L'après-midi venait de commencer sous le soleil de la villa après ce second prime. J'étais en train de flaner sur le canapé quand j'ai vu Rosi se diriger vers sa chambre. Rosi, je l'avais rencontrée à l'hôtel où elle était ma colocataire et nous avions un peu parler et puis l'aventure avait commencer et l'occasion ne s'était pas représentée plus que cela. Je dois avouer que je mettais dit qu'on aurait le temps de parle en oubliant le fait qu'elle était nominée. J'étais ravi qu'elle soit sauvée parce qu'il fallait avouer que je m'en serait un peu voulu de ne pas avoir eu le temps de lui parler avant son départ et je ne m'imaginais pas lui sauter dans les bras pour la féliciter alors que nous n'avions pas reparler. Bref, je me levais du sofa pour la rejoindre dans sa chambre, histoire de parler un peu toutes les deux, de tout et de rien. « Félicitation pour hier. » Je lui souriais.

Je faisais un petit tour dans la cuisine, à deux heures de l’après-midi, oui ! Je venais de manger, j’suis d’accord, mais bon, je mange tout le temps. Alors dès que j’ai l’occasion de passer par là, je passe ! J’aime trop manger pour me priver, je vais sortir d’ici énorme, enfin non, je fais du sport, mais je crois que j’en fais pas assez pour ce que je mange. De toute façon, il faut que je prenne un peu de ventre, parce que là je ressemble à une sauteuse en hauteur ! Bon en gros, une sauteuse en hauteur, c’est une anorexique, enfin j’ai déjà regardé les concours et elles ont la peau sur les os, c’est un truc de malade. Enfin, bref, après avoir trouvée une barre de céréales dans un des placards, je me dirige vers ma chambre, tout en passant par le salon. Carolyn, à qui je n’ai pas parlé depuis mon entrée dans le jeu, mais qui était ma colocataire à l’hôtel, me suis. Je rentre dans la chambre et m’assoit sur le lit. Elle me félicite d’être rentrée dans la maison hier, alors que j’étais nominée. « merci, c’est gentil. Comment tu vas ? tu t’es faite des amis ici ? »

Je vous l'accorde c'était nul comme phrase pour commencer la conversation, la félicité de son retour même si j'étais ravi de savoir qu'elle restait parmi nous. Je ne connais pas tout le monde dans l'aventure c'est vrai, certains seulement de noms ou de vue et d'autres sont des connaissances à qui j'ai parlé une fois et encore c'était rapide alors quitte à perdre quelqu'un dans les semaines à venir je préférais que ce soit eux, ceux que je ne connaissait pas, c'est normal vous me direz. Comme il est normal que parmi ses inconnus j'ai des préférés et pourtant, je me tue en me disant qu'il ne faut pas juger sur les apparences et pourtant, je ne sens pas certains candidats, ils sonnent vraiment faux même si cela est un peu le but du jeu.« Je vais très bien et toi ? Les lits de l'hôtel ne te manque pas trop ? » Je lui souriais, amusé. L'hôtel était un quatre ou cinq étoiles je crois alors autant vous dire que les lits étaient divins même si ceux de l'aventure n'était pas mal non plus dans leurs genre. « Amis est un grand mot, on se connait depuis une semaine pour la plupart mais je pense que oui et toi ? »

Je m’étais bien, voir très bien entendu avec elle et j’étais vraiment très contente qu’elle rentre dans le jeu avec moi. Pour le peu que j’avais discuté avec elle, je trouve qu’on se ressemble, à part qu’elle, doit manger moins que moi je pense. D’ailleurs en parlant de manger, j’ouvre ma barre de céréales et croque un morceau en écoutant Carolyn. Elle a raison, cela ne fait qu’une semaine que je connais les candidats et je me dis déjà amis avec eux, c’est complètement débile ! On ne peut pas être amis au bout d’une semaine, et surtout pas dans un jeu où l’honnêteté n’est pas le mot d’ordre. En réalité, je ne sais pas si je peux faire confiance aux gens qui sont ici avec moi, ils me mentent sans doute et je n’aime pas ça. Je déteste que l’on me mente ou que l’on soit hypocrite à mon égard. Je préfère qu’on me balance les pires saloperies à la gueule, pourvues qu’elles soit pensées, plutôt que d’être hypocrite et de cracher derrière mon dos. J’ai envie de savoir si je peux compter sur les gens ou non, sauf qu’ici, je ne le saurais jamais, personne ne me dira « si je suis amie avec toi c’est uniquement pour mieux t’avoir ensuite ». Moi je suis honnête, mentir, ce n’est vraiment pas mon truc. « Oh les lits, ils me conviennent ça va. C’est vrai, on ne peut pas être amis en une semaine, d’ailleurs j’ai besoin de savoir, je peux compter sur toi ? »

