Ft. Caleb


Le jeu était sur le point de se terminer et la chambre dans laquelle Lennon avait eu la chance de séjourner durant son aventure avait tendance à ressembler à un bordel ambulant. Il y avait de tout partout. Des vêtements étaient éparpillés un peu partout sur le sol en passant par quelques vieux paquets de chips sous le lit de Félix à des cannettes de soda non loin de l'une des fenêtres. Ce n'était plus possible de vivre dans une telle porcherie et puis autant rendre les lieux en l'état avant les travaux pour la prochaine saison, si prochaine saison il y avait bien entendu. Pendant que la plupart de ses petits camarades étaient en train de bavarder en profitant des derniers rayons du soleil, la brunette s'activait à ranger la chambre de la paresse. C'était en rangeant qui se trouvait non loin de son lit que la jeune femme trouvait ce sweat qui ne lui appartenait pas. Il était à Caleb et elle n'avait aucun mal à le reconnaître. Le jeune homme avait du le lui prêter lors d'une soirée un petit peu trop fraîche pour le corps frêle de la belle et elle ne le lui avait jamais rendu. [...] Les deux finalistes ne s'étaient plus adressés la parole depuis le prime et il y avait une certaine animosité entre eux, mais elle ne comptais pas garder le vêtement même si elle avait plutôt envie. Prenant son courage à deux mains, Lennon traversait le long couloir où se trouvait les chambres jusqu'à arriver à hauteur de celle du blondinet. Elle espérait qu'il n'y serait pas pour ne pas avoir à l'affronter du regard ou bien à lui donner des explications alors que les choses étaient encore en train de se bousculer dans sa petite tête. Pourtant elle devrait face à lui car il se trouvait là, sur son lit en train de rêvasser. Les dents de la demoiselle venait riper contre sa lèvre inférieure ne sachant quoi faire. Finalement, après quelques minutes d'observation, elle pénétrait dans la pièce. « Excuse moi de te déranger, mais je crois que c'est à toi. » déclarait-elle d'une petite voix douce et enfantine avant de poser la sweat au pied du lit sur lequel il se trouvait pour tourner les talons. Elle voulait prendre la fuite et s'éloigner d'ici le plus vite possible, mais ...

La semaine dernière s’était bien terminée pour mon statut de candidat mais personnellement je me sentais moins bien, j’aurais tellement voulu me rendre compte de plusieurs choses avant que j’avais l’impression d’avoir été le pire des abrutis. Il avait fallu que Lennon ne prenne une décision sans me le dire pour que je comprenne que si je cherchais à me rapprocher de Graham c’était peut-être avant tout pour l’évincer, pour rendre jalouse Lennon afin qu’elle m’adresse le plus d’attention possible. Autant vous dire qu’il était trop tard pour faire les choses de manière à ce que mon objectif soit atteint, je me rendais compte que j’avais du mal à passer des journées sans elle, mon cœur s’accélérait dès que je pensais à elle ce qui relevait du sadomasochisme maintenant. J’avais développé des sentiments pour elle et je m’en voulais affreusement, je ne tombais jamais amoureux et je me rappelais maintenant pourquoi je me mettais toujours une barrière. Allongé sur mon lit je rêvassais depuis une quinzaine de minutes lorsque la porte s’ouvrait, Lennon était là. Je ne savais pas comment réagir, je lui en voulais de ne pas avoir fait le nécessaire, d’avoir arrêté de me parler, d’avoir arrêté de me donner des espoirs d’un seul coup sans même me l’avouer. Je m’étais rendu compte que les jeux étaient faits sur le prime et j’étais en colère, normal j’ai envie de dire. « Excuse moi de te déranger, mais je crois que c'est à toi. » Son air enfantin et tout mignon me laissait de marbre maintenant. Elle tournait les talons. « Euh… Merci mais tu peux le garder, je ne comptais pas venir le chercher ! »

