Depuis le début des castings il y avait une personne avec qui je m’entendais super bien, Sahara. Elle était la première candidate avec qui j’avais sympathisé à l’hôtel pendant les présélections et depuis, même si une certaine différence d’âge faisait que nous n’avions pas forcément le même style de vie j’appréciais de la solliciter pour passer du temps ensemble. Cette semaine je ne dérogeais pas à la règle, j’avais mis du temps à définir ce que nous pourrions faire mais finalement j’avais trouvé l’idée du siècle, enfin… Pas vraiment puisque j’avais envie d’explorer les égouts, j’avais entendu dire qu’on y retrouvait toutes sortes de choses, des objets, des animaux sauvages et même si rien ne m’intéressait réellement j’étais plutôt curieux de constater par moi-même s’il y avait vraiment des trucs hors du commun dans les égouts. Bien sûr j’avais immédiatement pensé à ma camarade qui, après dix minutes de recherches intensives dans la maison avait enfin montré le bout de son nez. « Hey toi… Ça te dit une petite virée dans les égouts ? » Okay, vive la demande pourrie mais mon beau regard bleuté ferait toute la différence.

J’aimais prendre du temps pour être avec Sahara, elle était très gentille et puisque nous avions fait connaissance avant le début de l’aventure officiellement je me sentais beaucoup plus proche d’elle. Et puis, sa mentalité me plaisait énormément en plus de son physique qui était plus qu’agréable à regarder, ne croyez pas que je me rinçais l’œil en permanence lorsqu’elle était avec moi, je profitais simplement des bonnes choses de la vie et personne ne pouvait m’en blâmer, de toute manière elle ne devait même pas s’en rendre compte, j’étais discret pour ce genre de choses et puis, j’étais trop jeune pour elle, elle n’avait pas une tête à être cougar même si je trouvais ça très excitant parfois. J’arrivais comme une fleur avec une proposition qui était fortement indécente. « J'vais pas te mentir Caleb, j'ai déjà entendu plus romantique comme demande. » Je souriais amusé venant m’appuyer contre le plan de travail face à elle. « Je sais mais que veux-tu… J’ai envie d’être original, de frapper fort pour que tu sois marquée comme au fer rouge par cette journée avec moi tu vois ? C’est tellement mieux qu’une rose rouge avec un vieux message pourri dessus. » Je souriais amusé espérant quand même qu’elle accepterait ma proposition, ça pouvait être marrant. « Mais j'accepte » Mon sourire s’agrandissait, j’étais bien content qu’elle soit partante pour un truc aussi délirant. « Mais tu penses qu'on reste habillés comme ça pour ce genre de visite ? » Bonne question, j’allais peut-être laisser mon débardeur blanc au dressing pour mettre quelque chose de moins salissant. « On passe au dressing avant d’y aller ? » Sans plus attendre nous prenions la route du dressing, je m’arrêtais à quelques mètres à peine d’elle n’en profitant pas pour me rincer l’œil. Je retirais mon t-shirt ainsi que mon pantalon me retrouvant en boxer, j’enfilais tranquillement un bas de survêt que j’accompagnais d’un petit t-shirt noir et d’une bonne paire de baskets.

Dans cette aventure je me méfiais de toute le monde, c’était peut-être le principe du jeu qui faisait cela ou le fait que je ne perdais pas de vue que tout le monde était là pour se rendre jusqu’à la finale et remporter le titre du premier gagnant de The Werewolf Game. Oui, je devais me battre contre mes sentiments amicaux qui naissaient pour la plupart des candidats, j’avais déjà été nominé une fois et je ne perdais pas de vue le fait que tout le monde allait faire en sorte de me la mettre à l’envers à un certain moment. Je n’étais pas comme ça personnellement, j’avais peut-être fait le beau pendant le casting mais j’étais loyal, une fois lié d’amitié avec quelqu’un je faisais mon maximum pour faire que cette personne soit avantagée. Bien sûr si je n’avais pas le choix, entre mettre un terme à mon aventure et celle de cette personne je me sauverais, n’oublions pas que j’étais peut-être l’un de ceux qui avait la plus grande vie de merde, vivre dans la rue était difficile et j’avais plus peur qu’autre chose d’y remettre les pieds dès ma sortie du SAS. Sahara était l’une des filles qui, aujourd’hui prenait de l’importance pour moi, notre relation était en constante évolution et j’avais confiance en elle, fait suffisamment rare pour qu’on le signal. Physiquement elle était parfaitement mon type de femmes, certes il y avait une différence d’âge mais ça ne me gênait pas pour dire vrai, dans cette aventure je n’imaginais cependant pas avoir la chance de me trouver quelqu’un. Je n’avais pas eu une seule relation physique ou amoureuse depuis six mois et autant vous dire qu’ici j’étais tenté en permanence, je ne pouvais tout simplement pas dire non à un joli candidat qu’il soit une fille ou un garçon d’ailleurs. Si je trouvais quelqu’un je serais fidèle bien sûr mais je n’y croyais pas trop, je ne tombais pas facilement amoureux. « C'est bon, j'suis marquée à vie là. C'est la proposition la plus originale que l'on m'ai faite dans ma vie. David se contentait d'une fleur lui. Ou d'un restau de temps en temps. » Je souriais entourant la petite blonde de mon bras. « David était has-been. Tu as besoin d’un petit jeune qui a des idées folles pour te sentir vivante ma belle ! » Lorsque j’appréciais quelqu’un je donnais facilement des petits surnoms. Me rendant au dressing je n’avais pas jeté un regard sur Sahara, trop respectueux pour me rincer l’œil d’une manière aussi dégueulasse, j’avais remarqué son regard au moment d’enfiler mon bas de survêt et j’appréciais le fait qu’elle me regarde, ça n’était pas déplaisant après tout. « J'suis prête, on y va ? » En une dizaine de minutes nous nous retrouvions devant l’une des entrées des égouts, je souriais amusé en sentant déjà l’horrible odeur qui me rappelait ma vie avant l’émission. « Cette horrible odeur me ramène dans ma vie c’est un truc de fou… » Personne ne savait rien de mon passé dans cette maison.

