21 août ; &SAHARA

Une deuxième semaine commençait enfin. Il avait fallu plusieurs jours pour que les souvenirs du dernier prime ne disparaissaient des bouches des candidats pou laisser place à l'avenir. Depuis l'apparition de la pièce secrète jusqu'à l'élimination des villageois, tout le monde avait pu ressentir que la compétition elle venait tout juste d'arriver. Il n'y avait pas d tensions pour l'heure, tout le monde se jaugeait mine de rien, se parlaient et tentaient de percer le secret de personnalités plus ou moins louches. Clarence se perdait de plus en plus dans tout ça. Lui qui avait été si détendu, si confiant en son observation n'était plus. Désormais il se méfiait d'un peu de tout le monde parce que les loups étaient là malgré tout. En ce mardi soir, il avait décidé de faire un tour sur le toit. Il voulait une vision d'ensemble, prendre du recul sur les choses et l'altitude n'était-elle pas le meilleur moyen de s'évader ? Vêtu d'une chemise en jean pour amorcer les fraicheurs de la soirée, Clay avait emprunté l'ascenseur tout en priant pour qu'il ne tombe pas en panne, chose courant paraitrait-il. Il parvint enfin jusqu'au toit spécialement aménagé pour offrir des vues imprenables. Le soleil commençait tout juste son déclin mais la luminosité demeurait encore forte. En pénétrant sur les lieux, il put apercevoir une silhouette blonde assise sur le rebord, les pieds dans le vide. Il la reconnut entre mille puisqu'elle n'était autre que la femme avec qui il avait passé tout le prime. Sahara. Sa maturité et son calme le reposaient parfois comparés au dynamisme parfois trop excité des autres. Elle prenait le temps de jauger les gens afin de mieux les cerner et Clay espérait intérieurement qu'elle n'était pas au service des forces du mal. Se glissant jusque derrière elle à pas feutrée, il finit par dire à voix basse pour la surprendre: « Ca n'est jamais sûr d'être toujours seule. »

Tout le monde le sait au sein de ce jeu, je suis quelqu'un de plutôt solitaire et de peu à l'aise en compagnies d'autres personnes. Trop de contact humain d'un seul coup, ça me rend complètement folle, j'ai un besoin inexplicable de me retrouver seule et de pouvoir respirer au calme par moment. Ce soir faisait parti de ces soir-là, j'avais donc trouvé l'endroit parfait pour passer un peu de temps avec moi-même : le toit. J'avais pris l'ascenseur, priant pour qu'il n'y est personne à cet endroit et c'était gagné, j'étais effectivement seule. Je soufflais lourdement, me sentant plutôt soulagée de la situation. J'avançais donc, cherchant la meilleure place possible et c'est vers le bord que mon regard se posa. Mes pieds suivirent la destination indiquée par mon cerveau et je me mis donc assise les pieds dans le vide. Je restais seule une vingtaine de minutes et cela me fit le plus grand bien. Je me sentais enfin comme à la maison et cela faisait un bon moment que ça ne m'était plus arrivée. Deux semaines en fait. J'étais à nouveau prête à affronter la civilisation et le monde extérieur. Une présence se fit sentir dans mon dos et sans que je n'eu le temps de me retourner la voix de Clarence résonna dans mes oreilles et me fit sursauter. « Ca n'est jamais sûr d'être toujours seule. »Directement je posais ma main sur mon coeur et fermais les yeux. « Bon sang, tu m'as fait peur » Ma main quitta mon coeur pour passer dans mes mèches blondes, remettant en place celles que le vent décoiffait depuis mon arrivée ici. « Qu'aurais-tu fais si prise de panique j'avais sauté dans le vide ? » Vas-y Sahara, tu retrouve un peu de ton humour pourri ... En posant cette question, j'avais vrillé mes pupille en sa direction.

