Lennon avait besoin de se reposer après ces deux mois intenses d'aventure. Rien n'était plus pareil à présent. Les gens n'hésitaient pas à l'arrêter dans la rue afin de lui demander des photos ou encore des autographes. Elle avait bien du mal à comprendre ces personnes, mais elle se prêtait au jeu et souriait devant les objectifs de ses pseudos fans tout en faisant des gribouillis sur des tickets de caisse. La brunette avait les pommettes en compote et rêvait de s'éloigner de toute cette agitation afin de pouvoir se reposer à sa guise et profiter de ses deux meilleures amies l'espace d'un week end. Voilà comment la jolie gamine aux yeux clairs avait fait son apparition à Las Vegas, laissant Graham seul durant quelques jours. Elle n'était pas vraiment rassurée de le savoir totalement solitaire dans une ville comme New York où les tentations sont grandes et où le nombre de jolies jeunes femmes était des plus impressionnants, mais elle avait envie de lui faire confiance et qu'il lui prouve qu'elle avait eu raison de lui donner une seconde chance tout en le laissant entrer dans sa vie, dans son intimité. [...] Finalement, Lennon n'avait pas vraiment le temps de se reposer à Las Vegas. Les sorties étaient bien trop fréquentes, tout comme les flashs des journalistes et puis les copines de la belle avaient envie de faire la fête, de s'éclater et elle ne pouvait pas dire non. Ainsi, la demoiselle enfilait l'une de ses plus belles robes. Léger, doré, noir, transparent, court. Le vêtement était magnifique. Un maquille simple, comme à son habitude, et ses cheveux tombant en cascade sur ses épaules elle était enfin prête pour une nouvelle soirée de folie. [...] Avant même de finir la soirée dans l'un des nombreux casinos, les jeunes femmes n'hésitaient pas à ingurgiter quelques verres d'alcool tout en se échangeant des banalités. Alors qu'elle se trouvait dans un bar, une coupe de champagne devant elle, une voix que Lennon connaissait bien s’élevait non loin d'elles. Elle fronçait les yeux quelques instants avant de tourner la tête et d'apercevoir ... Caleb. Il y avait des milliers d'hommes dans cette ville et il fallait qu'elle tombe sur lui. « Parce que maintenant je dois te rendre des comptes sur ce que je fais avec ou sans Graham ? » répondait-elle un sourire presque hypocrite sur les lèvres et pourtant elle le bouffait des yeux, n'arrivant pas à détourner le regard de lui.

L’éprouvais peut-être quelques regrets concernant ma relation avec Lennon, certes j’avais eu un coup de cœur et elle avait mis un gros coup de massue sur ce dernier en me laissant comme une merde sans explications pour rejoindre son Graham mais je n’avais jamais eu une quelconque preuve qu’il y aurait plus que ça, c’était de ma faute, j’avais cru qu’il y avait quelque chose de possible entre nous et personnellement je m’étais donné les moyens pour avoir une chance d’en savoir plus. A présent je n’étais plus aigri, je ne voulais pas être le garçon faible trop gentil qui passe à autre chose et c’est pour ça que je comptais lui rentrer dedans à chaque fois qu’elle croiserait ma route. J’étais comme ça, pour ne pas montrer mes sentiments je me comportais comme le plus gros des connards, et puis peut-être que j’étais encore un peu possessif à son égard, savoir que Graham pouvait la souiller avec son corps me rendait presque malade parfois, elle méritait tellement mieux à mes yeux. Passons, elle avait fait son choix et je refaisais tranquillement ma vie, je n’avais pas besoin d’une histoire d’amour dans ma vie, surtout en ce moment où j’étais devenu la nouvelle coqueluche des jeunes et des producteurs, j’avais un moyen de devenir ce que je rêvais d’être, cascadeur et peut-être même simplement acteur, je devais juste choisir le bon projet, ne pas prendre celui qui semblait être le plus simple pour finir dans le rayon directement en dvd du supermarché. Passons, alors que j’étais attablé au bar avec mes amis il avait fallu que je tombe sur elle, je ne m’étais pas gêné pour lui envoyer un pic qui était très naturel, je ne me forçais pas ce soir. « Parce que maintenant je dois te rendre des comptes sur ce que je fais avec ou sans Graham ? » Je souriais amusé par son hypocrisie. « Bien au contraire j’ai autre chose à faire… Tu es très populaire au rayon des potins dans la presse à scandale… Bravo tu as réussi ton objectif non ? » Je ne la quittais pas du regard.

La jeune femme ne s'attendait pas à voir Caleb durant son escapade avec ses amies. Bien entendu elle savait qu'il habitait à Las Vegas et qu'elle avait peut-être des chances de le croiser, mais elle ne pensait pas une seule seconde qu'elle pourrait se retrouver dans le même bar que lui, tout comme elle ne pouvait prévoir qu'il viendrait lui lancer des répliques cinglantes en plein visage juste pour l'humilier. Lennon était encore une petite fille dans sa tête et se montrait particulièrement susceptible lorsqu'on venait s'attaquer à sa petite personne ou encore aux gens qu'elle appréciait. Dans un premier temps le blondinet venait lui demander où elle avait laissé son toutou - autrement dit Graham - et dans un second temps il n'hésitait pas à lui faire comprendre qu'il n'en avait strictement rien à faire de ses faits et gestes et que, de toute façon, il n'avait pas besoin de lui parler pour avoir de ses nouvelles étant donné que son visage apparaissait dans tous les magazines à scandales du pays. Honteuse, ne sachant quoi répondre, elle baissait les yeux un instant alors que sa gorge se serrait. La brunette ne s'attendait pas à entendre de tels propos sortir de la bouche de Caleb. Elle pensait qu'il serait bien intelligent qu'elle et qu'il n'allait pas l'accabler de noms d'oiseaux, mais il montrait son côté enfantin, vengeur en lui rappelant ce qu'il se racontait sur elle dans les journaux. Reprenant du poil de la bête, elle levait la tête, faisant face à son interlocuteur tout en plongeant son regard javel dans le sien. « Mon objectif ? [...] Parce que tu crois vraiment que j'avais envie de passer pour la pute de l'émission ? » lançait-elle d'une voix hautaine, limite agressive avant de d'attraper les verres qui se trouvait sur la table pour se lever et se planter devant la table à laquelle se trouvait le garçon. « Et puis nous n'avons pas élevé les cochons ensembles Caleb alors t'es mignon, mais tu me parles sur un autre ton s'il te plait. » ajoutait-elle souriante avant de faire quelques pas vers le bar tout en prenant le temps de dire à voix haute: « Je crois que je te préférais lorsque tu n'étais pas plein blindé de thunes. »