S’il y avait bien une chose que j’avais apprise sur cette aventure c’est qu’il ne fallait jamais sous-estimer le fait qu’un jeu en plus d’être une télé réalité d’enfermement rendait vraiment facilement proche des autres candidats. Certes ils n’étaient pas encore tous devenus mes meilleurs amis et je craignais qu’avant la fin du jeu nous nous soyons tous étripés mais malgré tout je savais qu’il y avait certaines personnes avec qui je risquais d’aller loin et dans cette aventure et à l’extérieur, je ne voulais pas qu’en sortant de cette maison et en rejoignant ma petite vie de clochard à Las Vegas les autres me zappent, je n’avais pas envie de perdre le contact de ceux qui avaient du potentiel pour devenir des amis proches. Je me surprenais énormément à dire ça puisque je m’étais toujours ouvertement foutu de la gueule des candidats de ce type d’émissions pour leurs amourettes et autres histoires en quelques semaines. Je ne croyais pas ça possible et je me rendais compte que tout était possible ici. Sahara était l’une des personnes en question, je comptais bien faire mon possible pour la revoir à l’extérieur même si… Soyons honnêtes, si elle n’habitait pas à Las Vegas ça allait être difficile, je n’avais plus aucuns revenus depuis mon arrivée dans l’aventure, le bar dans lequel je faisais quelques petites heures par mois avait été fermé dans la foulée. Bref, tout ça pour vous dire que le retour à la réalité allait être difficile. « Et je suppose que c'est toi ce petit jeune ? » Je souriais amusé, toujours enlacé dans ses bras, une étreinte qui me plaisait énormément d’ailleurs. « Tout à fait, il parait que je devrais être ToyBoy dans la vie de tous les jours, j’ai tellement la pêche que c’est trop pour un seul homme. » Je riais me séparant de ses bras pour me rendre au dressing histoire d’avoir des fringues pas trop propres entre guillemets, nous étions tous les deux au point avec notre tenue et devant la bouche d’égout à présent, sans m’en rendre compte j’avais fait une énorme boulette, j’étais peut-être le roi des gaffes et elle allait avoir la puce à l’oreille sur cette partie de ma vie. « Caleb ... tu es SDF ? » Je tournais la tête vers elle un peu surpris et décontenancé par ses propos. « Beh dis-donc, tu ne te préoccupes pas des formalités toi. » La plaisanterie, une carapace de plus qui m’empêchait de craquer sous la pression parce qu’il y avait eu de nombreuses soirées pendant lesquelles j’avais eu envie de m’effondrer. « Oui… Je suis SDF, depuis six mois maintenant… Sept si on considère l’aventure comme comptant dans ce statut. » J’étais mal à l’aise, je savais qu’à partir de maintenant elle aurait de la pitié pour moi, rien de plus. « Mais rends-moi service, ne me prend pas en pitié, je n’en ai pas besoin ! » J’étais peut-être un peu froid mais cette période de ma vie était encore un point qui était très sensible. Nous entamions notre descente aux enfers… Euh non, aux égouts excusez-moi. « Dis, tu veux pas me porter sur ton dos ? » Je souriais amusé m’avançant pour prendre appui sur le sol gluant histoire qu’elle puisse se mettre sur mon dos. « Le carrosse de madame est avancé. »