Premier soir. L’effervescence du prime est passé, il y a vraiment beaucoup de candidats, c’est difficile de cerner la personnalité des autres, ni même de créer des affinités. Aleph n’est pas mal à l’aise, mais l’adrénaline est un petit peu retombé. La maison est superbe et il a mis un peu de temps à se repérer à l’intérieur. En découvrant le nom de sa chambre, Aleph a eu un petit rictus : avarice ? Il ne pensait pas que des 7 péchés capitaux ce serait celui qu’on lui prête. Peu importe, on est dans un jeu, peut être que l’ensemble des chambres donnent un indice caché sur les cartes que possèdent les joueurs ? A voir … Oui, Aleph ne perd pas de vue que nous sommes dans un jeu, pas en colonies de vacances ! En parlant de colonies de vacances, à vue d’œil l’ensemble des candidats semblent plus jeune que lui, déjà trente ans tout de même ! Il espère ne pas paraître trop ronchon aux yeux des autres de part son âge. 4h30 du matin, la plupart sont allé se coucher, pour être en forme pour la première journée de l’aventure. Aleph lui, s’affaire dans le dressing. Premier soir et déjà beaucoup de bordel dans l’allée. Il n’est pas particulièrement bordélique, mais il espère bien ne pas froisser ses vêtements en quelques jours. Il est bien soulagé de retirer son costume gris et ses chaussures, il enfile un bas de jogging et reste le torse nu. En passant une main sur son front, il se rend compte de la couche de fond de teint qu’il a encore sur la peau. Un bruit sourd le sort de ses pensées rapidement, de l’autre côté de l’allée, une demoiselle à du mal avec sa valise. Il reconnait la rousse qu’il a rencontrée rapidement lors de l’entrée dans la maison. Il s’approche d’elle, galant. « Besoin d’aide ? » Sans attendre sa réponse, il attrape d’une main sa valise et la range dans son compartiment, au-dessus des cintres et des tiroirs de rangement. « Scampi , c’est ça ? Tu es dans quelle chambre toi ? Moi on m’a foutu dans la chambre de l’avarice, je ne sais pas comment je dois le prendre ! » Un haussement d’épaule plus tard, il s’adosse au mur à côté d’elle.

Gambader dans la villa alors que tout le monde –ou presque- semble être sous les draps ? DONE. Disons qu’à la base, je cherchais ma valise. Parce que je n’ai réalisé seulement après que, non, la production n’avait pas déjà tout rangé pour nous, genre, nos propres valises. Vous voyez. Parfois, j’ai des lueurs d’espoir comme ça. Parce que je dois être une grande flemmarde, en fait, croyez-moi, j’en suis bien consciente. Enfin. Je me tire donc ma valise, qui, bien entendu, refuse de coopérer. Comprenez, ce ne serait pas drôle si les roulettes roulaient pour de vrai, non. Il faut bien entendu qu’elles se bloquent toutes les dix secondes. Enfin. Le pire reste quand même de ranger cette fameuse garce de valise dans le compartiment. J’aurai du porter mes talons. Histoire d’avoir l’impression d’être grande et de ne pas galérer comme pas permis pour ça. Je râle. Je peste. Forcément. Et puis. Un sauveur, qui propose son aide. Je ne bénirai jamais suffisamment cet homme tiens. Je remercie. Et puis, je capte enfin que c’est le type de tout à l’heure. Celui où j’ai dû me ridiculiser (je commence à croire que je me ridiculise devant tout le monde ici, finalement) à cause de mon .. fou rire. Immédiatement, un immense sourire se dessine sur mes lèvres. Je ne craquerai pas encore. Enfin j’espère. Si j’ai un second fou rire, je crois que je serais officiellement foutue ici. « Avarice ? Haha, je suis dans la luxure ! » je me demande s’ils m’ont mise là par pur hasard ou non. Je doute. J’aurais pas dû parler autant de sexe pendant mon casting. « Je suis désolée ! Pour tout à l’heure. » Parce qu’en plus de mon hilarité sans nom, j’ai décampé, et rapidos, comme une voleuse, comme on dit. « C’est les autres ! Enfin. J’étais un peu nerveuse, et puis, je suis pas habituée à être confinée dans un endroit rempli d’inconnus, tout ça, ça m’a impressionné et un peu effrayée tu vois. » Euphémisme. J’ai eu l’impression d’être une petite souris là.