Je ne l’admettrais probablement jamais assez mais j’étais loin d’être un garçon avec qui il était facile de vivre, j’aimais la liberté, aller où je pouvais lorsque je le désirais et encore plus à présent que j’en avais légèrement les moyens. Je n’étais pas un énième Roméo, Edward Cullen ou je ne sais quel romantique à deux francs, je suivais mes pulsions parfois et même s’il m’arrivait d’être romantique une fois amoureux je ne pouvais pas l’être pendant toute la journée, c’est comme ça qu’on m’aimait, mon côté bestial faisait tout mon charme et on s’amusait davantage avec moi qu’avec un mec qui était vieux jeu, pas seulement sur le plan cul je vous rassure, dans le quotidien j’entends bien. Le petit traintrain quotidien allait bien deux secondes mais la surprise était encore mieux, j’aimais vivre au jour le jour. Bref, en plus d’être très indépendant et d’avoir du mal à ouvrir mon cœur aux autres j’étais rancunier, pas pour une connerie qui ferait même rire des gosses de collège mais lorsqu’on me blessait je ne faisais plus de cadeaux, j’avais essayé de me dire qu’entre Lennon et moi tout allait bien mais je lui en voulais de m’avoir donné l’imagine du mec le plus stupide des Etats-Unis devant des millions d’auditeurs. Je ne passais pas la page parce qu’elle n’avait jamais eu l’audace de porter ses couilles même si elle n’en avait pas, j’avais été l’abruti qui avait appris qu’il était le grand perdant de l’aventure sur le côté sentimental sur le tas. « Mon objectif ? [...] Parce que tu crois vraiment que j'avais envie de passer pour la pute de l'émission ? » Je ne quittais pas son regard, elle pouvait bien être une grande garce qui savait se faire respecter elle pouvait se lever tôt pour me faire peur, j’avais tenu tête à tellement plus qu’elle, des mecs bien plus dangereux qu’elle semblait aussi apte à me faire tressaillir sous ses paroles qu’un enfant de deux ans. « Voyons… Ne te compare pas à des putes, elles sont payées pour l’être, tu passes peut-être pour la salope de l’émission et ce statut est… A mon sens celui qui te convient le mieux pour le moment ! » Je lui adressais un regard amusé, il n’y avait pas de haine, je lui faisais juste du mal d’une autre manière, plus ironique et tellement blessante. Elle approchait avec des verres, me prendre un verre en pleine gueule ne me faisait ni chaud ni froid. « Et puis nous n'avons pas élevé les cochons ensembles Caleb alors t'es mignon, mais tu me parles sur un autre ton s'il te plait. » Je riais buvant cul sec ma bière. « En effet… J’ai été élevé par une femme exceptionnelle qui m’a transmise des valeurs et qui m’a appris à ne pas parler avec des gens hautains comme tu peux l’être… De toute évidence tu n’auras jamais de cœur ! Tu es aussi froide que la mort. » J’étais agressif mais très calme, c’est de cette manière que je parvenais à atteindre les gens, la femme que je citais était ma grand-mère, elle était peut-être la personne la plus importante pour moi. « Je crois que je te préférais lorsque tu n'étais pas plein blindé de thunes. » Je soupirais répondant du tac au tac. « Je n’ai jamais été influencé par l’argent… Et je dirais bien que je te préférais à l’époque où, lorsque tout le monde disait de toi que tu étais une garce je n’en avais que faire… L’époque où j’étais bien trop con pour me rendre compte qu’ils avaient tous raison mais bon… Tu n’as pas changé, tu as toujours été cette horrible fille ! »

