Grosse frayeur with Clarence 20/09 23h04

Je vais péter un câble, sérieusement. Ce type me rend fou. Beaucoup de filles, je suis sur, me jalouse 'putain moi aussi j'aimerais être menottée à un beau mec' se disent-elles sans doute, ouais bah les menottes, je vous les refiles quand vous voulez les meufs. Franchement au début ça peut paraitre drôle, ouais j'avoue que c'était plutôt amusant de se promener à deux, menottes au poignet. Mais à la longue, j'en peux plus. Je ne peux plus rien faire sans qu'il m'accompagne et inversement, c'est que c'est chaud patate quand tu veux te changer, te laver ou pisser et le pire c'est quand l'autre trouve autre chose à faire, genre l'un veux pisser et l'autre se fait cuire un plat et là t'a deux solutions : soit tu pisses dans ton froc, soit l'autre devra bouffer d'la nourriture cramé. Voilà pour le petit exemple. En plus des fois j'oublie la mission, et puis je me rend compte qu'il y a un mec derrière qui me suis, et là pendant une nano seconde je me dis qu'il y a psychopathe derrière moi ou que je suis folle et qu'il faut vraiment penser à m'interner. Non franchement comme expérience, je le conseille à personne. Enfin bref j'avais beau être chiante mais le garçon se débrouillait pas mal non plus, même si j'appréciais Clarence j'avais hâte d'être délivrée.

Cette nuit, condamnée à être menottée à son bras, on s'était décidé à sortir, restait à savoir où. Je ne sais même plus qui l'a proposé en premier mais voilà comment on a fini par attérir dans la maison hantée. Quelques semaines plus tôt, j'y avais été avec Esteban mais notre escapade n'avait guère duré longtemps, n'ayant pas été plus loin que l'entrée. Je suis pas du genre froussarde mais faut avouer que cette maison hantée a de quoi faire peur. Arrivée face à la maison, je souris à Clarence avant de lui dire " Bon chéri, on la visite cette maison ? Qui sait ça sera peut-être notre futur chez nous, imagine après on finit comme ce petit couple de vieux qui d'après je ne sais quelle légende, hante la maison" , le 'chéri' était à titre humoristique, sachant qu'à cause de la mission nous étions condamnée à rester côte à côte à faire la même chose, comme un vieux couple. Et puis c'était aussi histoire de détendre l'atmosphère face à cette maison qui foutait les chocottes. Ensuite je m'avance vers l'entrée poussant la porte délabrée, je tirais mon bras pour faire avancer Clarence. Une grimace se dessina sur ma bouche, de mon autre main je frottais mon poignet où était la menotte, mine de rien le métal faisait mal et quelques fois en tirant, cela me coupait la peau. Merci la prod. "N'empêche c'est rassurant d'être menotté, au moins on est sûr que si un serial killer vient, l'un de nous deux va pas s'enfuir en courant de peur, laissant l'autre en plan se faire truscider".