Lennon se sentait plutôt mal à l'aise en compagnie du blondinet finaliste. Elle se sentait même honteuse de ne plus lui adresser la parole alors qu'il méritait pourtant d'avoir des explications de la part de la petite brunette qui semblait ne pas savoir quoi faire, ne pas savoir comment se comporter avec lui. La semaine dernière encore il lui suffisait de claquer des doigts et de sourire pour qu'il lui offre baisers et caresses, mais elle avait finalement décidé de laisser une seconde chance à son histoire avec Graham. C'était toute timide qu'elle venait rendre son bien au jeune homme tout en lui adressant quelques mots d'une voix douce limite enfantine. La demoiselle tournait bien vite les talons pour ne pas avoir à le regarder plus longtemps. Elle avait peur de sa réaction et avait préféré regarder le sol à plusieurs reprises que de plonger son regard dans les yeux azur du garçon. Finalement il venait à lui parler pour lui dire qu'elle pouvait garder le vêtement. Bizarrement un frisson venait parcourir l'échine de la brunette qui tournait la tête en la direction du finaliste, lui adressant un bref sourire gêné alors qu'une main venait se perdre dans sa nuque. « Je ... Non ... Je n'en ferrais rien, il est bien trop grand pour moi de toute façon. » Lennon faisait quelques pas en direction de la porte avant de se stopper net pour dire quelques mots à peine audibles: « Je suis sincèrement désolé Caleb ... Vraiment ... Et ... Je n'ai pas envie que tu penses que ... je me suis joué de toi car ... ce n'est pas vrai et ... je ne regrette rien de ce qui a pu se passer entre nous ... absolument rien. » Elle tournait la tête pour l'apercevoir une dernière fois avant de faire quelques pas de plus en direction de la sortie.

J’étais déçu, déçu de moi dans un premier temps pour ne pas avoir fait le nécessaire, à part sur le côté sexuel je n’avais jamais été très expressif avec Lennon et à présent je me rendais compte de tout. C’est toujours lorsqu’on perd quelque chose qu’on se rend compte de sa valeur après tout non ? Mon cœur se serrait lorsque je croisais son regard alors qu’elle faisait tout pour me fuir, je n’avais qu’une envie, me lever et venir prendre possession de ses lèvres, lui vanter mes mérites et tout faire pour la surprendre comme elle me l’avait quémandé la semaine dernière. Avec moi elle n’aurait certainement pas un romantisme niais au possible comme avec Graham mais elle aurait droit à une vie de folie, je me doutais bien que la rue ne m’attendait plus à la sortie, j’allais avoir des contrats en plus de l’argent qui nous était donné pour chaque semaine de jeu et avec moi elle aurait l’occasion de découvrir des nouvelles cultures, de faire la fête et de profiter de sa jeunesse avant que l’on puisse éventuellement se poser. Je partais pour la première fois de ma vie dans quelque chose de lointain, je me projetais dans le futur et c’était suffisamment rare pour le signaler. « Je ... Non ... Je n'en ferrais rien, il est bien trop grand pour moi de toute façon. » Je hochais la tête en signe d’accord, je ne savais pas quoi lui dire après tout. « Je suis sincèrement désolé Caleb ... Vraiment ... Et ... Je n'ai pas envie que tu penses que ... je me suis joué de toi car ... ce n'est pas vrai et ... je ne regrette rien de ce qui a pu se passer entre nous ... absolument rien. » Je me relevais légèrement. « Lennon… Tu sais, je me suis rendu compte que si je m’étais mis à flirter avec Graham ce n’était pas par attirance réelle… En réalité c’était surtout pour que tu t’intéresses à moi parce que j’ai perdu toute confiance en ma capacité de te plaire plus que pour un coup d’un soir avec toi… » Je baissais la tête et avant qu’elle ne quitte la pièce je la collais contre la porte plongeant mes doigts contre sa chevelure, caressant sa mâchoire avec beaucoup de douceur, sans plus attendre je prenais possession de ses lèvres prêt à me prendre un vent. Cette fois-ci il était hors de question que je ne suive pas mon coeur.

Le petite anglaise ne savait plus comment se comporter lorsqu'elle se trouvait en compagnie de Caleb. Devait-elle lui adresser la parole ou bien faire comme s'il ne s'était jamais rien passé entre eux ? [...] Finalement, prenant son courage à deux mains, - parce que oui Lennon est très courageuse au cas où vous en doutiez - voilà qu'elle se lançait dans un bref monologue expliquant au blondinet qu'elle était désolé que leur relation se soit terminée de la sorte et que - le plus important - elle ne regrettait rien de ce qui avait pu se passer entre eux deux, même si elle était passée pour la salope de service auprès de la plupart des téléspectateurs et aux yeux des autres candidats. Elle n'avait pas levé les yeux une seule fois vers le jeune homme en lui disant ces quelques mots. Elle avait un petit peu peur de sa réaction. Après tout il pouvait l'envoyer bouler comme une malpropre, elle comprendrait et ne discuterait pas une seconde de plus, mais pourtant ce qui allait se passer était tout le contraire. Alors qu'elle faisait quelques pas en direction de la sortie, les propos de Caleb venaient la faire s'arrêter. Il avait essayé d'attirer son attention en se rapprochant de Graham. La demoiselle était surprise n'ayant pas eu l'occasion d'envisager cette hypothèse là alors qu'elle avait pourtant eu le temps de retourner la situation des centaines de fois dans son esprit. Elle ne savait quoi dire et le blondinet en profitait pour venir la plaquer contre le mur qui se trouvait non loin d'elle. De ses doigts, il effleurait le visage de la brunette, ses cheveux avant de coller ses lèvres aux siennes pour lui offrir un baiser. Prise sur le fait, Lennon laissait ses mains s'aventurer sur le torse du garçon avant de les poser à plat sur le buste de ce dernier afin de le repousser à contre coeur. « Je suis désolé Caleb. » murmurait-elle avant de baisser les yeux. Elle avait envie de s'enfuir, de s'éloigner de lui et définitivement, mais étrangement elle n'y arrivait pas plus que ça. A croire que l'attirance physique entre les deux jeunes gens était bien trop forte.