Lennon était loin d'être une garce. Certes elle n'était pas non plus une sainte, mais elle ne méritait très certainement pas d'être traitée de la sorte que ce soit de la part des journalistes tout comme de celle de Caleb. Elle avait bien du mal à encaisser les propos du blondinet. Elle commençait sérieusement à saturer. Elle n'en pouvait plus de se faire traiter de tous les noms d'oiseaux par des personnes qui ne la connaissaient pas. […] Sa gorge se nouait. Un énormément pincement se faisait sentir du côté gauche de sa poitrine. La jeune femme ouvrait la bouche, mais n'arrivait pas articuler le moindre mot. Elle était incapable de se défendre. Elle se sentait totalement impuissante face à ce que le jeune homme venait lui balancer en pleine figure. […] Et dire que si Graham n'avait jamais eu la bonne idée d'avoir un coup de cœur pour le hamster de l'émission, rien de tout cela ne serait arrivé. Lennon ne se serait jamais montrée jalouse et Caleb n'aurait pas eu l'occasion, la chance de profiter de la vulnérabilité de la petite anglaise de l'aventure. Leurs ébats étaient très certainement l'une des plus grosses erreurs de leurs aventures respectives, mais la jeune femme avait toujours eu le culot d'assumer ses actes. […] Enfin, tous sauf celui de parler de son choix, concernant son couple avec Graham et donc la fin du jeu de séduction entre elle et Caleb, à ce dernier. Cependant elle ne s'attendait pas à ce que quelques temps après le gagnant de l’émission lui avoue qu'il pensait avoir des sentiments pour elle, qu'il était plutôt mal par sa faute. Elle ne s'attendait pas non plus à ce qu'il la pourrisse de la sorte dans la presse et à ce qu'il lui parle comme s'il n'y avait jamais rien eu entre eux. Lennon n'avait même plus envie d'essayer de se défendre. […] Les dernières paroles de Caleb tombaient tel un couperet. Les verres qu'elle tenait à la main venaient s'écraser sur le sol, entaillant par endroit les doigts de la demoiselle. C'était les larmes aux bords des yeux qu'elle adressait un dernier regard au jeune homme. Elle regardait à droite, à gauche cherchant du réconfort dans le regard de ses amies, mais ces dernières semblaient bien trop occupées avec de vieux pervers qui n'en voulaient qu'à leurs culs. Finalement elle prenait les jambes à son cou pour sortir de cet endroit, […] L'espace d'un instant Lennon avait complètement oublié son statut soudain de star du petit écran, mais les flashs des monstres que tenaient les journalistes se trouvant là sur le trottoir ne tardaient pas à la faire revenir à la réalité. Prise de panique, la petite anglaise ne tardait pas à rejoindre l'intérieur du bar avant de passer la table de Caleb et de se réfugier dans les toilettes. […] Dans la cabine la plus éloignée de la salle, la demoiselle s'enfermait avant de se laissait glisser le long du mur pour s'asseoir sur le sol. Elle éclatait en sanglot en pensant à ce que ses parents pourrait voir demain dans la presse. Tout le monde allait la prendre pour une hystérique, une alcoolique, une droguée avec ses mains ensanglantées à la sortie d'un bar et ses yeux gonflés, brillants. La jeune femme ramenait ses jambes vers elle afin de s'isoler encore plus du monde extérieur. Lennon en venait même à se demander pourquoi elle avait eu l'idée de participer à cette émission qui, au final, ne lui avait apporté que des problèmes.

Peut-être bien que j’avais été un peu méchant avec Lennon mais elle le méritait amplement, j’avais énormément souffert de cette fin de relation et le fait est que j’avais automatiquement regretté de m’être attaché à elle. Contrairement à ce qu’elle pouvait croire je n’avais pas sauté sur l’occasion pour tirer mon coup, les choses s’étaient fait le plus naturellement possible et même si je ne le dirais probablement jamais je ne regretterais jamais à cent pourcent cette histoire parce que j’avais passé de formidables moments mais la rage que j’éprouvais à son égard me permettait de camoufler ça. Je me défoulais sur elle, j’avais attendu le bon moment pour le faire, c’est-à-dire que je ne voulais pas me mettre à fond contre elle dans l’aventure histoire de ne pas me ridiculiser et de la faire se sentir mal pendant sa dernière semaine de jeu même si je n’avais pas réellement réussi à contenir ma haine, elle en avait eu un faible échantillon et il est vrai qu’elle ne devait pas reconnaitre le gentil Caleb qui n’avait pas l’air de savoir s’énerver, j’étais toujours dans l’excès, trop rigolo ou trop méchant et je pense qu’elle ne me provoquerait plus jamais à partir d’aujourd’hui. Elle laissait tomber les verres sur le sol et blanchissait chaque seconde un peu plus, même si je semblais impassible mon petit cœur déjà bien malmené par toute cette vie de merde depuis plusieurs mois se brisait à nouveau, je me mordillais l’intérieur de la joue alors qu’elle quittait la pièce, j’entendais les cris dehors, les paparazzis et elle ne tardait pas à revenir sur ses pas tout en traversant la pièce pour rejoindre les toilettes. Je ne savais pas vraiment quoi faire, je regardais mes amis qui me soufflaient des méchancetés sur elle, des trucs que j’éprouvais moi-même à son égard mais je me devais de faire un effort, j’étais peut-être haineux mais lorsque quelqu’un pleurait je me sentais toujours con et ne me rendait pas compte que c’est moi qui était stupide, elle le méritait après tout. Je soupirais rentrant dans les toilettes tout en prenant des serviettes dans la petite machine à côté de l’évier ouvrant la porte des toilettes qu’elle n’avait pas fermée. « C’est uniquement de la pitié, tu ne mérites pas que je me sente mal de te causer la peine que j’ai éprouvée lorsque tu as brisé mon petit cœur ! » Je lui prenais la main sans aucune douceur nettoyant rapidement la plaie. « Il doit y avoir une issue de secours quelque part si tu veux prendre la fuite ! » J’étais toujours aussi indifférent, une fois la plaie suffisamment nettoyée pour que je sois certain qu’il n’y aurait pas d’infection je me relevais jetant les papiers dans la poubelle.

Une première porte s'ouvrait et des bruits de pas se rapprochaient de la jeune femme. Elle priait pour qu'on la laisse tranquille, qu'on ne s'intéresse pas à elle au moins pour ce soir. N'ayant pas de le temps de dire, ou de faire quoi que ce soit la porte de la cabine dans laquelle elle se trouvait venait s'ouvrir pour laisse place à une silhouette masculine qu'elle connaissait bien et qui n'avait pas hésité un seul instant avant de la rabaisser devant une bonne centaine de personne. Instinctivement Lennon venait serrer encore un petit peu plus ses jambes contre sa poitrine. Elle n'avait pas envie de lui parler. Elle n'avait, pour ainsi dire, pas la force de se défendre face à de nouvelles accusations. Il articulait quelques mots en lui parlant de pitié, de peine et de coeur brisé alors qu'il prenait le temps de s'accroupir devant la belle pour attraper les mains pleines de sang de cette dernière. « Tu me fais mal. » sa plaignait-elle entre deux sanglots tout en essayant de retirer sa main de l'emprise qu'il exerçait sur sa petite menotte, mais il n'y avait rien à faire Caleb avait bien plus de force que la brunette et il ne fallait pas être un expert pour le remarquer à sa carrure de joueur de rugby des temps modernes. Finalement la demoiselle ne pouvait pas rester silencieuse bien longtemps et retrouvant un brin d'entrain elle venait ajouter: « Lorsque j'ai brisé ton coeur ? [...] Sauf que je n'étais pas censé savoir que je te plaisais. Je ne suis pas voyante et encore moi devin si tu vois ce que je veux dire. » Après tout Lennon n'avait pas tort. Elle n'était pas censée être au courant qu'une relation purement sexuelle à la base pouvait mener à une relation sentimentale sachant que le garçon n'a pas hésité un seul instant avant de faire du rentre-dedans à Graham. Elle l'observait de ses petits yeux humides alors qu'il terminait de nettoyer sa plaie pendant qu'il prenait la parole une nouvelle fois. « Et je peux savoir pourquoi je devrais partir ? Je suis très bien ici si tu veux tout savoir. » déclarait-elle tout en tentant de sécher ses larmes. N'empêche que la demoiselle pouvait dire merci au maquillage waterproof ce soir.