21 août ; &SAHARA

Ca n'avait pas surpris Clarence de découvrir Sahara toute seule, perchée loin de tout. Du peu qu'il lui avait parlé et observée, il avait pu s'attendre à une femme solitaire, qui aimait bien trouver des moments avec elle et qui ne prenait pas le temps de feindre des affinités qui n'existaient pas. Elle vivait une vie d'adulte, il avait cru comprendre qu'elle avait une vie de famille, elle était bien loin des clichés qui engorgeaient les émission de télé-réalité. Il n'avait pas eu l'occasion de lui parler de sa présence ici et il se demandait si ça n'était pas le bon moment. Il s'était donc approché d'elle pour l'aborder mais il n'avait pu résister à l'envie de lui faire peur, histoire d'attiser un peu le caractère affirmé de la jeune femme. Ca ne rata pas car le cœur de celle-ci manqua un battement quand la voix de Clay s'éleva dans l'air. Il lâcha un faible rictus qui s'évapora rapidement. Il n'était pas là pour jouer les gamins, pas sur un toit de plusieurs mètres de hauteur surtout qu'il n'était pas certain de la réaction de Sahara. Avec elle c'était plutôt cordialité et stratégie. Elle était intelligente derrière ses airs de femme qui sait se battre seule, elle aurait besoin de quelqu'un tôt ou tard. Bizarrement, ce fut elle qui s'essaya à l'humour en premier. Tout en enjambant le muret pour s'installer à ses côtés, Clarence lui lança un regard malicieux: « J'aurais bien sûr volé à ton secours. » Il regarda droit devant lui quelques instants pour admirer la vue puis reporta son regard vers Sahara avant d'ajouter: « Ou bien j'avais une rivale de moins dans cette maison. Peut-être que j'aurais éliminé une louve dans la bergerie, qui sait. » Ca avait beau avoir les airs d'un humour douteux, il y avait toujours une part de vérité. C'est-a-dire qu'il jaugeait la capacité de Sahara à mentir, savoir si elle était capable de cacher quelque chose, comme une carte importante pour le jeu par exemple. « Alors cette immunité tu en profites bien ? Je t'envie tu sais. »

Il faudrait un jour effectuer un classement des personnes les plus dangereuses au sein de ce jeu et si, je devais le réalisé, j'y mettrais Clarence sans hésiter. Cela n'est pas un point négatif à mes yeux, cela veut simplement dire que je le trouve suffisamment intelligent que pour mener quelques personnes en bateau. Mature, il me semblait là pour une bonne raison, pour jouer et non pour batifoler comme le faisait tous les petits jeunes et c'est ça qui le rendait terriblement dangereux. Il restait malgré tout autant appréciable à mes yeux, et je pense qu'il ferait un parfait allié. En entendant sa voix, j'avais bien entendu sursauter et eu une petite frayeur mais pas au point de sauter dans le vide et de me donner la mort. Déjà, j'suis pas suicidaire et j'ai pas envie de laisser trois orphelins derrière moi. « J'aurais bien sûr volé à ton secours. » Un léger sourire se dessine sur mon visage. « Bien entendu, j'avais oublié que tu avais des supers pouvoirs.» L'ironie était un bon signe avec moi, cela signifiait que je me sentais à ma place, pas encore totalement en confiance, on ne peut pas l'être dans un jeu comme celui-ci. « Ou bien j'avais une rivale de moins dans cette maison. Peut-être que j'aurais éliminé une louve dans la bergerie, qui sait. » Lui aussi n'oubliait pas qu'il y avait ici deux clans s'opposant l'un à l'autre. Les loups et les villageois et nous étions dans l'incapacité de révélé ce que nous étions réellement. Ce que notre carte cachait. « Qui sait, j'suis peut-être une redoutable louve oui. » Les airs innocents sont parfois les plus trompeurs, c'est ce qu'il faut parfois retenir de la vie. « Alors cette immunité tu en profites bien ? Je t'envie tu sais. » Ha oui, mon immunité. Elle en fait rêver plus d'un, j'en suis sûre mais pour rien au monde je ne la donnerai à quelqu'un d'autre. Me faire passer avant les autres me semble être quelque chose de logique dans le jeu. « J'pense pas que tu seras nominé cette semaine ... Et si tu l'es, je pense pas que tu partiras. » Je me trompais peut-être mais à mes yeux, Clay renvoyait une bonne image au public et puis, y avait Sarah et dieu sait que ça fait de l'audimat ce genre d'histoire et qu'en plus, les jeunes filles en mal d'amour adorent ça. Enfin, y a Justin aussi à ce que j'ai compris ...

