30 août ; &CAESAR

Ces derniers jours avaient été trop remplies pour que Clarence n'ait eu le temps de se défouler. Il fallait dire que le jeu prenait de l'ampleur et le rythme s'accélérait avec. Lors de sa dernière visite au gymnase, il n'avait pas vraiment eu le temps de faire ses exercices bien trop absorbé par une situation des plus incongrues. Aujourd'hui, il était donc d'une humeur exécrable et c'était alors le meilleur moyen de se vider l'esprit. Quand il parvint devant cette ligne de machines imposantes, il prit le temps de les observer une à une. Il avait l'habitude de certaines, sa propre souffrance passait pas la douleur physique et il était du genre à outrepasser ses limites juste pour se sentir un peu épuisé. D'autres lui étaient encore inconnues mais ça ne tenait qu'à lui de les expérimenter. Posant sa bouteille d'eau et sa serviette sur le sol à côté de lui, il prit place sur le banc de l'une d'elles. Il était déjà torse nu - on ne perdait pas de temps avec une pudeur excessive et il avait un short de sport rouge. Se plaçant comme il fallait pour ne pas se blesser, allongé, il souleva ensuite la barre au-dessus de lui qui était déjà alourdie de quelques légères haltères de chaque côté. C'était un échauffement et personne n'était là pour le charrier parfait. Il entama plusieurs séries, en silence, complètement dans son monde. Il ne se rendait même pas compte qu'il ne comptait plus réellement et qu'il soulevait très mal ses poids, soudain trop distrait par les pensées qui concernaient le jeu. Il n'entendit même pas la porte de la salle de musculation s'ouvrir et quelqu'un y entrer. Soulever, reposer, soulever, reposer. Plus rien n'existait.

30 août w/ clarence

Je crois que j'avais encore plus besoin de me défouler en ce moment que les autres fois. Sans doute, je ne digérais pas encore ce qui était arrivé au prime. Bon sang. J'avais été plus que ridicule mais je ne voulais plus y penser, faire juste en sorte que tout s'arrange avec Scampi. Car j'avais sérieusement les nerfs d'avoir foiré. Mine de rien, malgré que l'aventure avait à peine commencé et que pourtant je l'avais bien dit lors du casting, je n'étais pas là pour l'âme sœur, c'était bel et bien le cas. D'une certaine façon, Scampi me ressemblait énormément. Je digérais mal les événements. Aujourd'hui, je portais un simple short de sport et sur mon épaule, une serviette tandis que dans ma main, je baladais une bouteille d'eau. En entrant dans la salle de sport, je ne me rendais pas compte tout de suite, qu'il y avait quelqu'un. C'est quand, j'entendais quelqu'un respirer assez rapidement que je comprenais. Je m'avançais doucement mais sûrement et voyais alors Clay installé. Il lui faisait dos. Je passais devant lui en lui lançant un léger Salut ! pour ne pas le déconcentrer. Je posais ma serviette par terre auprès de ma bouteille, puis m’installa sur une autre table semblable à celle sur laquelle il s'exerçait. Je voyais qu'il s'y prenait mal. Enfin pas vraiment, c'était juste les poids qui était mal fixé. Mec, attends. Repose les. Tu vas te faire mal. Se faire mal dans le sens où il risquait de se le prendre en plein poire ou si la chance était avec lui, la chute d'un poids entrainera le reste un peu plus loin, projectile dangereux.

30 août ; &CAESAR

Le moins que le puisse dire c'est que dimanche dernier avait laissé des cicatrices sur les relations entre les habitants. Certains avaient du choisir entre les affinités et la stratégie et auraient de toute façon fait un malheureux dans les deux cas. La production semblait vouloir mettre à mal les bonnes ententes de la communauté, au profit de l'audimat certainement. Cette fois-ci, Clarence n'avait eu rien à faire concernant Sarah ou une toute autre idylle qu'on lui avait injustement prêtée pour l'heure. S'il n'avait pas échappé aux chroniques assassines des présentatrices perspicaces, il s'estimait presque heureux d'être passé inaperçu durant la soirée. Seulement des villageois avait quitté le jeu pour l'heure et bientôt la victoire des loups sonnerait le glas de l'émission. C'était totalement insensé, comment pouvaient-ils tous se tromper, nominations après nominations ? Se laisser berner par une petite poignée de candidats ? N'étaient-ils pas en surnombre jadis ? Bref, toutes ces interrogations et ces doutes repassaient en boucle dans l'esprit du blond qui ne prenait même pas attention à sa sécurité tandis qu'il continuait de soulever ses poids. Une présence se fit sentir de la pièce lorsqu'une brève salutation fut lancée. Clay n'eut même pas l'idée de répondre ou bien de s'inquiéter de son identité, les yeux rivés vers la barre qui montait et descendait à une allure trop rapide pour ne pas être risquée. Finalement, ce fut la voix d'un candidat qui l'extirpa de sa rêverie. Il s'était légèrement avancé pour le mettre en garde à propos de sa mauvaise position. Surpris, il lui jeta d'abord un regard noir, agacé d'avoir été interrompu. Puis il sentit brutalement ses muscles des bras qui souffraient enfin de son mal faire. Les mains tremblantes, il repoussa la barre pour la remettre à son emplacement initiale. Un poids bascula au bout de la barre métallique et il eut tout juste le temps de se redresser pour la rattraper et mieux la fixer cette fois-ci. Un peu plus et c'était la catastrophe. Passant une main nerveuse dans ses cheveux longs, il tourna juste la tête vers Caesar: « Merci vieux, j'avais la tête ailleurs. » Il le connaissait plutôt bien, Caesar était un mec qui s'intégrait bien dans la maison puis personne n'était passé à côté de ses frasques du prime dernier. La cible c'était lui et il ne doutait pas qu'on parlerait encore de ses actes durant la semaine. « Tu viens t'entrainer ici souvent ou t'échappes à la villa ? »