Il était assez tôt dans la matinée, alors que tout l’hôtel dormait, Rosaline déambulait dans les couloirs de l’hôtel, un peignoir blanc moelleux sur ses épaules. Il était à peine sept heure trente, les cuisiniers préparait le petit déjeuner et les plus matinaux des personnes le prenaient. Elle l’avait déjà pris, elle s’était levée vers six heures, alors que l’hôtel était encore dans la pénombre. La demoiselle est assez matinale, mais encore plus maintenant, car elle n’est plus qu’à quelques de savoir si oui ou non elle sera prise pour le jeu. Elle stresse, c’est sur, à peine la moitié de candidats seront retenus, elle a tout de même réussi à aller jusqu’en phase finale, chose qui prouve qu’elle est assez unique et atypique. Elle se dirigeait à pas rapide vers la piscine, son élément. Même si elle préfère la gymnastique ou l’aviron, le sport reste une de ses grandes passions, elle est dans son élément quelque soit celui qu’elle pratique, du tennis, au football en passant par la natation. Elle se dit que quelques longueurs allait sûrement la détendre, ça lui rappellerait sans doute sa France natal qui lui manque un peu du fait qu’elle fait ses études en Grande-Bretagne et qu’elle va peut être faire un jeu aux Etats-Unis. Comme on pouvait s’y attendre, l’endroit était vide, parfait, elle a toute la piscine pour elle. Rosy retira son peignoir laissant apparaître un corps parfaitement bien proportionné légèrement recouvert d’un bikini rose qui lui allait à ravir. Ses cheveux attachés en une queue de cheval stricte allait bientôt être complètement mouillé. Elle posa son peignoir sur l’un des transats qui se trouvaient là et fit un plongeon splendide du bord du bassin. Elle commença à faire quelques longueurs en crawl, petit à petit le rythme de ses bras et jambes accélérait, et par la même occasion sa vitesse.

Il était seulement sept heures du matin et j’étais pourtant déjà réveillé. Pas par envie puisque j’étais tout sauf matinal, oui, les longues matinées à dormir sans avoir le courage de sortir de la couette avant le début de l’après-midi c’était totalement mon truc mais le service d’étage n’était pas du même avis et malgré l’odeur plus qu’appétissante des gaufres qui avaient été faites pour mon colocataire et moi-même le service était proposé bien trop tôt. En parlant de mon colocataire, ce dernier que je ne connaissais pas énormément pour n’avoir eu le temps que de partager quelques discussions basiques n’avait pas été réveillé par le personnel de l’hôtel qui se chargeait de nous apporter le moindre de nos désirs le plus vite possible mais ça n’était pas mon cas. Bel et bien réveillé, la tête dans le cul puisque je m’étais couché à trois heures du matin je faisais tout de même un effort surhumain en me rendant dans la salle de bain pour prendre une douche, la suite avait été on ne peut plus classique, je m’étais habillé, lavé les dents et j’avais même pris le temps de me raser. Très peu de personnes étaient déjà réveillées à en voir le monde qui circulait dans les couloirs, marchant comme une âme en peine je me retrouvais je ne sais comment à la piscine devant l’un des transats sur lequel je me laissais tomber en fermant les yeux à cause du soleil qui était déjà beaucoup trop fort. Une belle jeune femme nageait dans la piscine mais je n’avais pas pu prêter attention à la chose tellement le soleil m’aveuglait, après une petite phase d’acclimatation je pouvais enfin prendre le luxe de regarder cette jeune femme nager. Un petit sourire aux lèvres lorsqu’elle remontait à la surface je lui demandais d’un ton calme et posé. « Tu as l’habitude de nager à sept heures du mat ? »

