J'avais profité de cette heure matinale pour aller dans la salle de bain. Il était quatre heures du matin et franchement je ne savais pas ce que je foutais là à cette heure. Je n'arrivais pas à dormir, et j'avais alors décidé de me dénuder pour les caméras nocturnes en m'affichant sous la douche à poil. De toute façon, il y avait personne d'autre que moi et j'avais pas peur qu'on me voit en habit d'Adam. J'étais fier de mon corps et je l'affirmais. En même temps, quand on ressemblait à Apollon, il y avait de quoi .. Une fois ma petite douche finie, je m'observais dans le miroir quelques temps. « T'es beau toi tu sais ? » dis-je à ma réflexion. Elle ne me répondit pas. Dommage. Ça aurait mis un peu d'action dans la maison. Quoi que de l'action j'en avais déjà eu avec le scandale Lennon Rosa .. Et je n'avais toujours pas parlé à Carolyn avec qui je m'étais bien entendue à l'hôtel. A vrai dire, j'attendais avec impatience notre nouvelle rencontre. Je décidais de rentrer à la dépendance de la luxure uniquement vêtu d'une serviette autour de ma taille. Tout le monde était endormi et franchement, cela me faisait chier. Je m'ennuyais tellement ! Je m'allongeais sur mon lit, ne prenant même pas attention à me revêtir et m'assoupis. Cinq minutes plus tard, j'étais réveillé par du bruit à côté de moi. Mais que se passait-il ?

Vous voyez, je dormais paisiblement, il y a peu. Oui. Il y a quelques minutes. Tout comme la belle au bois dormant, j’étais tombée dans un sommeil profond. Et si bien. Je vous assure. Le pied du sommeil. Enfin. Y’a pas que ça. C’est vrai. Je rêvais aussi. Oui, oui, rêve érotique. Vu mon état, ce n’est pas si étonnant. Et puis. Vu tout le monde dans cette villa semble avoir un corps de rêve. J’ai de bonnes excuses, je trouve, vraiment. Soit. Il a fallu qu’un odieux individu m’arrache de ce rêve. Qui était plus que plaisant. Un abruti congénital qui vient d’entrer dans la chambre. Oui, oui, quatre heures du matin, et monsieur n’a pas la sensation de déranger, du tout. Enfin. J’ai pas tout de suite décidé de jouer le rôle de l’emmerdeuse. Avant, j’ai essayé d’être conciliante. Et de me rendormir. Mais forcément. Ca n’a pas marché. Rien à faire. Mon doux rêve ne veut plus de moi. Voyez l’horreur ? Alors. J’ai pris une décision. Si je n’arrive pas (plus) à dormir, il me semble naturellement injuste que mes camarades de chambre y parvienne. Encore moins celui qui a osé me réveiller. Vous imaginez ! Je crois qu’il s’est endormi. Quand même. Genre, aussi rapidement que ça. L’enfoiré ! Je le déteste tiens. Je ne sais pas qui c’est. Mais je le déteste. Alors. Je commence. Avec des bruits. Je fais genre, je dors. Mais je crois que ma tactile marche pas. Injustice. Je regarde, discrètement, autour de moi. Je repère le lit de celui-qui-a-osé-troubler-mon-sommeil. PAF. Je jette mon oreiller dessus. Je fais genre, je dors, encore. Même si, techniquement, je fais que je sois la seule sans oreiller risque de me cramer un peu.

Il était rare que je ne fasse pas un rêve en rapport avec une petite demoiselle inventée ou très réelle, où les vêtements n'étaient pas inclus. Et c'est bien à quatre heures du matin que, pendant cinq minutes, je rêvais de Lennon en petite tenue qui m'aguichait et au moment où les choses chauffait .. Je me réveillais en sursautant. On venait de me lancer un oreiller dessus ! Un oreiller ! Je levais mon buste nu du lit , me mettais finalement à quatre pattes, récupérais l'oreiller et regardais les lits pour voir qui n'en avait plus. Je trouvais une charmante rousse endormie, sans l'objet du crime. Alors, au début, je pensais .. Pourquoi l'épargner, elle était comme toutes les autres. Et à l'observer, je la trouvais un peu mignonne. « Pas de pitié » murmurais-je dans ma barbe inexistante. Je fis un bond incroyable de mon lit jusqu'au sien, atterrissais, me mettais à califourchon sur elle et .. Non je n'allais pas l'étouffer avec l'oreiller. Mais tout ça était assez pour la réveiller et je vis enfin ses yeux. Oui. Elle était définitivement canon. Si seulement elle n'avait pas de pyjama et que je pouvais voir ce qu'il y avait en dessous .. D'ailleurs, j'étais toujours en serviette moi. Fallait que je fasse attention à pas me retrouver à poil devant une fille. Ah ! La bonne blague, comme si ça me dérangeait ..

