luna

Je suis là depuis dimanche. Je crois. Oui, c'est ça. Et, pourtant, je ne pense pas que ma vie ait changé de quelque manière que ce soit. Faut dire que c'est pas si long que ça, quelques jours. Mais bon, de toutes façons, je ne pense tout de même pas que ce jeu sera important pour moi, à part pour l'argent qu'il va me rapporter, évidemment. Pourquoi ? Parce qu'à vrai dire, ce jeu m'intéresse tellement que je n'ai même pas encore eu le temps de visiter tout le chalet. Enfin, le temps, ça c'est une excuse que je me donne ; à vrai dire j'en ai juste la flemme, et puis, je pense que je découvrirai les pièces au moment donné. Je veux pas me gâcher le plaisir, m'voyez. Bref. Vagabondant en trainant des pieds dans le chalet, je me mets à me demander ce que font les autres. C'est vrai, ça, on est beaucoup, quand même, mais là, je ne vois personne. Soit ils sont tous morts, soit ils dorment. Je prie secrètement pour la première proposition – j'ai une sorte d'aversion pour eux, c'est fou tiens, alors qu'ils n'ont rien fait de spécial, c'est mal, je sais --, et puis je me dis que je suis en train de devenir méchant. Enfin, « devenir » j'ai toujours était comme ça, en réalité. Depuis que je suis né, j'ai un mauvais caractère, et puis je casse les gens des fois. Pour l'instant, dans ce jeu, je veux dire, je n'ai encore rabaisser personne, mais bon, ça devrait venir, ce n'est qu'une question de temps. En même temps, je me dis que mon ex-copine n'est pas dans ce jeu et que, par conséquent, ça devrait un peu me calmer. Et j'ai pas ma fille, aussi, ça c'est un bon point. Parce que putain, elle, si c'est pas une erreur de la nature, je comprends pas. Méchant ? Oui. Et j'aime ça, hein. Bref, alors que je continue ma longue épopée à l'intérieur de mon nouveau « chez moi » pour je l'espère plus d'une semaine – parce qu'évidemment il faut que je gagne de l'argent, hein –, j'arrive très vide à ce qui ressemble à une salle de cinéma. Quoi ? C'est quoi ces conneries ? Bon, remarque, c'est pas si mal, ça m'évitera de me faire chier, hein, parce que pour l'instant on va pas dire que c'est vraiment la joie. Je hausse les épaules et je pénètre un peu plus dans le lieu. Fauteuils rouges, très grand écran, bref, une salle de cinéma somme toute classique, mais assez originale quand même, à foutre ici. Je pense que cet endroit pourrait me servir pour mes longs soirs de froid, tiens. Ouais. À méditer. En attendant, un film est en train de jouer sur le grand écran. Captivé par ce film dont j'ignore le nom là tout de suite, je m'assieds sur le premier siège qui me vient, et, alors que je pose ma main sur le côté de mon siège, elle vient se poser sur la main de quelqu'un d'autre. Surpris de ce que je viens de toucher, je la retire immédiatement et ma respiration se bloque un peu : putain, j'ai eu peur. Je viens de toucher quelqu'un. Et puis je me rappelle que le noir de la salle m'a clairement empêché de voir qu'il y avait déjà quelqu'un. « Putain. » que je grogne presque à la personne dont je n'arrive pas encore à déterminer les traits.