Je ne me comprenais pas, pourquoi étais-je aussi faible devant elle ? Ce n’est pas comme si je n’avais pas imaginé le jour où je devrais être face à elle et ce que je pourrais lui dire de méchant juste pour faire un genre de deuil d’une relation qui aurait pu être fabuleuse, tout était si simple lorsqu’on y réfléchissait bien mais ce n’était plus le cas ce soir, une nouvelle fois j’avais été stupide, elle méritait tout simplement de se rendre compte qu’elle avait fait une erreur dans cette aventure, pas en choisissant Graham à ma place, je n’étais pas bien placé pour juger de la situation même si j’espérais être mieux que lui sinon j’aurais été le dernier des connards parce qu’il décrochait la palme de l’abruti de par son égoïsme et son égocentrisme. Non, j’avais hélas beaucoup trop de cœur et lorsque j’avais vu Lennon aussi mal à cause de moi je m’étais senti tellement mal à l’aise, je ne savais pas comment réagir et je me rendais encore plus stupide en revenant vers elle, je restais néanmoins indifférent à sa douleur n’hésitant pas à prendre sa main sans aucune douceur. « Tu me fais mal. » Je lui adressais un regard noir nettoya nt progressivement sa plaie. « Pauvre chérie, tu veux appeler les flics ou je ne sais quoi ? » Je n’avais pas envie de faire d’efforts, j’en avais déjà fourni un énorme en venant à son secours comme à mon habitude malgré toute la rancœur que j’éprouvais à son égard. « Lorsque j'ai brisé ton coeur ? [...] Sauf que je n'étais pas censé savoir que je te plaisais. Je ne suis pas voyante et encore moi devin si tu vois ce que je veux dire. » Je le vais les yeux au ciel venant m’asseoir à même le sol de cette cabine de chiottes pas franchement propre, il y avait un peu de sang de Lennon sur le sol d’ailleurs. « Tu ne comprends donc pas ? Je vais t’apprendre une chose à mon propos… Tu peux le croire ou non je m’en moque mais c’est la vérité, je ne couche jamais avec quelqu’un sans être attiré par lui. Et puis… Je pense que j’ai été maladroit mais je ne suis pas doué en amour, je suis bien trop habitué à être perdant au final et ça me donne pas envie de recommencer ! » Je soupirais terminant de nettoyer sa plaie tout en me relevant lui proposant de s’en aller par la porte arrière pendant que tout le monde attendait à l’entrée. « Et je peux savoir pourquoi je devrais partir ? Je suis très bien ici si tu veux tout savoir. » Je me mordillais la lèvre. « Très bien, tu fais ce que tu veux t’es grande ! »

Parce que non Lennon ne pensait pas rencontrer Caleb à Las Vegas durant son petit séjour entre copines. Parce que non la brunette ne pensait pas que le blondinet pouvait être aussi hargneux avec elle. La belle en souffrait énormément. Après tout elle l'appréciait plutôt pas mal au jeune homme et savoir qu'il pouvait penser des choses aussi horribles à son égard la rendait toute tristounette. C'était suite à une dispute avec le gagnant de The Werewolf Game que la demoiselle se retrouvait en pleurs, assise par terre dans les toilettes d'un bar miteux de la ville magique qu'était Vegas. L'un de ses bras entourait ses genoux alors que l'une de ses mains se trouvait dans celle de Caleb qui prenait un malin plaisir à soigner, violemment, les plaies de la demoiselle qui ne se gênait pas pour le lui faire remarquer et pour parfaire le tout le garçon venait la titiller encore un petit peu plus en lui lançant une vanne qui au final n'en était pas une. Lennon ne savait quoi répondre et baissait les yeux vers le carrelage sale sur lequel elle était assise. Finalement il venait s'installer sur le sol, non loin d'elle avant de se lancer dans une tirade qui venait piquer à vif le coeur de la jeune femme. Progressivement, elle levait ses yeux brillants vers son interlocuteur tout en essuyant les quelques larmes qui parsemaient ses petites pommettes rosés. « Parce que ça n'aurait pas été plus simple de me dire clairement ce qu'il en était plutôt de créer cette ambiance purement sexuelle à chaque fois que je me trouvais en ta compagnie ? »demandait-elle presque en murmurant alors qu'elle étouffait encore quelques sanglots avant de reprendre encore plus bas: « Et puis si ce que tu m'as dis la dernière semaine est vrai alors tu ne peux pas m'en vouloir pour ça. » Il se levait. Elle ne savait même pas s'il l'avait entendu. Au final, elle s'en foutait. La dernière phrase du garçon tombait tel un couperet et alors qu'il repartait Lennon se hissait sur ses deux jambes pour l'attraper par la main. « Caleb, s'il te plait, attends. » le suppliait-elle alors qu'elle le tirait vers elle pour l'obliger à rester là, près d'elle. « J'ai réellement besoin de toi. » déclarait-elle tout en cherchant son regard alors qu'elle posait la main du jeune homme sur ses propres hanches non loin de son ventre.