Il haussa un sourcil lorsqu’elle déclara être dans celle de la luxure. Il se remémora l’épisode de sa robe et de ses seins un petit peu plus tôt et se demanda de nouveau si le nom des chambres étaient significatifs. Il espérait que non, car franchement l’avarice ce n’était pas lui. Au contraire ! Lorsqu’elle s’excusa, il fronça les sourcils, ne comprenant pas vraiment. Ah, après ses explications, Aleph comprenait mieux. Lui n’avait aucuns soucis de ce niveau-là. Ses nombreuses années d’études dans la danse l’avait habitué à voir beaucoup de monde et aussi à être pas pudique du tout : les douches communes ça calme au bout d’un moment. Voir même ça aide lorsqu’on est entouré de filles plus belles les unes que les autres. « T’en fait pas, c’est normal le stress dans des situations comme ça. » Un sourire ravageur sur les lèvres, il bascula son regard jusqu'à maintenant posé sur elle vers ses affaires, qu’elle avait commencé à ranger. Du bout des doigts il caressa le tissu d’une de ses robes. Elle était noire et blanche et elle avait l’air pas mal du tout. « Oh désolé hein, je suis un peu curieux, elle à l’air bien cette robe. Bon j’imagine qu’elle sera mieux sur toi bien sur que sur un cintre ! » Un clin d’œil plus tard il se frotta le bras, il regardait encore la demoiselle, qui toute petite face à lui avait vraiment l’air pas très à l’aise dans cet environnement ! « Je peux faire en sorte de plus être un inconnu pour toi, si ça te soulage ? » La phrase était un peu ambigu, j’avoue, mais Aleph lui proposait tout simplement de faire connaissance, histoire de la mettre en confiance et qui sait de se faire une amie dans le jeu ?

Tu m’étonnes, que le stress est normal tiens. Lorsque vous passez vachement de temps enfermée chez vous (pour un défi à la con, je vous l’accorde, je ne suis pas la plus futée ni rien sur ce coup-là ) et que vous vous retrouvez, d’un coup, propulsée dans une fourmilière pareil, c’est franchement difficile. Enfin, heureusement, tous les candidats ne semblent pas méchants, bien au contraire. La preuve est là avec Aleph, par exemple. Soit. Je commence à déballer mes affaires. Ranger. Le genre de truc qui, finalement, n’est peut-être pas une bonne idée. Imaginez que je parte dès la première semaine, paf, aussi rapidement que ça. Ce serait blasant de devoir tout remettre dans la valise. Hm. On est seulement dimanche (ouais bon, on est lundi mais bon, vous me comprenez) et je pense déjà à la semaine prochaine. Je suis désespérante, je sais. Enfin, je doute aussi être la seule à songer aux nominations et tout, d’un côté. Un sourire, sur mes lèvres, lorsqu’il parle d’une de mes robes. « Dans ce cas-là, je la porterai au prochain prime. Et tu pourras en avoir la confirmation. » je vais engager ce type-là pour me conseiller sur mes tenues pour chaque primes, tsais. A la limite, je saurais au moins que ma tenue plairait à au moins une personne. Déjà pas mal. Soit. Et puis, une proposition de sa part, qui me fait sourire. Cherchez pas. Je ne sais que sourire ici, j’ai l’impression. Ou rire. Je sais pas trop. Ca dépend des gens. « J’accepte ! » Mon capitaine. « Et tu comptes t’y prendre comment, pour ne plus être un inconnu ? » parce que, je crois que ces choses-là, ça n’changent pas en une nuit, vous comprenez. Enfin, si, ça peut. Genre, le sexe. Mais je ne crois pas que c’est ce qu’il a en tête, vous voyez.

Il hoche la tête à la suite de sa déclaration, comme un signe de confirmation. Il est déjà certain que ça lui ira à ravir, mais bon, il n’insiste pas. Il se demande aussi pour la même occasion s’il ne sera pas nominé ce soir là, ou elle ! Il ne la connait pas encore mais pour le moment la voir dégager de la partie ne le fait pas sourire. Elle à l’air marrante, en fait c’est son naturel qui lui plait. Elle ne ressemble pas aux quelques bimbos qu’il a pu observer la veille. Mais bon, comme dit l’adage : il ne faut pas se fier aux apparences ! Lorsqu’elle accepte, Aleph arbore aussi un large sourire sur le visage, malgré l’heure tardive et l’adrénaline qui retombe : signe qu’il est en bonne compagnie. « Hummmm. » Il pose un doigt sur son menton, pour faire mine de réfléchir. « On peut commencer comme ça. » Aleph lui attrape le poignet et l’enroule de ses bras. Un peu direct comme approche. N’y voyez pas quelque chose de trop sensuel ! Quoi que … Il la déroule délicatement en la faisant tournoyer devant lui. « La danse est un excellent moyen de faire connaissance ! » Il lui décoche un sourire charmeur avant d’attraper délicatement de sa main libre sa hanche. A présent face à face, il l’entraine doucement dans ses pas. « Je peux déjà dire par exemple par ta façon de danser que tu es un peu maladroite mais naturellement douée. C’est certain, tu as une fibre artistique dans la peau ! » Son discours à des airs de drague, mais c’est Aleph tout craché, charmant et gentil.

