Etrangement, je n'étais pas encore fatigué. Nous avions fait notre entrée des heures plus tôt et l'euphorie ne semblait toujours pas s'être atténuée. Du moins, pas pour tous les candidats car certains déjà partaient se coucher. Si je n'étais pas spécialement en quête d'un lit, pour l'instant, c'était qu'il me fallait encore digérer la nouvelle de la soirée. Elu comme le mec le plus dérangeant de la maison, alors que personne ne me connaissait encore, me semblait un peu exagéré et tordu mais j'acceptais la sentence qu'on m'infligeait sans me plaindre. En loup solitaire, je m'étais éloigné du troupeau quelques instants, estimant qu'il était peut-être aussi temps pour moi de reprendre une sale habitude et de me griller une clope. Loin du groupe, loin des autres, je sortis mon paquet de clopes et en portai une à mes lèvres. Tranquillement, j'inspirai une première fois dessus en l'allumant et puis, machinalement, me mis à fumer. J'observai les alentours avec des yeux ébahis, comme surpris par la beauté de l'endroit. Finalement, la production ne nous avait pas menti en nous promettant une saison du tonnerre. Le chalet était sublime et l'ambiance y était parfaite. La Suède, je n'y avais jamais mis les pieds, et finalement, j'étais plutôt content qu'on se retrouve par ici. Comme porté par mes admirations, je ne remarquai pas qu'une plantureuse jeune femme s'approchait alors de moi, et qu'il ne s'agissait pas de Mia, étrangement. Fumant, à ma guise, et tranquillement, j'étais perdu dans mon exploration.

L'idée que je resterais enfermé dans cette demeure avec des candidats tous plus jeune les uns des autres me tracassait un peu, mais je me rassurais en disant que je n'étais là que pour l'argent et pour rien d'autres. Finalement, alors que pratiquement tout les candidats étaient parti se coucher, je n'arrivais pas à m'endormir auprès d'eux. Pas parce qu'il n'avait pas assez de place dans le lit, au contraire, il était gigantesque, mais imaginer mes vêtements se chiffonnaient à l'intérieur de ma valise me taraudait l'esprit. C'est pourquoi j'étais dans le dressing à ranger mes vêtements comme chez moi. J'étais une femme très méticuleuse en ce qui concernait le rangement, voilà pourquoi j'étais déjà attablé à cette tâche. Puis au bout d'une demi-heure, je manquais de nicotine. La cigarette n'était certainement pas une bonne idée pour une danseuse, mais je me fichais de savoir ce qui était bon pour moi ou non. Je pris la direction du jardin où se trouvait déjà un jeune garçon qui avait déjà fait parlé de lui durant cette soirée en embrassant une jolie blonde et puis pour s'être pris quatre nominations déjà contre lui, ce qui à mon avis le nominé d'office, mais ce n'était que mon point de vue, je ne savais pas ce qui nous attendait durant le conseil des loups, puis celui des villageois. Sourire aux lèvres, je m'avança vers lui, essayant de me souvenir de son nom, sans succès sentant la brise hivernale qui me fit frissonner. Quel idée de nous ramener en Suède, je n'avais pas l'habitude de tel température et n'était même pas sûr d'avoir prévue des tenues pour ça. Finalement une fois à ces côtés, je remarqua qu'il ne m'avait pas vu, il semblait plonger dans ses pensées, j'attrapais alors mon paquet de cigarette dans la poche arrière du pantalon que j'avais enfilé après la soirée. « Tu as su te faire remarquer ce soir, pourtant j'ai eu du mal à retenir ton prénom. » lui dis-je, souriant malicieusement attrapant mon briquet et allumant ma cigarette, tout en tirant dessus et en regardant autour de moi. « La Suède. Tu crois que la production l'a fait exprès pour qu'on se gèle les miches ? » lui demandais-je alors, fixant toujours le paysage devant nous.

Que quelques instants de solitudes avant que quelqu'un ne me rejoigne. Tournant mon visage vers la source de la voix qui me sortit de mes pensées. Et quelle source ! J'avais rarement une femme avec autant d'assurance et de charme. Cheveux bruns, longs, taille finie, courbes sinueuses et visage parfaitement dessiné, elle me sourit et je ne pus que lui répondre par la pareille ! Elle s'alluma une clope en m'avouant que je m'étais déjà fait remarquer mais qu'elle était tout bonnement incapable de se souvenir de mon prénom. Riant doucement, je tirai sur ma clope, incapable de détacher mes yeux de cette femme. « Faut savoir tirer son épingle du jeu, tu crois pas ? » lui murmurais-je alors sans me départir de mon sourire. Je tournai alors mon visage vers l'horizon et observai le paysage. La fine couche de neige qui recouvrait le jardin était magnifique, donnant à ce spectacle un rien de magie et d'incroyablement romantique... Le silence, la quiétude et la fraîcheur des lieux me rappelait étrangement mes longues nuits d'fêtes, lorsque, complètement ivre, je rentrai chez moi et prenais le temps de m'assoir sur le rebord de la fenêtre de ma chambre. Oui, ces instants comme arrêtés entre deux minutes, deux secondes. Des moments magiques qui s'élançaient dans le temps mais qui n'en prenaient jamais la course. Je tournai mon visage vers Graziella, tout sourire. « J'avais encore jamais mis les pieds en Suède et pourtant, je trouve cet endroit fabuleux. » Et c'était là un mot que j'employais généralement juste pour convaincre les femmes et les hommes de coucher avec moi. Mais j'devais avouer que j'étais happé par la beauté des lieux, comme envouté... plus encore que par le charme non-discutable de ma charmante interlocutrice. Me souvenant brusquement qu'elle ne se souvenait pas de mon prénom, je plongeai mes yeux dans les siens en souriant. « Beau... c'est mon prénom ! » me permis-je de lui rappeler en souriant. « C'est pas mon genre d'oublier les prénoms de femme aussi belle que toi... mais là j'avoue que j'ai un énorme blanc ! »