Je me demandais si Lennon se souvenait que je vivais à Las Vegas avant de rejoindre The Werewolf Game, d’ailleurs aujourd’hui encore j’y vivais, ma grand-mère m’hébergeait le temps que je trouve l’appartement parfait, celui que j’achèterais avec l’argent que j’avais remporté à la fin du jeu ajouté aux contrats publicitaires qu’on me proposait depuis mon retour à la vie réelle et toutes les interviews télévisées dans lesquelles j’avais reçu de l’argent sans même le demander. Bref, la vie était belle mais je ne comptais pas tout flamber, je connaissais bien la valeur de cet argent pour ne pas avoir pu en avoir pendant quasiment un an. Tomber nez à nez avec Lennon restait pourtant une grande surprise pour moi, elle n’habitait pas dans le coin et je m’étais sur le moment posé la question de savoir pourquoi est-ce qu’elle avait mis les pieds ici, à présent je m’en fichais un peu et prenait peut-être un petit peu de plaisir à lui faire mal en nettoyant son entaille à la main. C’est nul de dire ça mais j’avais vraiment souffert de notre relation alors autant qu’elle déguste un peu à son tour. Je lui avouais après m’être installé à côté d’elle dans cette cabine de toilettes que je ne couchais jamais sans être attiré par la personne, je la voyais qui levait les yeux essuyant les larmes qu’elle avait sur le visage. « Parce que ça n'aurait pas été plus simple de me dire clairement ce qu'il en était plutôt de créer cette ambiance purement sexuelle à chaque fois que je me trouvais en ta compagnie ? » Je souriais amusé, c’est la première fois que je lui souriais depuis tout à l’heure sans avoir l’air de ne pas être sincère. « Lennon… Tu crois vraiment que le fait que je te fasse comprendre que tu me plaisais aurait eu un impact sur la suite ? Tu sais aussi bien que moi que ça n’aurait rien changé… Tu ne voyais que Graham ! » Je décidais de me lever alors qu’elle enchainait sur quelque chose d’autre. « Et puis si ce que tu m'as dis la dernière semaine est vrai alors tu ne peux pas m'en vouloir pour ça. » Je n’avais pas compris ce qu’elle disait et je m’en fichais, je n’avais plus envie de parler. Je lui adressais une petite phrase assassine lui annonçant que je m’en fichais de ce qu’elle allait faire. Je semblais avoir touché sa petite personne puisqu’elle se relevait m’attrapant la main. « Caleb, s'il te plait, attends. » Je tournais la tête vers elle, elle approchait encore. « J'ai réellement besoin de toi. » Elle posait ma main contre ses hanches, je sentais mon corps tressaillir. « Lennon… Qu’est-ce que tu fais ? »

Lennon aurait très bien pu laisser partir Caleb et rester là, assise dans toilettes à continuer de pleurer toutes les larmes de son corps, mais elle décidait de faire tout autre chose en se levant pour attraper l'une des mains du garçon et le retenir ainsi à ses côtés et s'approcher très légèrement de lui. La jeune femme ne savait pas par où commencer. Elle laissait ses yeux clairs plonger dans ceux du blondinet alors qu'elle venait déposer la main du garçon, qu'elle tenait toujours, fermement contre l'une de ses hanches. Il ne lui fallait pas plus pour sentir le petit frisson qui parcourait le corps de Caleb à cet instant précis. Les lèvres de la brunette s'étiraient en un sourire doux, mais pourtant timide et deux adorables petites fossettes venaient se creuser sous ses pommettes rosées. Elle faisait un petit pas en avant et se rapprochait encore un peu plus du garçon. « Tu racontes n'importe quoi Caleb. » commençait-elle à voix basse sans le quitter des yeux. « Plus rien n'aurait été pareil entre toi et moi si tu avais eu le cran de me dire dès le départ ce qu'il en était de ton côté. Graham ne fait pas le poids face à toi et tu le sais très bien. Si je me suis mise, à nouveau, avec lui c'était uniquement pour ne pas passer pour la méchante de l'histoire, même si au final je me suis retrouvée avec une réputation bien plus affreuse et tout ça à cause de ... toi. » La demoiselle baissait les yeux vers le sol. Elle n'osait plus faire face au jeune homme. Elle avait bien moins d'assurance que d'habitude et ne savait plus où se mettre. Cependant, elle ne s'arrêtait pas tout de suite dans ses explications. « Pour être franche, je n'arrête pas de penser à toi depuis la fin de l'aventure et pourtant je fais tout pour essayer de t'oublier, mais je sais très bien que ce n'est pas près d'arriver.» continuait-elle d'une petite voix tremblante alors qu'elle laissait sa main, celle qui tenait la main de Caleb, glissait de sa hanche jusqu'à son ventre. Lennon levait les yeux encore une fois en direction du garçon. Ses pupilles brillaient de mille feux. Elle semblait vouloir lui dire quelque chose, mais ... rien. Aucun son ne sortait de sa bouche qu'elle fermait presque aussitôt.

