Je n’aurais jamais pensé qu’en une ou deux journées tout pourrait devenir bordélique comme ça l’était à présent dans ma tête, alors que tout semblait déjà être écrit entre Sahara et moi il y avait eu beaucoup de rebondissements, le fait qu’on ne s’adresse pas vraiment la parole depuis mon retour, Lennon pour qui j’avais eu un petit coup de cœur depuis et avec qui j’avais fait l’amour dimanche dernier lors du prime et enfin Graham, celui que je considérais comme mon pire ennemi et que j’avais voulu embêter jusqu’au bout en l’embrassant dans l’ascenseur, le problème c’est que nous avions fini par réellement nous embrasser et c’est ce qui me troublait, pendant le prime Candice n’avait pas ratée une occasion de faire de l’audience, résultat j’avais pris une droite de Graham et j’avais des comptes à rendre à Lennon. Quoi de mieux pour cela que de choisir le milieu de la nuit pour mettre mon plan à exécution ? Nancy devait dormir avec Lennon puisqu’elles étaient menottées mais je m’en fichais, Nancy était également mon amie. Sortant de ma dépendance je rejoignais bien vite celle de Lennon vêtu comme souvent lorsqu’on se voyait d’un simple boxer, normal puisque je ne dormais pas avec des moufles. « Tu dors ? » Lui susurrais-je.

Depuis combien de temps Nancy était-elle en train de ronfler à mes côtés ? Je n'en avais aucune idée, mais j'étais certaine de pouvoir affirmer qu'il faisait une chaleur étouffante dans cette pièce. J'avais envie de tourner, de bouger, mais les menottes m'en empêchaient. Par moment je venais baisser la couette qui se trouvait sur moi pour ne laisser mon corps couvert que d'un vulgaire drap blanc, mais quelques secondes à peine voilà que j'étais en train de grelotter comme une gamine en train de couver une mauvaise grippe ou quelque chose dans le genre alors je me couvrais un peu plus remontant la couette vers mon visage. Mon geste se répétait et je ne savais quoi faire pour enfin m'endormir. Des bruits de pas se faisaient entendre et je tendais l'oreille pour me trouver une occupation durant quelques minutes, jouer les espionnes quelques temps. Ma surprise était des plus grandes lorsque une faible lumière pénétrait dans la pièce laissant un fantôme faire son apparition dans la chambre de la paresseuse. Il ne me fallait pas plus de quelques secondes avant de reconnaître la silhouette de Caleb le blondinet. Un bref sourire s'emparait de mes lèvres alors qu'il s'approchait du lit que je partageais avec la petite asiatique pour venir s'installer à mes côtés, debout. Il susurrait quelques mots que je parvenais à entendre et haussant les épaules je venais à lui répondre dans un murmure des plus doux: « J'ai les yeux grands ouverts donc tu vois bien que non. » Mon bras libre se tendait en sa direction comme pour lui quémander un câlin qui ne tardait pas à venir. C'était à ce moment que je venais lui poser une questions qui me trottait dans la tête depuis quelques jours déjà avant de me lancer dans un discours sur mes ressenties du moment: « C'est quoi cette histoire avec Graham ? Une fois de plus j'ai l'impression de n'être qu'un jouet que l'on se fait passer à droite à gauche pour passer du bon temps afin de faire parler de soi. »

