Des affiches aussi grandes que les immeubles, des personnes pleines de rêves dans tout les coins de rues et surement la ville la plus connue des USA, bien entendu vous aurez compris que je parlais de New-York. Et là vous vous demandez comment une jeune femme de Miami à fini à NY, et bien figurez-vous que c'est grâce à mon travail. Un travail que j'ai repris maintenant que l'émission était terminée et ayant eu le temps de dessiner durant les émissions, j'avais décidée d'envoyer quelques brèves histoires à des éditeurs de la ville et l'un d'eux m'ayant rappelés pour un entretien, j'en ai profité pour passer quelques vacances ici. J'étais toujours surprise de croiser des gens qui me connaissaient peu importe où j'allait, l'émission avait eu un succès fou dans les états de ce continent, il faut croire. Quoi qu'il en soit, tout cela m'avait rappelé l'une de mes promesses faite à un candidat, bien avant la fin de l'émission mais entre le temps et ma passion pour vérifier chaque détail, je n'avais pas pu luii remettre le tome 1 sur sa propre vie à Clay. Je l'avais donc terminé à la maison en rentrant puis je l'avais appelé pour lui demander où il vivait. C'était étrange mais tellement vrai, on s'étaient assurés de garder contact après l'émission, alors on avaient échangés nos numéros de portable mais pas nos lieux de vie, on n'y avait pas pensé du tout. Bref, c'était un détail puisqu'en appelant Clay j'avais découvert qu'on étaient dans la même ville pour quelques jours, je lui avais donc donner rendez-vous, sans lui préciser le motif, juste que je voulais le voir ce qui était vrai, ses conseils me manquaient, je devais bien l'avouer. Arrivant sur notre point de rendez-vous, je me précipitais alors vers lui tout en lui souriant. « Hey toi !»

New-York. L'immensité du lieu ne s'effaçait jamais des esprits. En particulier de celui de Clay qui y avait passé toute son enfance. Il avait connu les grands buildings haut de plusieurs centaines de mètres, les affiches de cinéma alléchantes, les néons de nuit qui donnaient l'impression que jamais New-York ne se couchait, les écoles bien propres sur elles et la discipline implacable. Tout ce qu'il avait fui il le redécouvrait à présent. Depuis sa victoire dans The Werewolf Game, il avait en quelque sorte renoué le contact avec ses parents. Il venait régulièrement les visiter lorsqu'il avait quelques jours de libre. C'était une grosse dépense puisqu'il habitait à l'ouest des Etats-Unis mais disons qu'il pouvait se le permettre durant un moment. Il travaillait toujours d'arrache-pied et n'était pas devenu feignant pour autant maintenant qu'il avait de l'argent de côté. Il avait gardé contact avec plusieurs candidats de la première saison et l'appel de la veille de Carolyn lui avait appris qu'elle était à New-York tout comme lui pour un court séjour. Ni une ni d'eux ils s'étaient empressés de se donner rendez-vous. La dessinatrice passait rarement dans le Wyoming qui n'avait rien d'intéressant hormis son parc national... Il était heureux de la revoir et pour une fois c'était en avance qu'il se rendit sur les lieux du rendez-vous. Sur son passage, certains regards se faisaient insistants, quelques autres le reconnaissaient et lui posaient toujours les mêmes questions à propos de son aventure télévisée. Mais en gros rien de particulièrement envahissant, les New-Yorkais étaient habitués aux célébrités. Bien qu'il ne se considérait pas comme une