La dernière fois que nous nous étions vues, nous avions discuté une bonne partie de la nuit en regardant les étoiles et en mangeant tout ce qui se trouvait à moins d’un mètre de nous. Cette soirée m’avait beaucoup plut, c’est pourquoi nous avons décider d’en refaire une, au même endroit, mais dans un contexte tout autre. Cette fois c’était un jeu, un jeu pour nous connaître. Sur des petits morceaux de papier nous avions écrits des questions sur tout et n’importe quoi, je crois que pour le n’importe quoi, c’est surtout moi. J’ai écrit des tas de questions farfelues et pas réellement sérieuses. Je piochais la première : une question de Dora. Je n’eus même pas le temps de lire qu’elle m’arracha le papier des mains pour lire. Mon plat préféré, je n’en ai absolument aucune idée, enfin si, mais ce n’est pas vraiment un plat « des macarons » dis-je instinctivement. C’est la première chose qui m’est venu à l’esprit, des macarons, j’adore ça ! A son tour de piocher à présent, elle ne perdit pas de temps ! Encore une de ses questions, mais cette fois c’est à elle de répondre, je me demande si ma question avec l’éléphant rose va sortir bientôt. Elle répondit à la question, le candidat qu’elle choisirait pour se caser serait donc Caleb, choix intéressant, je dois bien l’avouer. Elle me retourna ensuite la question. Comment lui dire ? Je ne sais plus où mettre mes mains, je les tortille dans tous les sens, que faire ? Finalement je finis par lâcher « pareil » quelque part ça soulage. En fait, depuis que Clay m’a fait comprendre qu’il n’était pas réellement intéressé par moi, je me suis intéressée à d’autres hommes à qui je n’avais pas encore parlé et Caleb m’a parut tout ce qu’il y a de plus sympathique. On dirait que je suis désespérée à chercher un mec en les passant tous en revue, mais bon il faut bien s’amuser un peu et puis il n’y a pas grand chose à faire dans ce jeu.

Elle commençait à s’énerver. Nan mais qu’est-ce qui lui prends ? On avait dit qu’on était honnête, je l’ai été et voilà ce que je me prends dans la gueule maintenant. Il est hors de question que je reste là sans rien faire, elle veut jouer, on va jouer, il n’y a pas de problèmes. Elle veut m’attaquer et me faire mal, je suis sensible, mais quand je suis en mode guerrière, rien ne peut m’arrêter. Elle se prend pour qui à prendre des airs comme ça, comme-ci c’était Cléopâtre et moi une pauvre servante misérable. Bon c’est vrai que je le suis certainement, l’image que j’ai de moi est guère plus flatteuse que ce qu’elle pense de moi en ce moment mais qu’importe, c’est le moment d’être un peu narcissique, même si je ne le suis absolument pas. « si je n’étais pas une réelle concurrence pour toi tu ne t’énerverais pas autant, tu as peur de moi, tu as peur que je te pique ton bout de viande, car je présume que tu ne vois pas Caleb autrement. Laquelle de nous est plus pitoyable ? Certainement pas moi. » dis-je à moitié calme, lui plantant un regard de guerrière dans les yeux.

Je crois que je vais finir par lui exploser ma bière dans la gueule, elle mériterait bien de voir ses idées remises en place. Je ne suis pas violente, non, mais il ne faut pas m’énerver. Je suis du genre grande gueule, elle aussi apparemment mais elle s’attaque à des choses qu’elle ne connaît et aux choses auxquelles je ne m’attaquerais pas par simple respect. Elle me critique sur mon physique mais elle ne sait pas que je ne suis pas un sac d’os par choix mais que je suis ainsi, surtout que je ne pense pas être anorexique. Je mange comme quatre, pourtant je ne prends pas de poids, c’est sans doute du au fait que je fais pas mal de sport. Enfin, je la laissais terminer son monologue qui me donnait à la fois envie de vomir et d’éclater de rire. Mieux vaut prendre ça au second degré, je ne compte pas me laisser avoir par elle. « si tu préfères te considérer comme une prostituée plutôt que comme une cendrillon ou une belle au bois dormant, c’est ton problème ! Je pense être un peu plus romantique que toi, et plus humaine aussi. J’ai des sentiments moi, contrairement à toi ! De toute façon je ne sais même pas pourquoi je te parle alors que j’ai juste envie de te mettre une baffe histoire de te remettre les idées en place ! »

ça va dégénérer si ça continue comme ça. Il vaut mieux que je me casse avant qu’il y ait des morts. Pourquoi est-ce que je ne suis pas robin des bois ? J’aurais sorti mon arc et mes flèches et je lui aurais tiré une flèche en plein cœur, pour le plus grand plaisir des villageois qui m’applaudiraient Elle est méchante, je serais en quelque sorte une justicière des temps modernes si je la tuais. Mais bon ne parlons pas me meurtre, je suis filmé et si ça va trop loin la sécurité interviendra et je serais exclu du jeu. C’est alors qu’elle secoue sa bouteille et me la verse sur le visage, dans d’autres circonstances on aurait dit une scène d’un porno lesbien. Elle ne perd rien pour attendre, après avoir lâchée la bouteille sur le sol, qui éclate en de nombreux morceaux, elle se lève et s’avance vers moi. Que je la gifle ? Hors de question, je n’ai envie de le faire mais je ne le ferais pas, je n’ai pas envie d’être violente. Je me lève et j’attrape à contre cœur une poignée de chips et autres gâteaux apéritifs, je sais que ce n’est pas bien de jouer avec la nourriture, mais là je ne joue pas. J’éclate alors la nourriture en de tout petits morceaux avant de lui verser le contenu de ma main sur les cheveux. Bonne chance pour nettoyer ça. J’empoigne alors ma bière, et verse ce que je n’ai pas bu sur ma tête, quel agréable mélange de nourriture nous avons là, ce n’est qu’un tas d’ordure en fait ! « va en enfer ! » dis-je avant de tourner les talons et de m’en aller.