J’avais retardé le fameux moment pendant lequel j’aurais été obligé de rejoindre Lennon parce que nous n’avions pas eu ne serait-ce qu’un échange verbal depuis le prime de dimanche et autant vous dire que la situation était pesante, depuis presque un mois j’avais pris l’habitude de la rejoindre une ou deux heures chaque jour afin de plaisanter, flirter parfois ou tout simplement pour parler de tout et de rien, à présent il n’en était plus rien et c’était en majorité de ma faute puisque j’avais embrassé Graham dans l’ascenseur dimanche dans la journée. Après avoir parcouru quelques mètres je m’étais donc retrouvé face à la porte qui menait à la dépendance sloth, après avoir ouvert la porte je m’étais rendu compte que Lennon ne dormait pas, une chance ou une malédiction pour moi, bah ouais, j’étais tout de même un peu effrayé par ce qui allait être dis à partir de maintenant et autant vous dire que j’étais prêt à assumer les conséquences de mes actes. « J'ai les yeux grands ouverts donc tu vois bien que non. » Je souriais amusé alors qu’elle me tendait le bras, sans attendre je venais lui offrir un gros câlin comme habituellement restant blotti contre elle pendant quelques minutes avant de reculer, je prenais mal au dos au bout d’un moment, je me laissais glisser contre le mur juste à côté du lit faute d’avoir un peu de place à cause de Nancquiche qui dormait à côté. Maudites menottes. « C'est quoi cette histoire avec Graham ? Une fois de plus j'ai l'impression de n'être qu'un jouet que l'on se fait passer à droite à gauche pour passer du bon temps afin de faire parler de soi. » Je l’observais d’un air neutre. « Si je peux dire quelque chose, je n’ai pas besoin de toi pour que l’on parle de moi et je ne te considère pas comme un objet. La vérité c’est que j’ai été pris à mon propre jeu avec Graham et je ne sais pas ce qu’il en est aujourd’hui. »

Comment ça tu ne sais pas ce qu'il en est ? J'avais bien du mal à cerner les propos de Caleb ce soir. Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire ni même jusqu'au ou il voulait en venir. Des tonnes de questions commençaient à se bousculer dans ma tête et je ne pouvais cesser de penser au fait que le blondinet avait peut-être des sentiments pour Graham en plus de ressentir de l'attirance pour ce dernier. C'était comme pour me rassurer que je venais prendre tout cela sur le ton de la rigolade en disant d'une petite voix douce, mais tout de même assurée: Il en est que tu es fou de moi et tu essayes de te le cacher en embrassant le premier homme qui te passe sous la main. Je te fais tellement d'effet que tu n'oses même plus poser ton regard sur une femme sans te mettre à penser à ma petite personne et à notre nuit d'amour. Ma main venait chercher l'une des siennes. Le simple fait de frôler sa peau douce me redonnait confiance en moi et me faisait même oublier cette histoire absurde durant quelques instants même si je ne pouvais m'empêcher de le voir en compagnie de Graham des que je venais à fermer les yeux. Après quelques secondes de silence je venais lui ordonner un acte presque absurde, mais qui pourtant me faisait envié depuis bien longtemps. Embrasse moi Mon regard de gamine brillait presque et ma voix se faisait tremblante, limite honteuse.

« Comment ça tu ne sais pas ce qu'il en est ? » Je détestais cette discussion parce qu’il n’allait pas en ressortir quelque chose de bon, un peu comme ça avait été le cas avec Sahara dans la semaine lorsque je lui avais fait comprendre que j’étais plus attiré par Lennon ou même Graham que par elle alors que nous étions presque sur le point de concrétiser notre histoire la semaine pendant laquelle j’avais été enfermé dans la seconde maison. Aujourd’hui je me rendais compte que je ne devais surtout pas faire les choses précipitamment, suivre mon instinct et profiter de tout ce qui s’offrait à moi pour faire les meilleurs choix possible. Je prenais une grande inspiration, je ne pouvais pas mentir, j’étais trop franc pour ça de toute manière. « Je ne sais pas ce qu’il se passe clairement entre Graham et moi, c’est vraiment étrange mais il s’est passé quelque chose de très rare dans cet ascenseur et je dois encore mettre les choses au clair avec lui avant de pouvoir en savoir plus sur ce que je ressens éventuellement pour lui ou pour toi aussi. » Je savais tout comme elle que mon attirance pour son caractère, sa personnalité, son physique, sa manière d’être était présente en moi plus que jamais mais cette histoire me chamboulait. « Il en est que tu es fou de moi et tu essayes de te le cacher en embrassant le premier homme qui te passe sous la main. Je te fais tellement d'effet que tu n'oses même plus poser ton regard sur une femme sans te mettre à penser à ma petite personne et à notre nuit d'amour. » Je me sentais sale, me sentais mal de lui faire subir ça alors que tout semblait gravé comme dans la roche lors de notre nuit dimanche dernier, enfaite tout était encore plus bordélique qu’avant. Je lui prenais la main déposant un petit bisou sur cette dernière non sans sourire à ses propos. « Oh je vois, serais-tu voyante pour lire d’une manière aussi surprenante en moi ? » Je riais restant assis à côté du lit, j’étais bien installé je ne voyais pas pourquoi j’aurais changé de place. « Embrasse moi. » Je ne cachais pas ma surprise de l’entendre dire ça, je passais ma main contre son visage que je caressais avec beaucoup de tendresse prenant timidement possession de ses lèvres. Peut-être que la solution pour que je puisse mettre les choses au clair était justement de ne pas me torturer.

