Ft. Caesar



Seule, je marchais dans la rue. Mes talons claquaient contre le bitume à mesure que j'avançais. Une clope entre les doigts, je laissais le cancer s'installer tout doucement, mais surement au fond de mes poumons. Ce soir, j'avais envie de m'amuser, de me changer les idées, de ne penser à rien et de laisser mon corps se faire kidnapper par la musique pendant que mes veines allaient se remplir d'alcool. Je n'avais pas fait de folie niveau vestimentaire en resortant la tenue que je portais lors du second prime et qui, d'après ce que j'avais cru comprendre, faisait son petit effet. Pour me sublimer, j'avais misée sur une maquillage simple, cernant mes yeux bleus de couleurs sombres afin de les faire ressortir un maximum avant d'appliquer un peu de blush rosé sur mes joues et de terminer par une pointe de rouge à lèvre couleur nude pour le naturel. Ma coiffure restait simple, mais pourtant tellement chic. Je faisais un petit peu femme fatale et je devais avouer que j'appréciais jouer à ce jeu avec les hommes. [...] Devant la discothèque, ma chaussure venait écraser le mégot que je laissais tomber sur le sol avant que je ne vienne à passer devant tout le monde telle une princesse. Je jetais un regard mielleux au videur qui me baisais la main d'un geste élégant avant que je ne pénètre afin dans la boîte. La musique était à son maximum, tout comme l'ambiance. Je ne prêtais pas attention aux regards qui se tournaient vers moi alors que je me rendais d'une démarche assurée vers le comptoir. M'installant sur l'un des tabourets, croisant mes jambes l'une par dessus l'autre, je commandais un whisky avant de me faire accoster par deux jeunes hommes plutôt charmants, mais rudement lourds dès les premiers mots. Je n'écoutais pas ce qu'ils étaient en train de me raconter, je préférais laisser le liquide ambré couler le long de ma tranché pour venir se déverser dans mon gosier.

29 août w/ lennon

On disait qu'il y avait une boîte de nuit en ville. J'aimais faire la fête, danser et le fait d'y aller au moins une fois dans l'aventure était l'un de mes objectifs. Je mettais donc habillé en conséquences et était sorti de la villa, pour m'y rendre. Je marchais doucement mais sûrement, abordant le même costume que j'avais put mettre au prime dernier, sans pour autant porter la veste qui me tiendrait trop chaud. Une simple chemise blanche entrouverte et puis mon pantalon gris. Décontracté et à la fois, classe. Sur les coups des une heure, je passais enfin la porte. J'avais d'abord décidé de me rendre au bar histoire de me rafraichir. Un whisky, s'il vous plaît Juste le temps de commander ma boisson qu'une jeune fille venait vers moi. Caesar ! Comment pouvait-elle connaître mon prénom ? A travers l'émission, sans aucun doute. Je m'appelle Lola. Tu veux danser ? Proposition alléchante. Je lui adressais un sourire puis lui demanda quelques instants pour que je puisse boire mon verre. Aussitôt bu, aussitôt sur la piste. La musique était franchement entraînante. Je lui parlais de l'aventure, répondait à ses questions. Elle me demanda aussi si j'étais réellement amoureux de Scampi. J'étais un peu gêné d'un coup, en pensant à la Belle. Je m'étais humecté les lèvres avant de répondre. Sans doute, oui ! Et puis elle s'en était allée, après m'avoir remercié de lui avoir accordé une danse. Je revenais vers le bar, vit une silhouette qui me rappelait quelqu'un. Je fronçais légèrement les sourcils, davantage que je voyais deux gars s'approcher de la personne. Je me pressais un peu plus et arrivé à leur hauteur, je percevais à la fois leurs paroles et voyais le visage de Lennon. Je souriais en coin, me posta à côté d'elle et toisa ces deux admirateurs. Tu viens danser Lennon ? Et c'était donc ainsi que je les dérobais de leur "proie". Pauvres idiots.

