20 août ; &JUSTIN

L'été s'ra chaud, l'été s'ra chaud. Ouais, et Rollington n'échappait pas à la règle. Alors que tout le monde vaquait à ses occupations, Clarence n'avait pas résisté longtemps à l'appel de la piscine. Il s'y rendait assez souvent pour entrainer Berlioz à nager mais cette fois-ci il avait besoin d'être seul. Le prime n'avait cesser de lui tarauder l'esprit, notamment quelques détails plutôt désagréables qu'il souhaitait garder pour lui. Si l'issue avait été plutôt bonne - Rosaline était sauvée par le public, il fallait avouer qu'il avait quand même manqué une entrée dans la pièce secrète alors que presque tout le monde y avait le droit. Pour se réconforter, il se disait que c'était pour la bonne cause mais parfois la frustration reprenait le dessus. En short de bain rouge comme à son habitude, il se servit un grand verre de jus d'orange bien frais avant de sortir vers la piscine. Bizarrement, personne n'avait eu la même idée que lui. Ils devaient tous être à la plage ou la cascade, c'était bien plus pittoresque que la piscine de la villa. Tant mieux, il allait pouvoir être tranquille. Après une grande gorgée de sa boisson, Clay ne tourna pas trois fois autour du pot et plongea d'un coup. Il resta quelques minutes sous l'eau à nager et à profiter de cette fraicheur éphémère. Quand il refit surface, il plaqua ses cheveux blonds en arrière pour ne pas avoir sa vue gênée. Et d'ailleurs il remarqua un garçon au bord de la piscine qui n'était pas là plus tôt. Justin il avait cru comprendre, puisqu'ils avaient partagé tous les deux un dilemme des plus compliqués lors du prime. C'était son compagnon d'infortune puisque lui aussi avait refusé de nominer Sarah pour avoir l'accès à la salle du destin. Clay le remerciait pour ça parce qu'il ne lui aurait pas laissé le choix de toute manière. On ne tirait pas dans les pattes de Sarah sans en craindre les conséquences. Nageant jusqu'au rebord, il s'y appuya avant de lever ses yeux plissés vers lui. « Justin c'est ça ? Heureux d'être de nouveau parmi nous ? »

Il fait chaud, il fait beau ! Et c'était le cas de le dire en ce moment ! Et par un bel après-midi très ensoleillé, je décidai d'aller à la piscine de la villa pour me rafraichir un peu. De quoi ? Ce n'est pas bon de se baigner vers 16 heures parce que le soleil tape fort ? Rooh, abat les conseils de grand-mère ! Et comme je suis un rebel, j'y vais rien que pour vous faire chier ! Mais non je rigole ! J'y vais parce que j'en ai envie, voilà tout. j'avais enfiler mon maillot short bleu avant de me pointer à la piscine. Au moment où j'allais m'installer sur un transat pour bronzer un peu avant de me baigner, je fis surpris. Quelqu'un venait de prendre la parole. « Justin c'est ça ? Heureux d'être de nouveau parmi nous ? » Je regardai sur le coté gauche, sur le coté droit et en haut, personne. Je finis par regarder en face de moi et Clarence était là, dans la piscine, posé contre le bord. je n'avais qu'à baisser la tête pour le voir. « Ouais, c'est bien Justin. Et oui, je suis très heureux ! » J'allai déposer ma serviette sur le transat avant de rejoindre papy Clay dans la piscine en faisant un plongeon. Je remontais à la surface et j'allais m'appuyer contre le rebord, à ses côtés. « Cela fait combien de temps que vous vous êtes séparés avec Sarah ? » Dis-je. J'avais entendu lors du prime que ces deux-là étaient des exs et cela m'intriguais. Ayant pris conscience que j'avais peut-être était indiscret, je repris la parole. « Si tu veux tout savoir, Sarah me plais beaucoup. Mais, je ne voudrais pas arriver comme un cheveu sur la soupe. D'où ma question. » Selon la chronique, ces deux-là étaient sur le point de se remettre ensembles. Fallait-il vraiment croire la chronique ? Peut-être pas. Elle avait sûrement pour but de foutre la merde. mais, je préférais en avoir le coeur net en le demandant à Clarence. D'autant plus que je devais une invitation au restaurant à Sarah et que je préférais être fixé.

