Il n'y avait qu'un seul endroit où Clarence n'avait pas mis les pieds durant toutes ces semaines à Rollington: l'atelier. Non seulement il ne se sentait pas l'âme d'un artiste: à vrai dire la patience et lui en dehors du contexte professionnel ça faisait environ 36; mais il avait encore moins le courage de regarder les autres peindre. En d'autres termes, ça n'était pas une pièce pour lui. Pourtant, la curiosité le prenait depuis plusieurs jours. Même motivée par beaucoup d'ennui, il avait eu envie de visiter l'atelier au moins une fois. Au pire, il ne resterait que le temps de se dire qu'il n'avait rien manqué. Clay n'avait cependant trouvé personne pour l'accompagner dans cette expédition qui se trouvait juste derrière la porte du salon, c'est pourquoi il déambula seul jusqu'à y arriver. Poussant la porte lentement, il remarqua une masse musculaire allongé dans le lit dans une position qui manquait de naturel. Caleb. Décidément chaque fois qu'il le surprenait c'était dans des situations incongrues, il avait de l'imagination à revendre ce gars-là ! Fourrant les mains dans les poches pour se donner un air totalement nonchalant, il s'appuya dans l'encadrement de la porte. « Alors on joue les mannequins ? Laisse-moi te dire que tu fais un piètre modèle. Picasso se ferait un plaisir de t'arranger le portrait. » Ricanant, il entra finalement dans la pièce avant de prendre place dans un des nombreux fauteuils à disposition de tous les candidats. Est-ce que certaines personnes avaient vraiment passé du temps ici à se dessiner les uns les autres ? C'était mortel. Dans le sens négatif du terme. Clay prit un air faussement sérieux avant de jeter un coup d'oeil à Caleb qui s'était assis. Il clama alors d'une voix forte à l'accent qu'on devinait italien et terrible. « J'ayme le nou, Caleb. Montre-moi tes atouts mon chou, fais sourire l'arrrtiste. »