J'étais épuisé. Je n'en pouvais plus : j'avais presque envie de demander à la production de m'éliminer pour que je puisse enfin me reposer un peu. La vie dans cette aventure comportait beaucoup d'ennui, c'était vrai, mais elle comportait également beaucoup de problèmes qui me tapaient sur les nerfs. Sûrement à cause de la chronique de Candice, Lennon me faisait la tête comme pas possible et je n'avais pas réussi à lui arracher un seul mot depuis le prime. J'avais passé la nuit seul, afin de réfléchir un peu et de ne pas aller m'embrouiller si vite après ces émotions. Mon ami Caesar s'était fait éliminer et cela me minait un peu le moral, je devais l'avouer. Ce n'était qu'une maigre consolation de savoir que Berlioz et Arizona nous rejoindraient cette semaine .. Même si j'aimais bien les deux filles. Bref, tout cela était bien énervant. J'avais essayé de dormir avec tant de bien que de mal mais avais passé la soirée à me poser des questions. Finalement, j'avais pris ma douche seul à trois heures du matin comme à mon habitude, et avais décidé au matin de me rendre dans le dressing pour chercher une tenue appropriée. Vu qu'il n'y avait personne, j'en profitais pour rester accroupi dans un coin pour me ressourcer .. Quand Lennon arriva dans la pièce. Sans attendre, je me relevais et me plantais devant elle. « Pourquoi tu me boudes comme ça ? »

J'avais été idiot de poser la question. Il était évident que tout cela était à propos de Carolyn qui je l'avouais, m'avait tapé dans l’œil. Mais à aucun moment je n'avais pensé à tromper Lennon ou à rompre avec elle pour partir avec la blonde, mes sentiments étaient peut-être naissants avec Caro, mais bien là avec Lennon. Je m'étais juste égaré un petit moment mais j'en étais sûr : je resterai avec la fille qui était en face de moi. « Ne parle pas comme ça de Carolyn. C'est une fille très sympa, et ça s'arrête là. Elle est mon amie, nous n'avons jamais rien fait ensemble. » Elle m'avait avoué être tombé sous mon charme et qu'elle pensait que je n'en avais rien à faire d'elle. C'était faux. Elle était la prunelle de mes yeux, celle à qui je pensais constamment … Il fallait que je lui fasse comprendre. « Lennon. Je n'ai pas l'intention de te lâcher, moi aussi je suis tombé sous ton charme .. » Je poussais un soupir. « Jusqu'à présent notre relation n'avait pas été très définie. Et je pense qu'il est nécessaire qu'on y ajoute un peu de clarté. Sois ma petite amie, Lennon. »

Je ne savais pas quoi faire pour regagner la confiance de Lennon. Je voulais lui crier mon amour, sur tous les toits, lui montrer à quel point je tenais à elle .. Mais je n'étais pas doué avec ce genre de choses. Au contraire, tout ce que j'attendais, c'était de pouvoir fuir en courant. J'avais été plus fidèle avec Lenny qu'avec toutes les filles que je n'avais jamais eu en tant que copine et c'était dire beaucoup. Je voulais simplement que tout soit .. ben simple. « Je n'ai jamais eu l'intention de te tromper avec Carolyn » et c'était la vérité. Oui, elle m'avait un peu tapé dans l’œil mais je n'avais jamais fait de mouvement vers elle. Je n'avais jamais essayé de l'embrasser ou quoi. Je ne pouvais pas combattre mes sentiments, mais il fallait savoir qu'il y avait beaucoup plus d'amour pour Lennon que pour Carolyn pour l'instant. Peut-être que ça changerait dans le futur mais cela n'était pas important. Elle se protégeait en croisant les bras. Je l'observais un peu triste, cherchant ce que je pouvais lui dire pour la rassurer. « Lenny .. Rien que deux jours, c'est trop pour moi, tu me manques .. » Je m'approchais légèrement d'elle, sans la brusquer. « Tu es la seule, tu es la seule .. »

