18 août ; &CALEB

Les nominations étaient tombées et avaient créé les premières tensions de la maison. Il y avait un sacré paquet de personnes sur le banc en cette première semaine et cette situation déstabilisait Clarence. A ce rythme-là, ils auraient tous vite fait de passer au moins une fois dans le SAS. Autrement dit, de tester sa popularité ou impopularité auprès du public. C'était très important pour lui, puisqu'il venait présenter à l'Amérique entière un mode de vie, une façon de penser qui différait des autres et il craignait tellement que le message soit mal perçu. En ce premier week-end à la villa, le futur prime était sur toutes les lèvres et la production avait discrètement fait comprendre aux habitants qu'ils devaient être irréprochables et superbes pour le prochain dimanche. Pour Clay, cela incluait une séance de shopping obligatoire ce qui était au même niveau que la torture des animaux sur l'échelle de l'insoutenable. Il avait débarqué en fin de matinée, les cheveux lâches, l'air bougon. Habillé d'un jean leste et d'un marcel noir, Clay était au plus simple dans le style vestimentaire et sentait déjà l'ennui le guetter à la vue d'un étage complet dédié aux hommes. « Sauvez-moi du mal. » Murmura-t-il pour lui-même. Quand soudain, il distingua au loin un blond qui semblait affairé dans les rayons. C'était un candidat tout comme lui ! Il lui faisait dos mais ça n'empêcha pas Clay de s'approcher de lui avant de lâcher d'une voix morne: « Toi aussi tu es de corvée ou je suis le seul à vivre un cauchemar ? »

Les gens n’étaient pas vraiment différents de ceux que j’avais l’occasion de côtoyer à l’extérieur de cette maison et de l’aventure en elle-même. Pas que je sois habitué à être en contact direct avec des personnes riches, des mecs prétentieux, des filles qui prenaient soin d’elles pour plaire au plus grand nombre. Je n’avais plus eu l’occasion de connaitre ce genre de personnes depuis que j’étais dans la rue mais il n’y avait rien de surprenant. La seule chose qui me changeait de mon quotidien c’était peut-être les souhaits de la production. D’aussi loin que je me souvienne j’avais toujours essayé de prendre soin de mon apparence lorsque je sortais et tout mais une fois dans la rue, endroit dans lequel je vivais depuis maintenant six moi j’avais complètement abandonné le moindre sens de l’apparence. Du coup être ici me changeait totalement de mes habitudes, étant nominé et risquant déjà de faire mes valises à l’issu du premier prime j’avais été de manière plus ou moins discrète été mis sur la voie par la production concernant un renouvellement de ma garde-robe à leurs frais. Si c’était eux qui payaient je voulais bien faire un effort. Simplement vêtu d’un t-shirt blanc et d’un short blanc également j’avais donc traversé la ville à la recherche d’une boutique qui retiendrait mon attention plus que les autres et autant vous dire que je souffrais le martyr à voir tous ces vêtements que je pouvais m’offrir aujourd’hui. Pour être tout à fait franc ça ne m’intéressait même pas, étrange je vous l’accorde mais c’est comme ça, j’avais de nouveaux besoins depuis que mon seul lit était un morceau de carton voire une poubelle pendant les meilleurs jours. « Toi aussi tu es de corvée ou je suis le seul à vivre un cauchemar ? » Je tournais la tête, Clarence était derrière moi, un mec mignon et très musclé, un peu comme moi quoi. Lui adressant un petit sourire je jetais un œil à mon sac tristement vide. « Il fut un temps où j’aurais dévalisé le magasin mais… Depuis que j’ai connu autre chose dans la vie ça ne m’intéresse plus énormément… Donc oui, corvée… Clarence c’est ça ? »