Si j'allais me faire des amis dans le jeu, je l'espèrais. Sincèrement, je pense qu'en vivant durant des semaines avec des personnes c'est parfaitement possible que l'on s'attache les uns aux autres mais j'avais une partie méfiante en moi malgré tout. On étaient peut-être tous 24/24h ensemble mais on ne se connaissaient que depuis une semaine et c'était pour moi un détail non négligeable. Le jeu était tout de même basé sur la stratégie et pour se protéger il faut parfois mentir, or tout le monde sait qu'une vraie amitié se base sur la sincérité, c'est comme l'amour et pour le moment, je doute de presque tout le monde, enfin certains beaucoup moins que d'autres c'est certain. Pour ma part, j'essayais de ne pas mentir, cela ne fait pas parti de ma façon de faire les choses, bien entendu je sais que comme tout le monde, il arrivera un moment où je devrais le faire ne serait-ce que pour rester dans l'aventure le plus longtemps possible. Mais je verrai tout cela plus tard, quand le mensonge sera la dernière solution. En lui disant ma manière de voir le mot ami j'avais eu le sentiment d'être une vieille femme qui parlait de son expérience. Dieu, comme cette phrase sonnait mieux dans ma tête. « Disons que pour moi, on peut se rapprocher des gens mais l'amitié est plus longue à obtenir. » Je lui souriais avant d'entendre sa question. « J'ai envie de te dire oui, mais je vais être franche, tant que cela ne me met pas en danger je serais de ton côté mais si c'est toi ou moi, je sauverai ma peau. » En même temps, c'est assez normale de se sauver avant les autres. Mais à l'exception de quelques rares cas, elle pourra compter sur moi.

J’aime quand les gens sont francs avec moi, comme l’est Carolyn actuellement. C’est sur qu’elle va sauver sa peau avant la mienne, c’est sur, dans un jeu pareil il faut savoir un peu penser à soit et être égoïste. Je pense que je ferais la même chose, enfin, je ne sais pas en fait, tout dépend de ce qu’on me propose. Habituellement, je ne pense pas à moi avant les autres, donc ça me ferait bizarre de changer mes habitudes pour ce jeu. Après tout, je n’ai pas besoin d’argent, je n’ai pas besoin de gagner tout cet argent, j’en ai déjà. Je pense que si j’empoche une partie de ma cagnotte, je la donnerais aux gens qui en ont réellement besoin. Oui, parfois je me sens d’humeur généreuse, donner sans recevoir, parfois c’est bien plus plaisant, on se dit qu’on vient de faire quelque chose de bien. Et se dire que grâce à ce qu’on a fait, quelqu’un peut avoir une vie un peu plus normale, et n’est pas obligé de faire la manche pour manger, on se sent fier, fier d’avoir pu aider quelqu’un, léger, on oublie tous nos soucis, ça non libère, bref, c’est parfois mieux que faire du sport ou les magasins. « je pense que je ferais pareil aussi, c’est normal. En tout cas je te remercie pour ta franchise. T’en veux ? » dis-je en lui tendant ma barre de céréales. J’avais complètement oublié de lui proposer un morceau, qu’est-ce que je peux être impolie parfois !

J'étais ce genre de fille, le genre qui avait souvent fait confiance bien trop vite dans le passé et dont le retour à la réalité avait fait beaucoup de mal et c'est surement pour cela que j'étais plus méfiante aujourd'hui. Je savais apprécier les gens, leur compagnie et je profitais de chaque instant en leur compagnie mais je n'accordais ma confiance que quand je connaissais vraiment les personnes. Parmi les habitants, je connaissais quelques personnes depuis un petit moment parce que nous nous étions vu à l'hôtel mais tout cela restait dans l'espace d'un mois et pourtant j'avais le sentiment qu'il était sincère. Elle me demandais si elle pouvait compter sur moi, la réponse était évidente. J'avais beau ne pas la connaitre sur le bout des doigts, le peu que je savais d'elle me prouvait que c'était une fille bien et j'aimais beaucoup lui parler de tout et de rien. Alors, oui, elle pouvait compter sur moi dans la plupart des cas parce qu'il est clair que si c'était elle ou moi, je me protégerai quitte à le regretter plus tard. Mais après tout, c'est le jeu même si je ferai tout pour que mon envie de gagner ne me monte pas à la tête, un problème qui ne se pose pas pour le moment. Je ne lui retournais pas la question, simplement parce que je me disais qu'après lui avoir dit cela, elle se sentirait surement obligé de dire la même chose. Ce qu'elle fit mais sa voix me paru vraiment sincère. Je lui souriais simplement avant de lui répondre. « Mais de rien, je ne vois pas l'intérêt de mentir, cela nous retombe toujours dessus. » Je riais légèrement. « Non, merci, entre les cupcakes de ce matin et le repas de midi, je crois que je exploser.»