Les deux clowns étaient en train de me raconter leurs misérables vies dont je n'avais strictement rien à faire. Je me contentais de siroter mon alcool, adressant un sourire à l'un, puis à l'autre par moment histoire de jouer les hypocrites. Le blond venait poser l'une de ses mains sur ma cuisse, main que j'attrapais pour venir l'enlever de mon bout de peau tout en lui adressant un sourire mesquin, provocateur et puis une voix que je connaissais plutôt bien prononçait mon prénom. Je tournais la tête brièvement, apercevant la silhouette de Caesar à qui j'adressais un sourire des plus amicaux. J'attrapais la main de mon camarade, me laissant entraîner sur la piste, un verre à la main. Je me rapprochais de lui pour venir lui murmurer à l'oreille: « Ne t'approches pas trop de toutes ces groupies qui te bouffent du regard où Scampi risque de ne jamais vouloir de toi mon beau. » Et un petit pic tout gentil, tout mignon signait Lennon. Autant dire que ces derniers temps, j'étais en forme côté provocation verbale. Sur la piste, je passais l'un de mes bras dans sa nuque avant de me mettre à enflammer le dancefloor à ses côtés sans me préoccuper des regards accusateurs de la plupart des gens présent dans le club. Je ne pouvais m'empêcher de laisser un rictus moqueur s'envoler dans les airs. « C'est bizarre, j'ai comme l'impression que demain on va entendre parler de nous et de notre virée nocturne dans les magazines et sur internet.»

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J'avais entrainé Lennon sur la piste, sous les regards dégoutés de ces deux mâles. Les filles sans doute, était jalouses de Lennon et j'en riais déjà. Tandis que la musique nous entraînait, la jolie blonde s'approchait davantage de moi, se hissant jusqu'à mon oreille pour chuchoter quelques mots. Un sourire se dessina sur mon visage. Je comptais pas faire le con non. Je l'ai déjà fait lors du prime, ça me suffit... Devais-je lui dire que nous avions discuter après le prime, tard dans la nuit ? Pas tout de suite. J'ai bien aimé la tête de ces cons, totalement dégouté que tu leur échappe. J'aurais bien aimé voir ce qu'ils auraient fait si Graham leur tombait dessus. L'histoire de Graham et de Lennon me réjouissais. Ils étaient deux personnes que j'appréciais, deux amis à mes yeux. Son dernier propos me faisait rire doucement. Elle n'avait pas tort. De toute façon, nous n'avons rien à cacher. Nous dansions en bons amis. Tandis que nous chauffions la piste de notre présence, ma main dans le dos de Lennon, je lui souriais amicalement.

Allons bon, il en était encore en train de se croire coupable d'avoir nominé la petite rousse. J'avais envie de lui mettre une claque, uniquement pour qu'il puisse se rendre compte que dans un sens il avait fait le bon choix. Après tout, il ne la connaissait pas plus que ça alors pourquoi aurait sauvé la peau de la rouquine au profit de la sienne. J'approuvais son choix. Je le comprenais parfaitement pour ma part. Je n'avais pas le temps de réagir qu'il enchaînait, parlant des deux mâles qui m'avaient accostés un petit peu plus tôt et de la réaction de Graham si ce dernier avait fait son apparition à la place du mignon petit empereur. A ses mots, je ne pouvais m'empêcher de jeter un coup d'oeil vers le bar. Les deux bêtes étaient toujours là à m'observer d'un oeil pervers, louchant sur mes fesses. J'aimais plaire, je me sentais flattée d'être d'être regardé de la sorte. Haussant les épaules, j'adressais un sourire à Caesar. « Entre toi et moi, je pense qu'ils auraient plutôt eu intérêt à courir si Graham avait débarqué à ta place. » J'étais encore plus flattée de penser que Graham aurait pu devenir fou en voyant d'autres hommes s'approchaient de moi pour me draguer. D'un côté, cela voulait dire que, peut-être, il tenait à moi. Je l’espérais du moins. Il riait légèrement à mon dernier propos et me faisait sourire telle une gamine complice. « Avec le nombre de caméras qui nous scrutent à longueur de joueur, je pense qu'on ne pourrais pas cacher grand chose de toute façon. » Un clin d'oeil plus tard, je sentais sa main se perdre dans mon dos alors que je faisais un pas de plus vers lui, réduisant ainsi la maigre distance qui nous séparait, continuant de danser avec lui.

