Je m'ennuie. Je m'ennuie terriblement. En attendant mon dîner romantique avec Lennon le soir même, il faut bien que je trouve quelque chose à faire pour ne pas fondre dans mon matelas. Tout ce que je fais, c'est dormir : je n'ai même pas la motivation de me lever pour faire un peu de sport. Le sommeil me gagne peu à peu et surprise ! Un autre sex dream à propos de la bonasse de la maison qui n'est PAS Scampi mais Lennon. Au moment de passer à l'acte, un cri dans la maison me réveille et je rage dans mon oreiller. Je me lève subitement pour aller chercher l'origine de ce bruit qui a arrêté mes ébats imaginaires, et cherche dans toute la maison. Tellement que je trouve une pièce que je n'avais jamais visité .. Une sorte de .. D'atelier. Un lit est disposé au milieu de toutes ces toiles vierges, avec des coussins, des draps .. Il est même mieux arrangé que le lit dans notre dépendance. Alors je vais tâter le matelas et me prends au jeu de celui qui doit poser .. nu. Oui. J'enlève tous mes vêtements sans aucune exception et je m'amuse à pendre différentes poses. Ce n'est qu'au moment où j'entends des pas arrivant que je prends rapidement un coussin pour cacher mon entrejambe. Oups.

Y en a qui dorment, d’autre qui bouffent comme des porcs, et certains comme moi qui tournent en rond. C’est fou ce que l’ennui s’installe vite, pourtant la ville nous est ouverte mais il y a cette impression d’oppression. Quoi qu’il en soit je ne devais pas la laisser s’installer, j’étais là pour me faire remarquer ; pour attirer des sponsors qui voudraient bien m’offrir des fringues qui coûtent un bras. Je ne compte pas économiser toute ma vie pour m’offrir une paire de Louboutin par an, j’en veux une nouvelle paire tous les mois donc mathématiquement parlant ce n’est pas possible de continuer à vivre à ce rythme. Il fallait bien que je trouve une solution, The Werewolf Game était l’occasion parfaite et me voici. A me déplacer partout j’avais plus de chances de maximiser mon temps d’apparition à l’écran lors des quotidiennes, même en second plan, que si je restais comme une vache dans le canapé. Soit, je vagabondais. Mon cerveau de petit génie avait d’ailleurs mis le doigt sur une idée de génie (logique). Je me rendais donc à l’atelier, histoire de peindre une toile qui ferait passer un message. Le message serait simple : chaussures ! A force on va finir par croire que je suis une obsédée de la shoe mais disons que j’essaie de monter un buisness, le projet est encore secret je compte sur cette émission pour me reconvertir en sexy wonder woman en tailleurs Dolce Gabbana. Je poussais donc la porte de l’atelier et j’eu le droit à un accueil bien particulier. Il me fixait, un coussin sur le sexe. Y a pas de honte à se faire plaisir tout seul hein, surtout entouré par une trentaine de spectateurs imaginaires. « Oh t’étais en pleine occupation. Tu ne vois aucun inconvénient à ce que je reste ? » J’allais pas rebrousser chemin pour un type à poil, j’en ai vu des tas. Mais j’ai pas le SIDA. Un fin sourire sur les lèvres et le regard malicieux, je refermais la porte. « Tu viens souvent ici pour te branler ou c'est la première fois? » J'hochais la tête, portant ma main à mon menton, en pleine interrogation. Qu'on se le dise, ça m’intriguait alors autant poser la question directement. Après tout cette maison pue le sexe dans tous les recoins.

La jeune femme qui était entrée dans la salle était inconnue pour moi. Elle était asiatique et bien fringuée, deux choses qui la mettaient à part de certains autres candidats de la maison. Elle était bonne, c'était clair. Et moi, j'avais presque honte de me retrouver à poil devant elle, l'entrejambe uniquement cachée par un petit coussin qui ne serait sûrement jamais lavé. Elle me demanda à rester et je ne fis que hocher la tête. Qu'est-ce qu'elle croyait que je faisais là, tout seul ? Et elle m'apprit la réponse à cette question. Me masturber ! Bon, je ne pouvais pas dire que je ne m'étais jamais adonné à cette occupation, j'étais un homme après tout, mais dans une pièce comme ça avec des caméras .. Merde, les caméras. Et moi qui avais fait le con tout nu dans une pièce filmée, j'allais être affiché lors de la quotidienne comme une bête de foire. « Bof, j'essaie de le faire dans toutes les pièces. Histoire de tester. Celle là est bien agréable .. » je décidais de jouer le jeu et de faire le mec pervers à fond. « D'ailleurs tu veux pas m'aider ? » Je dessinais un coeur de mon doigt sur l'avant du coussin. Bien entendu je rigolais, je n'avais aucune intention de lui montrer ce que j'avais entre les jambes et encore moins la laisser toucher, mais bon ...

Certaines seraient parties, dégoutées par l’audace du type tandis que moi ça me faisait plutôt rire. A sa déclaration je ne répondais par une inspiration accompagnée d’un hochement de tête. Je ne pouvais débattre sur le sujet puisque je n’en avais pas fait l’expérience donc autant le croire. J’imagine qu’on devait se prendre pour une star, allongé sur ce lit tendancieux. Pas autant que ses propos cela dit. J’adoptais un sourire en coin et un regard… hm, éveillé. S’il osait jouer avec moi, j’allais me faire un plaisir de voir jusqu’où il était capable d’aller. « Volontiers. » A la base j’étais venue pour peindre une paire d’escarpins mais finalement je crois que j’avais trouvé bien plus intéressant à faire. Une fois qu’il sera bien remonté il fera sans doute un super sujet ; je pourrais alors défier les peintres de la Renaissance avec une toile digne de ce nom. Empoignant un pinceau au passage, je m’asseyais sur le lit à ses côtés. « Tu ne seras pas contre pour me servir de modèle après ça ?» Comme si j’étais une putain et qu’on me devait quelque chose en retour quoi. En attendant sa réponse, je faisais courir les poils du pinceau sur son corps, un sourire malicieux greffé sur les lèvres.