J’étais en chemin pour quitter la pièce et peut-être même annoncer à mes amis que je rentrais, il y avait eu un peu trop de choses dans les toilettes, j’éprouvais en quelque sort le besoin vital de digérer les nouvelles informations même s’il n’y avait pas grand-chose de réellement nouveau. J’aurais pu partir si j’avais été plus vite mais à la place je me retrouvais contre Lennon, mes mains sur ses hanches à ne plus savoir ce qui allait se produire exactement. Je lui demandais clairement de m’expliquer quelles étaient ses intentions et elle ne tardait pas à m’en dire davantage. « Tu racontes n'importe quoi Caleb. » Elle me toisait du regard et je perdais peu à peu en assurance, j’étais faible lorsqu’elle était dans les environs et je n’arrivais pas à faire abstraction de tout ça, pourquoi étais-je si faible avec elle ? « Plus rien n'aurait été pareil entre toi et moi si tu avais eu le cran de me dire dès le départ ce qu'il en était de ton côté. Graham ne fait pas le poids face à toi et tu le sais très bien. Si je me suis mise, à nouveau, avec lui c'était uniquement pour ne pas passer pour la méchante de l'histoire, même si au final je me suis retrouvée avec une réputation bien plus affreuse et tout ça à cause de ... toi. » Je ne savais plus comment prendre ce qu’elle venait de m’avouer, je me sentais tellement euphorique d’entendre ce qu’elle me disait et à la fois perplexe, si je comptais bien plus pour elle que Graham alors pourquoi n’avait-elle tout simplement pas abandonné le jeune homme pour moi lors de la dernière semaine ? Je m’étais tellement rabaissé pour elle, pour ne pas la perdre et elle était restée de marbre. Mon cœur battait la chamade et je prenais sur moi pour avoir l’air d’être de marbre par rapport à ce qu’elle racontait. « Pour être franche, je n'arrête pas de penser à toi depuis la fin de l'aventure et pourtant je fais tout pour essayer de t'oublier, mais je sais très bien que ce n'est pas près d'arriver.» Mon cœur ratait un bond, je ne savais pas comment répondre, comment me comporter ? Je mourais d’envie de l’embrasser encore et encore, de nous enfermer dans une chambre d’hôtel et de ne plus jamais en ressortir mais qu’est-ce que je dirais à Sahara ? Quelques semaines en arrière je lui avais dit ce que je pensais être vrai, que Lennon n’était plus ce que je pensais qu’elle était, une fille que j’aimais… Le problème c’est qu’aujourd’hui la donne changeait, je me retrouvais face à ce que je craignais, la triste réalité, je me voilais la face ! Je me mordais la lèvre inférieure. « Pourquoi ne pas l’avoir dit lors de la dernière semaine ? »

« Je viens de te le dire Caleb. Je ne voulais pas passer pour la méchante de l’histoire. » lâchait-elle sur un ton autoritaire, voire presque hautain. Par moment, la brunette retrouvait son âme de garce et n’arrivait pas à se contrôler. Elle pouvait devenir hystérique en un rien de temps lorsqu’on venait à l’attaquer et c’était ce qu’elle avait fait avec Caleb quand ce dernier lui avait adressé la parole. Le ton était monté bien vite entre les deux anciens amants avant qu’ils ne se laissent aller à quelques confidences sur leur relation. Lennon venait avouer, d’une manière détourné, qu’elle était folle de lui et qu’elle n’arrivait pas à se l’enlever de la tête et qu’elle n’y arriverait certainement jamais. Elle ne savait pas ce qu’était le coup de foudre, mais elle avait comme l’impression d’en avoir vécu un à l’intérieur du jeu et non Cupidon n’avait tiré sa flèche, depuis le cœur de la jeune femme, vers celui de Graham. Depuis leur toute première rencontre la demoiselle pouvait sentir son cœur cogner contre sa poitrine à chaque fois que le blondinet se trouvait non loin d’elle et aujourd’hui plus que jamais elle avait envie de passer du temps en sa compagnie et de sentir des milliers de papillons s’envoler dans son ventre au moment où il poserait ses lèvres sur les siennes pour la toute première fois depuis qu’ils avaient quitté l’aventure. « Tu as bien vu dans quel état il était alors que c’était pourtant lui qui avait eu dans l’idée de faire un break. Il ne mangeait plus, il passait ses journées dans sa chambre à se lamenter sur son sort, il n’avait plus de vie sociale. Si je l’avais laissé tomber quelques jours après m’être remise avec lui il aurait, très certainement, été capable de se suicider, de faire une grève de la faim ou bien un truc dans le genre et tout le monde m’aurait qualifié de sorcière, de zombie, de monstre. » La brunette parlait vite, très vite, un petit peu comme si elle avait peur que Caleb ne la coupe en plein milieu et parte sans même l’écouter. « Mais si j’avais su que ma réputation était déjà aussi sale je n’aurais pas hésité un seul instant à le laisser pour rester à tes côtés. » disait-elle de plus en plus bas comme si elle avait peur que quelqu’un autour puisse les entendre. Lennon avait honte de lui faire comprendre qu’elle avait eu l’idée de faire passer sa propre réputation avant ses sentiments pour lui. Qu’il le veuille ou non, elle commençait à le connaître et elle savait très bien qu’il pouvait prendre mal, très mal ce qu’elle venait de lui dire et s’enfuir, mais Lennon ne voulait pas le voir quitter la pièce. La jeune femme s’emparait de la main libre du blondinet avant d’entremêler ses doigts aux siens. « Je suis vraiment désolé pour tout Caleb. » lâchait-elle dans un murmure alors qu’elle caressait du bout des doigts le dos de la main du garçon qui se trouvait sur son ventre.