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Lennon n'avait pas tort, en effet Graham aurait eu un malin plaisir à leur faire comprendre qu'ils n'étaient pas là où ils devaient se trouver : autrement dit loin de Lennon. Je riais doucement en imaginant une scène de ce genre. Je voyais dans les yeux de Lennon, le fait qu'elle soit touchée de ce possible comportement de la part de Graham. Avec le nombre de caméras qui nous scrutent à longueur de joueur, je pense qu'on ne pourrais pas cacher grand chose de toute façon. Je passais outre ses paroles et tandis que Lennon se collait davantage à moi, je venais poser ma bouche près de son oreille pour qu'elle m'entende mieux. Tu as parlé à Scampi depuis la prime ? Mon cœur battait fort. Elle est venu me voir quand j'étais sur la pergola... avouais-je avant de m'écarter, un sourire en coin sur le visage.

Nous y venions. Un sourire complice s'installait sur mes lèvres lorsqu'il venait me parler de Scampi, la petite rouquine. Non je n'avais pas eu le temps de parler avec Scampi depuis le prime, enfin pas de lui du moins et je n'avais pas le temps de dire quoi que ce soit que déjà il venait me confier qu'elle était venu le voir lorsqu'il se trouvait sur la pergola. Mes yeux se mettaient à briller. Il souriait et j'avais hâte d'en savoir plus. Il s'écartait alors que je le bouffais de yeux. Il me narguait, ne me disait rien. « Et il s'est passé quoi ? Raconte moi, je veux connaitre tous les détails. » D'un tout petit coup de coude, je venais le taquiner, l'embêter juste pour le plaisir avant d'attraper sa main pour l’entraîner dans un coin tranquille où nous pourrions parler sans crainte. M'installant sur une banquette, je posais mon verre sur la table. « Et puis tu me dois bien ça non, cher petit esclave. » Un sourire provocateur sur le visage, je vidais mon verre d'un trait laissant l'alcool me brûler la gorge.

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Aussitôt avoué, aussitôt un sourire venait habiller le visage de Lennon. Elle voulait tout savoir, dans les détails. Ses yeux brillaient c'était la folie - les miens aussi pétillaient de toute façon. Je riais doucement, entraîné par mon amie hors de la piste. Tant mieux, je n'avais plus vraiment envie de danser à présent mais plutôt de livrer mes ressentis. On s'installait à une table, tranquillement, loin du brouhaha, de l'agitation et de la foule. « Et puis tu me dois bien ça non, cher petit esclave. » disait Lennon avant de vider son verre d'un coup sec. Je pinçais mes lèvres, pour éviter de trop sourire niaisement; Sauf que c'était peine perdu. J'avais l'air totalement gaga. Je l'ai embrassé. Enfin. Il était temps. Elle m'a pardonné. On a dit qu'on passait à autre chose et que au risque de passer notre dernière semaine dans la villa, on devait en profiter. Je me mordais la lèvre inférieure, pensant à Scampi.

Sa révélation manquait de me faire m'étouffer. J'en avalais mon alcool de travers, toussant au passage avant de le fixer avec de grands yeux ronds. Scampi et Caesar avait fait le premier grand saut en échangeant un baiser. J'en étais toute retournée. J'avais envie de monter sur la table et de crier sur tous les toits que le petit empereur était enfin devenu un grand garçon. Non pas qu'il s'agissait de son premier baiser ou de sa première fois, mais il m'avait fait tellement de peine lors du prime que j'avais envie de le voir heureux, mais je n'avais pas spécialement confiance en la petite rouquine. J'avais peur qu'elle fasse du mal au petit coeur de mon Caesar. Je l'écoutais continuer sur sa lancée. Mes lèvres se pinçaient entre elle quelques instants. « En profiter ? Dans quel sens du terme ? Au risque de passer pour une mère poule, je préfère m'assurer qu'elle ne se joue pas de toi et qu'elle ne le fera par la suite. Je n'ai vraiment envie de te voir pleurer ou déprimer à cause d'une nana tu vois. » Un sourire protecteur, amical se dessinait sur mon visage alors que je venais déposer un baiser sur l'une de ses joues. « Mais cela ne m'empêche pas d'être extrêmement heureuse pour toi. » Je n'en avais que faire des gens qui nous fixaient depuis le début et sans me soucier de rien, je levais mon verre vide. « A ton, peut-être, futur mariage alors. »