Vous voyez, ce moment où vous essayez de dormir, genre, depuis plus d’une heure, mais que vous n’y parvenez pas à cause du type qui a décidé de squatter votre lit depuis le début du jeu mais qui, en plus, ronfle ? Ouais, autant dire, c’est horrible comme situation. J’ai bien tenté de le pousser un peu, enfin, un peu tout et n’importe quoi pour dire vrai, mais bien entendu, rien ne marche. Je crois que je vais arrêter de dormir avec lui, en fait, genre, monsieur squatte mon lit et je vais devoir quitter mon lit tsais. Alors bon. Je suis lâche et faible et j’abdique. Je lui laisse mon lit. Voilà. Je me lève, donc, et je quitte la chambre luxure (je pioncerai bien dans le lit d’origine de Graham, mais y’a du bordeeeeel et c’est pas cool) et puis, un peu au hasard, en fait, j’entre dans la chambre Envy. Et puis là, discrètement (je vous assure, je sais être discrète, et j’ai pas envie qu’on me jarte de la chambre sous prétexte que j’empêche le sommeil de certains hein) je me faufile dans un lit. Déjà occupé, bien entendu. Vous croyez quoi. Quitte à faire comme chez soi, ma main parcourt le haut du torse du candidat, Caleb. « Ne me dis pas que tu dors hein ! » que je murmure vers son oreille.

La nuit, le moment dans une aventure comme The Werewolf Game pendant lequel tout le monde faisait une petite pause au niveau du jeu le temps de savourer un repos bien mérité histoire d’attaquer au taquet la journée suivante. En temps normal je n’étais déjà pas un énorme dormeur, il me suffisait d’avoir fermé l’œil pendant quatre petites heures pour avoir la pêche, j’avais déjà fait deux jours sans dormir avec une amie et nous avions fait un marathon d’une série que nous adorions tous les deux à cette époque. Cette époque était lointaine puisque je n’avais pas encore été viré de chez ma mère, sept mois minimum quoi. Bref, il était quelque chose comme une heure du matin et je n’étais pas réellement fatigué. Tous les habitants avaient déjà rejoint leurs dépendances respectives et je comptais faire de même, après avoir pris quelques secondes pour me déshabiller je m’étais glissé dans mon lit, la porte s’était ouverte quelques minutes à peine après mon arrivée et je sentais quelqu’un qui me rejoignait dans mon lit. Une main sur mon torse, ça n’était définitivement pas mon partenaire habituel. « Ne me dis pas que tu dors hein ! » Je souriais amusé lui adressant un petit regard coquin malgré l’obscurité. « Non… Par contre je te préviens… Je suis nu sous cette couette ! » J’étais en boxer mais c’était avant tout pour voir sa réaction.

Comme quoi, je commence à me dire que j’aurai du passer toutes mes nuits avec Caleb plutôt qu’avec Graham qui ne fait que ronfler, et ronfler, et encore ronfler, vous voyez ? Lui, il me semble bien plus distrayant. Déjà, il commence bien, puisqu’il ne dort pas non plus. Ce serait bête de le réveiller, vous voyez, ou pire, de ne pas réussir à le réveiller. Un sourire se trace sur mon visage. Nu ? Intéressant. Je serais tentée de vérifier ça par moi-même, vous voyez. Mais je m’abstiens. Un peu de tenu, comme diraient certaines personnes. Après qu’on me prenne pour je-ne-sais-quel-genre-de-fille-incapable-de-se-tenir-correctement-cinq-minutes. Hm. Personnellement, non, je ne suis pas venue nue dans son lit. Faut pas croire, ça n’arrive (presque) jamais le trip où une fille à poil débarque dans le lit de quelqu’un. Je suis en débardeur, tout ce qu’il y a de plus simple, vous voyez, et en petite culotte. « Faudrait-il que je fasse de même pour qu’on soit à égalité ? » Un léger rire, et puis, ma main qui n’a pas bougée de son torse.

Ce soir je n’avais pas forcément en tête de passer une nuit fort agréable avec quelqu’un d’autre, malgré le fait que je n’avais pas eu la moindre petite relation sexuelle depuis six mois je savais encore me tenir même si l’envie d’avoir un échange avec quelqu’un d’autre me titillait petit à petit, je n’étais pas habitué à l’abstinence et ici il y avait tellement de belles personnes qu’il m’était presque impossible de me retenir d’avoir des pensées coquines pour l’une d’elles. Scampi était décidée à me rejoindre ce soir, peut-être qu’elle ne savait pas à la base que c’était moi qui occupait ce lit mais à présent elle s’en doutait, nous avions fait connaissance entre deux pas dans la maison hantée que nous avions vite désertée. Pas qu’elle soit excessivement effrayante mais il y avait tout de même pas mal de bruits suspects qui ne m’avaient pas vraiment mis en confiance. « Faudrait-il que je fasse de même pour qu’on soit à égalité ? » Je gloussais laissant glisser ma main contre la main de Scampi que je caressais presque sensuellement. « Ca dépend si tu veux que je m’occupe de t’arracher tes vêtements ou pas… »

désolée du petit caca en boîte.

Je me mordille la lèvre, me retenant de rire, en fait (ce serait bête de réveiller toute la chambre, vous voyez) lorsque Caleb me parle d’arracher mes vêtements. « Sérieux ? » parce que, sachez-le bien, à la base, je ne suis pas venue dans son lit avec une idée mal placée dans le crâne. Enfin. Je sais que c’est tout de même un peu douteux, tout ça, la situation, mais, je ne crois pas, en tout cas, que je suis venue pour ça. Dans ce cas-là, je devrais sans doute enlever ma main de son torse, j’imagine, pour enlever tout potentiel mal entendu. Je devrais. Mais non. D’autant plus que maintenant, sa main, à lui, est sur la mienne. A vrai dire, je ne sais pas s’il est sérieux, lui, ou s’il ne s’agit que des paroles « comme ça », comme depuis que je me suis immiscée dans son lit, vous voyez. « Chiche ? » que je lance, alors. Oh, on verra bien s’il est sérieux ou non, comme ça.

Le fait que Scampi se soit ramenée dans mon lit alors qu’elle n’était même pas dans sa chambre n’avait eu aucun effet sexuel sur moi, même si j’étais clairement en manque depuis six mois je n’étais pas prêt à lui faire l’amour comme ça, non mais j’étais néanmoins capable de plaisanter dessus. Je n’hésitais pas à lui dire à moitié sérieux que si elle désirait être au même stade que moi je pouvais lui arracher ses vêtements. Une idée tentante au fond. « Sérieux ? » Je souriais amusé ma main contre la sienne glissant jusqu’au début de son bras et revenant, je lui caressais la main tranquillement. « Qui sait… » Je prenais un plaisir non dissimulé à laisser planer le doute. « Chiche ? » Est-ce qu’elle me provoquait ? Je n’étais pas forcément dans l’optique de lui faire l’amour mais ça pouvait très vite changer. « Chiche ! »