Je l'écoutais me dire qu'il ne savait pas où il en était autant avec Graham qu'avec moi. Je l'écoutais me confier l’existence d'un moment rare dans cet ascenseur que d'ailleurs je n'avais jamais pris la peine de visiter en presque deux mois d'aventure. Ses paroles n'avaient pas de sens pour moi étant donné que j'avais un véritable petit coeur d’artichaut et que j'étais le genre de nana a tomber amoureuse, a avoir des coups de coeur comme on pourrait changer de fringue. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi il doutait tant. Après tout ce n'était pas comme s'il avait embrassé Graham uniquement pour son petit plaisir personnel, pour passer du bon temps. Je fronçaient très légèrement les sourcils à ses propos, mais je ne prenais pourtant pas la peine de relever le tout me contentant de partir en délire sur le fait que le jeune homme soit fou de moi et sa réponse me faisait sourire. C'est un petit peu ça. En réalité je connais toute ta vie en long, en large et en travers. Tu n'as plus aucun secret pour moi. Ou pas. Certains pouvaient me prendre pour une folle, mais à quoi bon tomber dans le sérieux alors que l'ambiance était déjà des plus pesantes et que le fait que Nancy soit dans les parages vraiment gênant. Je ne pouvais pas parler tranquillement avec Caleb. Je me devais de faire attention à chaque mot que je prononçais de peur que cette fouine ne soit pas en train de dormir. Il déposait un baiser sur ma main, celle qui frôlait sa peau, ses doigts avant même que je ne joue les petits filles capricieuses lui réclamant un baiser qu'il ne tardait pas à me donner après avoir prit le temps de caresser mon visage avec tendresse. Mes paupières se fermaient. J'avais envie de profiter de l'instant présent sans me soucier du reste. Ma main frôlait toujours la sienne et je ne tardais pas à entremêler mes doigts aux siens avant de rompre le contact de se bref petit bisous chaste. Souriante, presque confiante je venais déclarer d'une petite voix douce: Je devrais peut-être songer à te demander de me couvrir de cadeaux si tu t'exécutes aussi facilement. Même si à vrai dire je n'en avais strictement rien à faire des babiolles. Voyez cela comme un exemple en image. Sans attendre je venais ajouter, un petit sourire mutin aux bords des lèvres: Ou alors te demander de m'épouser. Vu que tu es fou de moi tu ne pourrais pas refuser cette demande. Mais oui ma petite Lenny bien entendu.