Je n’étais pas du genre à rendre les armes facilement, je ne m’attendais pas à avoir droit aux même scénarios qu’à la télévision parce qu’on n’était pas dans un monde crée de toute pièce surtout que Lennon avait en quelque sorte déjà son « héros » en la personne de Graham. Je sentais que j’étais en train de la perdre et c’était inconcevable, je m’étais levé comme jamais dans ma vie pour la rattraper, elle était contre le mur et je n’avais pas hésité une seule seconde à prendre possession de ses lèvres pour un baiser doux et peu assuré, je m’attendais à recevoir une gifle ou quelque chose du genre mais à la place elle me repoussait juste légèrement. « Je suis désolé Caleb. » Mon cœur se serrait et pourtant, j’avais une impression à la voir ne pas faire un seul geste qu’elle était dans le même état que moi. « Tu le ressens n’est-ce pas ? Tu vois bien que tu n’y arrives pas ! » Ma main lui caressait toujours le visage, je m’approchais déposant des baisers langoureux dans son cou, il n’y avait plus de fairplay qui comptait, si je ne voulais pas perdre Lennon j’allais devoir lui montrer que j’étais à sa hauteur, aussi formidable qu’elle l’était et c’était difficile puisque je n’étais pas le gendre idéal, loin de là.

Il y avait une attirance physique entre les deux jeunes gens et toute personne ayant vu leur rapprochement de ces derniers semaines ne pouvait dire le contraire. Au départ Lennon avait eu l'idée de créer des liens, qu'ils soient d'amitié ou bien amoureux, avec le blondinet afin de rendre jaloux Graham, mais bien vite le contrôle avait échappé à la belle qui n'avait pas hésité un seul instant avant de s'envoyer en l'air avec Caleb, profitant de chaque seconde de plaisir qu'il pouvait lui offrir et du jour au lendemain voilà que la demoiselle décidait de s'éloigner le plus possible du finaliste afin de continuer à vivre sa romance avec Graham. Elle évitait de croiser Caleb pour ne pas à avoir de remords ou encore à lui donner une quelconque explication, mais là elle n'avait pas pu faire autrement que de s'approcher de lui afin de lui rendre son vêtement. Une fois encore les choses venaient à lui échapper. Bien vite Lennon se retrouvait contre le mur à se voir offrir baisers et caresses par le blondinet et même si elle le repoussait, il persistait. Les doigts du garçon se baladaient sur le visage de la demoiselle qui se contentait de regarder le sol en ayant peur de croiser les yeux azurs de son colocataire. Il venait la questionner afin de semer le doute dans sa tête avant même de laisser ses lèvres glisser dans la nuque de la jeune femme pou y déposer de nombreux baisers langoureux. « Arrête s'il te plait. » lui ordonnait-elle alors qu'elle venait poser ses mains sur le torse du jeune homme pour le pousser en arrière. Il ne bougeait pratiquement pas étant donné la force de pigeon qu'avait la brunette et la masse musculaire important dont il était le propriétaire. « Caleb, laisse moi parti s'il te plait. » arrivait-elle à articuler alors qu'elle continuait de le pousser en arrière pour se défaire de son étreinte.