20 août ; &JUSTIN

Clarence n'avait jamais vraiment parlé à Justin. Peut-être lors des soirées communes ou comme le prime où ils furent réunis pour prendre une décision mais ils n'étaient jamais allés l'un vers l'autre. Rosaline l'avait évoqué quelques fois, il avait cru comprendre qu'ils étaient de grands amis mais rien n'avait inspiré Clay à aller lui parler spontanément. Il fallait croire que quelque chose l'en empêchait ? Justin acquiesça quant à son prénom puis sa joie d'être resté pour une seconde semaine. Ca avait du être éprouvant pour lui de vivre ses premiers jours ici dans l'incertitude d'être là le lundi suivant mais il avait été sauvé par le public et avait pu juger sa popularité une première fois. Il préféra plonger pour le rejoindre sur le rebord plutôt que de rester sur la terre ferme. Il avait raison. L'air était d'une chaleur écrasante et l'eau de la piscine demeurait à la bonne température pour se rafraichir. La production avait du mettre tous ses moyens pour le bien-être de ses poulains. Quand Justin fut à ses côtés, Clarence s'apprêta à en demander un peu plus quant à son ressenti de nominés - il fallait se préparer à tout ici mais Justin semblait en avoir décidé autrement. Il mit les pieds dans le plat sans préambule et sur le coup, Clay eut envie de se laisser couler sous l'eau pour ne pas laisser paraitre sa décontenance. Lui au moins avait essayé de mettre quelques formalités avant de rentrer dans le vif du sujet. « Je vois que la chronique de Candice n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. » Sur l'instant, il n'eut pas envie de lui répondre. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire après tout de savoir depuis combien de temps Sarah ne partageait plus sa vie. Mais craignant que ce refus soit motivé par des raisons obscures, douteuses voire effrayantes pour le blond, il finit par hausser les épaules. « Ca fait une dizaine d'années maintenant. C'est le jeu qui nous a permis de nous retrouver. » L'indifférence. L'indifférence était le remède. Justin se sentit obligé de se justifier et son explication fut l'effet d'une bombe en plein visage de Clay. Détournant son regard vert devant lui, il battait lentement des pieds pour rester à la surface. Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire ? Lui donner sa bénédiction ? « Sarah est totalement libre et indépendante tu sais. Quand bien même j'aurai une légitimité, je n'aurai pas mon mot à dire, elle n'accepte pas que quelqu'un décide à sa place. » Finalement, il retira ses bras du rebord et se laissa immerger quelques secondes. Il avait besoin de se rafraichir les idées. Reprenant sa respiration, il toisa Justin avant de finir: « En gros tu n'es pas le cheveu et je suis encore moins la soupe. Et puis vous avez passé du temps ensemble cette semaine n'est-ce pas ? Qu'est-ce qui te plait chez elle ? »

« Je vois que la chronique de Candice n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. » On est pas tous un papy à moitié sourd et aveugle ! Mais je rigole, il est très bien conservé le papy ! « Ca fait une dizaine d'années maintenant. C'est le jeu qui nous a permis de nous retrouver. » Je baissai le sourire. Cela n'avait pas l'air de l'enchanter de parler de ce sujet. Et moi, comme un imbécile maladroit que je suis, j'avais mis les deux pieds dans le plat. « Sarah est totalement libre et indépendante tu sais. Quand bien même j'aurai une légitimité, je n'aurai pas mon mot à dire, elle n'accepte pas que quelqu'un décide à sa place. » J'acquiescai d'un signe de la tête. « En gros tu n'es pas le cheveu et je suis encore moins la soupe. Et puis vous avez passé du temps ensemble cette semaine n'est-ce pas ? Qu'est-ce qui te plait chez elle ? » Au vu des mouvements qu'il faisait dans l'eau, le type avait l'air de s'énerver un peu. A la limite, je pouvais comprendre. « Pardon de mettre les deux pieds dans le plat. Je voulais juste m'assurer qu'il n'y avait plus rien entre vous pour ne pas m'initier dans une relation renaissante. » Je lui tapotai sur l'épaule pour lui dire que j'étais désolé. Puis, je repris appuie sur le bord. « Ce qui me plait c'est un tout. Elle est très jolie, c'est indéniable. Mais des filles jolies il y en a pleins. Seulement elle, elle est différente de par son caractère. Je vais te dire, la plupart du temps les filles me sautent de suite dessus pour me demander de coucher avec elles. Et bien que je ne refuse pas, ce n'est pas forcement quelque chose qui me plait. J'aime beaucoup les filles qui savent se faire désirer et surtout qui s'imposent, qui ont du caractère. Et il y en a très peu de nos jours. » C'est pourquoi jusqu'à ce jour je m'étais contenté de m'amuser et de n'entretenir que des relations d'un soir. « Ou alors, il y a des filles biens mais pour qui je ne ressens rien de plus que de l'amitié. » En effet, j'avais beaucoup d'amies féminines. Depuis mon enfance, je m'entendais mieux avec les filles. Et ce, grâce à ma soeur Chloé avec qui j'avais fait les quatre-cent coups lors de mon enfance.