Menottés. Toute une semaine. Liés l'un à l'autre pendant presque 24 heures toute une journée et ce durant 7 longs jours. En clair, son jogging matinal était ruiné car bien évidemment Dora ne suivait pas la cadence. Il ne devait plus supporter les ronflements d'Esteban mais les cheveux blonds de Dora qui lui chatouillaient le nez toute la nuit. Il devait faire pipi avec elle dans les mêmes toilettes et quand c'était son tour à elle, il attendait devant une porte entrouverte. Autrement dit, Dora avait perdu tout le sex-appeal qu'elle aurait pu avoir au début du Werewolf Game. Et puis pour couronner le tout, il ne cessait de se demander s'il était lié à un loup-garou et ça c'était le pire. En fait il protégeait quelqu'un de dangereux peut-être et il ne pouvait même pas la pousser dans la piscine sans qu'il n'y tombe lui aussi. Rien de drôle quoi. Clarence n'avait jamais été aussi pressé d'arriver jusqu'au prime mais également, il était heureux d'avoir pu la connaitre un peu plus. Oui parce qu'ils partageaient leurs discussions avec les autres habitants aussi. Pour s'amuser un peu, ils avaient décidé d'aller se promener dans un lieu atypique de Rollington. D'humeur farceuse, il l'avait amenée innocemment jusqu'à la maison hantée qu'il n'avait jamais encore visité. Il n'avait qu'entendu quelques rumeurs à son propos. Mais pour l'instant, la jolie blonde ne semblait pas se démonter. Peut-être serait-ce lui qui finalement appréhendait son entrée dans cette demeure. Son ironie le fit ricaner. « Oh oui mon petit coeur, tu connais mes goûts avérés pour les vieilles bâtisses. La poussière c'est ma passion. » Il arborait un faux air niais comme s'il était profondément amoureux de la demoiselle. Cette dernière prit les devants et poussa la porte qui grinça bien évidemment. Elle tira sur son bras pour entrainer Clay qui grimaça légèrement. Il craignait l'état de son poignet à sa délivrance, réellement... Cependant il la suivit sans rechigner, il prit même l'initiative de franchir l'entrée et d'atterrir dans un corridor délabré et puant l'humidité. « Tu crois que le serial-killer ne se serait pas cassé la patte en descendant l'escalier ? Regarde son état. » Quelques marches manquaient et d'autres menaçaient déjà de se briser en deux. Mais ce fut une petite porte à côté qui attira son regard clair. « Porte à côté de l'escalier, cave à l'arrivée. Si on est là pour mourir autant se jeter dans la gueule du loup rapidement ? »

En fait en y réfléchissant bien il y avait peut-être un point positif à tout cela, c'est que du coup je ne dormais plus seul. Bah ouais c'est vrai, voilà deux semaines que je n'avais plus de colocataires dans ma dépendance. Bon bien sûr, je ne mettais plus les pieds dans ce que j'appelais la 'chambre maudite', squattant les dépendances des autres. N'empêche que des fois, je me trouvais toute seule dans une dépendance, parce que telle ou telle personne faisait autre chose cette nuit-là. Là au moins on était condamné à dormir à la même heure et au même endroit, au moins ça me faisait de la compagnie. Ouais parce que quand je dors seule dans une pièce, je fais des cauchemars, ne me demandez pas pourquoi, c'est psychologique.

Bref après avoir balancé ma phrase pleine de sous-entendu et d'ironie, Clarence répliqua, sur le même ton que moi. J'esquisse une moue sceptique et faussement dégoûtée "Tu sais pas trouver autre chose que 'mon petit coeur' ? C'est d'un nian nian. C'comme si j'disais 'mon petit lapin'.. ahahaha ouais en fait ça t'irais plutôt bien", je ne pus m'empêcher de rire. Bon d'un côté on allait vraiment dans le cliché mais à force ça me faisait penser vraiment à ses petits couples, qui passent leur temps à roucouler et à s'afficher pour montrer que leur vie est parfaite, bref le genre de couple que je croise dans la rue et que je n'ai qu'une envie: gerber dessus. Très classe comme réflexion, je sais. On me dis toujours 'Dora, t'a le charme mais t'a pas la classe et l'élégance', cela est bien vrai.