Je perdais le contrôle et c’était tellement rare. Mes doigts glissaient contre le visage de cette fille qui me rendait dingue, je lui en voulais tellement d’avoir pris en otage mon être juste pour rendre jaloux un mec, elle s’était servie de moi pour ramener son mec à la raison couchant avec moi de manière totalement normale et elle y retournait me laissant comme si j’étais une vulgaire merde. Je n’étais pas le genre de garçon qui espérait quelque chose mais j’étais attristé par cette situation, triste d’avoir mis un terme avant que quelque chose ne soit envisagé ma relation avec Sahara pour me concentrer sur Lennon alors qu’elle n’en avait rien à foutre de moi, tout ce qui lui importait c’était de faire en sorte de mettre son mec dans le droit chemin. Pourtant malgré tout j’étais prêt à ramper à ses pieds et c’est ce qui m’énervait le plus, j’étais faible lorsqu’elle était dans les environs mais c’était temporaire, je me connaissais trop bien. « Arrête s'il te plait. » Je la regardais. « Caleb, laisse moi parti s'il te plait. » Je soupirais, ma faiblesse m’abandonnait, je la regardais avec tellement de dégout que j’aurais pu faire pleurer le plus grand des enculés au monde. Je reculais reprenant le vêtement qu’elle m’avait amené le lui lançant. « Brûles-le, fais en ce que tu veux… J’en ai plus besoin ! » Je ne lui adressais même pas un regard, elle ne le méritait pas. Je repartais sur mon lit me laissant tomber mon cœur souffrait le martyr.

Même si elle ne regrettait rien et assumait pleinement d'avoir couché avec le blondinet, Lennon avait des tonnes de remords sur le fait qu'elle semblait lui faire du mal à présent et elle n'avait pas envie de passer pour la vilaine de l'histoire, pour une sorcière. Les baisers qu'il lui offrait étaient une véritable torture. Elle avait envie de rester là à ses côtés et de pouvoir répondre à ses baisers, mais le prénom, le visage de Graham lui revenait en tête à chaque fois. C'était presque à contre-coeur qu'elle venait repousser le jeune homme le suppliant d'arrêter de déposer ses lèvres dans son cou. Il s’exécutait, lui jetant un regard presque méprisant avant de se rapprocher de son lit afin de s'emparer du vêtement et de le lui lancer. Elle fermait les yeux un bref instant avant de se baisser pour ramasser le sweat qui se trouvait sur le sol. Ainsi elle pouvait en faire ce qu'elle voulait ? Telle une mère poule, elle s'approchait de l'un des matelas avant de le poser dessus afin de le plier puis elle se dirigeait vers les affaires du blondinet et sans lui demander son avis glisser me vêtement parmi ceux qui se trouvaient là et qui appartenait à Caleb. Sans un mot, elle tournait les talons, s'approchant de la porte pour sortir de la pièce avant de s'arrêter pour s'appuyer contre l'ouverture et observer le garçon quelques secondes. Lennon avait le teint blafard et semblait presque nostalgique.

J’avais une montée d’adrénaline à ce moment-là car n’oublions pas que je n’étais pas le genre de garçon doux, gendre idéal comme pouvait par exemple l’être Graham, je ne vivais pas dans le monde de Oui-Oui en permanence, je n’étais pas riche et j’avais vécu tellement de trucs depuis que j’étais dans la rue que parfois je me demandais si je ne m’étais pas perdu en route. Oui, je n’avais pas honte de dire que j’en avais bavé jusqu’à ce que je sois pris dans cette aventure et le fait qu’elle prenne fin dans moins d’une semaine me pétrifiait parce que je n’étais plus capable de vivre entre deux poubelles en espérant qu’il ne se passe pas quelque chose de trop grave qui entrainerait ma mort puisque les clochards n’avaient pas une longue espérance de vie à Las Vegas. Passons, mon cœur se serrait et la voir reprendre le sweat pour le plier et le mettre dans mes affaires m’énervait, pourquoi est-ce qu’elle ne comprenait pas que j’étais devenu dépendant à elle comme à une drogue ? Elle s’en allait mais hésitait encore, c’est là que je décidais de faire le con comme d’habitude. « Surtout ne sois pas pleine de remords, le fait d’avoir été pris pour un vibromasseur le temps de remettre ton mec sur le droit chemin ça doit être le plus petit des choses qui m’est arrivé, je me suis remis très facilement de mon statut de clochard alors crois-moi… Tu n’existes déjà plus pour moi. » Je regrettais déjà mes paroles, dans un premier temps parce que je lui avouais que j’étais un SDF et dans un second temps parce qu’elle n’était hélas pas aussi insignifiante que je le disais à mes yeux, la preuve ? Mon cœur souffrait le martyr et moi avec même si j’étais trop fort pour le montrer.