Ainsi il n'avait jamais eu l'occasion de me tromper avec Carolyn ? J'arquais un sourcil tout en continuant de l'observer toujours avec les bras croisaient sous ma poitrine. La chronique de Candice ne disait pas qu'il avait eu le malheur de poser ses lèvres sur celles de la baleine blonde, mais en revanche la piquante chroniqueuse avait eu le culot de rapporter des propos qui ne laissaient aucun doute à l'imagination des uns et des autres. Je ne disais rien me contentant de l'observer encore et toujours avant même qu'il ne reprenne en me disant qu'il ne pouvait pas passer plus de deux jours sans moi, que je lui manquais et surtout que j'étais, soit-disant, la seule à occuper ses pensées et la seule qu'il portait dans son coeur d'après ce que je pouvais en déduire. Ses mots m'arrachaient un rictus alors qu'il tentait de s'approcher de moi. Je ne bougeais pas, restant là sans pour autant me jeter dans ses bras comme j'avais envie de le faire. « Tu me prends pour une conne ou bien tu le fais exprès ? Tu me dis que je suis la seule et que ma présence te manque, mais lorsque je suis toute seule, comme lors d'un prime, tu préfère passer ton temps avec l'autre blondasse qui aurait bien besoin de se focaliser sur une diète pour perdre ses kilos en trop plutôt que de battre des cils devant de toi qui n'attends qu'une chose qu'elle vienne te tailler une pipe devant toutes les caméras histoire de prouver que tu es toujours le séducteur, qui couche à droite à gauche, de ton casting. » Je faisais un pas en arrière pour venir me coller contre l'armoire qui m'empêchait ainsi de m'enfuir. Un soupir remplit d'agacement venait s'échapper d'entre mes lèvres avant que je ne vienne ajouter: « Je ne veux pas passer pour la méchante dans l'histoire même si mes propos envers ta nouvelle meilleure amie sont violents, mais Graham il faut que tu comprennes que avec les choses que tu lui as dites je suis passer pour une grosse conne devant des milliers de gens et j'ai bien trop de fierté pour être avec toi tout en sachant que tu peux penser à elle lorsque tu m'embrasses ou que tu me prends dans tes bras. Je ne veux pas paraître possessive, mais si tu veux vraiment de moi à tes côtés alors je vais te demander de prendre tes distances avec elle. Je ne t'empêche pas de lui parler ou de te taper des fous rires avec elle, mais je veux seulement que vous soyez bien moins proches. » Je me sentais honteuse de lui demander une chose pareille, mais je ne pouvais pas tolérer le fait de passer pour l'idiote de l'émission et puis de toute façon je n'avais pas dans l'envie de me laisser marcher sur les pieds par un homme, même si j'étais complètement folle de lui. Mes yeux cherchaient le sol s'arrêtant sur mes pieds. Je devais ressembler à une gamine, mais je n'en avais rien à faire.

Je sentais bien que quoi que je puisse dire, cela serait toujours retourné contre moi. J'avais presque envie de me taire, laisser Lennon faire son petit discours et acquiescer à tout, qu'on puisse s'embrasser et oublier ça. Mais ce n'était pas aussi facile, malheureusement. Il fallait que je réfléchisse, tâche assez difficile, et que je fasse au mieux pour moi. Je m'étais un peu approché d'elle et elle n'avait pas bougé, seulement, je ne me sentais pas le courage de parcourir les quelques mètres qui restaient entre nous. Je souhaitais juste .. ah, je n'en savais rien ! Je n'avais pas envie d'abandonner ma relation avec Caro pour Lenny, mais il semblait que tout allait converger vers cette solution. Quand elle me posa sa première question rhétorique, je faisais quand même non de la tête. Je haïssais les commentaires bitchy qu'elle se sentait obligée de faire à l'égard de Carolyn qui était un ange, et qui elle, n'en ferait pas autant. Elle m'insulta réellement en pensant que je voulais toujours passer pour le séducteur, mais après tout, cette situation serait quand même beaucoup plus facile à vivre. Finalement, elle se recula et je baissais la tête, comme un enfant qu'on venait de gronder. Croyant qu'elle avait fini, j'ouvrais la bouche mais c'était reparti pour un tour. Je comprenais, je comprenais .. Ou en tout cas, je le croyais. Elle me demanda de prendre mes distances, finalement, avec la jeune blonde. « Écoute Lennon. Le monde ne tourne pas autour de toi, comme tu sembles le penser. Tu crois que moi non plus, je n'ai pas eu une mauvaise réputation à la suite de ce prime ? Tu crois que le public m'adore maintenant qu'ils croient que j'ai envie de te tromper ou je ne sais quoi ? Ce n'est pas mon intention de te faire du mal, de te faire passer pour une conne. Si c'est ce que je dois faire, j'irai m'excuser publiquement, mais tu ne peux pas me demander de mentir à Carolyn et d'agir différemment juste parce que tu as du mal à le gérer. C'est mon amie, rien de plus. » Je soupirais et me reculais un peu, laissant de l'espace entre nous. « Ce n'est pas la première crise de jalousie que tu me fais et j'en ai un peu plus que marre. J'ai envie de t'être fidèle et d'être en couple, mais quand j'entends comment tu peux parler d'autres personnes, de mes amis .. Cela me dégoûte. Je me demande si nous ne devrions pas faire un break. »