lui-même. Peut-être ses nouveaux cheveux courts avaient également aidé: il savait que sa blondeur était un élément qu'on retenait de son personnage, aujourd'hui il passait inaperçu avec sa coupe relativement normale. Un pas de plus vers la maturité dont la trentaine se rapprochait dangereusement. Arrivé sur les lieux, Clay n'eut qu'à attendre une poignée de minutes avant d'apercevoir la silhouette gracieuse de son amie. Elle devait être tout aussi pressée que lui pour arriver à l'heure, tout le monde avait pu remarquer que la ponctualité lui faisait parfois défaut à Rollington ! Ils s'avancèrent en même temps l'un vers l'autre et Clarence n'hésita pas à la prendre dans ses bras. Bon Dieu il aurait du embarquer Sarah avec lui... « Caro ! Ca fait déjà trop longtemps, comment ça va ? » Il s'écarta un peu d'elle pour l'observer de la tête aux pieds puis esquissa un sourire franc: « Tu es resplendissante, j'en connais une qui fait des folies. Qu'est-ce qui t'amène ici alors ? »

J'étais comme une petite fille à l'idée de revoir Clay. Durant pratiquement toute l'aventure, il avait été l'un de mes appuies, les plus précieux, celui qui me rappelait mes propres conseils en me disant que ça allait passer, surtout au moment où j'étais devenue la méchante de la maison qui avait voulu séparer Lennon et Graham, le tout grâce à un montage, enfin une sortie de contexte surtout. J'arrivais à l'heure sur notre point de rendez-vous, je n'ai jamais été le genre de personne qui arrive en avance, bien au contraire, je suis toujours en retard habituellement mais pas aujourd'hui, je ne sais pas si c'est l'idée de la revoir ou l'influence de NY mais je suis à l'heure au rendez-vous, lui aussi on dirait. J'accélère alors le pas pour le rejoindre le plus rapidement possible avant de le saluer une fois à quelques mètres. Il me prit dans ses bras avant de que nous ne nous séparions, aussi ravi l'un que l'autre de se retrouver. Je souriais naturellement, il avait raison, on avait pris l'habitude de vivre ensemble alors les quelques semaines passés loin semblait une éternité. J'étais parfois nostalgique de notre vie dans la villa, même Lennon réussissait à me manquer, j'aimais bien qu'on soit tous ensemble. Mon appartement à Miami me semblait bien vide avec comme seul colocataire, un poisson rouge obèse. « Je vais parfaitement, j'ai l'impression que ça fait des siècles qu'on ne sait pas vu et toi ? Qu'est-ce que tes cheveux t'ont fait pour que tu les condamne ?» Je riais légèrement, sa nouvelle coupe était très belle, mais j'aimais bien les cheveux longs aussi, ça lui donnait un style bien a lui. « Tu te souviens que je dessinais, enfin je gribouillais plutôt durant l'aventure ? J'ai décider de les envoyer à quelques maisons d'éditions et on m'a donné un rendez-vous dans le coin alors me voilà ! Oh et en parlant de cela .. » Je lui faisais un sourire en coin avant de me mettre à fouiner dans mon sac à main. Mon dieu, quel souk là-dedans je ne pensais pas que c'était le cas. Un stylo, un carnet, mon porte-monnaie, mes chewing-gums, mon portable et j'en passe, un vrai bordel. Bref, après quelques secondes, je fini par retrouver ce que je voulais. Sortant un "carnet" qui avait un rôle de bd, couverture comprise, je lui tendais le tome 1 de ses propres aventures et de son chemin jusqu'à la victoire. Après tout, je ne connaissais que très peu sa vie avant l'aventure alors autant ne pas faire de bêtises.