Lennon ne pensait pas que son geste, pourtant simple et puéril, qui était d'aller ranger le vêtement du garçon parmi ses affaires, le mettrait dans un tel état. Elle n'était pourtant pas restée là bien longtemps avant qu'il ne s'emporte pour venir lui parler comme si elle était un chien en lui balançant en pleine figure qu'elle l'avait utilisée uniquement pour rendre Graham jaloux et qu'elle ne devait pas s'en faire car il était capable de s'en remettre aussi vite qu'il avait eu déjà eu l'occasion de se remettre de ... son statut de clochard. La jeune femme fronçait les sourcils sans réellement comprendre où il voulait en venir, mais également parce que les dernier mots qu'il prononçait lui faisait atrocement mal comme si quelqu'un venait de lui donner un atroce coup de poing dans le ventre et qu'elle en avait le souffle coupé. Elle ne bougeait pas pour autant et continuait de l'observer sans savoir quoi faire, quoi dire. Finalement elle poussait un soupir avant de demander d'une petite voix presque gênée: « Ton statut de clochard ? Je ... Explique moi parce que je ne comprends plus rien là et puis ... » La brunette faisait quelques pas en avant alors que ses mains venaient se joindre devant son corps. Elle avait l'air d'une petite fille totalement innocente et qui ne comprenait pas grand chose à la vie. Elle se sentait vulnérable face à Caleb depuis qu'il venait de lui faire une révélation des plus troublantes. « Tu entends quoi par le fait que je n'existe déjà plus pour toi ? » demandait-elle d'une voix tremblante et presque dans un murmure alors qu'elle avait du mal à déglutir comme si un boule était coincée dans sa gorge.

Si j’avais un tort depuis le début de notre petite histoire c’était peut-être d’avoir cru qu’il y avait quelque chose d’envisageable entre nous, elle était amoureuse de son bouffon de Graham que j’avais rendu intéressant pour la faire réagir et je me demandais comment j’avais pu le faire sans même m’en rendre compte, tout me paraissait tellement évident maintenant mais il était trop tard. C’est ce qui m’énervait et c’est pour ça que je lui rentrais dedans, je n’étais pas quelqu’un qui gardait ses mauvaises impressions pour lui. Autant au niveau sentimental je ne disais jamais rien une mauvaise expérience du passé m’ayant ôtée toute envie de le faire mais lorsque je devais dire ce que je pensais de l’attitude de quelqu’un ou m’énerver c’était définitivement plus simple pour moi. « Ton statut de clochard ? Je ... Explique moi parce que je ne comprends plus rien là et puis ... » Je me mordillais la lèvre, en ce moment j’avais tellement la rage que si je n’avais pas eu plus de self contrôle j’aurais déjà dégommé le mur juste contre mon lit, fort heureusement je tenais encore un peu à mon poignet. « Rien… Tu n’as rien à comprendre ce n’est pas quelque chose qu’il est utile de savoir, tu n’as plus rien à apprendre de moi ! » Je la fusillais du regard, il était hors de question que je lui avoue que j’étais SDF, je venais de faire une erreur sous la précipitation. « Tu entends quoi par le fait que je n'existe déjà plus pour toi ? » Je la regardais, il était hors de question que je mâche mes mots même si mes paroles dépassaient entièrement ma pensée moi qui souffrait de cette situation plus que tout au monde, je me sentais vidé de toute émotion comme si on m’avait planté un gros couteau en plein cœur et qu’on me regardait me vider de mon sang pour apprécier encore plus le moment propice de la mort. « C’est simple… Si tu as eu de l’importance à mes yeux ce n’est plus le cas maintenant, tu m’importes autant qu’une prostituée et encore… J’ai du respect pour les filles qui font ça parce qu’elles essaient de se sortir de la merde ! Tu me dégoutes ! » Plus je parlais et plus je me sentais mal d’avoir dit tout ce que j’étais en train de dire, je me relevais ouvrant la fenêtre pour m’allumer une clope, je mettais un coup de pied violent dans ma valise qui volait à l’autre bout de la pièce, pourquoi est-ce qu’elle me rendait si malheureux ? Je ne la connaissais que depuis deux mois après tout.

