuille de papier et écrivit : "Si on revient dimanche. Je n'ai aucune envie de sortir dimanche ... Et je ne veux pas que tu sors non plus." j'accompagnais mes dires d'un petit dessin d'un bonhomme qui rougissait. Bon je dessinais comme une gosse d'une dizaine d'années, mais on pouvait reconnaître mon dessin. Puis remettant une mèche derrière mon oreille, trouvant la maison d'un coup sinistrement silencieuse, je repris mon écriture. "On a jamais vraiment parlé de nous. Qu'est ce que tu fais dans la vie Calebouné ?" lui demandais-je, collant une nouvelle fois le papier contre la vitre pour lui pouvoir le lire avant de le reposer et d'attendre sa réponse.

Je plaisantais sur notre dernière relation sexuelle lui garantissant à tort qu’il y aurait peut-être une nouvelle nuit entre nous dimanche, je plaisantais même si on ne pouvait jamais dire jamais, encore plus dans une émission comme celle-là, il était difficile de ne pas avoir besoin d’un peu de réconfort dans cette aventure, un simple câlin de temps en temps ou même une petite partie de jambes en l’air, pour le moment les autres étaient calmes mais d’ici à quelques semaines j’étais persuadé que j’allais finalement être l’un des candidats qui couchait le moins. J’étais habitué à l’abstinence, avant Berlioz je n’avais pas eu une relation sexuelle depuis six mois, date à laquelle je m’étais retrouvé à la rue. « Si on revient dimanche. Je n'ai aucune envie de sortir dimanche ... Et je ne veux pas que tu sors non plus. » Je souriais amusé et touché à la fois par le fait qu’elle ne soit pas trop pour que je fasse mes valises dimanche. Je prenais un morceau de papier me doutant que l’on pouvait parler si nous montions le volume sonore en parlant fort mais avec l’heure tardive c’était un coup à ce que je sois pendu sur la place publique par mes huit camarades. « Moi non plus je ne veux pas que tu sois éliminée. » Je lui adressais une petite moue boudeuse. « On a jamais vraiment parlé de nous. Qu'est ce que tu fais dans la vie Calebouné ? » J’étais gêné et ça devait se voir sur mon visage. « Je ne travaille pas vraiment… Je n’ai seulement qu’un petit emploi dans un bar, pendant trois ou quatre heures par semaine... Et toi ? »

Le fait qu'on soit tous nominé ne me rassurait pas des masses. Je n'avais jamais été encore nominé, c'était la toute première fois que j'allais passer par la case du SAS et j'avais vraiment peur que le public ne m'aime pas tant que ça et que mes petites galipettes avec Caleb n'avait pas été digérés. Malgré tout, si je devais sortir, je sortirais la tête haute, car j'étais resté la même que j'étais à l'extérieur. Je m'en fichais complètement si les gens ne m'aimaient pas, la seule chose qui me faisait peur c'était de sortir du jeu aussi vite. Je voulais au moins revenir de mon premier SAS. Un tendre sourire se dessina sur mes lèvres lorsqu'il me confiait que lui non plus ne voulait pas que je sois éliminé dimanche. Je lui envoya un bisou avec ma main pour le remercier, rigolant un court instant alors qu'on se mit à parler tout deux de notre vie à l'extérieur du jeu. Lorsque je lui demanda ce qui faisait dans la vie, je sentis sa gêne. Il y avait beau avoir cette vitre qui nous séparé, je savais parfaitement reconnaître sur son visage une certaine gêne que je n'avais jamais vu se dessiner sur sa figure. " Je suis serveuse en boîte de nuit pour payer mes études en droit." écrivis-je en faisant une moue dubitative. Oui, parce que c'était pas une passion, ni l'un, ni l'autre. Moi, ce que je voulais c'est devenir danseuse. Malgré tout, je retenais la tête de Caleb. "Tu fais quoi en dehors de ton travail, parce que tu bosses pas beaucoup." voilà le message que contenait la nouvelle feuille.