Woaw ! 13 heures ! Bon, j'ai l'habitude de me lever tard mais le lendemain du prime on tous dead ! Truc de ouf ! Je me réveillai, doucement mais surement, dans mon lit. Je regardai la place à côté de moi mais, il n'y avait personne. Jenna s'en était allée lors du prime. Je commençais tout juste à bien l'aimer. Mais elle n'était plus là, il ne restait plus que sa bouteille d'eau qui était vide. Je souris en la voyant, me rappelant de notre petite bataille d'eau. Puis, d'un faible geste, j'attrapai une cigarette pour fumer en tout tranquillité. Décidément, le jeu c'est plus dur que ce que je pensais. Certes, ce n'était pas comme si j'avais perdue une grande amie mais, je ressentais de la frustration car je commençais à peine à connaitre cette personne qui m'avait l'air forte sympathique. Je finis ma cigarette et me levai. Je m'habillai vite fait, remettant les mêmes habits que hier, pour me rendre sur le toit. Là-haut on est bien, on est tranquille et personne nous fait chié. Et puis, les ronflements de Graham commençaient grave à me bander. Je pris l'ascenseur et, une fois sur le toit, je m'assis pour m'allumer une seconde cigarette. Voilà, ici j'étais pépère, zen, posé. Mais un bruit se fit entendre. Quelqu'un venait sur le toit. Décidément on est jamais tranquille, ici ! C'était la rousse, Scampi. Je la regardais d'un coin de l'oeil tout en fumant ma cigarette. « Comment tu vas, la rousse ? Bien dormi ? » Et je ne ferais pas de jeu de mots sur le fait qu'elle n'avait pas le vocabulaire d'un dictionnaire Larousse ! Ah ah, très drôle ! Rousse pour qui, j'avais perdu de l'estime lors du prime où elle avait laissé Caesar se morfondre tout seul. Elle traitait son équipe de lâche mais, au fond, la lâcheuse c'était elle.

Graham, il est gentil, il est mignon, mais il est pas discret du tout, encore plus quand vous dormez dans le même lit que lui. Ce qui explique pourquoi je suis réveillée depuis neuf heures au lieu de midi. Je pense. L’ennui, c’est que la moitié des candidats semblent être à moitié endormi à neuf heures, tsais. Genre, ils se lèvent tous à quatorze heures après un prime, jamais de la vie. C’est la seule explication que je vois. Soit. Je traîne, je file au toit vers les treize heures. Et puis, là, je vois que quelqu’un est déjà installé, genre, tranquille. Huuum. Tant mieux, finalement. Je ne suis pas particulièrement fan de mes moments solitudes, vous voyez. J’ai passé suffisamment de temps seule chez moi, pour toute ma vie entière, je crois. Je m’approche de lui, et m’installe à côté. Dieu merci, il n’est pas « trop » près du bord. Genre, là, je flippe pas, malgré mon vertige, parce qu’en théorie, je crains rien. Sauf si Justin se révèle être finalement mentalement dérangé et qu’il décide de me jeter du haut du toit. Mais j’en doute. Donc, ça va. « Oui oui oui. Et toi ? » Justin fume. Vous savez, je crois que le plus dangereux, en venant dans une télé-réalité comme ça, c’est les clopes. Je vous assure. Avant, j’avais quasi arrêté de fumé. Je vous assure. Et là, ça a changé. Je vous assure, encore une fois. « Diiiiiiiiis ? T’en as une pour moi ? »

Un flash me vint. C'est alors que je me rappelai de la scène dans l'ascenseur où Scampi me disait avoir le vertige. En effet, elle n'avait pas l'air rassurée. « Oui oui oui. Et toi ? » Je la regardais s'asseoir à côté de moi, peu confiante. « Ouais, tranquille. » Dis-je, avant de tirer une nouvelle taffe. « Diiiiiiiiis ? T’en as une pour moi ? » Je la regardais, en levant un sourcil. « T'es venu pour me taxer mes clopes ou quoi ? » Bon de toute façon, ce n'est pas grave je suis généreux. Et puis, il fallait vraimment que j'arrête de fumer ! Je sortis mon paquet de cigarettes de ma poche et le fit glisser jusqu'à elle. « Prends-en deux. Ca t'évitera de redemander. » Dis-je, tout en fumant. « Bon, dis, il s'est passé quoi avec Caesar là ? » Il fallait que je sache parce que là, c'était parti en couille sans que je ne comprenne trop pourquoi. Caesar était parti s'isoler parce que tout le monde lui mettait sur la gueule, Scampi rigolait... Bref, fallait que je comprenne là. Je continuais de fumer en attendant sa réponse. Je regardais devant moi, le paysage était plutôt sympa. Cela me faisait penser que je n'avais pas encore fait un tour dans la forêt, tiens !