Plus il parlait et plus Lennon se rendait compte qu'elle ne le connaissait pas plus que ça. Lui qui semblait si doux d'ordinaire était en train de se défouler contre elle en lui envoyant des atrocités en plein visage. Elle le croyait barman et finalement il venait parler de son statut de clochard. La brunette ne comprenait plus rien. Elle avait l'impression de faire face à un jeune homme lunatique qui ne savait pas ce qu'il voulait. Les questions de la demoiselle ne venaient rien arranger et se contentaient de mettre encore un petit peu plus d'huile sur le feu. Il refusait de lui répondre lorsqu'elle lui réclamait des explications sur cette révélation qu'il venait de lui faire à son sujet et se contentait de lui dire qu'elle n'avait plus rien à apprendre à son sujet. Malheureusement pour lui elle était curieuse comme la peste la petite Lennon et même si elle commençait à se sentir mal à l'aise en sa présence il était hors de question qu'elle lâche le morceau, quitte à le suivre comme un véritable petit chien durant ces derniers jours et une fois qu'elle aurait serait à l'extérieur de ce maudit jeu. Elle n'avait pas le temps de se lancer dans un monologue complètement stupide que déjà le garçon venait répondre à sa deuxième question tout en la blâmant. Il venait la comparer à une prostituée tout en ajoutant que même les nanas qui faisaient le trottoir étaient bien plus respectables qu'elle. Ainsi Lennon avait le don de dégoûter Caleb. Entendre ces paroles sortir de la bouche du jeune homme était difficile à avaler pour la brunette qui ne savait quoi répondre, laissant un silence pesant s'installer durant quelques secondes. Un silence qu'elle n'hésitait pas à briser alors qu'il s'approchait de la fenêtre pour s'allumer une clope et se retrouver ainsi dos à elle: « La soi-disant prostituée que je suis te dégoûte tellement que tu n'as pas hésité à venir l'embrasser en lui faisant une pseudo déclaration je te signale. » rétorquait-elle alors que les nerfs, ainsi que les paroles blessantes qu'il venait de lui envoyer en plein visage, faisaient couler quelques larmes sur ses joues qu'elle s'empressait d'essuyer pour qu'il ne le remarque pas. Elle faisait quelques pas dans sa direction, attrapant un vêtement qui traînait pour le lui lancer. « Et regarde moi quand je te parle. » sifflait-elle plus mauvaise que jamais.

Mon plus gros défaut était d’être impulsif et à fleur de peau, déjà par mon passé ça m’avait posé quelques problèmes mais je n’y pouvais rien, lorsque j’éprouvais un sentiment je me devais de le faire savoir et surtout lorsqu’il était négatif, Lennon était là au mauvais moment, je n’avais pas encore digérer les récents événements surtout que je me voyais déjà perçu par le public comme le méchant trouble fait qui était venu mettre le bordel dans le couple formé depuis la première semaine de l’aventure entre Graham et la gentille petite Lennon alors qu’il n’en était rien. Passons, j’étais triste et lorsque j’étais attristé je me comportais très mal, un peu dans le même genre que Damon dans Vampire Diaries sauf que je ne brisais pas des nuques à longueur de journées. « La soi-disant prostituée que je suis te dégoûte tellement que tu n'as pas hésité à venir l'embrasser en lui faisant une pseudo déclaration je te signale. » Je ne lui adressais pas un seul regard, elle ne le méritait même plus, de toute manière j’avais perdu, j’étais mauvais perdant et je n’y pouvais rien, je me sentais brisé en petits morceaux et avait l’impression qu’on me marchait dessus histoire de bien s’assurer que j’étais plus bas que terre. « Et regarde moi quand je te parle. » Je tournais la tête écrasant ma cigarette, tant pis je n’aurais pas pu la fumer en entière mais elle m’énervait alors autant lui rentrer dedans une bonne fois pour toute. « Alors c’est tout ce qui t’intéresse ? Tu veux avoir la fierté d’avoir mis deux mecs à tes pieds ? Et bien oui, je suis sous le charme, je dirais même que je suis amoureux de toi et c’est la pire chose qui puisse m’arriver ! » Je baissais la tête, je n’étais pas émotif mais la fatigue, la pression et tout ce qui s’ajoutait avec l’aventure me rendait plus faible à certains moments. « J’espère que t’es heureuse, je me sens minable à me rabaisser comme ça ! » Je tournais la tête. « Vivement dimanche que tout ça devienne du passé, au milieu des poubelles j’aurais surement autre chose pour m’occuper l’esprit... Oh et je n'ai pas dis que tu étais une pute, j'ai juste insinué que je les respectais plus que toi en ce moment ! »