S’il y avait bien quelque chose à se mettre en tête c’est que je n’étais jamais tombé amoureux facilement, je n’avais pas pour habitude de me mettre en couple et de dire dès les premiers jours les fameux je t’aime et compagnie. Non, j’avais besoin de pas mal de temps avant de réellement me rendre compte que mon attirance était en réalité de l’amour et très peu de personnes avaient pu entendre les deux mots sortir de ma bouche, un gage de sincérité parce qu’un mec qui dit je t’aime à tout le monde perdait rapidement toute crédibilité. Même si je ne tombais pas facilement en amour j’avais pourtant une facilité déconcertante à avoir des coups de cœur, une puissante attirance qui me donnait envie de voir plus loin ce que ça pouvait devenir, ça avait été le cas pour Sahara, pour Lennon récemment et peut-être que c’était le cas de Graham ? Un doute persistait sur cette dernière relation puisque je n’avais pas eu l’occasion de parler avec lui de notre journée dans l’ascenseur qui restait encore très marquée dans ma tête. « C'est un petit peu ça. En réalité je connais toute ta vie en long, en large et en travers. Tu n'as plus aucun secret pour moi. » Je riais, en vérité elle ne connaissait rien de moi, tout comme moi je ne connaissais pas grand-chose de sa vie. Une preuve ? Elle ne savait pas que je vivais dans la rue, un clochard comment beaucoup le disent alors que c’était quelque chose de très important me concernant, un truc qui permettait de mieux me comprendre, savoir pourquoi est-ce que je ne voulais pas avoir trop d’attaches, pourquoi je détestais me confier et à quel point j’étais reconnaissant lorsqu’on faisait quelque chose pour moi. « Bien-sûr, pas un seul petit secret ne te résiste, c’est dommage je ne peux par exemple pas préparer une surprise romantique pour toi ça veut dire… Je serais tout de suite grillé. » Alors qu’elle me quémandait un baiser que je lui offrais je sentais ses doigts s’entremêler aux miens, notre petite séance d’embrassades était très vite interrompue, peut-être trop vite à mon goût. « Je devrais peut-être songer à te demander de me couvrir de cadeaux si tu t'exécutes aussi facilement. » Je souriais amusé répondant du tac au tac. « Je ne te savais pas si matérialiste mais je ne pense pas que je pourrais t’offrir dix mille cadeaux. » Une référence qu’elle ne comprendrait pas puisqu’elle pouvait s’imaginer que j’étais riche. « Ou alors te demander de m'épouser. Vu que tu es fou de moi tu ne pourrais pas refuser cette demande. » Je gloussais visiblement très amusé par son sourire mutin. « Qui te dis que je ne prévois pas de le faire dans les prochaines heures ? »

Caleb. Ce type était presque l'incarnation de l'homme idéal, mais à sa façon. Il savait se montrer marrant un instant alors qu'il pouvait tenir une discussion des plus sérieuses la minute d'après. Il avait de la conversation et n'était pas bête comme ses pieds contrairement à d'autres individus présents dans cette villa et puis je ne pouvais pas le nier il était plutôt bien physiquement avec ses grands bras musclés, sa taille imposante et son visage juvénile. Il me faisait penser à un poupon grandeur nature par moment. Ma relation avec ce bellâtre n'était pas des plus claires, mais elle me convenait parfaitement dans la mesure où je pouvais me blottir dans contre lui lorsque je le voulais et où il n'aimait pas Graham le grand méchant qui n'avait fait que faire voler mon petit coeur en éclat en avouant aimer les joues de hamsters de Carolyn la baleine. Ce soir il n'avait pas hésité à venir me rejoindre pour parler ? Pour flirter ? Pour m'observer ? Je n'en savais rien, mais sa présence me comblait. Je venais d'avoir droit à un câlin et je ne tardais pas à lui quémander un baiser. S’exécutant S’exécutant il m'offrait des étreintes des plus douces avant de laisser place à un moment de tendresse qui lui même était coupé de petites piques d'humour comme le fait que j'étais très certainement voyante. Foutaise. « Un moment romantique en ta compagnie ? C'est impossible tu es du genre bestiaux limite sauvage lorsque tu es avec moi. » Je lui adressais le plus beaux de mes sourires aguicheurs avant d'ajouter: « Et je dois avouer que c'est plutôt plaisant. » Notre petite conversation continuait de plus belle et passait sur les choses matérielles qu'il pouvait m'offrir. Capricieuse de nature, je ne relevais pas ce moment là me contentant de parler de mariage: « Ma mère serait heureuse de t'avoir comme gendre, mais je doute que m'épouser soit dans tes projets mon tout doux. » Et là je n'avais pas tort.