21 août ; &SAHARA

Sahara était réceptive ce soir. A sa plaisanterie plutôt pourrie il fallait l'avouer digne des films de série B, elle avait répondu par une autre ironie plutôt sympathique à l'oreille. Clarence aimait les gens qui surprenaient. Les personnalités convenues étaient trop prévisibles, trop lassantes. Et pourtant elle n'était pas de ceux-là: derrière son besoin d'indépendance, elle s'adaptait très bien avec un bébé poilu comme Clay. En même temps il se trouvait plutôt facile à vivre mais elle aurait pu le trouver terriblement simplet au premier abord. Comme sous la confidence, il lui chuchota en secret: « Ne le dis à personne mais les vêtements que je portais à la soirée de superhéros, des fois je les mets en secret. C'est pour le bien de l'humanité. » Et une réflexion grotesque pour Clay, une ! Si les chroniqueuses décortiquaient toutes les conversations qu'elles saisissaient à l'écran, elles pouvaient s'en donner à cœur joie avec lui tant il ne réfléchissait pas à ce qui pouvait potentiellement sortir de sa bouche. Mais il préféra retrouver un peu son sérieux, en la testant sur la carte qu'elle avait en sa possession. Personne n'était assez stupide pour laisser des indices et jusqu'alors c'était plutôt difficile de démasquer les potentiels intrus dans la maisonnée. Quand elle sous-entendit qu'elle était peut-être une louve, Clarence n'avait aucun réel moyen de vérifier ses dires. Elle pouvait très bien être sincère et il lui aurait tapé dans l'épaule comme si elle venait de débiter la meilleure des blagues. Il n'en fit rien. Les occasions se multiplieraient au fur et à mesure que le temps passerait. Il préféra lui parler de l'immunité de Sahara qui était de bonne augure pour elle. Elle avait tout le loisir de s'infiltrer dans la tête des gens sans craindre les représailles. Du moins pour cette semaine. « Au pire, être nominé ne me fait pas trop peur pour l'instant. Personne ne me hait encore. » Clay haussa les épaules. Il ignorait quelle impression il donnait à ses camarades mais pour l'instant il avait laissé parler son côté sociable et détendu. Quand il était en colère en revanche c'était une toute autre histoire mais personne pour l'heure n'avait eu la mauvaise idée d'attiser sa rancœur. « Pourquoi tu ne crois pas à mon départ ? On t'a parlé de moi ? Je plais à une de tes potes, allez balance. » Dit-il tout en se balançant légèrement sur le côté pour lui donner un léger coup d'épaule. C'était une manière de la faire un peu parler sur les autres, un autre avis était toujours bénéfique à sa propre opinion. Et puis si quelqu'un lui avait réellement parlé de lui, ça flatterait un peu son égo de mâle.

Une fois que j'étais mise en confiance, mon naturel ressortait beaucoup plus facilement parce qu'il faut pas croire, j'sais aussi être drôle par moment - enfin je crois- et je peux également tenir une conversation normale avec quelqu'un. Et ce soir, je me sens étonnement confiance en compagnie de Clarence. Peut-être ne devrais-je pas baisser ma garde tout de suite mais quelqu'un de sage m'a dit un jour qu'on ne pouvait pas toujours vivre avec des murs de protection autour de soit. Que la vraie vie, ce n'est pas ça. « Ne le dis à personne mais les vêtements que je portais à la soirée de superhéros, des fois je les mets en secret. C'est pour le bien de l'humanité. » J'lui fais un clin d'oeil histoire de dire "t'inquiète, je raconterai pas ton petit secret. " « J'ai bien vu que ce costume t'allait trop bien au teint, y avait forcément quelque chose derrière. » à mon tour je murmure ça du bout des lèvres. Comme si c'était quelque chose de vraiment important, un secret, un vrai. Notre discussion se tourne alors vers nos identités secrètes, aucun de nous deux est un imbéciles et nous savons donc en conséquent, qu'aucun de nous ne se dévoilera à ce sujet là. De toute façon, c'est interdit de le faire. Sans ces identités, le jeu n'existerait plus et n'aurait plus aucun intérêt. Alors nous changeons de sujet, et mon immunité semble le sujet que Clay veut aborder. Oui, ça me rassure de ne rien devoir craindre cette semaine, de pouvoir souffler et en profiter à fond sans craindre que les autres se retournent contre moi. « Au pire, être nominé ne me fait pas trop peur pour l'instant. Personne ne me hait encore. » Est-ce vraiment possible de le détester ? Pour le moment je ne pense pas, il ressemble juste à un gros nounours un peu maladroit. Et personne ne déteste les nounours pas vrai ? « Pour le moment, y a aucune raison de te détester je pense. »C'est avec honnêteté que je m'exprime là. J'pense pas avoir entendu de choses négatives à son sujet, ou alors c'est que les candidats ne m'en parle pas. « Pourquoi tu ne crois pas à mon départ ? On t'a parlé de moi ? Je plais à une de tes potes, allez balance. »J'hausse les épaules, non, personne ne m'a encore parlé de lui. « J'veux pas te vexer ou blesser ton égo d'homme mais non, aucune de mes "potes" ne m'a parlé de toi. » Il faut également savoir que Dora est ma seule pote pour le moment aussi. « Mais les gens adorent les histoires de coeur dans ce genre de programme. Sarah et toi, vous allez cartonner un moment grâce à ça. » Même si je ne connaissais rien de leur histoire actuelle, nous pouvions facilement nous douter que les gens seraient intéressés de savoir ce qui leurs arrivent à tous les deux.

