Ft. Sahara


Depuis que je me trouvais dans cette aventure, le sport était devenu une activité secondaire. Certes je n'avais pas eu la malchance de grossir comme certaines de mes camarades, mais je ne pouvais pas me permettre de ressortir d'ici en ayant perdu mon physique d'athlète de haut niveau. Premièrement, l’entraîneur ne risquait pas d'être très content lorsque j'allais retrouver les bassins et puis deuxièmement, une future hôtesse de l'air se devait d'avoir un physique irréprochable pour le plaisir des yeux de mes futurs clients. Ainsi ce matin là, je décidais d'agir en commençant par un petit footing tout tranquille et pour cela la foret était l'endroit idéal. Une fois prête, je commençais à effectuer quelques petites foulées modérée. J’accélérais petit à petit, oubliant les nominations et les petits choses qui me tracassaient en ce moment même. Sans m'en rendre compte, mon jogging se transformait en course à pied où je me prenait pour Usain Bolt. J'allais de plus en plus vite, sans me soucier de l'air qui battait mon visage et venait le rafraîchir. Contrairement à d'autre personne, je me sentais bien lorsque je faisais du sport, lorsque les battements de mon coeur montaient crescendo j'avais envie d'en faire encore plus. Je m'arrêtais au bout d'une bonne grosse heure en remarquant que je venais de passer devant un rocher que j'avais pu voir quelques minutes auparavant. Je tournais sur moi même. Les arbres se ressemblaient tous. Les pierres semblaient toutes tailles dans la même roche. « Et merde.» Je n'avais pas le sens de l'orientation, ce n'était un secret pour personne, mais je n'avais pas pu résister à l'envie de m'enfoncer dans les bois et maintenant, j'étais condamnée à périr ici comme une pauvre brebis.

Une voix féminine, mature, me faisait sursauter et prise de panique, je me tournais en direction de ce son qui venait de faire écho à mon juron. Lorsque mon regard se posait sur la silhouette qui s'avançait vers moi, je n'avais aucun mal à reconnaître Sahara. Je n'avais encore jamais eu l'occasion de parler avec cette candidate et je ne savais presque rien d'elle, à part qu'elle était, d'après ce que je pouvais voir, la plus vieille de cette aventure. A moins que Clarence soit un véritable ancêtre, mais je n'en avais pas la moindre idée et puis de toute façon je finirais par le savoir un jour ou l'autre. L'une de mes mains venait se perdre dans ma propre nuque. J'étais gênée , timide. Une attitude qui ne me ressemblait pas du tout, moi qui passait mon temps à envoyer des petits pics aux gens ou à parler à droite, à gauche pour essayer de trouver des indices plutôt intéressants. « Non, aucun. » Je lui adressais un sourire avant de regarder tout autour de moi, essayant de trouver un repère, mais rien ne me venait à l'esprit. Trop fière, je ne voulais pas avouer que je ne savais plus où je me trouvais et l'air de rien, je reprenais d'une voix calme et douce: « Dis moi, par pur hasard, il faut bien passer par là pour se rendre à la villa ? Non, parce que Felix m'a dit qu'il fallait toujours passer par la foret, mais je crois qu'il m'a raconté des boutades.» Tiens, il avait bon dos le petit chat.