Même si j’avais un physique qui avait toujours du succès en partie parce que j’avais su faire les exercices nécessaires, les heures en salle de musculation pour donner l’image que je rêvais d’avoir. J’étais fier de mon corps mais j’avais en quelque sorte toujours été complexé par mon visage qui pouvait parfois paraitre enfantin, je n’aimais pas ça du tout puisque c’était en quelque sorte un paradoxe entre mon corps viril et mon visage qui faisait plus minet de Disney. Avec le temps j’étais totalement parvenu à réduire mon complexe et aujourd’hui je faisais de mon visage une force, j’étais expressif, beaucoup plus que la plupart des beaux mecs que l’on croisait partout. Oui, ils étaient certes beaux et tout mais au final ils n’avaient aucune originalité, ce n’était pas mon cas. Lennon semblait apprécier cette partie de mon corps tout comme elle avait apprécié mon torse, mes cuisses ou une autre partie bien plus intime lorsque je lui avais fait l’amour comme une bête l’autre nuit, ce souvenir était très agréable et rien que d’y repenser j’avais un petit sourire coquin qui se dessinait sur les lèvres, j’avais rarement connu du sexe aussi bien. Elle m’avait quémandé un baiser que je lui avais offert ma main se baladant sur la sienne, je ne savais pas où est-ce que notre relation allait nous amener mais ce qui est sûr c’est que nous serions tous les deux toujours proches l’un de l’autre, je l’espérais en tout cas même si ça risquait d’être compromis à la sortie lorsqu’elle comprendrait que j’étais juste bon à faire les poubelles. « Un moment romantique en ta compagnie ? C'est impossible tu es du genre bestiaux limite sauvage lorsque tu es avec moi. » Je souriais amusé par ses propos, il est vrai que lors de notre dernière rencontre j’avais été on ne peut plus sauvage et j’avais pu m’en rendre compte par les cris qu’elle avait pu pousser sous mes coups de reins. « Il est vrai que je suis une bête sauvage… C’est ce qui fait mon charme mais je suis sûr que je pourrais te surprendre en étant là où tu ne m’attends pas. » Je lui adressais un nouveau sourire. « Et je dois avouer que c'est plutôt plaisant. » Elle parlait bien-sûr de mon côté bestial, je souriais amusé et intéressé en plus d’être conquis par son sourire aguicheur. « J’espère bien… M’enfin, je n’ai pas donné le meilleur de moi-même ce soir-là, je peux être meilleur. » Une invitation à récidiver ? Peut-être que oui. « Ma mère serait heureuse de t'avoir comme gendre, mais je doute que m'épouser soit dans tes projets mon tout doux. » Je souriais encore une fois, il est vrai que ce n’était pas dans mes projets de l’épouser, j’étais trop jeune pour ça. Sans prévenir je quittais la pièce et me dirigeait dans le cellier pour prendre le paquet de M&M’s, j’en prenais deux au hasard et revenait m’agenouillant et partant dans un horrible délire. On mettra la faute sur l’heure tardive. « Par les pouvoirs qui me sont accordés par ce M&M’s… Lennon, veux-tu m’épouser ? »

Yeux clos, je m’éveillais pourtant au son de paroles susurrées. Même sans le voir je devinais qu’il s’agissait de Caleb flirtant avec la catin de la maison. Une bête sauvage et un plancton, ce n’est certainement pas le duo sur lequel j’aurais parié. J’étais crevée. Être attachée vingt-quatre heures sur vingt-quatre c’est épuisant mine de rien, il faut redoubler d’efforts pour effectuer des gestes cohérents et en plus pour supporter la femme fatale au passé de Laura Ingalls. Un silence se fit, je pensais enfin pouvoir replonger dans mon sommeil… « Par les pouvoirs qui me sont accordés par ce M&M’s… Lennon, veux-tu m’épouser ? » C’en était trop. Je me retournais, venant rouler sur Lennon et effectuant un mouvement ample qui vint shooter dans une main robuste, probablement celle de Caleb, pour ensuite venir s’écraser contre un endroit moelleux. Hm, je miserais sur une joue. J’avais donc maintenant le poignet ciselé, mais si je pouvais leur pourrir leur moment mielleux ça importait peu. Bien sûr j’étais actuellement en phase de « faux sommeil agité », imitant parfaitement la dormeuse.