La demoiselle était totalement entre les sentiments qu'elle avait envers Graham et l'attirance physique qu'elle pouvait clairement ressentir lorsqu'elle se trouvait en compagnie de Caleb. Bien entendu la jeune femme avait aussi de l'attirance physique pour Graham tout comme elle avait des sentiments pour Caleb, mais le plus juste, étant donné sa situation actuelle de femme en couple, était de crier haut et fort qu'elle était folle amoureuse du riche prétentieux alors qu'elle n'appréciait que le corps du blondinet et cela même si ce n'était pas la stricte vérité. Ce qu'elle faisait était mal et pourtant elle semblait ne pas avoir le choix alors que voir Caleb dans cet état, en train de lui hurler dessus tout en lui balançant des horreurs en plein visage, lui donnait envie de s'enfuir le plus loin possible de lui ou, au contraire, se jeter à son cou afin de lui susurrer quelques mots doux à l'oreille afin de le rassurer et de lui avouer ce qu'il en était vraiment. Comme pour se donner bonne conscience elle venait blâmer son colocataire en essayant de le faire culpabiliser. Elle s'enfonçait encore un petit peu plus par son geste et son autre réplique cinglante. Il tournait la tête lui adressant un bref regard avant de débiter un tas de paroles que la brunette ne s'attendait pas à entendre. Lennon hochait la tête en signe de négation à la seconde interrogation du jeune homme. Bien sûr que non, elle n'avait pas fait cela pour mettre deux hommes à ses pieds. Elle n'en voyait pas l'utilité pour dire la vérité. Et là, voilà qu'il venait lui avouer qu'il était sous son charme, limite complètement amoureux d'elle. Sous le choc, elle l'observais sans savoir quoi dire avant qu'il ne vienne à continuer son monologue en rajoutant qu'il se sentait minable de se rabaisser à ce point. Lennon pouvait sentir un pincement du côté gauche de sa poitrine. Son petit coeur se serrait et elle venait pincer le dos de sa main pour ne pas se mettre à craquer devant lui. Il continuait en précisant qu'il avait hâte que cela se termine et qu'il n'avait pas traité la jeune femme de prostituée, mais qu'il avait seulement indiqué qu'à l'heure actuelle il respectait bien plus ses femmes que Lennon. Elle, restait là durant quelques secondes sans savoir quoi dire, que faire avant de se laisser glisser le long du mur pour s'installer sur le sol ramenant ses jambes vers sa poitrine avant de les encercler de ses bras. « Je n'ai jamais cherché à te faire du mal tout comme je n'ai jamais voulu avoir deux hommes à mes pieds comme tu le dis si bien. » disait-elle d'une petite voix tremblante qui retenait la plupart de ses pleurs. « J'ai horreur de blesser les gens que j'apprécie, que ce soit Graham il y a quinze jours ou toi actuellement. Je dois t'avouer qu'au début je voyais en toi l'homme idéal pour m'aider à rendre jaloux Graham, mais au fur et à mesure je me suis attaché à toi et bien plus que tu ne le crois ... » continuait-elle en baissant la tête sans oser le regarder avant de reprendre: « ... Je ne sais plus où j'en suis Caleb. J'étais certaine de ne pas être le genre de nana auquel tu pouvais t'attacher au point ... D'en être amoureux ... J'étais sûre de n'être qu'un jouet pour toi et cela ma convenait très bien jusqu'à un certain point. J'avais l'impression que nous étions plus comme deux amants qu'autre chose et tout ça à cause de nos gestes qui se faisaient bien plus pervers que tendres. »