Une fois arrivés dans l'immense demeure, une drôle de sensation me parcouru, il faisait très sombre et cela empestait l'humidité, je frissonnais. Je regardais autours de moi pour mieux voir l'intérieur, la décoration, enfin ce qu'il en restait, c'était d'un vieillot, tout était sale, sans vie. Après un moment de silence, je lâche machinalement "Putain, qu'est-ce que c'est moche. ", voilà le genre de réflexion qui sort souvent dans ma bouche. Ensuite Clarence fit une réflexion sur les escaliers délabrés. "Sauf si c'est un fantôme. Enfin une chose est sur, je ne me risquerais pas à tenter de dévaler cet escalier, je tiens à ma vie et surtout à mes jambes. " , clarence me proposa d'aller voir à la cave, je fis une moue choquée " t'a pas entendu? Je tiens à ma vie! ", après quelques secondes de réfléxion, et prise par l'excitation du moment je finis par dire " Bon, j'ai toujours aimé être un instant un petit chaperon rouge, alors allons nous jeter dans la gueule du loup. " , je fis une pause avant de continuer arrivé devant la porte, j'avais pas trop envie de pousser la porte en première "Toi d'abord, petit lapin" dis-je en rigolant, même si mon rire finit par être nerveux mélangé à l'adrénaline du moment. Nous arrivons à l'intérieur, quelque chose me frôla, je finis par crier. Là je tombais nez à nez avec un squelette. Squelette qui me faisait penser au squelette en plastique au fond de la classe de Monsieur Alberti, prof de chimie que j'avais eu il y a pas mal d'années. "Salut Crésus", dis-je en serrant les "os" de la main du squelette qui ressemblait plus à une décoration d'halloween qu'un véritable squelette d'humain, bon il faisait noir mais j'avais vraiment pas envie de vérifier et de plus examiné la chose. Je me tourna vers Clarence, avec un clin d'oeuil, je lui dis en esquissant un immense sourire"C'est un vieux poto du collège ", bon il allait sans doute me prendre pour une folle mais il a du déjà se rendre compte que j'étais folle bien avant. Nous nous engoufrâmes un plus dans le fond de la pièce. Là mon oeil fut attirée par des bocaux qui contenaient d'étranges choses, j'en pris un, grimançant devant l'immonde chose qu'il y avait à l'intérieur. "Mhm, charmant" ironisais-je.

Dora était toujours quelqu'un prête à partir dans des délires farfelus du moment que ceux-ci l'amusaient. Elle n'avait cure de paraître ridicule ou de passer pour une mégère si toutefois ses paroles heurtaient quelqu'un. A la différence de Lennon, sa franchise à elle blessait rarement et c'était ce qui plaisait à Clarence. Ils s'étaient lancé dans une discussion de petit couple qui venait explorer une maison hantée pour réveiller leur instinct et trouver ironiquement leur havre de paix. C'était bien là tout ce qu'il fuyait dans une vie de couple. Il avait besoin de mouvement, de surprises, d'être surpris lui-même. Il voulait passer chaque jour à conquérir constamment sa copine, à se battre pour elle et non se complaire dans une routine écrasante. Quand Dora le surnomma "mon lapin", il éclata d'une hilarité singulière. C'était bien le dernier surnom qu'il pensait se faire attribuer ! Avait-il vraiment l'air d'un rongeur qu'on câlinait comme bon lui semblait ? Sur le coup, le garde-chasse fut tenté de se frotter à Dora pour imiter la petite créature mais il décida que c'était peut-être un peu trop à supporter pour elle. Déjà qu'elle le supportait depuis plusieurs jours ! Ils avancèrent un peu plus dans le hall d'entrée, sans se résoudre à définitivement se balader dans cet endroit glauque et insalubre. Il avait beau ne pas être maniaque sur l'hygiène, il n'osait pas toucher le moindre objet qui gisait ici. « C'est vrai qu'on est peut-être observés en ce moment même.Peut-être même que la porte s'est verrouillée derrière nous et que nous sommes d'ores et déjà condamnés ? » Il proposa alors un tour vers ce qui paraissait être l'accès à la cave et après quelques hésitations parfaitement humaines, Dora accepta finalement. N'étaient-ils pas là pour se faire peur ? Ils descendirent alors puis avant même que Clarence ait pu songer à une farce, sa compagne hurla de peur. Elle tomba nez à nez avec un squelette et reprit ses esprits en le saluant comme un voisin. L'homme fronça les sourcils, interloqué. « Du collège ? Je ne te savais pas si mature... » Ils continuèrent alors leur exploration tandis que Dora se saisissait d'un bocal, forçant Clay à lever la main et la suivre. Des espècede yeux flottaient dans le liquide douteux de ces bocaux. Clay n'aurait jamais cru avoir la nausée à un moment mais celle-ci le menaça pourtant très vite. « Et bien ils doivent gagner sacrément d'argent pour effrayer les visiteurs comme ça. » Le mieux était encore de se convaincre qu'ils étaient faux. De sa main libre, il lui reprit le bocal puis le reposa à sa place. Mais alors qu'il le posa sur l'étagère poussiéreuse, la faible source de lumière vacilla puis s'éteignit. Tirant brusquement sur la menotte pour surprendre Dora, il chuchota soudainement d'une voix digne des films d'horreur: « Ils sont là... »