Les soudaines confessions de Lennon avaient tout pour me mettre mal à l’aise, me pousser à me remettre en question plus durement encore même si je ne comprenais pas encore l’intégralité de ses choix j’avais l’étrange impression d’enfin entendre ce que je désirais depuis la fin de l’aventure. « Je viens de te le dire Caleb. Je ne voulais pas passer pour la méchante de l’histoire. » Elle était sincère et c’est vraiment de là que venait le plus gros trouble pour moi, j’aurais pu remettre en cause ses paroles, dire qu’elle n’était qu’une fille qui se rendait compte que son histoire avec un autre n’avait pas été appréciée par le public qui ne l’avait pas soutenue suffisamment pendant le prime de la finale mais c’était impossible, elle était franche, mon corps, mon cœur, mes tripes me le disaient et peut-être que j’étais naïf mais j’avais envie d’y croire. « Je pense que tu ne serais pas passée pour la méchante, au contraire un coup de foudre en apparence dès le départ pouvait plus facilement être… Pardonné… Le mot est très mal choisi mais tu vois ce que je veux dire plutôt que ce que tu as fait en me prenant et me jetant lorsque Graham était revenu vers toi comme un pauvre animal abandonné. » Je n’étais pas sévère, son air hautain me rendait presque toute chose, l’excitation et l’adrénaline du moment rendaient la jeune femme encore plus parfaite que dans mes souvenirs, tellement femme du siècle et pas soumise pour un franc, le type de filles que j’appréciais. « Tu as bien vu dans quel état il était alors que c’était pourtant lui qui avait eu dans l’idée de faire un break. Il ne mangeait plus, il passait ses journées dans sa chambre à se lamenter sur son sort, il n’avait plus de vie sociale. Si je l’avais laissé tomber quelques jours après m’être remise avec lui il aurait, très certainement, été capable de se suicider, de faire une grève de la faim ou bien un truc dans le genre et tout le monde m’aurait qualifié de sorcière, de zombie, de monstre. » Elle n’avait pas tout à fait tort, les dernières semaines de l’aventure il avait vraiment été peu présent dans le jeu, à la limite d’être considéré comme inapte à poursuivre l’aventure car trop faible psychologiquement, je ne voulais pas répondre à ses propos, elle avait raison mais ça me coutait quand même de le reconnaitre. « Mais si j’avais su que ma réputation était déjà aussi sale je n’aurais pas hésité un seul instant à le laisser pour rester à tes côtés. » Mon cœur se serrait à cet instant, je me rendais une nouvelle fois compte que là était le problème, je n’avais rien à faire de ma réputation ce qui n’était pas le cas de Lennon, et si je lui laissais une chance ? Qu’arriverait-il ensuite, pour ne pas être avoir une sale réputation m’abandonnerait-elle à mon propre sort ? Je n’aimais pas cette idée et je ne pouvais me retenir de froncer les sourcils avec un regard sévère et à la fois blessé par sa réflexion. « On revient toujours à la réputation… Entre nous ça ne pourra jamais fonctionner si tu ne penses qu’à ça ! » J’admettais pour la première fois sans forcément l’avoir prémédité l’idée que nous puissions nous mettre ensemble. Ma main dans la sienne, elle parcourait ma peau de ses doigts et je me sentais envahi de frissons, ce putain de cœur battant à la chamade comme un abruti. « Je suis vraiment désolé pour tout Caleb. » Je souriais, je quittais son ventre pour venir caresser son visage, qu’est-ce que j’étais en train de faire ? J’aimais Sahara mais j’étais incapable de m’ôter Lennon de la tête, malgré toutes mes tentatives elle restait là à faire battre mon cœur, à me faire courir à ses pieds comme jamais personne n’avait su le faire.

Lennon avait bien du mal à garder son regard azur dans celui de Caleb. Elle baissait les yeux, presque honteuse par ce qu'il venait lui dire. Il n'avait pas tort. Il avait même raison. La brunette n'aurait jamais dû laisser son envie de gloire prendre le dessus sur ses sentiments, mais elle n'était encore qu'une gamine incapable de prendre la bonne décision au bon moment. Comme toujours, elle avait eu la brillante idée de mettre les deux pieds dans le plat, de creuser elle-même sa propre tombe avant de reboucher le trou en laissant la terre recouvrir son crâne, sa chevelure. Un silence pesant venait s'installer entre les deux jeunes gens. Les doigts de la belle se mettait alors à parcourir le dos de la main du blondinet. Sa main libre venait trouver celle du garçon et prise d'un élan de courage voilà que la petite anglaise entremêler ses doigts à ceux de son interlocuteur. Un léger frisson parcourait l'échine de la demoiselle. Des tas de souvenirs lui revenaient en mémoire. Elle repensait à la toute première fois où il lui avait adressé un sourire autre que par simple politesse ou encore aux nombreuses fois où leurs lèvres s'étaient frôlées avant qu'ils échangent un baiser timide, langoureux, passionnel. C'était étrange, mais Lennon se sentait toute chose, un petit peu comme à chaque fois qu'il avait eu l'occasion de poser ses mains contre son corps, contre sa peau. Elle fermait les yeux un très court instant afin d'essayer d'oublier tout ce qu'il pouvait se trouver autour d'eux. La demoiselle avait envie de repartir à zéro, de se laisser bercer par les bras musclés du blondinet, mais elle avait l'impression que c'était comme perdu d'avance. Et enfin il reprenait la parole en parlant du fait qu'elle ramenait toujours tout à sa réputation et qu'une histoire d'amour ne pourrait jamais fonctionner entre eux si elle n'y mettais pas du sien. Instinctivement, le regard de la jeune femme venait, à nouveau, se plonger dans celui de Caleb alors qu'une moue étonnée venait se dessiner sur son visage. Elle ne savait pas ce qu'elle devait penser de ces paroles. L'avait-il fait exprès ? Ne sachant quoi répondre sur le moment, elle balbutiait quelques mots totalement incompréhensible au moment même où la main du blondinet quittait son ventre pour venir caresser son doux visage aux traits fins. « Crois-tu aux secondes chances ? » demandait-elle d'une toute petite voix timide en faisant un pas en avant pour se rapprocher encore un petit peu du jeune homme, pour se coller à lui. Et sans réellement savoir pourquoi la demoiselle se hissait sur la pointe des pieds afin de venir déposer ses lèvres sur celles de Caleb. Lennon aurait voulu que le temps s'arrête à ce moment là, mais la réalité venait bien vite rattraper sa rêverie. Elle reculait, décollant ainsi son corps, ses lèvres du blondinet. « Je ... Excuse-moi. » lâchait-elle d'une voix gênée alors que ses yeux trouvaient le sol une nouvelle fois au moment où ses talons se posaient sur le sol. Elle avait envie de s'enfuir le plus loin possible après son acte totalement ridicule qui allait très certainement lui faire connaître le moment le plus honteux de toute sa vie, mais bizarrement elle semblait terrifiée et n'arrivait pas à faire le moindre geste.