20 août ; &JUSTIN

Lorsque Justin lui tapa sur l'épaule pour s'excuser de sa cavalerie, Clarence lui adressa un faible sourire pour lui faire comprendre qu'il n'y voyait aucun mal. Sarah et lui n'avaient pas discuté de leur relation depuis qu'ils s'étaient retrouvés. Ils avaient observé quelques habitudes revenir au galop mais leur ancienne complicité affectueuse en avait pris pour son grade au fil de cette fameuse décennie. Le blond ne s'était jamais interrogé sur l'avenir: est-ce qu'il l'intéressait toujours ? Est-ce qu'elle était nostalgique ou au contrait se félicitait aujourd'hui de l'avoir quitté ? Tant de questions qui présentaient trop de risque pour être abordées pour l'instant. D'autant plus qu'il venait d'apprendre que le dilemme du prime de dimanche n'avait rien d'anodin. La production avait flairé le bon coup et avait confronté le premier amour avec le prétendant discret dans une seule et unique cause. Justin n'était pas un simple colocataire, il briguait de séduire Sarah et c'était un fait que Clay devait s'ancrer dans la tête à présent. Pour détourner la conversation, il lui demanda alors ce qui lui plaisait chez la jeune fille. Quand il l'écoutait déblatérer sur le caractère spécial et affirmé de la jeune fille, il avait l'impression de s'entendre lui-même quelques années en arrière. « Tu l'as bien cernée à ce que je vois. Elle n'accepte pas qu'on lui dise quoi faire, elle a toujours été très indépendante et déterminée dans ses choix. Si lorsque tu la séduis, qu'elle te dise oui ou non, sache que ce sera une décision ferme. » C'était une étrange situation. Que pouvait-il bien lui raconter ? Il n'allait certainement pas lui prodiguer des astuces pour conquérir le cœur de Sarah, c'était bien trop glauque à son goût. A la dernière phrase du garçon, le garde-chasse acquiesça de la tête. C'était exactement ce qu'il était en train de vivre depuis sa rupture. Il avait beau rencontrer des filles bien, des femmes qui voulaient se poser qui ne plaisantaient plus avec les relations d'un soir, Clarence ne parvenait plus à s'attacher. « J'ai parfois moi-même l'impression d'être enfermé dans une image idyllique d'une femme qui me plairait et je crois que je l'ai laissé passé ou bien qu'elle n'existe plus. » Appuyé contre ce rebord, le blond avait une furieuse envie de disparaitre tout comme en écouter plus. Il voulait récolter des informations, sonder ce garçon pour jauger sa sincérité. N'était-on pas dans un jeu de mensonges et d'apparences ?