Lennon n’avait pas eu de chance en me choisissant pour rendre Graham jaloux, certes elle avait parfaitement réussi sa mission puisqu’il était immédiatement revenu la queue entre les jambes dans tous les sens du terme pour qu’elle lui pardonne mais en décidant de faire de moi l’homme parfait pour combler ses besoins d’affection et son besoin de se rendre plus apte à la dépendance elle ne s’était surement pas doutée que je pourrais m’attacher de cette manière. Qui ne l’aurait pas fait en même temps ? Depuis plus d’un mois nous passions énormément de temps ensemble et encore plus d’heures dans un recoin sombre à nous livrer aux pulsions les plus animales qui soient pour l’être humain. Je ne regrettais rien de ce qui était arriver même si je pourrais très bien dire le contraire devant elle seulement pour lui faire du mal parce qu’elle méritait d’éprouver la même chose que moi à cet instant précis, de la rage mêlée à de la tristesse. J’étais triste et je ne savais pas comment faire pour m’en sortir, son plus grand malheur avait donc été de choisir le seul candidat qui avait une volonté hors norme, ce n’était pas parce que je baissais les armes pendant quelques minutes que j’abandonnais, il n’était pas dans mes habitudes de lâcher prise et puis… Pour qui est-ce que je serais passé si je déposais les armes maintenant ? Si j’étais réellement amoureux d’elle il me paraissait logique que je déplace monts et montagnes pour elle. Le problème c’est que je n’étais pas un habitué, je m’y prenais très mal en lui crachant au visage de cette manière, je m’en rendais compte maintenant. « Je n'ai jamais cherché à te faire du mal tout comme je n'ai jamais voulu avoir deux hommes à mes pieds comme tu le dis si bien. » Elle glissait contre le mur pour finalement s’asseoir sur le sol, sa voix était tremblante mais je ne voulais pas m’attendrir devant elle, je n’étais pas dans une saga littéraire le mec qui était laissé à la fin mais qui restait bon ami, je n’avais pas l’habitude d’être dans cette situation. « J'ai horreur de blesser les gens que j'apprécie, que ce soit Graham il y a quinze jours ou toi actuellement. Je dois t'avouer qu'au début je voyais en toi l'homme idéal pour m'aider à rendre jaloux Graham, mais au fur et à mesure je me suis attaché à toi et bien plus que tu ne le crois ... » Mon cœur ratait un bond, est-ce qu’elle venait de dire qu’elle s’était attachée à moi plus qu’elle ne le croyait ? Mon cœur battait la chamade à l’idée qu’elle soit peut-être un peu sous mon charme, je la regardais me demandant si je devais répondre à ce qu’elle venait de me dire et comment m’y prendre pour le faire au mieux. « ... Je ne sais plus où j'en suis Caleb. J'étais certaine de ne pas être le genre de nana auquel tu pouvais t'attacher au point ... D'en être amoureux ... J'étais sûre de n'être qu'un jouet pour toi et cela ma convenait très bien jusqu'à un certain point. J'avais l'impression que nous étions plus comme deux amants qu'autre chose et tout ça à cause de nos gestes qui se faisaient bien plus pervers que tendres. » Je venais m’asseoir à côté d’elle, je canalisais ma colère et ma tristesse de la manière la plus important possible mais c’était difficile, à cet instant j’étais incapable de dire ce que j’allais faire dans les minutes à venir, j’étais très excité, une envie irrépressible de lui faire l’amour m’habitait et je résistais à cette envie, je m’étais déjà pris un vent après tout. Lorsque je m’engueulais avec une fille qui m’attirait c’était inévitable, entre la dispute et le sexe il n’y avait qu’une petite frontière vraiment très mince. Je venais lui attraper la main la caressant tout doucement et avec beaucoup de sensualité. « Je ne pensais pas être dans cette situation, pour moi les candidats d’émissions comme celle-ci étaient tous des menteurs qui voulaient faire le buzz en tombant amoureux mais je me rends compte à quel point j’ai eu tort aujourd’hui. La seule chose que je veux c’est te montrer à quel point je suis fait pour toi et tant pis si je dois souffrir encore, lorsque je suis attaché à quelqu’un je fais tout mon possible pour aller jusqu’au bout, je vais me battre pour toi-même si tu ne penses pas m’aimer, je te prouverais le contraire ! » Je me sentais con dans mes paroles, nous aurions pu croire que nous tournions un film romantique mais il n’en était rien, je voulais juste être honnête.

Lennon ne savait plus comment penser. Il y avait des tonnes de questions qui venaient se bousculer dans sa tête, dans son esprit à chaque fois que Caleb venait prononcer un nouveau mot. Sous le choc, la brunette se laissait glisser sur le long du mur afin de d'installer en position assise sur le sol, tout en ramenant ses jambes vers elle. Elle bredouillait quelques paroles tout en craignant la réaction du jeune homme. La demoiselle commençait à se livrer, à ouvrir son coeur au garçon sans pour autant lui dire clairement ce qu'il en était de ses sentiments. Finalement, Caleb venait prendre place aux côtés de la brunette avant de lui attraper la main pour la lui caresser d'une façon des plus sensuelles avant de prendre un ton plus doux afin de lui répondre. Il ne comptait pas lâcher l'affaire d'après ce qu'elle pouvait comprendre et elle avait bien du mal à cacher le fait que ces paroles lui faisaient plaisir. Ses lèvres s'étiraient en un fin sourire timide alors que ses pommettes venaient se creuser légèrement. Elle n'osait pas le regarder et au final venait simplement poser sa tête contre l'épaule du garçon tout en poussant un soupir alors qu'elle fermait ses yeux un très court instant. « C'est pas que je ne pense pas t'aimer, c'est que je ne peux tout simplement pas. »