Être la grand-mère comme disait Candice dans sa chronique, être celle qui devait avoir le plus d’années devant elle avec Loxias et Graziella ce n’était pas quelque chose que je vivais mal. Ce n’est pas parce que j’avais vingt-huit ans que je n’avais pas le sens de la fête, certains pouvaient croire que je dormirais rapidement, vous savez les vieux qui se couchent à dix-huit heures et se lèvent à quatre heures du matin pour faire des mots croisés et dormir sur la table de la cuisine ? Et beh non, pas du tout. Je ne dormais pas énormément pour être tout à fait honnête, il m’arrivait même de ne pas dormir pendant des jours lorsque j’étais sur une affaire en dehors de New-York puisque nous traitions des cas partout aux Etats-Unis, je ne disais rien de cela pour le moment mais un de ces jours je me ferais un grand plaisir de mettre à l’amende les uns après les autres tous ces petits jeunes qui pensaient être les meilleurs et manquaient de maturité. Pour le moment je prenais vraiment du plaisir à faire cette émission, je n’étais certes pas proche de Loxias comme ça aurait dû être le cas mais je m’en fichais, je n’avais pas pour habitude d’être dépendante d’un mec et surtout pas d’un que je voyais une fois tous les ans ou quasiment, je me considérais comme célibataire à présent. Tout se passait merveilleusement bien ici même si j’avais eu quelques clashs avec cette horrible Rita qui me sortait vraiment par les yeux, tout à part peut-être le fait que je n’avais jamais été aussi active sur le plan ménage, oui, les petits jeunes ils sont bien sympathiques mais niveau hygiène de leur environnement il y avait du boulot.

Lorsque j’avais constaté l’état des toilettes, l’odeur à mourir qui s’en échappait bref, pas besoin de faire un dessin sur l’état des lieux. J’avais pris une décision. Faire un arrêt le temps d’une heure ou deux et rattraper tout ce merdier, le sol n’était pas propre non plus, les poubelles débordaient et ce n’était pas juste pour un WC, les six ou sept qui étaient installés étaient dans un sale état. Une serpillère à la main, deux seaux de javelle remplis avec de l’eau bouillante et me voilà qui frottait comme une malade pour tenter de rendre la blancheur qui symbolisait les lieux avant notre arrivée vendredi dernier. « A... Amanda ? » Je levais la tête ouvrant la porte de l’un des cabinet de WC, ce que j’aimais dans les toilettes du chalet c’est que nous n’avions pas affaire avec des cabines collées les unes aux autres sans intimité, une petite pièce était en quelque sorte construite pour un WC ce qui permettait d’être plus à l’aise mais certainement plus chiant à nettoyer. « C’est moi… Luna c’est ça ? » Je me souvenais de son prénom pour l’avoir entendu lors de la chronique à Candice qui l’avait traitée de prostituée. Elle n’avait pas l’air méchante en tout cas.