Au début, j’ai cru que ça passerait nickel. J’ai cru que j’avais réussi à ruiner le sommeil de l’abruti-congénial-sans-nom-qui-m’a-réveillée sans en subir une quelconque vengeance. J’ai osé penser être tirée d’affaire. Mais, non. Bien entendu. Il revient à la charge. Alors que je fais semblant de roupiller, genre, normal quoi, il se passe un truc. Et pas n’importe quoi, s’il-vous-plait. Genre. Le type là. Il est fou. Pire que moi. Il a sauté sur MON lit. Comme un animal, vous voyez le genre. Effrayant. Je me suis retenue de pousser un cri, en fait, parce que si je l’avais fait, j’aurai réveillé toute la chambre. Et j’aurai du mal à jouer l’innocente, dans ce cas-là. Et puis, y’a pire dans la situation. Le type, là, il est sur moi. Califourchon. Genre, je peux même pas le faire déguerpir avec un coup de pied et tout. Genre, je suis coincée. Forcément, j’ouvre les yeux, subitement. Je ne m’y attendais pas. Je suis en mauvaise posture, hm. « Je crois que j’ai égaré mon oreiller, quelque part vers toi. » ouais. Genre, je l’ai pas balancée pour le réveiller, du touuut. Comme quasiment tous les hommes que je vois dans le jeu (j’ai l’impression), pour couronner le tout, lui aussi est presque nu. Autant dire qu’il fait chaud, d’un coup. « T’as … rien sous ta serviette ? » simple curiosité. Bien entendu.

Elle est marrante la petite. Je souris en entendant sa petite tentative de justification, sans bouger d'un poil. J'ai le dessus sur elle, dans tous les sens du terme. Et cela me plaît. Elle nie avoir tenté de me réveiller ou de me déranger, et moi je suis plutôt énervé parce que j'étais en train d'avoir un sex dream à propos de la bombasse de la maison. Hey mais c'est pas Scampi elle ? Ses cheveux roux me disent quelque chose. Mes yeux se sont habitués à l'obscurité et je me dis bien que c'est la fille pour qui Caesar a le béguin. Mon sourire s'agrandit. Elle me demande si j'ai quelque chose sous ma serviette et je regarde vers le bas comme pour vérifier. « Rien du tout. Ça te dérange ? » Histoire de pas faire genre d'être en train de la draguer, je me dégage d'elle en deux temps trois mouvements et m’assois un peu plus loin d'elle sur son lit. Quoi qu'à cette distance elle peut pas m'entendre si je chuchote. Alors je me rapproche et m'allonge à côté d'elle. « Tu m'as réveillé. Et j'étais justement en train de rêver de toi .. » Bien entendu, je ferai rien pour l'embrasser ou quoi que ce soit. C'est juste pour m'amuser un peu. Elle est sexy c'est vrai, je vois pourquoi mon ami a un petit truc pour elle. Enfin c'est que le début de l'aventure. Peut-être que finalement, Caesar finira avec Lennon et moi avec Scampi on sait jamais.