Se la jouer petit couple était plutôt amusant, tout simplement parce que c'était un jeu. D'ailleurs cela validait le fait que la vie de couple n'était pas faite pour moi. Vivre tout le temps avec le même homme, avoir toujours les mêmes attentions,les mêmes habitudes.. Ouais non je préfère même pas imaginé, ce n'est pas pour moi. Quand je dis que je suis condamné au coup d'un soir et puis aussi encore faut-il trouver le 'bon', et là c'est une autre histoire, en clair c'est mission impossible. Et puis bon parlons pas de futur, le présent avant tout, fallait que je pense d'abord à survivre dans cette maison. En plus Clarence n'en ratait pas une, tentant en vain de me faire flipper en me disant qu'on était peut-être déjà condamné. Pas le temps de lui jeter un regard noir que nous avions attéri dans la cave. Je ne pus que rire quand Clarence souleva le "du collège" en disant qu'il ignorait que j'étais si mature. Machinalement je répliquais "Mais c'est que tu ignores bien des choses, mon petit lapin' , une chose est sur je n'allais pas le lâcher de si tôt avec le "mon petit lapin", ça m'amusait bien de le taquiner un peu. Quelques instants plus tard, je n'avais plus la foi de rire. Des yeux. Voilà ce que contenait le bocal que j'avais pris. Le pire c'est qu'ils avaient l'air vrai, malgré mes années de médecine, je n'avais jamais eu à manipuler des yeux mais je crois être à la mesure de faire la différence. J'espérais me tromper. Clarence repris le bocal pour le reposer, ça me soulagea, et je tournais la tête afin d'oublier ce que je venais de voir. " Et c'est qui qui les payent alors ? A moins qu'on se fasse dépouiller en sortant, là on comprendra comment ils gagnent leur argent. ", j'imaginais déjà des gens affublés d'un masque à la scream qui nous attendaient à l'entrée pour vider nos poches. Imagination débordante, je sais. Et là, drame. Plus de lumière. Noir totale. Soit la lampe était defectueuse, soit quelqu'un s'amusait avec nous soit...non je ne voulais même pas savoir. Pour la deuxième fois, je me mis à crier et même pendant des moments de stress, je ne manquais pas d'humour mais malgré ce que j'ai dis, j'avais vraiment la trouille, à la limite de faire dans ma petite culotte. "PUTAIN PUTAIN. AU SECOURS. S'il vous plait, pépé, mémé, ne nous mangez pas. Nous ne sommes pas comestibles, surtout moi, j'ai mangé un yaourt périmé ce matin, vous n'arriverez pas à me digéré" , pour le yaourt c'était vrai n'empêche. J'attendis, restant un long moment silencieuse me rendant compte qu'il ne se passait rien. Personne, il n'y avait que Clarence et moi. Et l'autre avec son "ils sont là.." il a bien essayé de me faire peur le salaud . "Rooh t'es con toi", dis-je en lui foutant un coup de coude dans le ventre sans jauger ma force. Et à ce même moment un bruit assourdissant se fit entendre. Peut-être que c'était une porte qui claque à cause du vent..Ouais bah j'aime pas les peut-être. "Clarence ?" murmurais-je en m'aggripant autours de son bras. "J'ai peur. "