La nourriture et moi, quelle magnifique histoire d’amour ! En fait, si jamais je ne trouve pas de réel petit-ami avant mes trente ans, limite que je me suis fixée, je vais me marier avec un mars ou un kit-kat, car eux au moins ne me trahiront pas. La nourriture apporte bonheur, amour et empêche d’avoir faim, la faim, voilà une chose qu’un homme ne comble pas. Je me demande s’il ne serait pas plus pratique d’être amoureux d’un pot de glace. Je dois être formée bizarrement, car d’une, j’ai tout le temps faim, enfin je ne peux pas résister à l’appel d’une pâtisserie ou autres gâteaux, et de deux je ne sens jamais mon ventre complètement plein, contrairement à ce que Carolyn est en train de e dire. Je ne sors jamais de table en me disant que j’ai trop mangé, je pourrais rester à table toute la journée ! C’est pour ça que j’apprécie les repas en famille, non pas parce que je vois tout le monde, cousins, frères, sœurs, oncles, même si je les aime bien, mais parce qu’on arrive vers midi et le repas se poursuit jusqu’à cinq heure, ensuite petit break, et vers huit heure, repas du soir ! Bon, entre temps on se dépense, on fait des parties de foot’, de tennis – que mes sœurs gagnent tout le temps, forcément elles sont joueuse pro’, et ma mère aussi, ancienne internationale – ou du volley lorsqu’on va sur la plage. Enfin bref, je crois que ces repas là sont parfaits ! « ok si tu veux. Bon sinon, faisons un peu plus connaissance, parce qu’on ne peut pas dire qu’on se connaisse vraiment. »

Parfois, je me demande comment je peux avaler autant de choses, ce matin j'avais avaler une boite de cupcakes et cela ne m'avait pas empêcher de remanger pour deux personnes à midi, le tout sans prendre de poids. Je ne compte pas le nombre de personnes qui me déteste pour cette chance. Mais là, je ne pouvais plus rien avaler pour le moment tellement mon ventre était plein, je ne voudrais pas être malade non plus et surtout avec le soleil, ce n'est pas vraiment conseillée de trop manger mais plutôt de bien boire et de manger léger. Je lui souriais naturellement avant qu'elle ne me parle de faire connaissance. Il est vrai que nous n'avions pas vraiment eu le temps de parler de nous à l'hôtel. Brièvement de nos métiers, enfin du mien et de ses études et des villes d'où nous venons mais rien de plus, après cela on se croisaient dans la chambre et on échangeaient des banalités mais rien de plus. Et puis le jeu avait débuté assez rapidement et ainsi de suite. Le temps passe bien plus vite que je ne l'aurais pensée et nous étions déjà à la deuxième semaine de jeu. « C'est vrai qu'on pas beaucoup parlée l'air de rien et malgré notre rang de coloc à l'hôtel. » Je lui souriais. « Je crois me souvenir que tu étudiais .. l'astrologie, c'est ça ? » Je crois que c'est cela, son choix d'étude m'avait marqué parce que je ne l'imaginais pas dans cette branche-ci, peu de personne choisissent les études d’astronomie et surtout peu de personnes les réussissent. Alors je laissais un petit doute m'échapper tout en lui souriant attendant sa réponse. « Et ça te plais comme études ? »

Les études et Cambridge, c’est une grande partie de ma vie, je passe plus de la moitié de mon année là-bas, même si mon cœur reste français. Mais là-bas, je me sens comme chez moi, j’ai mes amis, mes ennemis aussi, parce qu’il en faut bien un peu, mes exs aussi, dont certains sont des amis, même si c’est très rare. En fait, je crois qu’il n’y a qu’un de mes exs qui est encore ami avec moi, c’est Alek. En fait, il a décidé de devenir gay, du coup il m’a quitté pour un mec, je vous avoue que sur le coup ça m’a fait bizarre. Il m’en était arrivé des trucs niveau amour mais jamais ça. Finalement après une longue discussion sur un banc du campus en pleine nuit – et en hiver aussi, autant dire qu’il faisait trop froid – on est finalement devenus amis, et je crois que c’est mieux, on s’entend super bien, donc c’est cool. Et puis aussi, là-bas, il y a des gens qui ont les mêmes passions que moi – en même temps vu le nombre d’étudiants c’est logique – par exemple, l’une des mes colocataires fait des études d’astronomie aussi, c’est d’ailleurs à ce cours là que je l’ai rencontré. Une autre est fanatique de sport, comme je le suis, mais elle préfère l’athlétisme. Enfin voilà, Cambridge c’est ma deuxième maison. « ouai, enfin, c’est plus l’astronomie, parce que l’astrologie c’est le machin de voyantes et tout. Mais ouai, ça me plait, j’adore ça ! D’ailleurs depuis que je ne suis là, j’ai déjà observé les étoiles plusieurs fois. T’aimes bien les étoiles et tout toi ou pas ? »