Il n’a donc rien sous sa serviette. Hm. J’ai l’impression que depuis que je suis ici, tout le monde, et je dis bien tout le monde, me pousse à, justement, ne pas me maitriser. Hors, si je ne me maitrise pas, ce serait … fatal. Genre, on me prendrait pour une traînée, tout ça. Ce qui serait terriblement injuste, ceci dit, puisque les femmes ont le droit de coucher aussi que les hommes, bordel. Soit. Autant ne pas être la première fille à passer à l’action, vous pigez. Et puis, c’est la première semaine. Et c’est la première fois que je parle avec ce type. Comprenez que ça ferait franchement fille en manque. Quoi qu’après tout, c’est ce que je suis. Enfin. Je sais pas combien de temps je vais tenir en fait, j’ai l’impression de prôner l’abstinence sexuel là, ce qui ne me ressemble pas du tout, en général. « Ouais. C’est délicat, tu vois, et ça pourrait me donner de drôles d’envies pas forcément raisonnables à ce stade du jeu. » Pas du tout raisonnables, même. Dieu merci, il s’enlève et s’allonge à mes côtés. Déjà plus raisonnable. Je l’ai réveillé. Sans blague. C’était voulu mon pote. Un rire s’échappe de mes lèvres. « Ah ouais, tu rêvais de moi ? Et qu’est-ce que je faisais, dans ton rêve ? » Genre. Enfin. « Ceci dit, je rêvais aussi de toi. » plus ou moins. « Avant que tu ne me réveilles. » faut pas oublier que ce n’était qu’une pure vengeance. La prochaine fois, ce type-là se fera discret au lieu d’entrer dans la chambre, en monde hippopotame.

Des envies pas raisonnables ? Ben ça ne me dérange pas. Après tout, je suis en manque puisque je n'ai pas vu ma copine depuis plus d'une semaine et j'ai vraiment hâte de bien m'entendre avec une candidate pour pouvoir faire des choses pas très catholiques. J'avais commencé avec Lennon, mais bien entendu grâce à Rosa ça ne s'était pas très bien fini. Lennon .. Il ne faut pas que je pense à elle. Surtout en petite serviette à côté d'un jeune femme dans son lit. Elle a rêvé de moi ? Un sourire s'étire sur mon visage qui s'efface aussitôt avec sa dernière phrase. Je l'ai réveillée ? Bon d'accord, aller prendre sa douche à quatre heures du matin ça ne passe peut-être pas inaperçu .. Je pousse un soupir, pensant qu'elle voulait seulement se venger. « Bon alors je te pardonne. On est quittes maintenant, hein ? » Je l'espère vraiment, car je n'ai pas envie de faire la gueguerre avec elle. « Dans mon rêve, tu faisais .. Enfin plutôt, nous faisions .. Si tu vois ce que je veux dire. » Je lui chuchote. Silencieusement, je me glisse sous sa couette pour me réchauffer et l'observe. « En fait moi c'est Graham. Le beau gosse de la maison. » Je ne suis pas très modeste, mais en même temps, je rigole à moitié en le disant. Ce n'est pas très sérieux. Je sais que je suis beau mais, les autres candidats ne sont pas mal non plus.

Quittes ? Je me tâte encore à lui en faire baver durant toute cette semaine avec quelques coups foireux. Mais bon. Il est mignon, le petit, et m’a pas l’air bien méchant. Il ne le mérite sûrement pas. Et puis, imaginez qu’il me déteste après ça, comprenez, ce serait embêtant. D’autant plus que dans ce cas-là, faire des choses « peu raisonnables » avec lui dans le futur risque d’être plus compliqué. Hm. « On est quittes. » que je déclare. Sourire aux lippes. Vas-y qu’il me raconte son rêve. Remarquez, je lui ai demandé. Le sourire sur mes lèvres s’agrandit, et je me retiens de rire. Parce que bon, réveiller les autres, ce serait pas cool, j’ai suffisamment pris ma vengeance. Et puis, en avoir deux autres sur le dos, voyez, ce serait chaud. Sauf si j’accuse Graham à ma place. Bref. « Hhhhm. Je vois, je vois. Fort bien intéressant, ton rêve. Et .. hm. On le faisait bien ? » J’ose espérer que oui. Et puis, monsieur prend ses aises et file sous ma couette. Ma couette. Ouais. Tranquille mec. T’as pas un lit à toi ? Si, si. Mais bon. Squatte, vas-y. Je compter inviter toute la chambre à dormir dans mon lit ouais, tellement c’est cool. Hm. Soit. Je m’égare. Légèrement. « Le beau gosse de la maison hein. Et bien, je suis Scampi. La bonnasse de la maison. » Ouais, dans ce cas-là. Pourquoi pas hein, si j’ai à faire à monsieur-qui-connait-pas-la-modestie, je vais pas le gêner ouais. « Puisque tu t’es invité dans mon lit, que dirais-tu d’y passer la nuit ? En tout bien tout honneur. Bien sûr. » J’ai tendance à croire que je dors mieux accompagnée. Ouais, ouais.

