Une deuxième semaine qui s'annonçait aussi intéressante que la première. Je n'avais pas été nominé cette première fois et j'espérais que ça allait continuer ainsi, je n'avais aucune envie d'être nominé. Pour le moment, la première journée c'était écoulé très rapidement et il était maintenant temps de me préparer quelques choses à manger. Je n'étais pas très bonne cuisinière, mais je savais comment me faire amplement plaisir. Donc, je savais cuisiner le minimum, certes, mais là j'avais aucune idée. Je resta donc assise sur le siège de cuisine, face au frigo et me mit à réfléchir pour trouver quoi faire. Je pouvais rester dans cette position pendant des heures jusqu'à ce que je trouve quoi manger. Je n'entendis même pas la personne qui arrivait derrière moi.

Soit Berlioz venait de se faire frapper par la foudre et ne pouvait plus bouger, soit cette pauvre fille était tout bonnement complètement folle. Depuis dix minutes que j'étais en train de l'observer depuis l'une des canapés du salon, la brunette n'avais pas bougée d'un pouce. C'était, comment dire, plutôt étrange. J'approchais d'elle à pas de loup, quettant le moindre geste, mais rien. Cette fille devait être un alien, j'en étais certaine, voire peut-être même sûre. Passant de l'autre côte du bar pour me mettre face à elle, j'agitais mes mains devant sa figure pour la faire réagir. « Comment ça se passe là ? T'es morte ou t'es juste en train de réfléchir ? » Incroyable, quasiment aucune réaction. Sans attendre, j'ouvrais le frigo pour en sortir une brique de lait que je versais sur sa tête. Une réaction peut-être ? Enfin.

Alors que je n'avais pas bougé d'un pouce depuis plus de deux minutes, Lennon fit son entrée dans la cuisine. Je la regarda passé, mais ne bougea pas pour autant, juste un petit sourire qui se dessina sur mes lèvres. Elle agita ses mains devant mes yeux et voulant m'amuser d'elle, je ne réagissais pas. Elle me demanda si j'étais morte ou si j'étais juste en train de réfléchir. « Hélas je réfléchis, mais contrairement aux autres femmes, je ne peux pas faire deux choses en même temps. Donc je réfléchis et je crois que mon corps se déconnecte entre-temps. » Bizarre n'est ce pas ? C'était tout moi ça. Tout ça ne m'aida pas à savoir ce que je pouvais manger, mais mes yeux se mirent à pétiller, je venais d'avoir une idée. « Aide-moi, par pitié. Je ne sais pas quoi manger, j'ai aucune idée, zéro, rien, nada, quedal. » lui déclarais-je, en faisant une moue septique.

Et puis elle prenait la parole. Je ne comprenais quasiment rien à ce qu'elle était en train de me raconter, mais je me forçais de l'écouter, histoire de pouvoir lui répondre et puis de toute façon j'étais bien trop curieuse pour ne pas écouter une quelconque explication, même la plus loufoque. Son corps se déconnectait lorsqu'elle était en train de réfléchir ? Euh, oui, après tout pourquoi pas comme dirait l'autre. Machinalement, je venais poser l'une de mes mains sur son front, juste pour vérifier sa température. Aussi fraîche que du marbre. Louche. «Tu es certaine que tout va pour le mieux Berlioz ? » Je fronçais les sourcils tout en l'observant avant qu'elle ne se mette à me questionner sur ce qu'elle pouvait bien manger. Question conne, réponse conne. « T'es dans une cuisine Berlioz Ouvre n'importe quel placard et mange ce qui te fais envie ou ce que tu trouves en premier. » J'haussais les épaules tout en attrapant une pomme dans laquelle je croquais un bout.