« Tu l'as bien cernée à ce que je vois. Elle n'accepte pas qu'on lui dise quoi faire, elle a toujours été très indépendante et déterminée dans ses choix. Si lorsque tu la séduis, qu'elle te dise oui ou non, sache que ce sera une décision ferme. » Je lui souris. Fière d'avoir bien cernée la personnalité de Sarah. Le papy Clay me rassurait. J'avais peur de me tromper sur Sarah mais, visiblement, je l'avais bien cernée ! En espérant que Clarence ne fasse pas tout pour m'envoyer aux pâturages... Avec des vaches et des cochons, avec des vaches et... excusez-moi je viens d'avoir une envie soudaine de chanter... « J'ai parfois moi-même l'impression d'être enfermé dans une image idyllique d'une femme qui me plairait et je crois que je l'ai laissé passé ou bien qu'elle n'existe plus. » Ajouta-t-il lorsque je lui parlai de mon expérience avec les filles. Finalement on était pas si différent que ça le papy et moi ! Mais sa phrase venait de m'attrister. Il l'avait laissé passer, disait-il. Parlait-il de Sarah ou d'une autre personne ? Dans tous les cas, il avait eu des déceptions sentimentales. « Il n'est jamais trop tard pour la retrouver ! » Dis-je, en lui faisant un clin d'oeil. Il avait encore toute la vie devant lui ! J'avais beau l'appeler "papy", il n'avait que 29 ans et il était loin d'être laid et mal entretenu. J'étais persuadé qu'il ne tarderai pas à trouver la bonne personne. « Alors dis-moi, au vu de ta carrure, tu dois faire pas mal de musculation ? Non parce que je m'y suis mis il y a peu et je n'ai pas encore trouvé un partenaire pour en faire avec moi... Tu voudrais bien être ce partenaire ? » Changement total de sujet pour ne pas éviter d'aborder les sujets qui fâchent ! Même si, maladroit comme je suis, j'avais déjà dû le faire ! Pourquoi je voulais qu'il soit mon partenaire de musculation ? Parce que le papy il était plutôt bien formé et que mes tablettes il fallait bien que je les entretienne !

20 août ; &JUSTIN

Discuter d'amour, de femmes et de séduction avec un homme, qui plus est un inconnue était une première pour Clarence. D'ordinaire, il se gardait ce genre de sujets pour lui-même, n'estimant rien avoir à partager avec la concurrence. Après tout Justin était un rival potentiel et d'autant plus lorsqu'il eut appris que Sarah lui plaisait. Mais cette fois-ci il n'allait pas jouer les grands chevaliers comme à 20 ans qui arracherait la tête d'un mec pour conquérir sa belle. Quoique Sarah apprécierait-elle la belle gueule de Justin sur un plateau ? On pouvait toujours s'arranger... Néanmoins, il devait avouer que ça le soulageait de pouvoir un peu vider son sac quand bien même il restait un homme très secret sur ses sentiments. Une pointe de ressentiment l'avait tiraillé quand le candidat lui avait parlé de son attirance sur son ex mais il osait espérer qu'il l'avait bien dissimulé. Après tout, il avait eu raison. Elle n'était plus chasse gardée et ce, depuis longtemps. Justin lui suggéra de retrouver cette fameuse femme qu'il avait pu manquer mais Clay se contenta d'hocher la tête, visiblement peu convaincu. Il n'était pas pressé de fonder une famille malgré la trentaine qui le surveillait de très près. Finalement, Justin changea de sujet et le blond accueillit cette initiative avec grand soulagement. A son compliment, il eut un faible sourire puis examina ses propres bras, plutôt fier: « Disons que mon travail permet grandement d'entretenir tout ça. Viens faire mon boulot une semaine et ça sera plus bénéfique que plusieurs semaines de musculation intensive crois-moi. » Clay avait toujours fait attention à son corps. C'était en quelque sorte la représentation physique de ce qu'il estimait être à l'intérieur et puis des gros muscles dissimulaient toujours mieux les petits défauts à l'intérieur. Las de faire du sur place, il se retourna et nagea en arrière pour parcourir la largeur du bassin. Ainsi il faisait toujours face à Justin et pouvait toujours lui parler. « Pourquoi pas ça pourrait être sympa ! Mais je suis pas coach ni rien, j'espère que tu sais déjà ce que tu veux. » Il fit mine de le détailler de la tête au pied, bien que l'eau troublait sa vision puis ajouta, d'une voix faussement moqueuse: « Puis c'est vrai que c'est un peu maigrelet tout ça. » Il donna un petit coup de poing dans ses biceps pour les tester.