Elle nageait encore et encore, paisiblement, elle enchaînait les longueurs sans même sans rendre compte. A cet instant son esprit était vide, vidé de toute réflexion, appréhension ; elle ne pensait qu’à nager, nager et encore nager, ne rien faire d’autres. Sans s’arrêter pendant au moins une dizaine de minutes, elle releva enfin la tête lorsqu’elle sentit qu’elle commençait à fatiguer. Il n’était que deux autour de la piscine, elle et un homme qui semble n’avait pas fini de dormir, puisqu’il était allongé sur un transat. Elle remit sa queue de cheval en place derrière sa tête et nagea doucement en brasse vers le bord de la piscine à proximité de l’homme qui venait d’ouvrir les yeux. Une fois sur le bord, elle posa ses bras et le fameux jeune homme commença à lui parler « Tu as l’habitude de nager à sept heures du mat ? » elle n’a pas l’habitude de nager tout court. Bien sur elle en fait de temps à autre, mais il faut bien avouer que ce n’est pas son sport de prédilection. Mais elle n’a pas trop envie de marcher pendant dix kilomètres pour trouver un gymnase, ou un terrain de tennis. Le sport qu’elle peut pratiquer le plus proche est la natation, bon il y a aussi la marche ou course à pied, mais c’est encore moins son truc. « non, ‘fin, je fais pas ça tous les jours hein. Du sport si, mais pas de la natation quoi. Bref, voilà quoi. Et toi tu fais quoi ici ? Ah au fait moi c’est Rosaline, mais petit english que tu es, tu vas galérer un max pour le dire alors appelles-moi comme tu veux. » dit-elle en réponse. Il faut croire que même le matin Rosy est bavarde, même en pleine nuit elle doit l’être. Ses épaules prenaient le soleil mais elle commençait tout de même à avoir un peu froid dans l’eau, elle sortit alors avec toute la grâce et l’élégance dont elle peut faire preuve et alla chercher son peignoir.

A moitié allongé sur le transat je me demandais si j’allais devoir me résigner à avoir un réveil aussi difficile tous les jours une fois intégré dans l’aventure… Du moins si j’avais la chance d’être sélectionné ce qui n’était pas encore gagné parce qu’il y a avait dans la soixantaine de personnes encore présentes à l’hôtel un certain nombre de personnes qui avaient un caractère, une histoire vraiment intéressante. Bon, le fait que je sois un clochard qui habitait dans une poubelle depuis bientôt six mois pouvait aussi être intéressant pour la production mais je ne voulais surtout pas que l’on me fasse des réflexions là-dessus, j’assumais mon parcours mais je n’en étais pas pour autant fier, qui le serait lorsqu’on bouffait avec la seule petite somme d’argent que l’on touchait et que les seules couvertures lorsqu’il faisait froid étaient des sacs poubelles. Bref, cet hôtel était en quelque sorte le début de ma renaissance, j’allais avoir une bonne semaine de tranquillité pour revivre comme n’importe quel autre habitant du coin. « non, ‘fin, je fais pas ça tous les jours hein. Du sport si, mais pas de la natation quoi. Bref, voilà quoi. Et toi tu fais quoi ici ? Ah au fait moi c’est Rosaline, mais petit english que tu es, tu vas galérer un max pour le dire alors appelles-moi comme tu veux. » Une graine de star du sport, voilà ce qu’elle devait être à en entendre ses propos et c’était plutôt intéressant. Il y aurait une fille avec laquelle je pourrais par exemple faire quelques abdos et tout une fois dans l’aventure, oui parce que nous allions avoir besoin en cas de sélection pour le jeu de toute la motivation possible et une personne motivait bien plus que tous les objectifs possibles. « Enchanté… Je vais t’appeler Rose c’est plus facile… Moi c’est Caleb… » Je lui adressais un bref sourire, je me réveillais seulement et c’était déjà un miracle que je sois aussi sociable. « Je combat la gueule de bois et toi ? »

« Enchanté… Je vais t’appeler Rose c’est plus facile… Moi c’est Caleb… » dit-il. Elle a l’habitude que les l’appelle ainsi, Rosaline étant un prénom bien français, les étrangers ont énormément de mal à le prononcer, pour un anglais cela équivaut à un parcourt du combattant syllabique. Du coup soit il la surnomme Rosy ou comme Caleb, Rose, ou bien lui donne un surnom farfelu comme elle le fait elle-même avec ses amis. Il ne faut pas avoir peur du ridicule pour l’avoir comme amie, parce qu’elle peut vous appeler par votre magnifique surnom vingt-quatre heures sur vingt-quatre, même en présence des parents ou tout autre personne à responsabilité. Elle aime bien Rose pare que c’est le prénom de Kate Winslet dans Titanic, qui est un film qu’elle aime bien sans pour autant être son préféré ! Si quelqu’un s’appelait Jack dans le jeu, elle s’en remettrait sûrement pas, ce serait trop cool, Rose & Jack, surtout s’il se détestaient. En tout cas le jeune homme en face d’elle ne s’appelait pas Jack mais Caleb. Elle ne risque pas de l’appeler comme ça bien longtemps, donnant des surnoms un peu farfelus à tout le monde et n’appelant jamais les gens par leur prénom. Elle trouve cela bien trop monotone de les appeler comme leurs parents les appellent. Surtout que certains n’aiment pas leur prénom, donc pourquoi ne pas les appeler autrement ? Rosy aime bien son prénom, il lui plait assez, mais par contre elle n’aime pas quand on l’appelle Roseline, Rosalice ou toute autre variante qui ne lui correspond pas. Lorsqu’elle était encore à l’école en France, surtout au collège, on l’appelait Roseline assez souvent, ce qui l’agaçait profondément. Mais maintenant elle est à Cambridge et les anglais ne parviennent à prononcer ni Roseline ni Rosaline, comme ça elle est tranquille. Caleb lui dit qu’il combattait la gueule de bois et demanda ensuite ce que Rosy faisait là, surtout à une heure si matinale. « je fais quelques longueurs, le sport me manque de trop, alors il fallait que j’en fasse ! Sinon tu viens d’où ? » dit-elle tout en s’enveloppent dans son peignoir et en allant s’asseoir sur le transat en face de celui de Caleb.