« Très bien même. » lui dis-je en souriant. C'est vrai que parfois j'étais incompréhensible, mais je le faisais pas exprès. En même temps, c'était pas si dur à comprendre là, si ? Bref, je n'allais quand même pas débattre sur mon état mentale avec elle, j'allais très bien et c'est tout ce qui comptait. Lorsque je lui demandais quoi manger, Lennon semblait me prendre pour une débile. Bien sûr que je savais qu'on était dans une cuisine, qu'est ce que je ferais ici sinon. Le problème, c'est qu'il y avait tellement de chose dans cette cuisine, que je ne savais pas quoi manger. Je crois que le problème était assez comment à beaucoup de monde, non ? J'abandonnais donc l'idée de demander quelques choses à Lennon qui ne semblait pas vraiment comprendre mon problème de nourriture et fit comme elle venait de me le dire, en ouvrant le premier placard que je trouvais et j'en sortis de simple gâteau au chocolat. J'imagine que ça suffirait pour ce soir. Je me réinstalla à ma place et fixa Lennon. « Je vais éviter de te poser des questions sur Graham et toi, j'imagine que ta déjà dû avoir beaucoup de question de la part des autres, mais personnellement j'ai qu'une seule question. T'es venu dans ce jeu pour trouver l'amour ? » lui demandais-je. C'était loin d'être un reproche, chacun faisait ce qu'il voulait, juste que moi n'étant jamais tombé amoureuse de personne, que ce soit ici ou à l'extérieur du jeu, je voulais juste savoir son point de vue.

Tandis que je me servais un grand verre de jus d'orange bien frais, Berlioz ouvrait un placard, suivant mon conseil, pour en sortir un paquet de gâteau. Pas très sain pour un dîner, mais après tout pourquoi pas. M'installant sur l'un des tabourets qui se trouvait là, je continuais de siroter ma boisson sans me soucier du reste et puis voilà que Berlioz reprenait la parole. Graham, encore. Les habitants n'avaient plus que ce prénom à la bouche à chaque fois qu'ils me croisaient. Elle ne voulait, soit disant, pas me poser de question sur ma relation avec le jeune homme, mais elle le faisait de manière détournée. Ou alors j'étais complètement paranoïaque. Ou pas. « Pas du tout, je suis ici uniquement pour le jeu. J'ai envie de voir jusqu'où peux aller mon côté joueur. Maintenant, comme je l'ai dit lors de mon casting, je n'exclu pas le fait d'avoir un coup de coeur autre qu'amical au sein de l'aventure. » J'haussais les épaules, buvant une toute nouvelle gorgée du liquide orange que contenait mon verre. Je ne pouvais pas mentir, j'avais un véritable petit coeur d'artichaut et je m'emballais pour un rien, pour n'importe qui alors ce n'était même pas étonnant que je me sois déjà entiché de quelqu'un dans cette maison. « Et toi, pourquoi es-tu là ? » Oui, j'étais curieuse.

Pas que le sujet Graham/Lennon m'intéressait particulièrement, mais dans cette maison si on ne suivait pas, on risquait d'être vite à la masse, c'est pourquoi je questionnais Lennon, non pas sur sa relation avec lui, mais plutôt si elle était rentrée dans ce jeu pour trouver l'amour. Si la réponse aurait été positive à ma question, j'aurais trouvé ça bien bête, mais après chacun faisait ce qu'il voulait je n'étais pas là pour juger. Lorsqu'elle donna donc sa réponse, je me contenta de hocher la tête en mangeant mon gâteau, puis sans que je m'y attendes, elle me retourna la question. J'avalais donc rapidement ce que j'avais dans la bouche, histoire de pas la laisser trop longtemps attendre une réponse. « Pour l'argent et pour me faire repérer. Je t'explique, pour pas que tu penses que je veux devenir une espèce de Paris Hilton en plus salope, loin de là. Je fais de la danse depuis de longues années et j'aimerais vraiment percer dans ce métier là, c'est pourquoi j'aimerais bien me faire repérer par un chorégraphe ou par un producteur de spectacle. N'importe tant que ce soit un type qui me remarque en fait. » Comme d'habitude je parlais longtemps, trop longtemps. Il fallait vraiment que j'arrête d'être aussi bavarde.