21 août ; &SAHARA

Derrière les plaisanteries de super-héros et d'identités secrètes, quelque chose de plus primordial se jouait là. A vrai dire, Clarence se sentait également lui-même en compagnie de Sahara. Il n'avait pas besoin d'exagérer ou au contraire canaliser certains aspects de son caractère pour plaire aux personnalités difficiles des autres candidats. Avec elle il savait être drôle mais pas trop, sérieux mais juste assez, bref, il avait l'impression qu'en sa compagnie, tous les faux-semblants disparaissaient à vue d’œil. Il avait envie de s'approcher d'elle et qu'ils scellent un pacte d'alliance, qu'ils soient toujours honnêtes l'un envers l'autre et qu'ils s'entraident tout au long du jeu. D'autant plus que la discrétion et l'observation de Sahara en faisait une candidate redoutable. Si elle était loup, elle savait très bien se faire oublier. Dans le cas contraire, Clay était certain qu'elle saurait ouvrir sa bouche pour démasquer les adversaires quand le moment l'exigerait. Pour l'heure, tout devenait compliqué cette semaine et heureusement pour elle, elle n'avait rien à craindre lors du prochain conseil des villageois. Il l'enviait mais selon elle, il était également en sécurité pour l'instant. « Je ne pense pas être le plus détestable de la maison mais qui l'est en même temps ? J'ai parfois l'impression que tout le monde s'apprécie et au final on finit avec une liste de nominés longs comme le bras. Y'a comme un souci dans l'équation. » Néanmoins il applaudissait la sincérité de Sahara. Puis Clay préféra détendre un peu l'atmosphère en se faisant passer pour le candidat dont le prénom était à la bouche de tout le monde. Mais elle le remballa gentiment vite fait bien fait tout en évoquant la chronique sur Sarah et lui qui visiblement avait fait son petit effet auprès des habitants. Légèrement agacé, Clarence se frotta la nuque. « Je ne veux pas qu'on se rappelle de moi comme le mec à l'histoire d'amour ratée. Les caméras ne ratent pas une miette, ça fait plus de dix années qu'on ne s'était pas vus à croire qu'ils ont fait des recherches. » C'était le principal bémol de la dernière soirée du prime. Il ne souhaitait pas être catalogué et encore moins de cette manière. « Va falloir que je ruse pour me faire oublier. Du moins de cette façon-là. »