Aleph prend le temps de réfléchir. En fait, je crois que c’était une parole en l’air, vous voyez, et qu’il n’a pas vraiment d’idée pour passer de simples inconnus à … enfin, vous voyez ce que je veux dire. Et qu’il cherche un plan B là, dans sa tête, quelque chose pour faire genre, il ne disait pas ça ‘comme ça’. Enfin. Ce n’est que ma théorie. Et puis, rapidement, il m’attrape le poignet, et je me retrouve contre lui. Hmm. Danser ? Sans musique ? Vraiment ? Je n’ai déjà pas l’habitude de danser avec de la musique. Alors sans. C’est la première fois que ça m’arrive, vous comprenez. Enfin. Peu importe, monsieur a très bien choisi son identité. Dois-je vous rappeler qu’il est torse nu ? Et extrêmement attirant, bien entendu ? Comprenez donc que la situation est fort bien appréciable, vraiment. Je me laisse entraîner, tournoie et le suis dans ses mouvements. Totalement ravie, je dois le dire. Je ne sais pas comment, mais, finalement, je me sens (enfin, remarquez) à l’aise ici, dans cette villa. Aleph sait s’y prendre, vous voyez. Il a sans doute raison. Je souris, non pas parce que je suis gênée, contrairement à mes sourire durant tout le prime, mais parce que je suis plutôt amusée. « Douée ? Tu trouves ? Je me débrouille bien mieux avec un crayon entre les mains plutôt qu’en danse. » Véridique, je n’ai pas du tout l’impression d’être douée en danse, vous voyez, je me contente seulement de suivre les pas d’Aleph. « Toi par contre, tu l’es ! »

L’entrainant toujours au rythme de ses pas, Aleph prend soin de la faire tournoyer gentiment, frôlant de temps en temps la chute de ses reins. La demoiselle garde un large sourire sur le visage, ce qui accentue d’autant plus son envie de la faire danser. Ses cheveux flamboyant se jettent joliment contre son torse au fur et à mesure de la danse. Aleph tente quelques mouvements plus compliqués à présent, sentant que sa partenaire lui fait confiance. Son bras vient se caler dans la courbe de son dos, son autre main attrape la sienne, il la fait doucement basculer en arrière avant de la ramener tout aussi lentement contre lui. Il acquiesce, persistant sur ses paroles, oui il la trouvait douée. Tout simplement car elle lui faisait confiance. La confiance est la base de la danse. Son histoire de crayon l’intrigue, l’entrainant à présent sur une danse plus lente, il en profite pour lui répondre près de son oreille. « Je t’assure que tu es une très bonne partenaire. » Aleph est gentil de nature, certes, mais il n’est pas du genre à lâcher des compliments juste pour faire plaisir, s’il le dit c’est qu’il le pense. Après évidemment, à Scampi de ses faire une idée sur ses propos, elle pourrait également se dire qu’il n’est qu’un beau parleur essayant de la mettre dans son lit. A sa phrase suivante il ne peut s’empêcher de laisser filer un petit rire. « J’espère bien l’être, c’est mon métier ! ». Aleph la fait tournoyer encore une fois avant de la ramener tout contre lui. « Qu’est-ce que tu fais toi ? Tu me disais être douée avec un crayon entre les mains ... Dessinatrice ? Architecte ? Graphiste ? » Le jeune danseur cherchait du mieux qu’il pouvait les métiers nécessitant d’être doué en dessin. Il était plutôt ravi d’avoir en face de lui une personne qui cultive sa fibre artistique. Ben oui, c’est connu, les gens dans le monde de la culture ont tendance à créer plus d’affinités avec des artistes qu’avec je ne sais pas, des militaires ou des banquiers. CQFD.