Dora continuait de laisser croire qu'elle regorgeait de mystères et de secrets. Oh ça Clarence n'en doutait pas mais il aimerait autant éviter d'apprendre quelques-uns de ses secrets. Elle faisait partie de ces femmes qu'on pensait lire comme dans un livre ouvert alors qu'en réalité elles étaient bien plus complexes que ça. Derrière ses traits fins et ses cheveux blonds de blé, il était persuadé qu'elle avait un petit côté dark dans sa personnalité: défaillance psychologique, attirance pour le sado-masochiste, il ne souhaitait le savoir mais il en était convaincu. En même temps elle supportait ses frasques depuis plusieurs jours sans même chouiner pour qu'on la libère. Plusieurs fois il l'avait fait attendre jusqu'à ce qu'elle ne se fasse pipi dessus de justesse. Il n'avait pas manqué de tourner l'eau froide quand c'était son tour de se doucher - à cause d'elle il ne pouvait plus se doucher nu et c'était tellement désagréable ! Si Clay ne savait pas que peut-êtres des âmes sensibles regardaient le programme, sans doute aurait-il dit au confessionnal que Dora avait une sacrée paire de... D'ailleurs même quand il reposa le bocal de yeux dont elle s'était emparée avec curiosité, il était encore surpris qu'elle n'ait pas tourné livide face à ce spectacle écœurant. « Crois-le ou non, je suis sûr qu'il y a des gens qui paient pour venir là-dedans. Ils n'ont pas besoin de nous voler et puis je les attends, j'ai juste un paquet de biscuits dans ma poche. » A peine eut-il le temps de finir sa phrase que la lumière disparut. Un nouveau cri retentit et Clay fut tenté de la faire taire d'une main sur la bouche. A chaque fois il perdait un tympan ! Bientôt il serait complètement sourd avec ces cris suraigus digne d'un grand thriller. Dora hurla qu'elle n'était pas comestible et s'indigna quand il lui murmura qu'ils étaient prêts d'eux. Comme un adolescent pré-pubère, il ricana bruyamment. « Con ou pas, t'as quand même dit à l'aveuglette que tu était indigeste. Et je confirme que vu ce que tu manges, tu dois pas avoir grand goût. » Enfin un bruit assourdissant se fit une nouvelle fois entendre. Bon ok, il avait peut-être des gros muscles, il bravait les bêtes sauvages chaque jour et tout mais là ça n'était certainement pas juste un puma de montage. Il aurait tellement voulu que ce soit un puma des montagnes. Dora confessa qu'elle avait peur et Clay lâcha, sur un ton soudain plus monocorde: « Et si je te dis que je n'y suis pour rien pour l'ampoule éteinte, tu flippes ? » Il la traina un peu pour chercher à tâtons un potentiel interrupteur sur le mur le plus proche d'eux. Mais tandis qu'il cherchait, un nouveau craquement remua la poussière sur le plancher au-dessus d'eux. « Pitié, faites que ce soit un puma... »