C'était plaisant de retrouver l'air extérieur, de ne plus subir la pression médiatique qui régnait quand même en maitre dans la villa. Chacun de leurs faits et gestes étaient épiés, décortiqués et manipulés. Peut-être facile à dire mais parfois il était difficile de rester naturel tout en se souvenant qu'on n'attendait qu'un faux pas pour le mettre en lumière lors du prochain prime. C'était bien le seul détail qui ne manquait pas à Clarence. Sinon tout lui manquait: l'ambiance de camaraderie même tendue quelques fois, la villa somptueuse, le Rollington devenu incontournable et ses moindres recoins les plus surprenants les uns des autres. Clay ne savait pas si la prochaine saison allait reprendre les mêmes lieux mais nul doute que les prochains candidats découvriraient de nouvelles choses si toutefois ils revenaient ici pour de nouvelles aventures. La sienne était loin d'être terminée: il s'employait à revoir chacun des candidats qu'il avait aimé. Et le rendez-vous avec Carolyn d'aujourd'hui était donc un grand événement. Comme au bon vieux temps, ils allaient refaire le monde, parler de tout et de rien, rire... Ah le rire de la petite blonde lui manquait, oui. Quand il l'aperçut, il ne put se retenir de la prendre brutalement dans ses bras. Non il n'avait pas perdu de sa force et encore moins la façon approximative dont il la contrôlait. Carolyn fit un commentaire sur ses cheveux et malgré lui, il éclata d'un bref rire: « J'ai quatre enfants et une dizaine de loups dans le jardin. » Il pouvait prendre l'air le plus sérieux du monde c'était perdu d'avance. « Faut que je grandisse tôt ou tard mais rien ne m'empêche de les laisser repousser. Tu en penses quoi j'ai l'air d'un homme moderne ? » On l'avait toujours chambré sur ses cheveux longs mais il n'en avait pas tenu rigueur. Du moment qu'il se plaisait lui-même. Mais sa coupe de cheveux avait surtout marqué un tournant dans sa vie. Caro lui expliqua la raison de sa venue à New-York et lui donna un coup de coude pour la réprimander: « Hé ! Je suis sûr que tes gribouillis sont plutôt bons. Alors ça a donné quoi les maisons d'édition ? On verra ton nom dans toutes les librairies ? Je dois demander un autographe maintenant ? » Avant qu'elle ne puisse lui répondre, celle-ci se mit à fouiller dans son sac. Intrigué, Clarence patienta quelques secondes, le temps qu'elle s'y retrouve dans son bazar féminin puis elle en extirpa une œuvre reliée. Lorsqu'elle lui tendit, le garde-chasse resta interdit puis s'en saisit. Émerveillé, il prit le temps de tourner les pages une à une, délicatement et silencieusement. Il leva ses yeux clairs vers elle. Avait-elle vraiment fait ça ? Il replongea dans une lecture brève puis finit par refermer le bouquin. « Tu plaisantes ? » Il entoura soudainement la nuque de Carolyn pour l'attirer contre lui puis lui cria presque dans l'oreille: « T'es immense comme nana c'est génial ! Putain c'est trop génial. »

« Et bien vous avez pas chaumée avec Sarah, quoi que je ne sais pas vraiment si en c'est possible, tes anciennes conquêtes ont fait un come-back ? » Je riais simplement à sa remarque, réalisant que cette humour bien à lui m'avait manqué, même si au fond cela n'avait rien de drôle. Surtout que dans le monde actuel, je ne serais pas surprise que certaine personnes soit dans ce genre là juste pour l'argent, car oui j'ai devant moi l'un des grands gagnants de l'aventure mais par chance, il en fallait plus pour me changer. Je pense vraiment que les téléspectateurs ont fait les bons choix, ils le méritaient tout les deux. La discussion se tourna rapidement sur mon traumatisme via ses cheveux, j'aimais bien ses cheveux longs moins, cela faisait partie du personnage. Mais je mentirais en disant que cette coupe ne lui donnait pas un côté encore plus sexy. Plus mature ? Ca je ne sais pas trop, non pas que je ne le trouve pas mature mais plutôt que je n'ai jamais associé ses cheveux à cela, et à en écouter tout les conseils qu'il avait pu me donner, il était déjà mature même avec ses longs cheveux. Mais moderne, ça c'est sur. « Je dois avouer que ça fait moins effrayant. » Je ne pu me retenir de monter sur la pointe des pieds pour l'ébouriffer et oui, il était toujours aussi grand et moi toujours aussi petite. Je riais par la suite. « Voilà, faut garder un côté sauvage, ça fait un peu trop droit mais sinon ça te donne un air