Les paroles de Caleb ainsi que sa douceur et sa tendresse commençaient à me faire oublier la présence des plus pesantes de la poupée asiatique à laquelle je devais encore être attaché durant quelques jours. Même lorsque je dormais cette peste arrivait à me gâcher l’existence. Je priais secrètement pour qu'elle quitte le jeu et qu'elle arrête de n'enquiquiner me laissant tranquillement continuer mon bonhomme de chemin jusqu'à la finale, mais pour une fois autant ne pas la blâmer. Elle dormait et me laissait enfin tranquille pour passer un moment avec le blondinet de la villa. Nous étions plus complice que jamais, peut-être même encore plus que lors de notre première et dernière nuit ensemble. Il affirmait pouvoir me surprendre et un sourire des plus doux s’emparait de mes lèvres. Pourtant je n'avais pas le temps de répondre qu'il reprenait en insinuant qu'il n'avait pas étant au top de ses performances la semaine précédente. Je ne comptais pas me faire de films, mais peut-être ses propos étaient-ils une invitation à la répétition. Je le tirais très légèrement vers moi afin de lui murmurer à l'oreille d'une voix mielleuse et provocante: « Alors surprends moi et donne le meilleur de toi la prochaine fois. » Non je n'étais pas une allumeuse. J'appréciais seulement le jeu et les défis et Caleb était plutôt réceptif pour mon plus bonheur et même s'il quittait la pièce sans aucune explication. Je ne comprenais pas grand chose, mais il ne tardait pas à revenir en me demandant de l'épouser suite aux pouvoirs que lui donnait une confiserie. Je gloussais comme une pauvre idiote au moment même où ma colocataire faisait son entrée dans la discussion, m'écrasant au passage pour venir se coller contre Caleb. Non, mais parce qu'elle pensait réellement que j'allais croire à ses faux airs angéliques ?! Mon poignet me faisait mal et sans attendre je venais donner un coup de pied dans l'une de ses chevilles l'obligeant à bouger un peu. « Bouge ton gros cul de là le pachyderme. » Que d'amour.

Lennon et moi nous avions une proximité quasi complète, tout d’abord le fait qu’on ne fasse pas l’unanimité. Je vous l’accorde elle était bien plus détestée que moi mais j’avais pu taper sur le système de certains candidats depuis le début de l’aventure et je ne doutais pas que quelques téléspectateurs devaient se faire un plaisir à balancer des noms d’oiseaux sur internet à mon propos. Nous avions la même facilité à plaisanter, je jonglais facilement entre tous les types de discussions, d’une seconde à l’autre je pouvais en effet très bien faire mourir de rire ou émouvoir par la sériosité de mes propos, c’est un trait de caractère qui faisait mon charme, une sorte d’adaptation on ne peut plus naturelle aux humeurs des autres. Le dernier point qui nous liait c’était notre proximité au niveau de l’âge, c’est peut-être ce qui m’avait fait défaut avec Sahara qui, malgré son humour n’avait plus cette folie que nous avions à la vingtaine. Ce soir j’étais bien dans cette chambre, assis à côté du lit parce que ma petite Nancquiche prenait toute la place qui aurait pu m’être attitrée si elle n’avait pas été là. « Alors surprends moi et donne le meilleur de toi la prochaine fois. » Je souriais coquinement, c’était une invitation explicite à remonter sur le ring pour une nouvelle partie de jambes en l’air qu’elle venait de me faire et ça n’était surement pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Je me mordillais la lèvre jetant un œil sur Nancy qui dormait. « Tu ne paies rien pour attendre petite Lennon. » Je lui adressais un petit clin d’œil quittant la pièce suite à une envie de délirer, je revenais avec un M&M’s lui demandant de m’épouser par les pouvoirs que me conféraient ce même M&M’s, le pire dans tout ça c’est que je parvenais à rester sérieux dans ma connerie. Nancy qui ne devait plus dormir roulait sur Lennon et venait s’allonger entre nous, contre mon corps puisque j’étais assis contre le lit. Je souriais amusé. « Bouge ton gros cul de là le pachyderme. » Je gloussais, Lennon n’avait pas perdu de son caractère depuis dimanche en tout cas.