Rosaline ou plutôt Rose comme je venais de la surnommer était plutôt attirante physiquement parlant, le teint légèrement brun peut-être à cause du mois de juillet qui avait été plus ou moins ensoleillé, un visage de poupon qui avait quelque chose qui était imparfait, oui elle avait un visage qui contenait quelques défauts mais c’est également ce qui faisait son charme soyons honnêtes. Bref, après avoir fait un tour rapide de tout son corps qui aurait pu me donner des envies peu catholiques si je n’avais pas été un homme normal qui ne pensait pas avec sa bite je me décidais à faire plus ou moins connaissance malgré ma gueule de bois qui me donnait plutôt envie de boire deux litres d’eau, de vomir dans les toilettes les plus proches et d’incendier le premier qui oserait m’adresser la parole d’une manière que j’aurais considérée de déplacée. J’étais un mec casse-couilles et je l’assumais pour être tout à fait honnête, qui n’en aurait pas fait autant après un réveil aussi difficile que l’était le miens ? Nous sommes donc d’accords. « je fais quelques longueurs, le sport me manque de trop, alors il fallait que j’en fasse ! Sinon tu viens d’où ? » Je souriais amusé, elle était quoi ? Une droguée du sport ? « Tu manges du sport matin midi et soir ou quoi ? Non parce qu’on dirait que tu vas mourir si tu n’en fais pas pendant une heure maximum. » Un jugement certes rapide mais c’était mon pressentiment la concernant. « Je viens de Las Vegas… Et toi ? » Lui demandais-je en ne la quittant pas des yeux lorsqu’elle quittait le bassin pour me rejoindre.

Quand bien même elle ne serait pas une accro au sport, que pourrait-elle faire ici à part ça ? Bronzer ? Elle trouve cette activité assez ennuyeuse, à part si elle fait quelque chose d’autre en même temps. Lorsque les beaux jours arrivent en Angleterre et qu’il fait assez chaud dehors, Rosy s’installe dans le parc en paillot de bain pour bronzer tout en révisant pour ses futurs examens. En général, assez rapidement, des élèves tout comme elle, viennent s’installer à côté d’elle pour la déranger dans ses révisions, d’ailleurs la plupart de ses faiseurs de troubles sont des homes qui tentent de draguer la demoiselle, mais la plupart du temps ils se font bien vite remballés par Rosy qui leur dit quelque chose du genre « arrête le lourdingue ou mon copain va venir », en général ça fonctionne. Bon actuellement elle n’a plus de copain puisqu’il est partie s’installer avec sa meilleure amie, donc si quelqu’un vient la saouler elle pourra toujours dire que son frère viendra, mais bon, il est à l’autre bout des Etats-Unis, donc c’est un peu loin. Son frère est assez balaise tout de même, étant un joueur de base-ball ; en effet dans la famille de Rosy tout le monde fait ou a fait du sport à un niveau professionnel. Caleb devait la considéré comme une grande sportive qui ne peut se passer de sport et qui adore ça. Il lui dit ensuite qu’il vit à Las Vegas, Rosy enchaîna tout de suite « Las Vegas ? y’a des gens qui vivent là-bas ? Je pensais qu’il n’y avait que Celine Dion et des futurs mariés là-bas ! Moi j’vis en France, à Toulouse, mais maintenant j’suis plus à Cambridge comme j’étudie là-bas. »