La jeune femme était amusante. Mon sourire grandissait au fur et à mesure de la conversation et je me retenais d'éclater de rire, pour ne pas réveiller toute la dépendance. J'avais vraiment eu de la chance en la réveillant, me disais-je, puisqu'à présent, j'avais l'occasion de profiter de son humour légendaire. « On le faisait plus que bien. Après tout, c'était avec MOI que tu le faisais. » Je riais doucement, me rendant compte de mon côté ego surdimensionné que j'avais fait paraître. Mais là, c'était uniquement pour l'effet humoristique, je ne pensais pas réellement la chose. Quoi que .. Et elle se présenta comme Scampi. J'avouais, son prénom me fit réprimer un rire puisqu'il était si .. original ! Cela me faisait penser à une crevette. « La bonasse ? Ben moi je t’appellerai simplement la crevette, je trouve ça mignon. » Un baillement sortit de ma bouche, non pas à cause de l'ennui mais à cause du sommeil qui commençait à arriver. Je n'avais pourtant pas envie de dormir : cette petite conversation me divertissait plus que prévu. « Pourquoi pas .. Après tout, je ne dors que bien à côté de jolies filles. Je ronfle par contre. » C'était une blague : je ne ronflais pas. Enfin, en tout cas, si c'était vrai, on ne me l'avait jamais dit.

Hmhm, pas du tout modeste le type, ça continue dans ce train-là vous voyez. Enfin, j’ose espérer que c’est de la fausse modestie, en fait, sinon, c’est un peu nul, comprenez. Et puis. Il ose. Il ose beaucoup de choses. Petit un. Il rit de mon prénom. On va pas être pote bien longtemps, je sens, et s’il se réveille demain avec des bleus, il l’aura bien mérité. Ouais, je suis coriace, même dans mon sommeil. Petit deux. Il veut m’appeler crevette. Genre. D’où t’appelles les gens crevette, franchement. Y’a mieux comme surnom, genre, tellement mieux. « Mignon ? Vraiment ? Je crois pas non. » je lui lance un regard, genre, t’es ta dernière chance mec pour te faire rattraper. Mais non. Il n’excuse pas à en crever. Je suis déçue. « Appelle moi comme ça et je te vire de mon lit à coups de pieds aux fesses ! » quitte à réveiller les autres, lorsqu’il fera un grand boom par terre. Non mais oh. Il accepte mon invitation. Même si je n’en suis plus certaine, maintenant, qu’il ose évoquer ce surnom horrible. Sans rire. Une crevette. Et il dit ronfler en plus. J’ai tiré le gros lot, sans rire, c’est abusé là. « Si tu me réveilles, j’te réveille. » un peu comme on a déjà fait, hm. « Alors si tu ronfles, tu vas passer une nuit affreuuuuuuuuse. » et ce sera uniquement de ta faute.

Elle ne semblait pas apprécier le surnom que je lui avais trouvé. Tant pis, cela ne m'empêcherait pas de l'utiliser à tout bout de champ. Je me taisais pour l'instant, n'ayant pas envie de sortir du lit de sitôt. Il faisait si chaud sous la couette, et l'avoir à mes côtés pour me faire rire était un petit plus non négligeable. « D'accord crevette .. » Sans attendre une seconde de plus, je m'endormais et commençais à ronfler comme un camion. Impossible à réveiller : j'étais trop crevé pour bouger d'un pouce. Je m'en fichais qu'elle me tape, me crie dans les oreilles, je ne bougerais pas. J'avais un sommeil de plomb. BONNE NUIT CREVEEEEETTE

fini pour moi xD