A ce stade du jeu, les candidats que j'appréciais étaient nombreux. Aucun n'avait été désagréable avec moi pour l'instant et j'avais l'impression que ceux avec qui je parlais faisait de leur mieux pour que je sente bien. Clarence s'en sortait d'ailleurs très bien et j'appréciais ce moment que nous passions ensembles. J'étais bien entendu persuadé de pouvoir compter sur lui en cas de besoin et si jamais il en avait besoin, je l'aiderai également. Dans un jeu comme celui-ci, il faut savoir nouer des alliances pour progresser dans le jeu et ce, peu importe l'identité de nos camarades. Des alliances, ça ne peut être que favorable. « Je ne pense pas être le plus détestable de la maison mais qui l'est en même temps ? J'ai parfois l'impression que tout le monde s'apprécie et au final on finit avec une liste de nominés longs comme le bras. Y'a comme un souci dans l'équation. » Ils n'avaient pas tord, chacun semblait se ranger et faire de son mieux pour s'entendre avec tous. En tout cas, moi, je n'étais pas venu pour m'embrouiller avec n'importe qui et pour n'importe quoi. J'étais venu dans le but de me changer les idées, dans le but de jouer et si possible, ramener un peu d'argent au sein de mon foyer désormais monoparentale. « Les gens sont hypocrites ... on est obligé de l'être dans un jeu comme celui-ci. Mais il faut être réaliste, à part les plus stratégique, nous ne pouvons pas l'être en permanence. Nous sommes humains et faits pour nouer des liens à un moment ou un autre. Et tisser un lien demande la sincérité. » C'était comme ça que je voyais la situation en tout cas. Je me voyais mal mentir et nominer ceux que j'appréciais dans leurs dos. Au contraire, si j'étais louve, je les défendrais coûte que coûte. Même si parfois, il faut savoir la jouer stratégique aussi. Suffit de trouver un juste milieu. Notre discussion tourne rapidement autour d'autre chose, sa relation avec Sarah et j'y suis pas pour rien. J'ai mené cette discussion, lui expliquant que cela pourrait le servir stratégiquement dans le jeu puisque c'est le genre de truc qui plaie en générale. « Je ne veux pas qu'on se rappelle de moi comme le mec à l'histoire d'amour ratée. Les caméras ne ratent pas une miette, ça fait plus de dix années qu'on ne s'était pas vus à croire qu'ils ont fait des recherches. » Nouvel haussement d'épaules de ma part, léger sourire et je pose ma main sur la sienne en signe d'encouragement. On peut ici noter mon effort pour ce rapprochement physique qui se traduit comme étant un signe d'encouragement. « Tu ne seras pas ce mec là si tu montres que tu es au dessus de ça. Et c'est facile pour eux de retrouver des choses dans ce genre là ... » Plus que facile même. « Va falloir que je ruse pour me faire oublier. Du moins de cette façon-là. » Oui, c'était peut-être mieux si ça le foutait mal d'être vu comme ce genre de mec. « Et puis, votre histoire n'est peut-être pas encore ratée. Enfin, j'sais pas et je ne peux pas juger. Mais sache que si je peux t'aider ... n'hésite pas. » Je ne savais pas comment.

21 août ; &SAHARA

Sahara était très lucide dans son analyse de la communauté avec laquelle ils vivaient depuis deux semaines à présent. Loin du côté tout le monde est beau tout le monde il est gentil, il fallait composer avec l'hypocrisie tout en cherchant la moindre trace de sincérité pour se jeter dessus. Clarence avait du mal à être hypocrite, combien de fois s'était-il fait quelques ennemis pour rien parce qu'il avait osé débiter une remarque un peu trop déplacée. S'il avait été loup, il aurait sans doute fait face à pas mal de dilemmes: c'était connu les gens n'étaient pas les binômes, ni les trios, ça faisait trop de forces unies entre elles. Si toutefois il avait eu des affinités particulières avec un habitant, comme Justin et Rosaline ou bien les jumeaux, il n'aurait pas été certain de pouvoir tenir sa promesse de ne jamais le nominer. Tôt ou tard, il faudrait néanmoins songer à créer quelques alliances et assurer sa place auprès des autres habitants durant au moins quelques semaines de plus. C'était une partie du jeu que Clay redoutait plus que jamais. Il avait beau être perspicace et observateur, il était bien plus doué pour détruire les stratégies que les créer. « Je me méfie trop des autres pour l'instant pour tisser de réels liens. Et pourtant déjà les autres songent à s'assembler. D'abord les loups par exemple. » Puis la discussion dévia lentement sur les conséquences du prime. Le blond n'avait pas été en reste ce dimanche dernier, déjà les chroniqueuses s'étaient attaqués à la relation plutôt compliquée qu'il avait avec Sarah, son ex petite amie. Il fit part à Sahara de sa crainte d'être catalogué directement comme le mec qui connaissait un revival d'histoire d'amour au sein de l'aventure, délaissant le côté du jeu. Par chance, sa camarade avait complètement saisi sa crainte et posa sa main sur la sienne en signe de soutien. Il lui sourit alors, reconnaissant. Ils se comprenaient. « C'est gentil Sahara. Je vais peut-être devoir faire des concessions pour passer au-dessus du tableau théâtral pour nous représenter. » Sahara lui proposait son aide quant à son histoire peut-être pas si ratée que ça. Il n'avait pas besoin d'aide de ce côté-là, il allait gérer comme il l'avait toujours fait: par lui-même. « Je crains qu'il n'y ait que moi qui puisse remédier à cela. » Clay haussa les épaules comme pour montrer que tout ça ne le touchait pas. La fierté toujours la fierté. Suite à une légère brise, il frissonna légèrement. Posant sa main sur l'épaule de Sahara pour vérifier qu'elle n'avait pas froid, il lui proposa: « Que dis-tu de rentrer ? Le toit a beau être un endroit magnifique, ça commence à se refroidir. Je ne voudrais pas être responsable d'une pneumonie ! »