Avoir Sarah dans son chalet était un peu comme avoir le président des Etats-Unis dans le fin fond d'une ferme de Pennsylvanie. En d'autres termes, c'était exceptionnel. Clarence avait bien pris soin de tout ranger, depuis sa victoire il avait fait quelques aménagements dans son chalet de plus en plus confortable bien que la décoration demeurait ordinaire et non ostentatrice. Elle était arrivée tard le soir, en même temps le trajet entre l'aéroport et Yellowstone était suffisamment fatigant pour qu'il ne commence pas à l'embarquer dans ses aventures forestières. Ils avaient passé une soirée plutôt calme puis l'avait laissée s'endormir sans rechigner. Au petit matin, Clay avait même fait l'effort de ne pas faire de bruit, en somme de se croire encore célibataire, puis était parti travailler discrètement. Un événement important était survenu quelques jours plus tôt et demandait toute son attention. Il avait pris soin de ne mettre aucun parfum, aucune odeur artificiel puisque ce furent les loups dont il dut s'approcher dès l'aurore. Même si celles-ci évoluaient dans un cadre naturel mais cloisonné, elles étaient restées à l'état sauvage. Oui même Clarence risquait de se faire manger la main si toutefois il espérait caresser un jour ces bêtes si attractives. Cependant c'était un jour spécial et il finit par rentrer en début d'après-midi dans le chalet. La demeure était toujours silencieuse, Sarah ne s'était-elle donc pas levée ? Montant quatre à quatre les escaliers, il s'approcha du lit à pas de loups. La silhouette féminine était emmitouflée dans les draps bleu nuit et semblait profondément endormie. Hors de question qu'elle rate ça ! Grimpant sur le lit, il glissa une main agile dans ses cheveux longs avant de murmurer: « C'est pas le moment de jouer la Belle au Bois Dormant, y'a un truc de dingue qui t'attend dehors. » Le bout du nez du garde-chasse était crotté de terre mais pour une fois ses cheveux blonds restaient immaculés. Ca avait du bon d'avoir les cheveux courts parfois. Voyant que sa petite amie ne réagissait pas, il finit par faufiler sa main sous les draps avant d'attraper délicatement sa cheville. Il se mit alors à la tirer lentement pour la faire glisser du lit mais bien sûr il s'arrêta avant qu'elle ne se fracasse sur le sol: « C'est pas Hawaï ici, ça ne t'attend pas pour vivre, viens vite voir ! »