Clarence venait de balancer le mot qu'il ne fallait pas dire. Biscuit. C'est bien connu, quand j'entends ça, je fonce au quart de tour " Et pourquoi tu me l'a pas dit plus tôt ? Donne moi un biscuit, espèce de radin." , bah quoi c'est que la peur, ça creusait. J'avais bien droit à un petit casse-croûte. Et puis tout le monde connait mon adulation pour la nourriture, je mange tout, tant que c'est mangeable, ou que ça a été mangeable, je mange. C'est une question d'habitude, petite je devais manger ce qu'on me donnais, la nourriture variait selon les récoltes et les revenus. Mais la plupart du temps on mangeait pour quatre, un gros bon repas de paysan comme je les aimais, où t'a les assiettes qui débordent de tout côté. Clarence prit une pente glissante en critiquant mes goûts en matière de nourriture " Ne critique pas mes goûts culinaires, veux tu. Je mange ce que je trouve, voilà tout. " , un bruit nous interrompit, qui faisait monter la peur en moi. En plus Clarence rajouta une couche me révélant qu'il n'était pas la cause de la lumière éteinte "Si tu veux encore plus me faire peur, c'est réussi. Merci Clarence, je retiens. " , pendant cette semaine l'homme c'était montré plutôt farceur et vraiment insupportable, ce type était un gros sadique alors je ne serais pas étonné si maintenant, il faisait exprès de jouer avec mes nerfs. C'est vrai le nombre de fois où par sa faute les pauses pipis étaient devenu un véritable supplice pour moi car l'homme me laissait que la dernière minute pour y aller, ou alors les fois où je finissais congelé dans la douche car il s'amusait avec le robinet. J'étais pas mal non plus, à parler tout le temps, à crier, et surtout la nuit où à chaque fois que Monsieur ronflait et que cela me réveillait, je le reveillais à mon tour en lui lançant mon oreiller en pleine figure et l'homme devait attendre que je m'endorme en première. J'étais chiante mais Clarence me battait à plate couture, à telle point que j'étais au bord des nerfs et que si une personne allait craquer, ce serait bien moi la première. En plus Clarence souffla qu'il espérait que le bruit provenait d'un puma. Un puma, parlait-il sérieusement? " Mouais, personnellement j'aurais une préférence pour que ce soit un gros chat, ou limite une vache, ouais une vache. Mais un puma, non sans façon. " , nos poignets accrochés l'un à l'autre, je serrais la main de Clarence, jusqu'à lui enfoncé mes ongles dans sa paume, enfonçant de plus en plus à chaque craquement de sol que nous entendions. Je me pinçais la lèvre inférieur, une boule au ventre. " Chouette visite, hein.. Mais si on s'en allait maintenant ? C'est pas que j'ai envie qu'on pourrisse ici mais c'est tout comme. ", mais avant de pousser la porte, sans savoir si on allait tomber sur quelque chose, je décide de prendre mes précautions. Je prend le bocal en verre que Clarence avait reposé quelques minutes plus tôt, je lui fais signe de reculer avant de jeter le bocal parterre. Je pris un gros morceau de verre, en faisait exprès d'en prendre un qui était le plus loin possible du contenu du bocal, j'avais pas très très envie de toucher les yeux, qu'ils soient vrai ou faux. " On ne sait jamais, ça peut toujours servir. " dis-je en montrant mon morceau de verre comme arme de défense.

Dès que Clarence eut le malheur d'évoquer le vieux paquet de biscuits qui trainait dans sa poche, Dora sauta sur l'occasion pour en réclamer un. Cette nana était un gouffre sans fond, elle avait toujours faim quelles que soit les circonstances. Cependant il fronça les sourcils pour se donner un air méchant puis secoua la tête de gauche à droite en guise de refus. Elle pouvait toujours rêver, il les garderait pour lui ses biscuits au cas où une crise d'hypoglycémie pointerait le bout de son nez. Après tout peut-être ne sortiraient-ils jamais d'ici ? Avec ça il pourrait peut-être tenir trois heures ou quatre c'était encore ça de donné avant la mort... Mais bientôt leur mini-dispute coupa court quand l'obscurité les entoura. Puis quelques bruits s'ajoutèrent à l'ambiance qui devenait de plus en plus angoissante. En fait, Dora exprimait sa peur au risque de passer pour la dame en détresse mais Clay se contentait juste de dissimuler l'anxiété qui remuait doucement ses entrailles. Il aimait les films d'horreur, jamais il n'avait peur devant eux mais là toutes les rumeurs qui entouraient cette maison hantaient son esprit d'images peu agréables. Il pria intérieurement pour que ce soit une grosse bête sauvage, au moins il avait quelques trucs de survie mais sa partenaire elle semblait peu convaincue. « Une vache ? Une vache ferait moins de bruit que ça ! » Ces craquements étaient à la fois bruyants et maitrisés comme si on marchait sur la pointe des pieds pour ne pas qu'on les entende. Dora était en train de charcuter sa main à présent, certainement pour lui signaler qu'elle était effrayée. Mais malgré tout, il prit quand même fermement sa main pour la rassurer. « Puisque tu le demandes si gentiment je pense qu'on va rebrousser chemin oui. » Sans attendre, il tâtonna du pied maintenant pour trouver la première marche de l'escalier branlant. Il avait attendu Dora qui avait brisé le bocal pour avoir un morceau de verre en défense. « C'est vrai qu'un petit bout de bocal à cornichons ça va arrêter un sérial-killer ou un fantôme. » Clay commença alors à grimper l'escalier qui grinçait lui aussi.

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