putain de sexy ! » Je secouais légèrement ma main imitant un éventail avant de rire. Nous parlions ensuite de la raison de ma venue, mes dessins. Si j'avais pensé qu'un jour je finirais à New-York grâce à eux, je n'en revenais toujours pas et tout cela je le devais à l'aventure puisqu'en étant toujours dans la villa, j'avais pris le temps de dessiner alors qu'à l'extérieur, je dessinais juste pour le boulot. Mais une partie de moi craignait que je n'ai ce rendez-vous juste parce que j'avais été dans l'aventure justement, bref ce n'était pas le sujet actuel. Je lui souriais tout en haussant les épaules. « Sais pas, on verra bien, j'ai rendez-vous demain donc pour le moment les seuls fois où mon nom se retrouve dans un livre, c'est les magasines qui se demande si je vois encore Graham et des trucs dans le genre. » Je riais. « Donc tu as le temps pour les autographes, surtout que j'ai mieux pour toi. » Fouillant dans mon sac en même temps, je cherchais la bande dessinée que je lui avais promis et que j'avais complété au fil des semaines, résumant son aventure. Je lui tendais alors le livre tout en souriant, j'étais assez fière de mon oeuvre et curieuse de sa réaction. Je le regardais alors feuilleté les pages puis me regarder, contente de sa réaction. « Oui, je sais dans cette version, tu viens avec un dragon dans ton zoo, c'est ma petite touche perso. » Je lui souriais, j'avais toujours aimé mettre une pointe de fantaisie et un petit dragon ça doit être sympa. Il me pris ensuite dans ses bras et je ne pu m'empêcher d'éclater de rire, même si j'allais surement finir sourdre. « Je suppose que tu aimes alors ? »

Dès que Clarence évoqua la possibilité qu'il puisse être père de plusieurs enfants en l'espace de quelques semaines seulement, Carolyn n'hésita pas à renquiller sur sa réconciliation avec Sarah. Les deux jeunes femmes s'étaient toujours bien entendues et soutenues tout au long de l'émission, elle n'avait pas pu rater ce lien qui demeurait entre les deux ex. Aujourd'hui toute l'Amérique était au courant qu'ils avaient renoué et même si l'homme tenait à garder sa vie privée, il n'en était pas peu fier. « Oui elles m'ont toutes trouvées une paternité cachée, et encore il y en a que j'ai du refuser... » Clarence n'était pas le plus tombeur du casting. Il avait eu quelques femmes dans sa vie mais jamais rien de bien sérieux, parce qu'il avait toujours clamé se concentrer sur sa carrière. Maintenant qu'il pensait avoir trouvé la bonne à l'aube de ses trente ans, c'était une autre histoire. Carolyn ébouriffa ses cheveux fraichement courts comme si tout ça lui donnait un air bien rangé qui ne lui convenait pas du tout. Malgré la vieillesse, il demeurait tout sauf rangé ! La blonde imitait une jeune femme éblouie par son sex-appeal et il ne put s'empêcher de rire tout en secouant la tête de droite à gauche. C'était ridicule. Il préféra faire attention à la nouvelle vie de son amie, qui semblait riche en rendez-vous important pour son avenir professionnel. Elle n'avait pas trop eu l'occasion de montrer ses talents lors de l'aventure mais Clay comptait sur elle pour éblouir les autres lors de ses fameux entretiens. « Ils n'ont toujours pas compris que tu étais bien trop classe pour lui ? Ignore ses magazines, ils m'ont sûrement inventé une maitresse à l'heure qu'il est. » Il avait beau avoir l'humour facile - facile pas forcément bon-, il retrouva soudain son sérieux quant la dessinatrice plongea mystérieusement sa main dans le sac. Quand elle en extirpa le fameux album biographique qu'elle lui avait promis, il ne put contenir plus longtemps sa joie. Il lui cria dans l'oreille, la souleva dans ses bras pour la faire tourner, bref fit tout ce qui était possible pour lui montrer combien il lui était reconnaissant. « C'est génial un dragon, ça a tout de suite plus d'héroïsme dans l'histoire ! » Il avait envie de dévorer les vignettes en un instant mais il fallait se retenir. Elle eut le malheur de lui demander s'il appréciait le geste et en guise de réprobation, il lui donna un léger coup dans l'épaule. « T'es dingue toi, bien sûr que j'aime. Ca sera l'oeuvre exposée de ma bibliothèque. Je te dois quelque chose ? La reliure, l'impression, tout ça ça a du te couter cher ? Comment je peux te remercier ? Je peux pas t'offrir une peau de loup tu sais c'est contre mes principes mais sinon j'ai tout à offrir ! »