Steven & Satine.
25.12.2012 à 20h23.


La pièce était obscure. Seule une faible lumière, qui provenait de quelques appliques murales, venait aider à distinguer les formes, les objets. Cet endroit restait majestueux à tout moment de la journée. Cet endroit avait du charme. Un charme auquel je n'étais pas insensible. Un charme qui me réconfortait. Un charme qui arrivait à me faire sourire. J'étais assise ici, sur le sol, depuis un bon petit bout de temps déjà. Mon dos se trouvait contre le mur alors que mes jambes étaient repliées sur elle même, contre ma poitrine. Bref, j'étais dans un coin en train de scruter le vide qui se présentait à moi. Nous étions mardi soir. C'était noël. Pourtant je n'avais pas vraiment envie de fêter cela aujourd'hui. La raison ? L'absence de ma famille peut-être. Certainement même. Depuis ma plus tendre enfance je passais les fêtes de fin d'année en compagnie de mes parents, de mes grands-parents, de mes oncles, de mes tantes et de tous mes cousins et cousines. C'était un petit peu comme une tradition chez moi et en me trouvant dans ce chalet ce soir même j'avais l'impression de fuir les miens et de les décevoir. Une larme roulait sur l'une de mes joues et je me dépêchais de l'essuyer d'un geste de la main avant de poser cette dernière sur le sol. Du bois. Je fermais les yeux un bref instant avant de me lever, de retirer mes chaussures pour enfiler la paire de chaussons de danse qui se trouvait à mes côtés. Je ne devais pas oublier mon but premier en venant dans cette pièce. Il s'agissait du seul endroit où le sol était du parquet et je me devais de travailler ma technique si je voulais briller indéfiniment dans peu de temps. Au centre de la pièce je fermais les yeux jusqu'à ce qu'une mélodie me vienne en tête et là je commençais à exécuter quelques pas d'un ballet que je connaissais sur le bout des doigts. Le lac des cygnes. Au loin, on ne devait voir que ma silhouette fine et frêle virevolter à travers les fenêtre tellement la lumière était basse. Personne ne devait me reconnaître. Une arabesque. Une glissade. Voilà que je me retrouvais sur le sol sans avoir le temps de crier gare. Presque aussitôt je pouvais ressentir une vive douleur dans ma cheville droite que je ne tardais pas à serrer entre mes mains comme pour essayer de faire partir le mal.

Noël. Cela allait être la première fois que je passais ces fêtes loin de chez moi, mais bon, je le vivais plutôt bien, je n'étais pas très famille, ce qui était dommage, dois-je avouer. Je restais dans la chambre en train de me préparer pour le bal de Noël qui se déroulera bien plus tard dans la soirée. Après m'être vêtue pour ce bal, je partis directement vers je ne sais où, honnêtement, je souhaitais tout simplement faire passer le temps. Arrivée vers le jardin, j'entendis un bruit, un bruit plus ou moins inquiétant qui me faisait penser à un accident. Quelqu'un était-il tombé ? Je ne savais pas. J'haussais les épaules avant de quitter cet endroit, par le plus grand des hasards, je vis Satine, dans une position inquiétante, il fallait le dire. Je m'avançais vers cette dernière sans pour autant avoir l'air inquiété. « Tout va bien ? » Demandais-je à la jeune femme qui se trouvait au sol. D'ailleurs, je me demandais bien comment avait-elle fait pour se retrouver dans cette position.