Je ne savais plus vraiment où j’en étais pour être honnête, j’avais pour habitude de ne jamais prêter la moindre attention à ce que tout le monde appelait la raison, je n’aimais pas le sentiment de devoir se priver de vivre des choses importantes pour combler le vide affectif, l’aigreur qui pouvait naitre en toi à cause des regrets, je ne connaissais pas cette chose d’ailleurs, j’avais toujours suivi mes désirs et même si le résultat n’était pas vraiment à la hauteur de mes espérances je ne regrettais rien de ce que j’avais pu faire, je ne reniais pas ma vie de clochard, je ne faisais abstraction de rien, chaque petite erreur, chaque élément faisait de moi l’homme que j’étais. Si je n’écoutais pas mon cerveau j’aurais déjà bloqué Lennon contre la paroi très sale des toilettes et elle n’aurait plus rien sur le dos mais pour une fois je faisais exception combattant mes envies, je ne voulais pas souffrir, je me sentais légèrement apaisé ne pensant plus à Lennon et voilà qu’elle débarquait pour remettre un peu de colle sur cette page de ma vie qui était sur le point de tomber au sol faute d’être suffisamment bien fixée. Je parlais un peu trop vite et lui faisait comprendre que je n’excluais pas une histoire entre nous, bien au contraire j’y pensais tellement à cet instant qu’il me semblait impossible de ne pas le lui faire savoir même si c’était implicitement. Je devais surement avoir pincé mon petit effet puisqu’elle levait tout de suite les yeux semble-t-il surprise de ce que je venais de dire, peut-être qu’elle pensait de moi que j’étais un bâtard qui ne savait pas enterrer la hache de guerre, elle se trompait et avait un certain nombre de choses à apprendre sur moi. Je n’étais pas seulement le beau mec avec un cerveau mystérieux qui pouvait être un démon lorsqu’on lui faisait du mal, il y avait un certain nombre de choses encore dans l’ombre me concernant et je ne comptais pas lui en dire trop, chaque chose en son temps n’est-ce pas ? « Crois-tu aux secondes chances ? » Je souriais amusé caressant avec lenteur son visage, elle était tellement belle, pourquoi est-ce que j’étais comme ça avec elle, ma carapace de dur à cuire prenait la poudre d’escampette lorsque Lennon était dans les environs. « Depuis que j’ai passé six mois de ma vie dans la rue… Oui… Je pense qu’une seconde chance est accordable, mais pas trois. » Une manière de lui faire comprendre que si je baissais ma garde elle se devrait d’être là uniquement pour moi et pas pour d’autres mecs. Mon cœur s’arrêtait définitivement alors qu’elle venait déposer ses douces lèvres contre les miennes le temps d’un baiser bien trop rapide à mon goût. « Je ... Excuse-moi. » Je ne répondais rien me contentant d’avancer pour qu’elle se retrouve dos au mur, je me cambrais légèrement pour pouvoir atteindre son visage, mes lèvres retrouvaient les siennes sensuellement.

Et finalement le blondinet venait s'avancer pour bloquer la jeune femme contre le mur avant de se cambrer très légèrement pour atteindre ses lèvres et lui offrir un baiser des plus sensuels. Lennon avait l'impression d'être dans un rêve, de vivre un véritable conte de fée. Elle n'en avait strictement rien à faire de ce que pouvait penser les gens quand la seule chose qui l'importait été de se retrouver dans les bras de Caleb. C'était étrange, mais, depuis la fin de l'aventure, elle ne cessait de penser au sourire du garçon, à son regard et à son corps presque parfait. Elle était totalement folle de lui et l'avais compris depuis longtemps, mais elle n'avait jamais osée se l'avouer. La demoiselle se laissait aller et n'hésitait pas à passer ses bras autour du cou du jeune homme tout en répondant avec tendresse à son baiser avant d'y mettre fin. Elle l'observait et laissait plonger son regard dans le sien encore une fois. Ses lèvres venaient s'étirer en un fin sourire timide et deux adorables petites fossettes venaient se creuser sous ses pommettes alors que ses doigts s'amusaient avec les quelques cheveux qui se trouvaient dans le haut de la nuque du blondinet. « Alors ... on se laisse une seconde chance ? » demandait-elle d'une petite voix amusée et pourtant légèrement tremblante. Lennon avait, tout de même, peur de se prendre une rafale monumentale en plein visage malgré le baiser qu'il venait de lui offrir et les paroles pleines d'espoirs qu'il venait de lui adresser.

Spoiler:

Je n’étais qu’un homme, un mec fou de désir et de sentiments envers Lennon et malgré tout ce que j’avais pu faire, dire pour me persuader moi-même qu’elle n’était qu’une petite conne qui ne pourrait pas me rendre heureux autant vous dire que la mayonnaise n’avait pas pris une seule seconde, j’étais trop charmé, dépendant de Lennon pour pouvoir poursuivre ma petite vengeance et lui faire du mal. Peut-être que j’allais en payer le prix fort mais j’étais prêt à accepter cette éventualité, au moment où mes lèvres et les siennes entraient en communion je ne pouvais que ressentir des centaines et des centaines de papillons dans mon ventre, mon cœur battre à la chamade, mon corps tout entier être traversé de frissons et l’impression d’avoir perdu tellement de temps inutilement. Mes mains venaient emprisonner le corps de la jeune femme pour être certain qu’elle ne se faufile pas pour s’échapper maintenant, elle prolongeait et mettait fin à notre baiser de retrouvailles, ses mains contre ma nuque, son sourire communicatif, tout était tellement romantique à part peut-être le lieu, les chiottes dégueulasses d’un café de Las Vegas, je connaissais mieux mais c’était tellement plus original. « Alors ... on se laisse une seconde chance ? » Mes doigts dévalaient le visage d’ange de Lennon, je laissais planer le suspense un instant avant de répondre le sourire aux lèvres en ne la quittant plus des yeux. « Si tu te sens prête à n’appartenir qu’à une seule personne, à être mienne… Alors oui, une seconde chance me parait plus qu’envisageable ! » Je pensais à Sahara à cet instant, il faudrait que nous ayons une conversation tous les deux, ça n’allait pas être facile mais j’étais prêt à assumer les conséquences de mes actes. « Par contre si tu le veux bien j’aimerais qu’on soit discrets pour le moment, je n’ai pas envie qu’on soit médiatisés ! »