« Faire un break ? » Les mots qu'il venait de prononcer résonnait dans ma tête comme s'il s'agissait de quelque chose de fatal qui venait de m'annoncer. Mes pupilles se posaient sur lui alors que je ne savais pas par où commencer. « Tu ne peux pas me faire ça Graham. Tu n'as pas le droit. » Je bafouillais, cherchant mes mots par moment alors que je pouvais nettement sentir les larmes venir border mes yeux. « Je passe outre le fait que tu puisse avouer avoir des sentiments pour cette fille devant des centaines de caméras, des milliers de gens. Je te laisse le droit de lui parler, de l'approcher, uniquement pour pouvoir te garder à mes côtés et cela même si je sais qu'il y a un risque que tu passes encore plus de temps avec elle alors que je te demande le contraire et tu viens me parler de faire une pause à cause de ma jalousie maladive, mais tu me prends vraiment pour une idiote Graham. » Une larme venait couler le long de l'une des mes joues et je m’empressais de l'essuyais d'un geste vif à l'aide de l'une de mes mains. « Tu viens de me demander de devenir officiellement ta petite amie et tu changes d'avis quelques secondes après simplement parce que j'ai le malheur de dire ce que je pense et de te demander de t'éloigner d'elle pour le bien de notre relation. Ainsi tu voudrais que je reste dans mon coin à te regarder flirter avec une autre fille que moi si je comprends bien. » Je faisais quelques pas en avant pour le contourner et ainsi me diriger vers l'une de mes valises qui se trouvait sur le sol. Je ne voulais pas qu'il puisse voir les larmes couler sur mes joues. Et voilà que je rajoutais à voix basse: « Sauf que je ne suis pas une potiche qui sert d'objet de décoration. »

Je ne pensais pas que mes mots auraient une telle importance pour Lennon. Je la voyais toujours forte et prête à tout, et je voyais une fois de plus son côté un peu plus sensible. Je jurais avoir vu une larme couler le long de sa joue, qu'elle avait vite essuyé. Et moi même je me sentais mal. Quel idiot ! Pourquoi avais-je dit ça ? J'étais pire que lunatique et cela faisait du mal à tout le monde.Je voulais Lennon, je la voulais en entier, pour son corps et son esprit, mais comment le lui dire ? Je ne savais pas si c'était aimer, je n'en savais rien .. Et elle relevait tous mes défauts et me faisait mal. « Ce n'est pas ce que je voulais dire Lenny .. » Je ne trouvais plus mes mots. Ma main commença à trembler et je serrais le poing pour ne pas le laisser voir. « C'est juste que j'en peux plus, c'est trop pour moi, j'y suis pas habitué .. Je sais pas si je suis prêt à être dans une relation, peut-être prêt à aimer.. Tous ces sentiments, et cette peine, c'est beaucoup trop compliqué. C'est lâche, je sais, mais je ne me suis jamais détaché par mon courage .. » J'enfouissais ma tête dans mes mains. De toute façon, elle ne semblait pas me regarder, étant dos à moi. Un soupir sortit de ma bouche, et j'arrivais tout juste à balbutier quelques mots. « Je suis désolé. » avant de sortir de la pièce en trombe et de partir loin. Je commençais à courir, ne sachant où aller. Mais en tout cas, elle ne pouvait pas me rattraper.

Quoi qu'il avait pu se passer j'étais folle de ce type depuis le premier jour où j'avais eu la malheur de poser mes yeux sur lui. Il me ressemblait et j'étais certaine d'avoir trouvé l'homme parfait ou presque. Ses mots me faisaient l'effet d'une bombe et je n'osais plus le regarder. J'avais bien trop peur qu'il puisse voir les larmes qui étaient en train de s'éparpiller sur mes joues et que je tentais de cacher en les effaçant d'un geste vif de l'une de mes mains. Il osait m'appeler Lenny et je ne tardais pas à crier en le corrigeant tout en balançant sur lui le premier vêtement qui me passait sous la main, autrement dit un sweat qui lui appartenait et que j'avais du récupérer un soir où je me trouvais en sa compagnie: « Lennon je m'appelle Lennon !! » Il ne faisait pas attention à ma remarque et se contentait de continuer alors que de nombreuses perles salées continuaient de couler sur mon visage. Il venait se contredire et juste pour les baux yeux d'une autre fille que moi. Finalement il ponctuait en disant qu'il était désolé et en prenant la fuite. Un vernis venait s'éclater contre la porte qu'il venait de passer avant de tomber en débris sur le sol. « Tu n'est qu'un lâche Graham. »


FIN