Ce soir-là, je n'avais pas envie de m'amuser, ni de parler avec les gens, ni de danser, ni de me soûler. Pour tout vous avouer, je n'avais en fait envie de rien faire mis à part...dormir. Oui, dormir. J'étais complètement HS depuis le début de la journée, cette première soirée de bienvenue s'était terminée très tard la veille et je n'avais, par la suite, pas réussi à trouver le sommeil. Du coup, j'avais erré dans la baraque tel un mort-vivant, une tronche pas possible. Ça commençait bien. Mon Dieu, pensai-je. Ils avaient du montrer cela à la télévision mais qu'importe, j'assumais tout et je m'étais inscrite pour le meilleur comme pour le pire. Je n'allais donc pas me plaindre mais j'avais besoin de recharger les batteries, comme on dit ; alors, après le dîner et après quelques discussions par ci, par là, je montai me coucher dans ma nouvelle chambre, celle de la colère, que je devais partager avec deux hommes. Oui, deux hommes. Bien qu'une candidate me rejoindrait la semaine prochaine, je me demandais un peu quel était le plan foireux de la production. Arrivée dans la chambre, je demeurai immobile quelques secondes sur le seuil de la porte avant d'entrer et de m'effondrer sur le lit dans lequel j'avais dormi - ou plutôt, somnolé - la nuit dernière. J'observai le plafond à peine quelques instants que mes paupières s'étaient déjà fermées. J'étais à présent dans un sommeil profond lorsque un bruit me réveilla de sursaut. « AAAAAAAAAAAAAAH ! » m'écriai-je.

14 août ; w/ erin

La première nuit, je n'avais pas vraiment fait attention à mes colocataires de chambre pour la simple et bonne raison que j'étais claqué. Il était à peine minuit et bon sang que j'étais mort pour un deuxième soir. C'était totalement dingue. J'espérais cependant pouvoir profiter les jours suivants, de veiller un peu plus tard. Soit, je me débarrassais déjà de mon tee-shirt quand j'arrivais tout près de la porte et c'est doucement que je poussais celle ci pour pouvoir rentrer. Il n'y avait l'air d'avoir personne mais tout de même, je n'allumais pas la lumière au cas où. A croire que je n'étais pas franchement discret, bien qu'en fait, je trouvais que je l'étais, un cri retentissait d'un seul coup dans un coin de la pièce. Mon cœur fit un bond et c'est allumant la petite lampe sur la table de nuit près de mon lit que je voyais le visage d'une jeune femme, les cheveux un peu ébouriffés. Mince...je détestais qu'on me réveille quand je dormais alors là je m'en voulais de l'avoir surprise. Excuse moi, je pensais être discret pourtant. C'est rien, tu peux dormir... Je ne voulais pas vraiment lui parler, pour lui éviter de perdre le sommeil. Mais peut être allait-elle s'extirper de son lit au final pour venir m'engueuler. Soit, comme elle le voulait. Si elle s'emportait, je l'ignorerait sans doute, comme je sais bien le faire quand tout me dépasse. Je retirais mon jeans puis le plia avant de le mettre sur une chaise et de revenir vers mon lit pour en tirer les couvertures.

Pourquoi j'avais crié si fort ? Aucune idée. Le moindre bruit avait tendance à me réveiller lorsque je dormais et qu'importe ce qu'il ou elle, après tout peut-être était-ce une femme qui venait squatter par ici, avait fait, j'avais eu sacrément peur au point de gueuler comme un enfant de deux ans qui a vu un monstre dans sa chambre. Après quelques secondes d'hurlements, je revins à moi et balayai la salle du regard, à la recherche du motif de mon réveil et vis alors peu après un jeune homme à la musculature développée, il était torse nu, dont le prénom me restait inconnu pour le moment. Je pus, cependant, très nettement le reconnaître étant donné qu'il avait allumé la petite lampe située sur sa table de chevet. Il partageait la même chambre que moi, celle de la colère et je ne pouvais donc lui reprocher de venir me déranger puisqu'il était à sa place autant que je l'étais. « Excuse moi, je pensais être discret pourtant. C'est rien, tu peux dormir... » me rassura-t-il. Au moins, il s'excusait, j'appréciais, pas tout le monde ne l'aurait fait. L'analysant de haut en bas, je lâchai finalement en me relevant, assise contre le mur de mon lit « T'excuse pas va, je m'endors vite mais je me réveille pour rien. » Je le regardai se déshabiller, un sourire aux lèvres. « Tu viens te coucher ? » lui demandai-je, d'une voix innocente.

14 août ; w/ erin

Tandis que je faisais de mon mieux pour être davantage plus discret, histoire qu'elle retrouve son sommeil, je l'entendais bouger dans ses couvertures. Allait-elle m'en vouloir de l'avoir tiré de ses songes ? Ou bien allait-elle accepter mes excuses et passer au dessus ? Je ne faisais pas véritablement attention à elle, pensant qu'elle demeurait les yeux, une nouvelle fois fermés. Je ne sentais pas son regard sur moi mais la voyait faire une fois que je me retournais. C'était quand je tirais mes couvertures, qu'en effet – je la surprenais en train de me reluquer. Sa voix, sortant du noir. T'excuse pas va, je m'endors vite mais je me réveille pour rien. Puis elle poursuivait. Tu viens te coucher ? En effet, c'était bel et bien le cas. En effet. Je suis fracassé. Mais je pouvais bien rester encore un peu éveillé histoire de parler. J'étais enfin dans mon lit mais avait chaud malgré mes fines couvertures. Je dévoilais une nouvelle fois l'étendue de mon corps. Puis, en passant une main dans mes cheveux...Putain, il fait chaud ! Je me relevais, avançais vers la fenêtre tout en disant. Cela te déranges pas si je l'ouvre ? Je la regardais alors, ma main déjà sur la poignée.