Pour taxer ses clopes ? Hhmm. Je ris un peu. C’est vrai que c’est sans doute l’impression que je dois faire. Mais non, je vous assure, c’est … secondaire, ses cigarettes. Enfin, s’il pense ça hein, tant pis, même si c’est faux. Il me donne même deux cigarettes. Adorable ce garçon, je vous assure. « Merci ! Et, hm, du feu ? » je ne sais pas encore gratter deux cailloux pour faire une flamme, donc j’aurai bien besoin d’un briquet. Et là, il me parle de Caesar. Hhm. Je reste silencieuse un petit moment, réfléchissant ce que je dois lui répondre. Ou ce que je peux y répondre, tout simplement. Oh, pourquoi faut-il parler de ça ? « Je ne sais pas. » Vrai. Enfin, je pense. C’est confus, dans ma tête, vous voyez ? « Enfin. J’avais pas prévu tout ça. » qu’il aille aussi mal pour ça, vous comprenez. « Et toi, il se passe quoi avec Sarah ? » je crois que c’est elle, la fille de la soirée-là. A vrai dire, je dis ça pour changer de sujet. Mais bon.

« Merci ! Et, hm, du feu ? » Ah oui, quel con ! Même s'il était tentant de la voir gratter des caillous pour faire du feu, je sortis le briquet de ma poche et le lui lançai. « Je ne sais pas. » Me dit-elle au sujet de Caesar. « Enfin. J’avais pas prévu tout ça. » Peut-être que nous nous étions tous trop vite emportés. Y compris moi-même. Je n'avais était doux envers Scampi pour le coup. Mais comprenez, cela m'avait révolté de voir Caesar dans cet état alors que Scampi avait l'air de s'en battre les couilles. Oui parce que blague à part, je ne suis pas convaincu qu'elle n'en aie pas ! Ah, ah c'est très drôle, on applaudit ! Voilà, c'était la super blague de Justin ! « Et toi, il se passe quoi avec Sarah ? » Quel beau changement de sujet ! je tirai une taffe sur ma cigarette. « A vrai dire, je n'en sais rien... » Tout était confus dans ma tête. Ce que je ressentais envers Sarah ? Je ne le savais même pas moi-même.

Forcément, avec un briquet, c’est genre vachement plus facile et pratique que sans rien. J’aurai bien essayé d’allumer la cigarette par la pensée, vous voyez, mais c’est ce genre de truc qui ne marche que dans les films, malheureusement. Je le rattrape et allume donc la sèche. Je change discrètement (ouais, bon, plus ou moins discrètement) de sujet tandis que je tire une première taffe. Et il n’en sait rien non plus. Visiblement, nous ne savons pas grand-chose tous les deux. Ce qui est génial, pour avoir une non-conversation, vous voyez. Hm. Soit. Je joue avec le briquet de Justin, le fait tourner entre mes doigts, tout ça. Genre, ninja, vous voyez. Un peu nerveusement, parce que je me dis que si je quitte le jeu cette semaine, ce serait carrément nul, parce que je n’ai pas fait grand-chose d’intéressant jusqu’à présent. Jusqu’à ce que le drame arrive. Sous mes yeux innocents (ou presque) , je ne sais comment, j’envoie le briquet plus loin. Et puis, il rebondie contre un machin. Et glisse. Et tombe du toit. Les yeux arrondis, genre, je suis choquée de mes propres capacités, je me retourne vers Justin. « Je suis… vraiment désolée. » mais avouez que c’est un truc de dingue. « Je suis prête à faire absolument tout et n’importe quoi pour me faire pardonner, je te jure, c’était pas volontaire, j’avais rien contre ton briquet personnellement, il m’avait même l’air très sympathique. » Ouais, un briquet sympathique, tout à fait.

Nous ne disions plus rien et je continuais de fumer ma cigarette. Scampi s'amusait avec mon briquet. Mais, ce dernier lui échappa des mains et termina sa course en bas. Je le regardai tomber en levant un sourcil. La meuf n'est pas douée à ce point-la ? Ah ouais ? comme quoi on peut avoir des ressemblances ! « Je suis… vraiment désolée. » Je regardais toujours le briquet qui s'était écrasé en bas. On pouvait le voir, explosé en mille morceaux. « Je suis prête à faire absolument tout et n’importe quoi pour me faire pardonner, je te jure, c’était pas volontaire, j’avais rien contre ton briquet personnellement, il m’avait même l’air très sympathique. » Mon attention s'arrêta à "tout et n'importe quoi". Je levais le deuxième sourcil et souris. « J'accepte tes excuses si... tu t'fou à poil. » Dis-je, en faisant semblant de me prendre au sérieux.